vendredi 24 mai 2024

Jean Hélion, la prose du monde au musée d'art moderne en mai 2024

Un parcours singulier, une riche rétrospective comme à l'habitude au MAM. En voici l'essentiel :

Présentation 
Jean Hélion (1904-1987) est le peintre d'une œuvre d'une grande liberté, synthèse de l'abstraction et de la figuration. Il a apporté à l'histoire de l'art moderne une contribution majeure et sans équivalent.
Après une brève expérience figurative à Montmartre, il s'engage dans l'abstraction à la fin des années 1920 et en devient l'un des premiers et meilleurs défenseurs à travers le monde.
À la fin des années 1930, ses formes s'animent, préfigurant un retour à la figure humaine. Le tableau Figure tombée (1939) met fin à sa période abstraite et confirme, en résonance avec le conflit mondial imminent, une volonté de revenir à une réalité dont il comprend la fragilité.
Il procède alors à une reconstruction de l'image à partir de son langage abstrait, qui donne lieu à des scènes de rue où toute sentimentalité est absente. À son retour à Paris, en 1946, après un long séjour new-yorkais, il est confronté à l'incompréhension générale, au moment où triomphe
l'abstraction.
Il poursuit dans la voie figurative et en explore tous les ressorts (style, sujet, technique), tout en reformulant les genres (le nu, le paysage, la nature morte, l'allégorie, la peinture d'histoire) sans jamais renier la modernité. Paris, la rue, les choses et les événements de chaque instant sont une source d'inspiration inépuisable.
À la fin de sa vie, et alors qu'il perd progressivement la vue, son œuvre entremêle volontairement les motifs qui l'ont hanté depuis son enfance oscillant entre dérision et gravité, rêve et éblouissement.

1904 1920
Jean Bichier naît le
21 avril 1904 à Couterne (Orne). Il est élevé par sa grand-mère jusqu'à ses 8 ans puis rejoint ses parents à Amiens. Il devient préparateur en pharmacie ; en 1920, il entame des études de chimie, à Lille, qu'il abandonne. À cette période, il commence à s'intéresser à la poésie et à la peinture.

1921 1926
Il s'installe à Paris et gagne sa vie comme dessinateur chez un architecte. Il fréquente le Louvre et expose à la Foire aux croûtes de Montmartre. Le collectionneur Georges Bine lui offre son premier contrat Jean Hélion héberge dans son atelier le peintre uruguayen Joaquín Torres-García, qui l'initie au cubisme


1930 1932
Fondation du groupe Art Concret avec Théo van Doesburg, Otto Carlsund et Léon Tutundjian. L'année suivante, il participe à la création d'Abstraction-Création, qui regroupe toutes les tendances de l'abstraction. Jean Arp, Albert Gleizes, František Kupka, Robert Delaunay, Piet Mondrian y adhèrent également. Il part pour les États-Unis où il épouse Jean Blair

1939 1943
Tournant dans sa vie, il réalise sa dernière œuvre abstraite: Figure tombée. Mobilisé à cause de la guerre, il rentre en France. Quelques mois plus tard, il est fait prisonnier et s'évade en 1942. De retour aux États-Unis, il écrit le récit de sa captivité : They Shall Not Have Me qui devient un best-seller.



1944 1946
Il vit à New York et se remarie avec Pegeen Vail, fille de Peggy Guggenheim, après le décès de sa deuxième épouse. Hélion frequente les artistes d'avant-garde en exil. En 1946, il retourne définitivement en France. Il s'installe près du jardin du Luxembourg, quartier qu'il fréquente jusqu'à la fin de sa vie


1950 1955
Incompris pour son retour au réel et à la figuration, il traverse une crise personnelle et esthétique malgré quelques soutiens comme celui d'Alberto Giacometti, Fernand Léger, Francis Ponge, Pierre Bruguière... Il se sépare de Pegeen Vail, avec qui il a eu trois fils.

1962 1969
Importante exposition
de la période abstraite à la galerie Louis Carré. Ses oeuvres figuratives restent ignorées par le public. En 1963, il se remarie avec Jacqueline Ventadour. En mai 1968, il se passionne pour les événements politiques, qu'il retranscrit dans sa peinture.


1970 1979
En 1970, une première
rétrospective de son œuvre est presentée au Grand Palais. Il passe un contrat avec la galerie Karl Flinker, qui organise une grande exposition. Début de ses problèmes de vue. Il peint le triptyque Jugement dernier des choses, qu'il pense un temps être la conclusion de son œuvre peinte.

1983 1987
En octobre 1983, devenu presque aveugle, il cesse de peindre. Il se consacre à l'écriture en dictant ses commentaires et mémoires à son épouse Jacqueline. Une rétrospective de son œuvre est organisée au musée d'Art moderne de la Ville de Paris en 1984. Jean Hélion meurt  le 27 octobre 1987, à Paris.

De la forme à la figure
1929-1939
À Montparnasse, Hélion fait des rencontres capitales qui l'amènent à jouer un rôle de premier plan dans la diffusion de l'abstraction. Après sa rencontre avec le peintre uruguayen Joaquín Torres García, qui l'initie au cubisme, il fait la connaissance de Théo van Doesburg, en 1929, et Piet Mondrian, dont la visite de l'atelier est un choc décisif. Il s'engage dans la création d'Art Concret, réunion d'artistes abstraits (Hélion, Carlsund, van Doesburg, Tutundjian, Wantz) dont il rédige le manifeste : le tableau est issu d'une construction plastique (plans et couleurs) qui ne relève pas de la nature. Composition orthogonale (1929-1930) traduit cet objectif par l'utilisation de lignes horizontales et verticales associées à des plans colorés.
Vers 1931, Hélion participe à la naissance d'Abstraction-Création (1932), qui fédère toutes les tendances de ce mouvement non figuratif. En 1932, proche de Jean Arp et d'Alexander Calder, il abandonne la pure orthogonalité au profit des «< équilibres » (1932-1935: Tensions rouges, 1933, Équilibre sur fond blanc, 1933), donnant à l'espace toute sa plasticité. Ses compositions se complexifient par la réapparition de la courbe et la modulation de la couleur (Composition, 1935).
Après s'être installé en Virginie (États-Unis), il est chargé par le collectionneur A.E. Gallatin, l'un des grands promoteurs de l'art moderne aux États-Unis, de le conseiller pour la Gallery of Living Art. Marcel Duchamp est l'un de ses plus grands amis aux États-Unis, alors qu'il continue d'échanger une correspondance importante avec ses proches restés en France, comme Raymond Queneau et Pierre Bruguière.
À partir de 1936 et jusqu'en 1939, la période dite des << Figures >> voit émerger des formes verticales évoquant des formes anthropomorphes (Figure rose 1937). L'irruption de Figure tombée (1939), à la veille de la guerre, qui associe figure mécanique et espace théâtralisé, marque la fin de l'abstraction et annonce le retour à la figuration.

Dans la suite de ce post, toutes les œuvres présentées sont de Jean Hélion.

Défense d'
Post No
1943
Huile sur toile
Collection particulière, avec le concours de Malingue S.

Homme assis
Seated Man
1928
Huile sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Nature morte au pot,
aux trois bols et à l'allumette
Still Life with a Pot, Three Bowls
and a Matchstick
1929
Huile sur toile
Collection particulière

Trombone
Trombone
1928
Huile sur toile
Collection Mark Vail
En 1924, Jean Hélion présente ses premières peintures à la Foire aux croûtes de Montmartre. Trombone témoigne de l'influence de Chaïm Soutine, ce peintre qu'Hélion appréciait car il avait «< su faire crier aux objets, aux cadavres, aux portraits, aux arbres, des choses qu'ils ne faisaient que murmurer »>, Ici, les déformations tendent à suggérer le son de l'instrument.

Composition abstraite
1933
Huile sur toile
H. 73 xt. 92 cm
Musée d'Art moderne de Paris
En 1931, Hélion rejoint le groupe Abstraction-Création qui réunit toutes les tendances de l'art abstrait. La série des "Tensions" marque un premier infléchissement de l'orthogonalité, avec l'apparition de courbes. Composition abstraite va plus loin dans cette évolution, en plaçant en son centre une forme aux contours irréguliers et une palette renouvelée. Elle reflète également la rencontre de l'artiste avec Jean Arp, qui l'amène à s'inspirer des formes de la nature.

Composition
1930
Huile sur toile
Łódź, Muzeum Sztuki
En 1928, Hélion croise la route de Théo van Doesburg, architecte et théoricien qui lui fait découvrir les principes du néoplasticisme de De Stijl, dont le peintre le plus connu est Piet Mondrian. De cette rencontre naît, en 1930, le groupe Art Concret, qui revendique une « peinture concrète et non abstraite, parce que rien n'est plus concret, plus réel qu'une ligne, qu'une couleur, qu'une surface >>. Composition d'Hélion incarne la mise en pratique de ces principes: usage de couleurs primaires et des seules combinaisons de lignes verticales et horizontales.

Composition orthogonale
Orthogonal Composition
1929-1930
Huile sur toile
Collection particulière

Composition orthogonale
Orthogonal Composition
1930
Huile sur toile
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne /
Centre de création industrielle

Tensions
1932
Huile sur toile
Le Havre, musée d'Art moderne André Malraux

Tensions rouges
Red Tensions
1933
Huile sur toile
Philadelphia Museum of Art
The Louise and Walter Arensberg Collection, 1950

Équilibre
Equilibrium
1933
Huile sur toile
Hambourg, Hamburger Kunsthalle
Entre 1932 et 1935, Hélion aborde une série intitulée « Équilibre >>, qui traduit l'idée de balancement et fait écho aux mobiles de son ami Alexander Calder. Dans cette œuvre, en date de 1933, les tensions entre les barres faites d'aplats rouges et les formes géométriques noires, maintenues par deux lignes, permettent de dynamiser un vide central

Figure
1936
Encre et aquarelle sur papier Collection particulière

Figure debout
Standing Figure
1937
Aquarelle, gouache et encre
de Chine sur papier
Collection particulière

Composition aux bandes bleues
Composition with Blue Stripes
1938
Encre de Chine et aquarelle sur papier
Courtesy Galerie Alain Margaron

Composition
1935
Encre de Chine et aquarelle sur papier Collection particulière

Complexe
Complex
1938
Gouache, aquarelle et encre
de Chine sur papier
Collection particulière

Composition-Équilibre
Composition-Equilibrium
1934
Huile sur toile
Musée Zervos Vézelay - conseil départemental de l'Yonne

Composition
1934
Huile sur toile
Solomon R. Guggenheim Museum, New York

Composition
Août-décembre 1935
Huile sur toile
Peggy Guggenheim Collection, Venise
(Solomon R. Guggenheim Foundation, New York)

Figure bleue
1935-1936
Huile sur toile
H. 145 x L. 99 cm
00:00
Musée d'Art moderne de Paris.
Figure bleue est un assemblage de plans courbes et anguleux qui forment un volume plastique renforcé par des jeux d'ombres. ° ° ° Le fond, composé d'un dégradé bleu-vert, donne son titre à l'œuvre et suggère une figure anthropomorphe, notamment par la forme coudée cylindrique évoquant un bras. Hélion trouble ainsi les limites entre la représentation. figurative et l'expression abstraite.

Figure rose
Pink Figure
Avril-septembre 1937
Huile sur toile
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle
Faisant suite à la série "Équilibre"
les "Figures" a partir de 1934, tendent vers des formes anthropomorphes par le procédé du dégradé. Elles affirme une morphologiequi traduit le retour progressif au figuratif.

Figure tombée
Fallen Figure
Avril-septembre 1939
Huile sur toile
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle
<< Dernière œuvre abstraite du peintre »>, Figure tombée est une toile charnière dans le parcours artistique d'Hélion. Au sein d'un espace théâtral, la figure, assemblage de formes géométriques et de volumes, vient se disloquer sur le devant de la scène. À la veille de la guerre, le peintre a associé cette toile à ses propres désillusions concernant l'abstraction  "J'ai atteint, en quelques secousses et en deux années, la Figure tombée, ce tableau de 1939 qui fait un monument à la chute en moi de l'abstraction."

Entre réel et imaginaire
1939-1951
Au moment des « Émile, Édouard et Charles » (1939), têtes réalisées à partir de formes abstraites, Hélion peint Au cycliste, sa première grande scène de rue.
À la déclaration de la guerre, il s'engage dans l'armée française. En juin 1940, il est fait prisonnier en Allemagne, d'où il s'échappe en février 1942. Après avoir rejoint Paris occupé, il se rend à Marseille, où il croise Marcel Duchamp, Tristan Tzara et Victor Brauner, avant de s'embarquer pour les États-Unis. C'est là qu'il rédige le récit de sa captivité, They Shall Not Have Me (1943), qui devient un best-seller. Installé à New York, il fait de la rue son sujet de prédilection, avec ses vitrines de magasins et ses scènes de «< fumeurs » (L'Allumeur, 1944), de << salueurs >>, de lecteurs de journaux, d'hommes au chapeau (Homme à la joue rouge, 1943, Homme au parapluie et femme à la fenêtre, 1944). Face à l'incompréhension de la critique américaine comme du public, il décide, au printemps 1946, de se réinstaller en France avec Pegeen Vail, fille de Peggy Guggenheim devenue son épouse. Il renoue non sans peine avec la scène artistique parisienne, qui a changé de visage. L'œuvre À rebours (1947) résume son parcours antérieur. Elle porte en elle tous les traits stylistiques des series à venir - concision formelle, symétrie, monumentalité - à travers les «< homme assis », les nus féminins (Trois nus, 1946 ; Nu renversé, 1946), les « journaleries » (Grande scène journalière, 1947) et les «< citrouilleries >> (La Belle Étrusque, 1948). Hélion affirme ainsi un style fondé sur la volumétrie des formes ainsi que sur l'efficacité du dessin et des couleurs, propre à «< faire voir »> le réel.

Au cycliste
With Cyclist
1939
Huile sur toile
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne /
Centre de création industrielle
Au cycliste est une des premières scènes de rue décomposée en trois séquences distinctes, soulignées par l'utilisation de trois couleurs spécifiques. Les personnages, reprenant une esthétique mécanomorphe, deviennent des archétypes urbains. Au centre, un homme au chapeau et au parapluie sort de l'embrasure d'une porte. À droite, une figure féminine immobile est appuyée dans l'encadrement d'une fenêtre, tandis qu'un troisième personnage, à gauche, un cycliste, s'éloigne, créant une perspective. Hélion joue ici sur les oppositions visuelles entre mouvement et immobilité.

Homme au parapluie
et femme à la fenêtre
Man with Umbrella and Woman at the Window
1944
Huile sur toile
Collection particulière

L'Escalier
The Staircase
1944
Huile sur toile
Collection particulière courtesy Applicat-Prazan,
Paris

Émile
1939
Huile sur bois
Collection particulière, avec le concours de Malingue S. A.

Édouard
1939
Huile sur panneau Collection particulière

Étude 214 - Étude pour Édouard
Study 214 - Study for Édouard
1939
Huile sur toile
Collection particulière, avec le concours
de Malingue S. A.
« J'ai commencé, à partir des éléments abstraits dont je connaissais le fonctionnement, à construire des figures, notamment le premier Émile. » En 1939, après la réalisation de Figure tombée, Hélion commence ses premières études de têtes. Les personnages sont représentés de face, de profil ou de dos. Émile, Édouard et Charles sont construits autour d'un cadrage serré et d'éléments purement abstraits. Leur personnification obéit à un subtil agencement de formes géométriques et d'aplats de couleur.

Charles
1939
Huile sur Isorel
Collection particulière, avec le concours de Malingue S. A.

Nature morte au
parapluie
Still Life with Umbrella
1939
Huile sur toile
Collection particulière

Homme à la face
rouge
Man with Red Face
1943
Huile sur toile
Collection particulière

Homme à la joue rouge
Man with Red Cheek
1943
Huile sur toile
Collection particulière

Nature morte à la flaque d'eau
Still Life with Puddle
1944
Huile sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Homme au chapeau
Man with Hat
1943
Aquarelle, gouache et encre sur papier Collection particulière, courtesy Galerie de
la Présidence

Les Salueurs
The Greeters
1945
Gouache sur papier
Courtesy Galerie de la Présidence

Portrait de Pegeen
Portrait of Pegeen
1945
Encre, aquarelle et gouache sur papier
Courtesy Galerie Alain Margaron

Femme accoudée
Woman Leaning on Elbows
1946
Huile sur toile
Collection particulière

L'Allumeur
The Lighter
1944
Hulle sur toile
Collection particulière

L'Allumeur
The Lighter
1944
Huile sur toile
Musée Unterlinden, Colmar

À rebours
Backwards
Janvier-février 1947
Huile sur toile
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle
Hélion résume son cheminement artistique en suggérant que son exploration de l'abstraction a finalement abouti à la figuration. Ce tableau agit par contrastes et oppositions: homme/femme, fermé/ouvert, intérieur/extérieur, endroit/ envers, figuratif/abstrait (avec la représentation d'un « Équilibre >>). Il parvient ainsi à intégrer ces dualités dans une représentation visuelle où les éléments s'accordent en jouant avec les formes géométriques et les couleurs. Il suggère également le thème traditionnel du peintre et de son modèle, sans ignorer la charge érotique du sujet, souligné par le geste de l'artiste

Nu renversé
Upside Down Nude
1946
Huile sur toile
Musée d'Art moderne de Paris

Les Trois Nus
The Three Nudes
1946
Huile sur toile
Collection particulière, avec le concours de Malingue S.

Le Peintre demi-nu
(autoportrait)
The Half Nude Painter
(Self-Portrait)
1945
Huile sur toile
Collection de Bueil & Ract-Madoux, Paris

Nature morte à la citrouille
Still Life with Pumpkin
1948
Huile sur toile
Musées d'Arts de Nantes

Trois nus et le gisant
Three Nudes and the Recumbent Figure
1950
Huile sur toile
Collection particulière, courtesy Applicat-Prazan,
Paris

Nu accoudé
Nude Leaning
on Elbows
1948
Huile sur toile
Collection particulière

L'Homme assis
Seated Man
1947
Huile sur toile
Donation of the Joseph Cantor Foundation,
Indianapolis (États-Unis)
Lenbachhaus Munich

L'Homme assis
Seated Man
1947
Huile sur toile
Donation of the Joseph Cantor Foundation,
Indianapolis (États-Unis)
Lenbachhaus Munich

Journalier gris
Grey Newspaper Reader
1947
Huile sur toile
Courtesy David Norman Fine arts

L'Homme assis
Seated Man
1947
Huile sur toile
Collection particulière, courtesy Applicat-Prazan,
Paris

La Belle Étrusque
(le porteur de citrouille)
The Beautiful Etruscan
(The Pumpkin Carrier)
1948
Huile sur toile
Collection particulière, courtesy Applicat-Prazan,
Paris

Grande scène journalière
Great Newspaper Scene
1948
Huile sur toile
Pinault Collection
Dans les années 1940, Hélion invente de nouveaux sujets. Les figures qui peuplent ses toiles sont désignées par des néologismes: << Salueurs », « Allumeurs >>, << Journaliers >>>. Dans Grande scène journalière, le caractère énigmatique de la scène est traduit par le thème de l'homme assis (motif abordé dès 1928), qui rappelle la figure alors populaire du Bibendum de Michelin. Il est encadré par deux «< journaliers >> de profil, en marche, qui se distinguent par les plis stylisés de leurs journaux et de leurs vêtements. La symétrie, l'absence d'expression et les coloris ajoutent à l'étrangeté de la composition.

Nu étoilé au Fumeur
et au Journalier
Starry Nude with Smoker
and Newspaper Reader
1949
Huile sur toile
Collection particulière

Autoportrait
Self-Portrait
1953
Fusain et huile sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Le Dos de l'acrobate
The Acrobat's Back
1952
Fusain, aquarelle et gouache sur papier Collection Jacqueline Hélion


Le parti pris des choses
1950-1967
Avec les « mannequineries » (La Grande Mannequinerie, 1950) - associant les motifs de la vitrine, ses mannequins masculins, et de l'homme couché -, dans lesquelles il introduit divers objets du quotidien (parapluies, chapeaux, chaussures), Hélion infléchit la volumétrie des plis des vêtements, accentue les ombres, et atténue la gamme chromatique. Même s'il partage avec des amis, comme Francis Ponge ou Alberto Giacometti, un intérêt passionné pour la réalité, Hélion traverse une période difficile et poursuit sa quête, en abordant des thèmes nouveaux, en particulier avec les Chrysanthèmes, qui marque son << recommencement ». Il privilégie de fascinantes compositions en rébus (baguette de pain, citrouille éclatée, vêtements féminins et masculins, chapeaux, parapluies, bancs, plantes) souvent teintées d'érotisme, comme dans Le Goûter (1952). L'espace de travail de l'artiste se prête à des mises en scène élaborées, comme dans L'Atelier (1953), où l'on reconnaît Pierre Bruguière, son plus important et proche collectionneur. Le thème de la Vanité (La Jeune Fille et le Mort, 1957) fait son apparition et l'amène à se confronter à l'histoire de la peinture, qu'il ne cesse d'interroger.
Hors de l'atelier, le peintre fait face aux éléments de la nature, en particulier au jardin du Luxembourg (Marronniers, 1957), et aux paysages que lui offre Belle-Île, où il séjourne régulièrement (Le Grand Brabant, 1957), dans un style cursif et nerveux.
Avec la série des « Toits » (Toits, 1960), Hélion aborde un autre versant de cette peinture d'extérieur, explorant les rues et les vitrines qui avoisinent son atelier, et donne à voir, dans une armature où la géométrie est toujours présente, «< le visage de la ville ».
En 1967, ressentant, une fois encore, le besoin de faire le point sur son évolution et sa vie, il peint le Triptyque du Dragon, exposé dans la galerie du même nom. Dans une composition monumentale de près de dix mètres de long, il déploie les thèmes qui ont jusqu'alors façonné son œuvre, tout en leur conférant une dimension allégorique:

Grande mannequinerie
Great Mannequin Scene
1951
Huile sur toile
Musée d'Art moderne de Paris
En juxtaposant l'image d'un homme endormi sur un trottoir à celle de mannequins dans une vitrine, Hélion propose, dans cette scène de rue située à New York, en 1944, la rencontre entre deux mondes opposés, à la manière des surréalistes: celui du rêve, et celui du réel. La froide perfection des mannequins contraste avec l'indigence du «< gisant >> et fait écho à Figure tombée

Deux harengs
Two Herrings
1946
Encre et aquarelle sur papier Département des Hauts-de-Seine / Musée du Grand Siècle -
Donation Pierre Rosenberg

Holocaustes
Holocausts
1977
Pastel et aquarelle sur papier Canson brun
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne /
Centre de création industrielle

Tête de poisson
Head of Fish
1977
Pastel sur papier
Courtesy Galerie Alain Margaron

Suite de poissons
Suite of Fishes
1976
Encre, aquarelle, gouache et pastel sur papier coloré marouflé sur toile Musée d'Art moderne de Paris

Mannequinerie d'argent
Silver Mannequin Scene
1950-1951
Huile sur toile
Courtesy Galerie de la Présidence

L'Homme couché sur un banc
The Man Lying on a Bench
1950
Huile sur toile
Musée Zervos Vézelay - conseil départemental
de l'Yonne

Kepi
1965
Huile sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Vanité à la rose
(planche)
Vanitas with Rose (Plate)
1957
Huile sur toile
Collection particulière


Le Grand Brabant
Large Reversible Plough
1957
Huile sur toile
Musée Zervos, Vézelay - conseil départemental de l'Yonne
Lors d'un séjour en Bretagne, Hélion découvre cet outil agricole dans un champ et s'attelle à de nombreux croquis. De retour à Paris, il donne une version particulièrement sculpturale du Grand Brabant dont il accuse la monumentalité par différentes études, à la manière de prédelles (élément d'un retable, compartimenté en petits panneaux dont l'iconographie est en relation avec le sujet principal). La touche participe de ce mouvement en prenant son essor et en devenant plus large.

Nature morte au hareng saur et au pain
Still Life with Smoked Herring and Bread
1952
Huile sur toile
Collection particulière

Quatuor
1958-1959
Huile sur toile
Collection Mark Vail

Chrysanthème
Chrysanthemum
1951
Carton entoilé Collection Clovis Vail
En 1951, alors qu'il s'installe dans son atelier, rue de l'Observatoire, Hélion commence une série de chrysanthèmes d'après nature. À cette époque, ses recherches le poussent vers << un naturalisme aigu ». Il réapprend une nouvelle manière de peindre et se confronte au motif de la fleur, cherchant à parvenir au style qui lui conviendra. "Je crois qu'à l'époque des chrysanthèmes, j'ai dû à nouveau envisager tous les niveaux de la peinture du plus simple au plus complexe, du plus abstrait au plus figuratif. "

Les Anémones d'hier
et d'aujourd'hui
Today's and Yesterday's Anemones
1952
Huile sur toile
Collection Patrice Trigano

L'Atelier
The Studio
1953
Huile sur toile
Achat réalisé avec le concours du Fonds du
patrimoine - ministère de la Culture et de la Société des amis du musée d'Art moderne de Paris, 2023 Musée d'Art moderne de Paris
L'atelier, lieu de travail, revêt une importance capitale pour Hélion, qui aime à dire que c'est « l'âme du peintre ». Ici, l'artiste met littéralement son œuvre en scène. Dans une composition très structurée, il reproduit en miniature toutes ses créations: Le Goûter, Citrouillerie... Parmi cette accumulation de peintures qui rappelle la manière des cabinets d'amateurs du XVIIe siècle, seuls sont présents ses rares soutiens du moment, sa femme Pegeen et son ami Pierre Bruguière


Le Goûter
The Afternoon Snack
1953
Huile sur toile
Collection particulière

Les Toits
The Roofs
1960
Huile sur toile
Musée d'Art moderne de Paris
Après s'être définitivement installé dans son atelier de la rue Michelet, en 1959, Hélion commence la série des «< Toits ». Thème déjà abordé l'année précédente dans La Citrouille et son reflet, les toits deviennent un sujet à part entière et symbolisent "le visage de la ville" aux yeux du peintre, qui confie : "Si je peins les toits, c'est qu'ils ressemblent à quelque chose d'abstrait qui est en moi. "

Self ou Dans un miroir (autoportrait)
Self or In a Mirror,
(Self-Portrait)
1958
Huile sur toile
Collection particulière

La Jeune Fille et le Mort
Death and the Maiden
1957
Huile sur toile
Collection Clovis Vail

La Voiture de fleurs et le Boucher
The Flower Cart and the Butcher
1964
Huile sur toile
Musée d'Art moderne de Paris
Dans les années 1960, Hélion se passionne à nouveau pour les scènes de rue. Comme à ses débuts, il fréquente les Halles et s'intéresse à la figure du boucher. En fusionnant le bœuf écorché, l'homme plié sous le poids de celui-ci et la voiture de fleurs aux dominantes de rouge, le peintre donne une portée allégorique à ce thème. L'écrivain Roger Caillois écrit, à propos de cette scène : <«< Hélion, par des fanfares de rouge, exalte la gloire jusqu'alors honteuse du quotidien. Seules les oeuvres vraiment fortes osent affronter le spectacle de "l'horrible beauté". 

Triptyque du Dragon
En 1967, Hélion a renoncé au projet utopique de représenter une ville en douze toiles. Il entreprend alors de réaliser un triptyque - utilisant pour la première fois la peinture acrylique - qu'il qualifie d'«< effort pour rassembler les différentes étapes de [sa] vie ». À son sujet, il se plaît à évoquer non sans humour, le « plafond de la Sixtine ». Il y rassemble tout ce qui faisait son univers précédant : les vitrines, les mannequins, le café parisien, le tableau dans le tableau, tout en y intégrant de nouveaux motifs.
Conçue comme une scène de théâtre, l'œuvre est composée de trois parties présentant différentes scènes. Au centre, dans la vitrine de la galerie de la rue du Dragon, sont exposées plusieurs œuvres de l'artiste : un «< Équilibre » de 1933, << signe majeur de son imagerie »>, point de départ de son cheminement artistique; un homme au chapeau, peint pendant la guerre, et une frise de personnages, composition contemporaine au triptyque. Sur le devant, un aveugle s'aidant de sa canne blanche et tandis qu'un égoutier disparaissant dans le sous-sol avec, à sa droite, un accordéoniste.
Dans la partie gauche, Hélion a représenté une scène de café, ce «< musée dans lequel tous les gens ordinaires sont exposés ». Son ami, l'écrivain Matthew Josephson, l'a inspiré pour l'homme assis tandis que le garçon de café évoque un héros de Raymond Queneau. À droite, dans une vitrine de boutique qui pourrait dater de l'un de ses séjours new-yorkais, la tête du marchand s'ajuste presque au mannequin tronc, tandis que se déroule une autre scène avec un couple d'amoureux s'embrassant et qu'une jeune femme debout, tenant une baguette de pain - accessoire fétiche des natures mortes de l'artiste -, converse avec un jeune homme assis sur son Vélosolex. Ce dernier lui rappelle son fils David.
Chez Hélion, tous les thèmes sont reliés par le jeu de significations dissimulées. Figures à double sens, équivoques, l'égoutier et l'aveugle sont aussi bien des acteurs que des messagers qui révèlent l'existence d'un monde caché derrière les apparences, et que l'artiste n'a de cesse de vouloir dévoiler. Pour Hélion, cette métaphore de la création a aussi pour enjeu de montrer ce qui se dérobe au regard ordinaire, et, comme il aimait constamment à le dire: "de déchiffrer le réel".

Quartier libre
1968-1980
Hélion trouve, dans les manifestations de Mai 1968, un événement à sa mesure et qui ravive ses convictions politiques (Choses vues en mai, 1969). À partir de cette époque, un sentiment d'allégresse face au spectacle du quotidien s'empare de l'artiste. Paris est un décor de théâtre grandeur nature avec ses bouches de métro, ses pissotières, ses amoureux, ses bouquinistes des quais de Seine et ses terrasses de café. Cet euphorique tohu-bohu offre d'insolites rencontres de thèmes qui produisent des allégories inattendues. Elles prennent la forme de suites comme des phrases d'objets (Escalade chapelière, 1978, Suite pucière, 1978).
Dans Suite pour le 11 novembre (1976), Hélion se réfère une fois encore à l'histoire de la peinture, en réinterprétant la Parabole des aveugles de Pieter Brueghel l'Ancien pour dénoncer les monuments aux morts de la guerre de 1914. Le caractère volontairement parodique du tableau est traduit par la stridence des couleurs.
Pour clore cette décennie, Hélion éprouve le besoin de livrer ses réflexions dans une œuvre de synthèse. Méditant sur l'existence, le triptyque du Jugement dernier des choses (1978-1979) réunit l'ensemble de ses thèmes et objets fétiches dans une composition qui prend la forme d'un étal de marché aux puces.

Escalade chapelière
Hat Escalation
1978
Acrylique sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Suite pucière n° 2
Flea Market Suite no. 2
1978
Acrylique sur toile
Collection Patrice Trigano

Nature morte et comique
Comic Still Life
1979
Acrylique sur toile
Collection Fayard

Pantalonnade
Trousers Scene
1978
Acrylique sur toile
Collection Patrice Trigano

Un Borsalino pour Émile
A Fedora for Émile
1981
Acrylique sur toile
Collection FRAC Auvergne
Dans les années 1970, Hélion fréquente assidûment les puces de Saint-Ouen: << Les puces, c'est à la fois un endroit extraordinaire et l'endroit le plus juste, c'est-à-dire le plus ordinaire qui soit. » Il peint alors une accumulation d'objets qui se répondent et par leurs formes et par leurs usages: parapluie, chapeau, tambour, tête de mannequin. À cette suite d'objets faussement incongrus, il ajoute discrètement, comme en guise de signature, l'image de son reflet dans un miroir

Suite pour le 11 novembre
Panneau 1: Monument
Panneau 2: Farandole
1976
Acrylique sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Chou
Cabbage
1982
Gouache et pastel sur papier Courtesy Galerie Alain Margaron

Une fable pour Richard Lindner
A Fable for Richard Lindner
1981
Acrylique sur toile
Collection Patrice Trigano

Suite pour le 11 novembre,
Lamento
Suite for 11 November, Lamento
1976
Acrylique sur toile
Collection Jacqueline Hélion

À perte de vue
1981-1983
A
Les troubles oculaires apparus dans les années 1960 s'amplifient jusqu'à la cécité presque complète de Jean Hélion, en 1983. De 1981 à 1983, il n'en continue pas moins de peindre « pour voir clair »>, comme il le dit. L'aveugle, motif prémonitoire apparu en 1944 dans L'Escalier (1944) puis dans le Triptyque du Dragon (1967), prend alors tout son sens. Dès lors, le songe se substitue au réel. Pour lui, cet aveuglement prend une dimension métaphorique et finit de le délivrer de toute convention plastique.
Hélion recycle tous les thèmes de sa vie, se paraphrasant souvent avec humour. Sa manière de peindre est hâtive, pressée par le temps, mais froide et précise. Cette désinvolture toute apparente se traduit par un chromatisme exacerbé. Le peintre se concentre sur les thèmes de la chute et de la relève : L'Instant d'après (1982) et Les Relevailles (1983). Le combat quotidien du peintre face à la toile et à son modèle est illustré par Le Peintre piétiné par son modèle (1983) et par Parodie grave (1979), où il est symbolisé par le chevalet du peintre porté comme une croix. Dans le même temps, Hélion produit une série d'autoportraits particulièrement émouvants, dans lesquels il confie au miroir le soin de refléter son visage à l'approche de la mort (R... pour requiem, 1981, Requiem 2, 1981).

Suite vaniteuse à l'atelier
Vanitas Suite in the Studio
1982
Acrylique sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Requiem 2
1981
Acrylique sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron
Requiem 2 offre une version particulièrement émouvante de l'autoportrait. L'effet de
contre-plongée utilisé par le peintre dramatise fortement l'image. En confondant la position du spectateur et celle du peintre, le reflet du visage vieilli dans le miroir brisé donne à la scène une dimension prémonitoire. Hélion confiait aussi, dans ses carnets, que la visière qu'il portait lui rappelait un autoportrait tardif du peintre Jean-Siméon Chardin (1699-1779) qui, comme lui, connut à la fin de sa vie des problèmes de vue.

Autoportrait
Self-Portrait
1980
Fusain, pastel, encres sur papier
Canson gris
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne /
Centre de création industrielle

Ballet de chaises à Skyros
Ballet of Chairs in Skyros
1980
Acrylique sur toile
Collection Clovis Vail


Chute libre
Free Fall
1983
Acrylique sur toile Collection particulière

Jugement dernier des choses
Last Judgment of Things
1978-1979
Acrylique sur toile
Private collection courtesy of The Mayor Gallery, London
Composition de synthèse, ce triptyque, qui prend la forme d'un étal de marché aux puces, réunit l'ensemble des thèmes et motifs poursuivis sa vie durant par le peintre. De gauche à la droite : friperie, soupière, machine à coudre, banc du jardin du Luxembourg; au centre, mannequin de vitrine; à droite, escalier, instruments de musique, le peintre portant son chevalet... Conçue comme «< une immense vanité », cette toile pourrait faire figure, par son titre, d'œuvre testamentaire, mais son ironie laisse aussi entendre une leçon méditative sur l'existence.

Les Relevailles
Rising Up
1983
Acrylique sur toile
Don BNP Paribas, 2023
Musée d'Art moderne de Paris
Faisant référence au tableau de 1939,
Les Relevailles placent sur une même scène une Figure tombée disloquée et celle d'un homme en train de se relever. En les faisant cohabiter, le peintre veut donner, dans cette œuvre, la preuve de l'interdépendance entre abstraction et figuration ou comment les formes figuratives ont leur équivalent dans les formes abstraites et inversement. Mais derrière cet énoncé, il livre aussi une possible clef sur le sens de l'existence

Le Peintre piétiné par
son modèle
The Painter Trampled by His Model
1983
Acrylique sur toile
Collection FRAC Picardie, Amiens

Parodie grave
Serious Parody
1979
Acrylique sur toile
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne /
Centre de création industrielle

L'Instant d'après
The Moment After
1982
Acrylique sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Trombone pour un
Trombone for a Painter
1983
Acrylique sur toile
Courtesy Galerie Alain Margaron

Grand autoportrait
Large Self-Portrait
1981
Huile, gouache,
encre et crayon
sur papier coloré
Courtesy Galerie Alain Margaron

Choses vues en mai
Things Seen in May
1969
Acrylique sur toile
Centre Pompidou, Paris
Musée national d'Art moderne /
Centre de création industrielle
En dépôt au musée des Beaux-Arts d'Orléans

Détail du tableau précédent 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Normandism de David Hockney au musée de Rouen en juillet 2024

LE MIROIR MAGIQUE David Hockney (1937, Bradford) partage sa vie entre Londres, Los Angeles qu'il a découvert en 1964, et la France où il...