vendredi 1 mars 2024

Georges Hugo à la maison Victor Hugo en mars 2023


GEORGES HUGO
L'art d'être petit-fils
"Petit Georges" est, avec sa sœur, Jeanne, immortalisé à l'âge de onze ans par L'Art d'être grand-père. Il vit une enfance merveilleuse et hors norme dans l'affection de son grand-père, mais marquée par les deuils, celui de son père et de son oncle. La mort de Victor Hugo, en 1885, dont il conduit le cercueil de l'Arc de Triomphe au Panthéon, met un point final à cette enfance. Restant le jeune homme le plus célèbre de France, Georges se destine aux lettres et à la peinture. Mais comment être peintre quand on est «Petiphysse»? Toute sa vie semble déchirée entre sa vénération pour son grand-père dont il défend la mémoire, sans faille, et cette vocation qui lui fait craindre de la ternir.
La vie mondaine, dispendieuse, débridée, semble être une échappatoire à ce dilemme. Sa carrière de peintre avortée, de 1894 à 1897, ne renaît qu'en 1917. Ce n'est, sans doute, qu'à partir de la Grande Guerre et jusqu'à sa mort, en 1925, qu'il trouve dans la peinture une paix avec lui-même.
Commencée dans l'exubérance poétique de son aïeul, la vie de Georges est une existence romanesque, toute d'excès et de contrastes: jeune homme riche et célèbre, bagarreur, séducteur, simple matelot, homme du monde, collectionneur esthète, poilu de 14-18, joueur, flambeur... «Je ne suis pas un exemple à suivre », disait-il à son fils Jean. Mais il reste un artiste délicat autant que l'un des meilleurs peintres de guerre, et un dessinateur vif, acerbe et plein d'esprit qui sut faire pleinement sien le trait de son grand-père.

Victor Hugo (1802-1885)
"Mon doux petit Georges"
1868
Encre sur papier
Paris Maison de Victor Hugo, 
don de la famille Hugo en 1950

D'après Albert Capelle (1854-1910)
Victor Hugo avec
son petit-fils Georges
Hiver 1884-1885
Retirage moderne d'après une photographie sur papier albuminé
Paris, Maison de Victor Hugo

Achille Mélandri (1845-1905)
Victor Hugo avec
ses petits-enfants Georges et Jeanne
1878
Photographie sur papier albuminé
Paris, Maison de Victor Hugo

Albert Capelle (1854-1910)
Victor Hugo avec
son petit-fils Georges
Hiver 1884-1885
Photographie sur papier albuminé
Paris, Maison de Victor Hugo

Mon grand-père
"Je pense tout le temps à Guernesey qui est un idéal; je me demande souvent si je serai jamais aussi heureux que quand j'étais enfant. Je crains bien que non", écrit Georges à sa mère. Les séjours qu'il a faits enfant auprès de son grand-père à Guernesey, en 1870, 1872 et 1878, le marquent profondément. La magie des décors de Hauteville House qui servent de toile de fond à ces moments de grande proximité imprègne sa mémoire. Il aimera, tout au long de sa vie, revenir sur l'île qui cristallise le souvenir de « Papapa», ainsi qu'il avait baptisé Victor Hugo. C'est là sans doute que sa vocation artistique s'éveille: il voit son grand-père dessiner; plus tard, c'est sans doute là qu'il reçoit d'Ernest Duez ses premières leçons de peinture. Il se plaît à peindre la maison, mais aussi à crayonner l'île et ses habitants, qu'il observe à la bibliothèque, à la Cour royale ou au pub.
En 1902, alors qu'il obtient de prendre le nom de Georges Victor-Hugo, il publie un livre de mémoires, Mon grand-père. Il défend avec acharnement la figure de Victor Hugo dans plusieurs polémiques. Mais ses dessins forment également un véritable album de souvenirs, et Guernesey reste le véritable sanctuaire de sa mémoire. En 1914, lors de l'inauguration de la sculpture de Victor Hugo à Saint-Pierre-Port, il fait le vœu que Hauteville House devienne un musée pour en assurer la pérennité.

MON
GRAND-PÈRE
TEXTE ET AQUARELLES
DE
GEORGES VICTOR HUGO
LIBRAIRIE DE FRANCE
110, BOULEVARD SAINT-GERMAIN
PARIS-VI
1931
Georges Hugo (1868-1925)
Type de Guernesey
Aquarelle sur papier
Paris, Maison de Victor Hugo
Aquarelle reproduite dans l'édition de 1931 de Mon grand-père de Georges Victor-Hugo.
Georges Hugo (1868-1925)
Type de Guernesey
Aquarelle sur papier
Paris, Maison de Victor Hugo
Aquarelle reproduite dans l'édition de 1931 de Mon grand-père de Georges Victor-Hugo.

Georges Hugo (1868-1925)
Type de Guernesey
Aquarelle sur papier
Paris, Maison de Victor Hugo
Aquarelle reproduite dans l'édition de 1931 de Mon grand-père de Georges Victor-Hugo.

Georges Hugo (1868-1925
llustrations pour la pièce Camille ou le Souterrain
«La tour du Nord >>
«L'auberge
de la Tourte-aux-chats >>
1878
Encre sur papier
Paris, Maison de Victor Hugo, don de Charles Daudet en 1951
Lors de son séjour à Hauteville House en 1878, Richard Lesclide (1825-1892), secrétaire de Victor Hugo, écrit
une pièce, Camille ou le Souterrain, dont Georges et Jeanne tiennent les rôles principaux et illustrent aussi le manuscrit.

Nadar (Atelier)
Georges et Jeanne Hugo en costumes espagnols
1873-1874
Photographie sur papier albuminé Fonds Jean Hugo

Victor Hugo (1802-1885)
Miroir aux oiseaux
Mai 1870
Verre, bois peint et doré
Paris, Maison de Victor Hugo, ancienne collection de Juliette Drouet, don de Paul Meurice en 1903

Georges Hugo (1868-1925)
Charles Hugo
1889
Eau-forte sur papier
Paris, Maison de Victor Hugo
Gravure réalisée d'après la photographie de Charles Hugo par Auguste Vacquerie à Jersey, vers 1853-1855

Georges Hugo (1868-1925)
13, rue Saint-Maur, Bordeaux
Mai 1916
Aquarelle et sépia sur papier
Paris, Maison de Victor Hugo, legs de Charles Daudet en 1961
Maison où habitaient Charles Hugo et sa famille au moment de sa mort, en 1871

Georges Hugo (1868-1925)
Le Look-out
à Hauteville House
1905
Huile sur toile
Villequier, musée Victor-Hugo, dépôt du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne-Centre de création industrielle, don de Charles Comiot

Georges Hugo (1868-1925)
Victor Hugo
Crayon et aquarelle sur papier
Collection particulière
Portrait inspiré des photographies prises à Jersey par Charles Hugo
et Auguste Vacquerie, vers 1853-1855.

Georges Hugo (1868-1925)
«Miss Miller Beaumont.
Elle regarde le Ladies Pictorial journal de modes »>
Crayon, lavis d'encre et plume sur papier
Paris, Maison de Victor Hugo
La bibliothèque Guille-Allès est un autre lieu que Georges Hugo aime fréquenter à Guernesey, pour y dessiner les lectrices

Georges Hugo (1868-1925)
Femme tricotant et lisant»>
Crayon et encre sur papier
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
L'Escalier menant au look-out
à Hauteville House
1902-1920
Huile sur toile
Paris, Maison de Victor Hugo, don de Jacques Faucheur-Magnan en 1958

Georges Hugo (1868-1925)
Victor Hugo descendant l'escalier à Hauteville House
1902-1920
Huile sur toile
Paris, Maison de Victor Hugo, don de Charles Comiot en 1925

Georges Hugo (1868-1925)
La Salle à manger
à Hauteville House
1902-1920
Huile sur toile
Paris, Maison de Victor Hugo, ancienne collection André Maurois, don de Mme Naquet en 2002

Des Souvenirs d'un matelot
aux années Pauline
Dès son adolescence, Georges dessine et peint. Sa vocation est arrêtée, mais son service militaire dans la marine, de 1891 à 1893, semble être une expérience décisive, sur le plan humain, littéraire et artistique. Simple matelot, il vit au milieu de ses camarades pauvres et souvent analphabètes à qui il apprend à lire. Il transcrit cette expérience sociale et humaine dans un livre qu'il publie en 1896, Souvenirs d'un matelot. Les portraits qu'il y fait de ses compagnons, où se lit toute son empathie, trouvent leur équivalent dans ceux qu'il dessine. Rendu à la vie civile, sa première participation au salon de la Société nationale des beaux-arts, en 1894, avec Vieux navires et La Dévastation, a trait à cette période militaire. Parallèlement, Georges crayonne des portraits souvent sarcastiques de son entourage - hommes politiques et écrivains. En 1894, il épouse une amie d'enfance, Pauline Ménard-Dorian. Le couple mène une vie mondaine. Georges décore luxueusement leur appartement; à l'exemple de son ami Edmond de Goncourt, il collectionne l'art du 18e siècle et l'art japonais. Son oeuvre se recentre sur l'intimité: portraits de sa femme, de son fils Jean, né en 1894, tandis que sa fille Marguerite naît en 1896. Il se consacre aussi à la gravure, expérimentant techniques et tirages. Ce sont les dernières œuvres qu'il expose au Salon. En 1898, sa vie bifurque : il quitte Pauline pour vivre avec la cousine de celle-ci, Dora Dorian

Georges Hugo (1868-1925)
Vieux navires à Toulon
1894
Huile sur toile
Collection particulière
Le Souverain et La Ville de Paris sont deux anciens bateaux de guerre à trois ponts, en fonction entre 1819 et 1885. Désarmés et ancrés dans le port de Toulon, ils servent alors de casernes à l'infanterie de marine

Georges Hugo (1868-1925)
La Dévastation, navire militaire dans la brume
Vers 1894
Huile sur toile
Collection Laurence François
Cette peinture et celle intitulée Vieux navires à Toulon sont montrées en 1894 au salon de la Société nationale des beaux-arts, première exposition publique d'oeuvres de Georges Hugo

Anonyme
Georges Hugo en uniforme
de marin
Vers 1892-1893
Photographie sur papier albuminé
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Deux matelots
Vers 1891-1893
Crayon graphite sur papier
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
«Naufrage du Maréchal Canrobert abordé par
le Hoche en mer, 7 juillet 1892,
7h du matin >>>
1892
Encre sur papier
Fonds Jean Hugo
Alors qu'il se trouvait à bord du Vauban, Georges Hugo fut témoin de ce drame, qu'il raconte à sa mère dans une lettre puis dans son livre Souvenirs d'un matelot

Georges Hugo (1868-1925)
«Il me faut des duchesses, il me faut des princesses >>
Vers 1891-1893
Crayon graphite sur papier
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Matelot âgé en buste
Vers 1891-1893
Crayon graphite sur papier
Collection particulière

Georges Hugo (1868-1925)
Quais à Bordeaux
1916?
Mine de plomb, lavis d'encre brune et plume sur carton
Paris, musée d'Orsay, conservé au cabinet des Arts graphiques du musée du Louvre, legs de Carle Dreyfus en 1952

Anonyme
Georges et son fils Jean dans
la bibliothèque
rue de la Faisanderie à Paris
1894-1895
Photographie sur papier albuminé
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Jean Hugo enfant, Guernesey
Été 1898
Huile sur toile
Collection particulière
Fils aîné de Georges, Jean Hugo (1894-1984) sera aussi peintre, et fréquentera les avant-gardes des années 1920 et 1930, avant de se fixer à Lunel (Hérault). Il laissera une importante ceuvre peinte, des décors et des costumes pour le théâtre et le cinéma, ainsi qu'un livre de mémoires

Georges Hugo (1868-1925)
Intérieur. [Pauline dans le salon de la rue de la Faisanderie
à Paris]
Vers 1894-1897
Huile sur toile
Collection particulière
Pauline Ménard-Dorian, qui est une amie d'enfance de Jeanne et de Georges, appartient à une importante famille de républicains engagés. Sa mère, Aline, tient un célèbre salon où se retrouvent hommes politiques, écrivains et peintres, dans l'hôtel particulier familial. À leur mariage, Georges et Pauline y installent leur
appartement.

Georges Hugo (1868-1925)
Pauline enceinte, alitée
1894
Crayon sur papier
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Jean nouveau-né
25 novembre 1894
Crayon et crayon de couleur sur papier
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Pauline et son fils, Jean, bébé
1894-1895
Huile sur toile
Collection particulière

François Chéri-Rousseau (1826-1908)
Pauline Ménard-Dorian et Jeanne Hugo
1888-1890
Photographie sur papier albuminé
Paris, Maison de Victor Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Édouard Lockroy
Vers 1890-1898 Crayon sur papier
Fonds Jean Hugo
Édouard Lockroy (1838-1913), homme politique, fut le second mari d'Alice
Lehaene, veuve de Charles Hugo.
Georges eut toujours des relations difficiles avec son beau-père.

Georges Hugo (1868-1925)
«Charcot s'amuse >>
Vers 1889-1890
Eau-forte sur papier
Paris, collection particulière,
courtesy galerie Brame et Lorenceau
Le célèbre neurologue Jean-Martin Charcot (1825-1893) faisait partie de l'entourage de Georges Hugo, ami d'enfance de son fils, le futur commandant Charcot. Léon Daudet, qui étudiait la médecine, critiquait durement Charcot. Dans le même esprit, cette gravure pourrait être une caricature morbide du médecin après une attaque cardiaque lors du réveillon de 1890, comme pourrait le suggérer l'inscription «Mane, Thecel, Phares>> (citation dans l'Ancien Testament qui prédit la chute de Babylone et signifie la fin prochaine, «tes jours sont comptés» ou "les jeux sont faits".

Georges Hugo (1868-1925)
«Nous autres démocrates»> (Paul Ménard-Dorian
et Jean Ajalbert)
Vers 1890-1898
Crayon sur papier
Fonds Jean Hugo
Paul Ménard-Dorian est le père de Pauline, que Georges épouse en 1894. Jean Ajalbert est le mari de Dora
Dorian, qui sera la seconde femme du peintre. Tous deux sont des hommes politiques représentants des cercles républicains qui formaient l'entourage familial de Georges.

Georges Hugo (1868-1925)
Théodore de Banville
Vers 1890
Crayon sur papier
Fonds Jean Hugo
Poète parnassien, Banville (1823- 1891) fit partie des admirateurs de Victor Hugo. Georges continua de fréquenter les écrivains proches de son grand-père, après le décès de celui-ci.

Georges Hugo (1868-1925)
Autoportrait
Vers 1890-1898 Crayon sur papier
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
<< Salon de M. Georges Hugo rue Boissière » à Paris
Vers 1908-1914
Huile sur toile
Paris, collection particulière, courtesy galerie Brame
et Lorenceau

Georges Hugo (1868-1925)
Études d'anémone
Aquarelle sur papier
Paris, musée d'Orsay, conservé au cabinet des Arts graphiques du musée du Louvre, don d'Hector Brame en 1929

Georges Hugo (1868-1925)
L'Azalée rose
Pastel sur papier
Paris, Maison de Victor Hugo, don de Marguerite Chausson en 1992

Georges Hugo (1868-1925)
Bouquet de fleurs
1908
Huile sur toile
Collection Jeanne Hugo-Chabrol
Dédicacé "Pour maman, Georges, 1er janvier 1908"

Hortensias
Huile sur toile
Collection particulière

Georges Hugo (1868-1925)
Amsterdam la nuit
Vers 1896-1898
Lithographie en couleurs sur papier
Paris, collection particulière, courtesy galerie Brame et Lorenceau

Georges Hugo (1868-1925)
Canal et clocher de la Zuiderkerk à Amsterdam
Vers 1895
Pastel sur papier
Fonds Jean Hugo
Ce pastel est à mettre en relation avec
la lithographie d'une vue nocturne d'Amsterdam, où l'on reconnaît le clocher de Zuiderkerk.

Georges Hugo (1868-1925)
Pauline
Vers 1894
Lithographie en couleurs sur papier
Paris, collection particulière, courtesy galerie Brame et Lorenceau

Georges Hugo (1868-1925)
Poule
Vers 1896?
Pastel sur carton
Collection particulière

Georges Hugo (1868-1925)
Effet de neige
Gravure sur bois
Paris, collection particulière, courtesy galerie Brame
et Lorenceau

Sur le front de Champagne
Âgé de quarante-six ans à la déclaration de la
guerre, en 1914, Georges doit faire des pieds et des mains pour s'engager et se battre sur le front. Envoyé en Champagne, en 1915, il participe comme agent de liaison aux combats de la ferme Navarin. Cité à l'ordre de l'armée, il reçoit la croix de guerre. En avril 1916, il est démobilisé à la suite d'une crise de rhumatismes, dont il souffre depuis l'enfance. Au front, il n'a cessé de crayonner, conservant la mémoire de tout ce dont il est le témoin. Ses dessins montrent autant d'objectivité que de sensibilité, ses titres attestent de son patriotisme, ses portraits retrouvent dans la fraternité des armes l'empathie qu'il avait ressentie matelot. Cet équilibre, la nervosité de son trait, sa maîtrise de l'aquarelle en font l'un des plus beaux témoignages sur la Grande Guerre.
Malgré la crainte de la censure militaire, il est désireux de faire connaître ses dessins. Alors qu'on vient de lui confier, en novembre 1916, une mission de peintre aux armées, son ami l'illustrateur Sem (1863-1934) les révèle dans le numéro de Noël 1916 de L'illustration, puis une grande exposition leur est consacrée au musée des Arts décoratifs, en février 1917. Il public alors chez Devambez un portfolio de soixante fac similés. Cette période semble avoir été décisive. Georges se montre de plus en plus soucieux de peinture et sensible aux jugements et encouragements d'artistes qu'il admire. Travaillant beaucoup, il envisage de nouveau d'exposer.

Georges Hugo (1868-1925)
<< Les tranchées!
les tranchées!»>
1915
Aquarelle et encre sur papier
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Explosion avec cadavres
1915
Aquarelle et encre sur papier
Fonds Jean Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Tombe à Suippes
1915-1916
Graphite, blanc de plomb, lavis d'encre brune et plume sur papier vélin
Paris, musée de l'Armée
Original de la planche 55, Sur le front de Champagne

Georges Hugo (1868-1925)
«Le départ de l'attaque
allemande - 27 février - 4 h 35 »
1915-1916
Gouache et lavis sur papier
Paris, Centre national des arts plastiques,
dépôt à La Contemporaine, Nanterre
Original de la planche 51, Sur le front de Champagne

Georges Hugo (1868-1925)
«
Shrapnell, bombardement du
4 février>>>
4 février 1916
Graphite, aquarelle, blanc de plomb
et encre métallographique sur papier vélin
Paris, musée de l'Armée
Original de la planche 48, Sur le front de Champagne

Georges Hugo (1868-1925)
Nuit sur le champ de bataille
de Navarin
1915
Huile sur toile
Nanterre, La Contemporaine

Champs de bataille

Des années Dora au Café des
Gaufres
Lorsque Georges part avec Dora, le couple s'installe près de Florence. Georges aime peindre les rives de l'Arno. Leur fils, François, y naît en 1899. Brouillé avec sa soeur depuis son divorce d'avec Léon Daudet, Georges se réconcilie avec Jeanne et son nouveau mari, Jean-Baptiste Charcot, pour les fêtes du centenaire de Victor Hugo en 1902. Cet été-là, il part avec Charcot en Islande et jusqu'à l'île Jan Mayen, où il réalise certaines de ses plus belles peintures. Georges n'exposant plus et ne datant que très rarement ses travaux, il est désormais difficile de suivre l'évolution de son œuvre. Celle-ci, avec l'importante production qu'il semble avoir à partir de 1917, n'est révélée au public qu'après-guerre, lors de l'exposition qui lui est consacrée au musée des Arts décoratifs en 1920, puis à la galerie Brame en 1923. Le peintre se montre essentiellement sensible au paysage, tandis que le dessinateur, au crayon acéré, s'adonne aux scènes de sociabilité, aux spectacles, aux êtres qu'il observe d'un oeil proustien, comme s'il était à la recherche d'un temps perdu ou en train de disparaître.
Ayant dilapidé sa fortune, Georges vit entre le Café des Gaufres aux Champs-Élysées et une petite chambre dans un cercle de jeu proche. C'est là qu'il meurt le 5 février 1925. Un mois plus tard, la Maison de Victor Hugo lui rend hommage par une exposition.

Georges Hugo (1868-1925)
Dora vue de dos
Vers 1910
Huile sur toile
Paris, musée d'Orsay, donation sous réserve d'usufruit de Micheline Holtzer en 2006
Dora Dorian (1875-1951) appartient à une famille d'hommes politiques et est la fille de l'écrivaine d'origine russe Tola Dorian. Elle épouse en premières noces l'écrivain et politicien Jean Ajalbert (1863-1947). Ce n'est qu'en 1901, après son divorce, qu'elle pourra épouser Georges, avec qui elle vit depuis 1898. Le couple se fixe à Rovezzano, près de Florence, durant la première décennie du 20° siècle.

Anonyme
François Hugo avec sa mère,
Dora
Vers 1920
Tirage gélatino-argentique
Paris, Maison de Victor Hugo

Georges Hugo (1868-1925)
Vue d'un fjord
[Le Beerenberg, île Jan Mayen, tempête de neige]
1902
Huile sur carton
Département des Hauts-de-Seine, musée du
Grand-Siècle, donation de Pierre Rosenberg en 2020

Georges Hugo (1868-1925)
Île Jan Mayen
1902
Huile sur toile
Paris, collection particulière, courtesy galerie Brame
et Lorenceau

Georges Hugo (1868-1925)
Islande, coucher de soleil
1902
Pastel sur papier
Collection particulière

Georges Hugo (1868-1925)
Le Beerenberg, île Jan Mayen, avec vol de goélands
1902
Huile sur toile
Paris, collection Jean-François Heim, ancienne collection du commandant Charcot

Georges Hugo (1868-1925)
Femme assise à la robe noire
Pastel sur papier
Paris, collection particulière, courtesy galerie Brame et Lorenceau

Georges Hugo (1868-1925)
Femme au piano [La leçon de piano]
Aquarelle sur papier
Paris, collection Nicolas Normand

Georges Hugo (1868-1925) Paysage à la charrette
Huile sur toile
Collection particulière

Georges Hugo (1868-1925)
Florence
1901
Aquarelle, gouache et encre sur papier
Collection particulière
Dédicacé à son neveu Charles Daudet

Georges Hugo (1868-1925)
Venise
Aquarelle sur papier
Collection particulière

Georges Hugo (1868-1925)
Vue des environs de Florence
Vers 1902-1910
Huile sur toile
Paris, Maison de Victor Hugo, legs de Georges Van den Plas en 1991

Georges Hugo (1868-1925)
Environs de Florence
Vers 1902-1910
Huile sur toile
Paris, collection particulière, courtesy galerie Brame
et Lorenceau

Georges Hugo (1868-1925)
Plage bretonne
Huile sur toile
Collection particulière

Georges Hugo (1868-1925)
Défilé
(Procession en Bretagne)
Huile sur bois
Département des Hauts-de-Seine,
musée du Grand-Siècle,
donation de Pierre Rosenberg en 2020

Georges Hugo (1868-1925)
Plage bretonne avec paysanne
en costume
Huile sur toile collée sur carton
Paris, collection Nicolas Normand

Georges Hugo (1868-1925)
Souvenir de Bretagne
Avant 1921
Huile sur toile
Paris, Maison de Victor Hugo, don de Walter
Beardmore en 2007

Georges Hugo (1868-1925)
Saint-Malo vu depuis Dinard
Avant 1921
Huile sur toile
Collection particulière

Georges Hugo (1868-1925)
La Tour Eiffel et les usines Renault ou Paris vu
de Meudon pendant la guerre
1918
Huile sur toile
Paris, collection Nicolas Normand

Georges Hugo (1868-1925)
Autoportrait
Vers 1919-1924?
Aquarelle, crayon noir et encre brune sur papier
Paris, musée d'Orsay, conservé au cabinet des Arts graphiques du musée du Louvre, don d'Hector Brame 






























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