dimanche 9 juin 2024

Escapade au château musée de Nemours en juin 2024

Je profite d'une conciliation dans les environs, ce dimanche des élections européennes, pour aller faire un tour dans les collections du château :

DE PENNE OLIVIER
 (1831-1897)
Chiens
Crayon sur papier
Nemours, Château-Musée,
Achat de la Société des Amis du Vieux Château de Nemours, 1921
Elément essentiel de la vènerie, aussi appelée chasse à courre, les meutes de chiens figurent en bonne place parmi les représentations animalières.
Développé en France depuis l'époque de François Ier, ce type de chasse se déroule durant une journée, en plusieurs étapes. Cet évènement est encadré par un cérémonial qui va du repérage du passage du gibier, à la mise à mort de l'animal.
Différentes races de chiens sont particulièrement appréciées et ont été obtenues au fil des siècles grâce à une sélection relevant de la zootechnie. Ainsi, des canidés sont adaptés pour chasser tel ou tel gibier. En France, selon la Société Centrale Canine, il existerait 38 races.
Les meutes de chiens sont encadrées tout au long de l'année par un « piqueur » chargé de vivre aux côtés des chiens

CHARVOT EUGÈNE
 (1867-1924)
Troupeau de vaches, 1907
Eau-forte
Nemours, Château-Musée

COURTRY CHARLES
 (1846-1897)
D'APRÈS VAYZON CHARLES (1842-1911)
La Recherche de la truffe, 1887 Eau-forte
Nemours, Château-Musée,
Don de Théo Schmied, 1984


MONZIES LOUIS
 (1849-1930)
D'APRÈS CLAIRIN GEORGES (1843-1919)
Portrait de Sarah Bernhardt, entre 1876 et 1902
Eau-forte
Nemours, Château-Musée, Don d'Adolphe Ardail, 1902
Ce portrait de Sarah Bernhardt témoigne d'une tradition: celle de l'élevage des races pour des souverains européens. Ainsi, le barzoï, un lévrier russe, est amélioré par les Romanov. La plus grande actrice de cette fin de XIXe siècle et du début du XXe siècle possède ainsi un chien impérial qui est couché à ses côtés et renforce le caractère mythique de la tragédienne.
En outre, cette œuvre représente un animal ancré dans son époque. Très à la mode dès les XIXe siècle cette race n'est plus prisée aujourd'hui. Ce tableau présente donc une valeur documentaire dans la mesure où il montre une race de chien désormais peu répandue.

ÉDOUARD DOIGNEAU 
(1865-1954)
Issu d'une bonne famille, Édouard Doigneau naît à Nemours en 1865. Il est le fils d'Edmond Doigneau, clerc de notaire mais aussi archéologue et artiste à ses heures perdues. De ce dernier, le Château-Musée conserve une série de petites sculptures en terre-cuite représentant des scènes animalières. Figurant parmi les premiers soutiens du Château-Musée, Édouard Doigneau et son frère Ernest offrent un ensemble extraordinaire de 2.100 objets préhistoriques provenant de leur père. Cette collection est aujourd'hui déposée par le Château-Musée au Musée de Préhistoire d'Île-de-France de Nemours.
D'abord encouragé dans une voie scientifique, -il réussira le concours d'entrée à l'École polytechnique en 1885-, Édouard Doigneau va peu à peu s'écarter de celle-ci pour s'adonner à sa passion : la pratique artistique. Après un mariage plutôt réussi avec Carmen Paumier, fille d'un notaire orléanais, il fréquente les académies artistiques de Paris, notamment l'Académie Julian où il suit l'enseignement de Tony Robert-Fleury et Jules Lefebvre.
N'ayant pas de préoccupation financière, il se fait construire un hôtel particulier, boulevard Berthier, dans le XVII, à proximité de la plaine Monceau et d'artistes de renom, tout en continuant de fréquenter le sud de la Seine-et-Marne. Il partage ainsi son temps entre sa pratique artistique, mais aussi la chasse à courre ou bien les voyages. Il visite l'Andalousie, le Maroc, l'Algérie, l'Égypte et la Turquie. En 1893, il découvre la Bretagne qui deviendra, avec la Camargue à partir de 1903, une nouvelle source d'inspiration. Artiste infatigable, il expose dans de nombreux salons (Salon des Artistes français, des aquarellistes, des orientalistes, des animaliers, ...) mais aussi chez Georges Petit.
En plus de la collection d'objets préhistoriques provenant de son père, Édouard Doigneau offre également son portrait en bronze, sculpté par Corneille Theunissen, et deux de ses œuvres : La Vieille jument et Relais au bord de la vallée.


DOIGNEAU ÉDOUARD
 (1865-1954)
Relais au bord de la vallée, 1913
Huile sur toile
Nemours, Château-Musée
Restauré en 2023 - Projet soutenu par le ministère de la Culture Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France
L'une des thématiques de prédilection de l'artiste est la chasse. En plus d'être un adepte de ce loisir, la chasse lui permet de représenter avec minutie des animaux, qu'il s'agisse des chiens ou des montures accompagnant les chasseurs. Plusieurs revues lui consacreront des articles comme La Chasse illustrée: journal des plaisirs de la ferme et du château ou bien encore Le Sport universel illustré.
L'artiste représente ici une vénerie à cheval dans une harmonie de couleurs. Il place un groupe de chiens aux teintes fauves plutôt éteintes bien en avant, tandis qu'au fond, un veneur en rouge monte un cheval blanc au centre de la composition. Le paysage s'étale, ondulant vers une rivière.

DOIGNEAU ÉDOUARD
 (1865-1954)
La Vieille jument, 1905
Huile sur toile
Nemours, Château-Musée, 
Don de l'artiste, 1906
Restauré en 2021 Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Projet soutenu par le ministère de la Culture
Depuis son invention, l'appareil photographique va modifier la pratique des artistes. À partir de 1880, il n'est plus spécialement accompagné d'un pied et le temps de pose n'est plus obligatoire, rendant la pratique de la photographie plus facile et plus rapide.
Doigneau possède un de ces appareils et multiplie les prises de vue notamment en Bretagne. Il participe aux événements de la vie quotidienne, comme les pardons.
La photographie lui est très utile. Elle permet de prendre des instantanées mais sert aussi de préparation à ces futures peintures. Le peintre «< compose » sa photographie comme il pourrait le faire pour une peinture et ensuite il les réhausse d'aquarelles.
La position de la jument et de son poulain, si au premier regard peut sembler naturelle, résulte de ce processus de création via la photographie.

DOIGNEAU ÉDOUARD 
(1865-1954)
Couple d'ânes attelés
Huile sur bois
Nemours, Château-Musée
"
DOIGNEAU ÉDOUARD
 (1865-1954)
Biche dans la lande près de Nemours
Huile sur carton
Nemours, Château-Musée, 

DOIGNEAU ÉDOUARD 
(1865-1954)
Gardian, 1903
Aquarelle, gouache et fusain sur papier
Nemours, Château-Musée,
Legs de Suzanne Marché,
Voyageur insatiable, Doigneau découvre la Camargue vers 1903. À cette époque, encore peu d'artistes se sont aventurés vers ce lieu où tentent de vivre les gardians. En effet, ces terres pouvaient paraître dans un premier temps inhospitalières, peuplées de taureaux, de chevaux, de flamands roses et de moustiques.
Dans cet espace, entre terre et eau, il y retrouve les sujets qu'il apprécie : les animaux, la nature mais aussi l'authenticité des habitants à travers les costumes. Doigneau multiplie les représentations de campements de gitans, de courses camarguaises mais aussi des gardians, ces gardiens de troupeau, aussi appelé manade dans le sud de la France.
Ici, le gardian est représenté chaussé de sabots, monté sur son cheval de race Camargue à la robe blanche, et portant à la main droite un trident. Sur la gauche de la composition, un taureau semble l'observer de loin.

Salle des sculptures 

Édouard Matignon
La Morphine 
Huile sur toile 
1907

Non identifié 

E. Tapissier 1889

Charles Mozin 1859

L Chereuil ?

G Commerquat ?

FLAMENG LÉOPOLD 
(1831-1911)
D'APRÈS REMBRANDT (DIT), REMBRANDT HARMENSZOON VAN RIJN (1606-1669)
Le Rabbin
Eau-forte
Nemours, Château-Musée, 
Buriniste de talent, Léopold Flameng fait son apprentissage auprès de deux graveurs, l'Italien Luigi Calamatta et le Français Jean Gigoux. Il va participer à plusieurs revues, notamment L'Artiste ou La Gazette des Beaux-Arts, en leur fournissant plusieurs centaines de planches. Il est médaillé à l'Exposition universelle de 1878, puis élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1898. Enfin, en 1894, il est nommé Officier de la Légion d'honneur.
Connu déjà de ses pairs, il l'est toujours aujourd'hui des collectionneurs pour avoir produit des eaux-fortes d'après des maîtres de la peinture tels Jan van Eyck, Léonard de Vinci, Rembrandt, Ingres et Eugène Delacroix.
Cette eau-forte est réalisée d'après le tableau de Rembrandt, Portrait d'un vieil homme avec une barbe et un béret, daté de 1645 et conservé aujourd'hui à la Gemäldegalerie de Berlin

RAJON PAUL ADOLPHE (1843-1888) 
D'APRÈS FANTIN-LATOUR HENRI (1836-1904)
L'Étude, entre 1884-1888
Eau-forte
Nemours, Château-Musée, 
Connu notamment pour ses natures mortes représentant des bouquets de fleurs, Henri Fantin-Latour est également un excellent portraitiste. Âgé d'une quarantaine d'années, Fantin-Latour obtient la reconnaissance du public, qui s'accompagne d'une certaine indépendance financière lui permettant d'obtenir un peu plus de liberté dans sa carrière, notamment dans la production de portraits.
À travers cette œuvre, Fantin-Latour réalise le portrait de Sarah Élizabeth Budgett, fille d'un riche marchand anglais, qui passe un temps dans son atelier afin de s'exercer à la peinture.
Au-delà de cette figuration, l'artiste crée une "carte de visite" de ce qu'il sait faire. Par le biais d'une mise en abîme, il lie à la fois sa production de portraits et de natures mortes que l'élève s'apprête à produire sur la toile, encore blanche, installée à côté d'un bouquet de jonquilles.
La peinture est aujourd'hui conservée dans les collections du musée des Beaux-Arts de Tournai, en Belgique.

SANSON JUSTIN-CHRYSOSTOME (1833-1910)
Jeune paysanne romaine en tenue traditionnelle, Rome, 1863
Crayon sur papier
Nemours, Château-Musée, 
Sculpteur nemourien à l'initiative de la création du Château-Musée de Nemours en 1901, Justin-Chrysostome Sanson a également réalisé des dessins, parfois préparatoires à ses sculptures.
Grand Prix de Rome, dans la section sculpture en 1861, Sanson séjourne en Italie, à Rome, à la Villa Médicis pendant cinq ans. Généreux donateur, il fait entrer sa production et différents objets dans la collection nemourienne, via son legs en 1911. Ce dernier comporte des centaines d'objets, dont des sculptures, peintures, photographies, matériels de sculpteurs, objets d'arts et arts graphiques, dont un dessin en tout point identique à celui-ci, mais simplement signé.
Le don de ce dessin permet d'affiner la date et le lieu de création de ces deux dessins.

LOUCHET PAUL
 (1854-1936)
Bords de Seine à Paris
Huile sur toile
Nemours, Château-Musée, 
Paul Louchet est un artiste connu sur le territoire sud de la Seine-et-Marne. Il a notamment peint à de nombreuses reprises des paysages dans la forêt de Fontainebleau et des rues de Nemours.

Ingres
Sculpteur non identifié 

Le Printemps
par J.C.SANSON 1895

LES CHEVAUX DU LAC LADOGA
Projet en cours d'une installation composée d'une dizaine de têtes de chevaux et de blocs de glace taillés dans le bois.
En 1942, durant le siège de Léningrad, un incendie dû à des bombardements aériens se déclara dans la forêt de Raikkola. Pour en échapper, les chevaux de l'artillerie soviétique se jetèrent dans le lac qui gela soudainement.
Dans son roman Kaputt, Curzio Malaparte décrit ainsi le spectacle s'offrant aux hommes le lendemain :
Le lac ressemblait à une vaste surface de marbre blanc sur laquelle auraient été déposées les têtes de centaines de chevaux. Les têtes semblaient coupées net au couperet. Seules, elles émergeaient de la croûte de glace. Toutes les têtes étaient tournées vers le rivage. Dans les yeux dilatés on voyait encore briller la terreur comme une flamme blanche. Près du rivage, un enchevêtrement de chevaux férocement cabrés émergeait de la prison de glace...
Hubert Reeves a utilisé l'histoire des chevaux du lac Ladoga pour expliquer le phénomène de surfusion:
«Si le refroidissement est rapide, comme en cette nuit de décembre, la glace tarde à se former. L'eau demeure liquide bien en dessous du point théorique de congélation. Cet état est instable. Mais quelques grains de sable, jetés brusquement, déclenchent un gel immédiat. Les poils fins des chevaux russes se ruant dans le lac ont suffi à précipiter l'étau de glace qui leur a servi de tombeau. Autour des grains de sable ou des crinières fines, la glace prend et se propage rapidemment jusqu'à immobiliser toute la nappe liquide

Nuit européenne des Musées de 2024
Clarisse Griffon du Bellay Sculptrice
Elle est formée à la sculpture en taille directe de bois aux Ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris.
En 2010 elle reçoit le prix européen de sculpture Georges Coulon de l'Institut de France.
En 2013 elle est membre artiste à la Casa de Velázquez à Madrid, puis résidente de l'Académie des Beaux-Arts à la Fondation Dufraine, à Chars, entre 2014 et 2017.
En 2023, elle crée et réalise une sculpture monumentale pour la collection Emile Hermès. Elle expose régulièrement en France et en Europe depuis 2010.
Son œuvre est centrée sur la chair, la matière vivante, dans son rapport au temps, sa perméabilité aux éléments. La thématique de la survie y est récurrente: trouver le point de rupture où l'imminence de la mort rend le désir de vie hurlant et où les corps s'expriment avec le plus de violence.

VAN DE VELDE ADRIAEN (1636-1672)
Vaches au pied d'un arbre
Eau forte
Nemours, Château-Musée, 

GROS ANTOINE-JEAN (BARON) (1771-1835)
Chef mamelouk à cheval appelant au
secours, vers 1817
Eau-forte
Nemours, Château-Musée, 
Artiste prolifique sous l'Empire Antoine-Jean Gros, dit le Baron Gros, a représenté à de puis la Restauration, multiples reprises l'empereur Napoléon 1er et des événements remarquables de son règne.
En revanche, le corpus de ses œuvres gravées est assez restreint. Il se composerait de deux lithographies, Arabe du désert et celle-ci. Toutes deux sont datées de 1817.
La thématique orientale n'a rien d'étonnant chez cet artiste. Bien qu'il n'ait pas fait le voyage en Orient aux côtés de Bonaparte en 1798-1801, il va, à de nombreuses reprises, représenter cet univers, notamment à travers Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa (1804, musée du Louvre); La Bataille d'Aboukir (1806, château de Versailles) ou bien encore Napoléon aux pyramides (1810, château de Versailles).

GOYA Y LUCIENTES FRANCISCO (DE) (1746-1828)
Les Maures font des passes de cape dans l'arène avec les burnous, vers 1815-1816
Eau-forte
Nemours, Château-Musée, 
Artiste espagnol connu et reconnu, Goya va s'intéresser tout au long de sa carrière à différentes thématiques hispaniques. Graveur aux multiples talents, il réalise plusieurs séries dont une est intitulée La Tauromaquia. Composée de 33 gravures à l'eau-forte, la série est exécutée parallèlement à l'invasion de l'Espagne par la France entre 1815 et 1816. Cette estampe est la 6º de la série.
La tauromachie est très présente en Espagne à cette époque. Le torero Pepe Illo publie un ouvrage en 1796, qui résume l'évolution de l'art de toréer en Espagne. Goya est un grand amateur de tauromachie. Il déclare en 1771 à son ami le poète Moratín : « Dans mon temps, j'ai su toréer, et je ne crains personne avec une épée à la main ». Il s'est d'ailleurs lui-même peint en torero dans son tableau: La Novillada, vers 1779-1780, conservé au musée du Prado à Madrid.

GOYA Y LUCIENTES FRANCISCO (DE) (1746-1828)
Une reine du Cirque
Eau forte
Nemours, Château-Musée

DELACROIX EUGÈNE (1798-1863)
Faust et Méphistophélès, 1828
Lithographie
Nemours, Château-Musée



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