jeudi 22 février 2024

Collection permanente du musée de la Cour d'Or de Metz en février 2024


Très beau musée d'art et d'histoire visité à l'occasion de notre escapade en Lorraine.

André Forfert(Metz, 1938-2012)
Couples
1983
Basalte
Don de l'Association des Amis du Sculpteur André Forfert
En 1983, le sculpteur André Forfert crée une série d'œuvres en pierre figurant des nus féminins. S'inscrivant dans cet ensemble, Couples présente l'originalité de représenter également un corps masculin. Trois corps s'entrelacent dans un environnement de courbes ondoyantes.
La dureté du basalte dans lequel l'œuvre a été taillée contribue aux contours vaporeux des formes sculptées. L'usage de cette pierre volcanique résistant à l'adresse de l'artiste évoque la passion amoureuse.
Après avoir obtenu le Prix de sculpture de l'Académie de Metz en 1967, Forfert reçoit de nombreuses commandes, publiques et privées. Plusieurs de ses créations sont aujourd'hui visibles sur le territoire, comme les grilles du portail du collège Taison à proximité du musée, vitrail de l'église Saint-François d'Assise dans le quartier de Metz-Bellecroix ou la sculpture en bronze intitulée Le Volcan à Montigny-lès-Metz.

Mosaïque
Début du lle siècle
C'est en 1970, à la suite d'une fouille de sauvetage réalisée rue Maurice-Barrès à Metz, que cette mosaïque a été mise au jour.
D'une surface de 21 m² (4,85 x 4,40 m), ces deux fragments (sur les quatre existants) dévoilent un décor bucolique où la fertilité a une place essentielle. Des oiseaux multicolores côtoient des branches parfois chargées de fruits, tandis que des canthares (vases) remplis de vin témoignent de l'importance de la vigne dans notre région
dès l'époque romaine. La variété
des motifs floraux et figurés, la diversité des couleurs, ainsi que la qualité de conservation de l'ensemble
du pavement font de cette œuvre remarquable le plus bel exemple de l'art de la mosaïque à Divodurum.
Elle décorait le sol d'une maison riche comme l'illustre la finesse
de son iconographie et la précision avec laquelle certaines tesselles (éléments de forme cubique) ont été agencées.

Urne cinéraire
Onyx
1er siècle apr. J.-C.
Cett
ette urne en onyx était placée dans un caisson à deux compartiments avec une urne en calcaire
de facture locale. D'une manière générale, ces contenants étaient réalisés en verre, en pierre ou tout simplement en terre cuite, ce qui indique que l'objet retrouvé à Metz est tout à fait exceptionnel. À l'époque gallo-romaine, l'aisance sociale du défunt se caractérise par la richesse du matériau utilisé pour la réalisation de l'urne comme par la qualité de la stèle qui recouvre sa tombe. L'onyx tire son nom du mot grec onux qui signifie << ongle ». Une légende explique qu'Éros, le dieu
de l'amour, aurait coupé les ongles de la déesse Aphrodite qui s'était endormie. Les Parques, divinités maîtresses de la destinée humaine, les changèrent ensuite en pierres. Le choix d'un tel objet pour recevoir les restes du défunt n'est pas anodin d'un point de vue sociétal. Il traduit une volonté de marquer clairement son appartenance à une élite. Cette urne d'une grande qualité esthétique rend compte d'un savoir-faire lointain pratiqué sans doute en Égypte et présente un matériau aux « couleurs de feu >> qui était originaire d'Inde, d'après Pline l'Ancien (Histoires Naturelles, II, 37, 24).

Plan relief de Metz
L'histoire vue du ciel : le Plan relief de Metz
Cette réplique du plan-relief de la ville Metz, telle qu'elle était vers 1850, a été réalisée à l'identique de l'original faisant partie de la prestigieuse collection royale fondée par Louis XIV et conservée à l'Hôtel des Invalides à Paris.
abli
Exécutés à l'origine par les ingénieurs du roi, au fur et à mesure qu'ils procédaient à l'aménagement des villes fortifiées frontalières et maritimes selon le systè par Vauban. Ces plans-reliefs actualisés périodiquement pour garder stratégique, constituaient des outils de travail et de réflexion.
Celui de la Ville de Metz fut réalisé entre 1821 et 1825, à la Galerie des Tuileries. La Ville de Metz n'ayant pu obtenir la restitution de l'original de tte maquette, elle a décidé d'en réaliser une copie à l'identique. Ce travail a été réalisé avec patience et minutie par trois agents municipaux avec talent, dextérité et persévérance.
Cette réalisation a débuté dans les ateliers municipaux puis s'est poursuivie ici, au Musée de La Cour d'Or, dans la Chapelle des petits Carmes devenue depuis l'espace d'accueil, où la maquette a été exposée jusqu'en 2011. Elle ne faisait depuis lors plus l'objet d'une présentation accessible au grand public.
Réalisé par Marcel François, Raymond Louis, Bernard Mittelheisser de 1990 à 1999 Bois utilisé : marronniers de l'esplanade pour les constructions, contreplaqué d'origine gabonnaise pour la topographie
Longueur : 6,10 m - Largeur : 5,35 m - Surface: 32,6 m² - Poids : 1 800 kg 17 tables constituent le plan relief avec plus de 3 000 édifices et 9 000 arbres
Echelle: 1/600⁰

Tête de Minerve Grès
Ile-IIIe siècle

Vierge de Pitié
Chêne
Seconde moitié du XVe siècle

LE DEUXIÈME PLAFOND

Les animaux se détachent ici sur un fond clair, dont les contours sont rehaussés d'une couleur ocre. Une créature se distingue de toutes les autres : la bête à sept têtes, seule à être peinte sur un fond rouge ; le sens de cette représentation nous échappe encore. La figure humaine, lorsqu'elle est représentée, apparaît cernée de créatures fabuleuses. Le chevalier luttant contre les chimères pourrait illustrer le combat permanent du chanoine contre le péché.
Cet ensemble est sans conteste d'inspirations multi-ples. Il peut être rapproché d'autres créations médié-|| vales européennes, comme le plafond de l'église de Zillis, en Suisse, où des animaux chimériques sont peints dès le XIIe siècle.

LE DÉCOR D'UNE MAISON CANONIALE
Die Ausschmückung eines Domherrenhauses Decorations from a canonical house
es plafonds de bois ont été découverts en 1896 lors de travaux dans une maison située au 8, rue Poncelet à Metz. Au Moyen Âge, cette demeure appartenait à des chanoines au service de Notre-Dame-la-Ronde, église aujourd'hui intégrée à la cathédrale. Certaines sculptures du portail de cette église, comme la sirène à deux queues ou la créature mi-homme mi-poisson, rappellent fortement les motifs des plafonds.


D'après Jan MANDIJN
Haarlem, 1500/1502 - Anvers, 1559/1560
Saint Christophe
Copie de la fin du XVI° siècle - début du XVII° siècle
Peintre de sujets religieux et « faiseur de diableries et de drôleries »>, imitateur de Jérôme Bosch à l'instar de Pieter Huys, Jan Mandijn s'établit à Anvers en 1530 où il semble avoir dirigé un atelier prospère.
Son œuvre est difficile à reconstituer et se confond avec celle de Huys. On lui attribue le Saint Christophe de l'Alte Pinakothek de Münich, peint vers 1540-1550, et qui a servi de modèle à cette copie ancienne. Saint Christophe porte l'Enfant Jésus qui tient le globe crucifère, symbole de son règne sur le monde. Mandijn peuple la scène de monstres et de motifs empruntés au vocabulaire de Bosch. Il y ajoute deux épisodes tirés de La Légende dorée de Jacques de Voragine : à droite, la présence de la croix évoque la mise en fuite du diable tandis qu'à gauche, sur la berge face au pêcheur (saint Christophe ?), l'Enfant Jésus appelle le géant à l'aide pour l'aider à traverser.
Don de Mme de Gorcy, avant 1847

Détails du tableau précédent
Détails du tableau précédent

Jan II van der MEER dit le Jeune Haarlem, 1656-1705
Devant l'Étable
1678
Ancienne collection Jean-Augustin Naud Achat de la Ville de Metz, 1847

Attribué à Mattheus van HELMONT Anvers, 1623 - Bruxelles, après 1678
Kermesse flamande
Le peintre flamand Mattheus van Helmont a effectué l'essentiel de sa carrière dans sa ville natale d'Anvers. Sa production abondante (alchimistes, intérieurs de tavernes, fêtes villageoises) répond au goût du public pour les scènes pittoresques et prolonge l'art des maîtres flamands de la scène de genre, Adriaen Brouwer et David II Teniers le Jeune.
Les kermesses désignaient des fêtes célébrées dans chaque village une fois l'an avec de grandes réjouissances. Il s'agissait à l'origine de fêtes exclusivement religieuses célébrant le saint de la paroisse ou l'anniversaire de la consécration de l'église. Les réjouissances devinrent profanes dès le Moyen âge et donnaient lieu à toutes sortes d'excès de table et de cabaret.

Antoon van DYCK Anvers, 1599- Londres, 1641
Saint Jude Thaddée (?)
Vers 1618-1620
Huile sur bois
Reprenant une tradition des Pays-Bas, Van Dyck a réalisé au début de sa carrière plusieurs séries de tableaux du Christ et de ses apôtres destinés à la dévotion privée. L'apôtre Jude Thaddée, dont la tête est dirigée vers le haut en signe d'inspiration divine, tient l'équerre de charpentier, attribut emprunté à saint Thomas. Le style frémissant et naturaliste, brossé à larges traits, caractérise les tableaux d'extrême jeunesse du peintre vers 1615-1620.
L'œuvre figura à Gand dans la collection du sénateur belge Van Saceghem (1767-1852), avant d'être achetée en 1851 à Bruxelles par le docteur Louis La Caze (1798-1869) qui légua son exceptionnelle collection de peintures au Musée du Louvre. Le dépôt de l'œuvre au Musée de Metz en 1926 salua le retour de la ville dans le giron français.
Collection Thadée Van Saceghem, avant 1851
Collection Louis La Caze, avant 1869
Musée du Louvre, 1869-1926
Dépôt de l'État, 1926

Jan Baptist van der MEEREN
1664- vers 1708
Combat de coqs
Ancienne collection Jean-Augustin Naud Achat de la Ville de Metz, 1847

Jan van BIJLERT Ultrecht, 1597/1598-1671
Portrait de femme Portrait d'homme
1627
Huile sur bois
Ancienne collection Le Forestier Achat Ville de Metz, 1840

Jacob Gerritsz CUYP Dordrecht, 1594 - 1651
Portrait de femme
Portrait d'homme
1649
Huile sur bois
Ancienne collection Le Forestier Achat Ville de Metz, 1840

Artiste non-identifié 
Les avares

Attribué à Mattheus van HELMONT Anvers, 1623- Bruxelles, après 1678
Un Apothicaire
Entré dans les collections en 1942

François de NOMÉ anciennement dit Monsù DESIDERIO
Metz, 1592/1593 - Naples, 1623/1624?
Vue de Metz avec la Mise au Tombeau Première moitié du XVIIe siècle
Au premier plan, la scène religieuse montre à gauche le Portement dans le Suaire, précédant la Mise au Tombeau et, à droite, l'arrivée des Saintes Femmes auxquelles trois soldats indiquent le lieu de la sépulture. L'on reconnaît dans la vue de Jérusalem une
représentation fidèle de Metz au début du XVII° siècle : le tissu urbain encore médiéval est dominé par la cathédrale, traversé par le cardo romain et borné à gauche par la citadelle; la scène religieuse semble se dérouler à l'est de la ville, sur la colline Bellecroix, qui devait son nom à un calvaire édifié à la fin du
XV° siècle.
Ce tableau constitue l'une des premières représentations peintes de Metz, influencée par le paysage flamand et la cartographie française. Nomé, qui s'établit à Naples dès 1610, eut sans doute recours à des plans gravés de Metz pour représenter avec exactitude sa ville natale.
Collection R. T. Laughton, 1950
Collection Mrs M.T.A. Rabbits, avant 1986
Achat de Metz Métropole avec le soutien du Fond du Patrimoine et du Fonds Régional d'Acquisition pour les Musées de Lorraine, 2007
Détail du tableau précédent

 Entourage de Simon Vouet
Sainte Catherine
XVIIe siècle Huile sur toile
Représentée à mi-corps, sainte Catherine porte ici
la palme du martyr. La douceur de son visage et les coloris délicats des riches étoffes dont elle est revêtue restent tout à fait perceptibles malgré l'usure l'œuvre.
Achat, 1847

Charles POERSON Metz, 1609 Paris, 1667
L'Empoisonnement de Camma et Synorix au temple de Diane
Deuxième tiers du XVII° siècle
Camma, princesse de Galatée, venge le meurtre de son époux en empoisonnant son meurtrier. Pour cela, elle accepte de l'épouser et verse le breuvage mortel dans la coupe qu'elle doit partager avec lui au cours de la cérémonie d'union dans le temple de Diane.
Cet épisode tiré de Plutarque illustre le thème des
<< femmes fortes » témoignant de leur fidélité conjugale ou de leur force de caractère. Après avoir été au cœur de la création littéraire parisienne, ces héroïnes connurent une large diffusion dans la peinture et la gravure françaises du XVII siècle, avec l'émergence de régentes et de reines énergiques, actrices des guerres de religion et frondeuses. Poerson emprunte encore à l'art de Simon Vouet dont il fut le collaborateur, mais les chairs porcelainées, le goût pour l'antiquité et le coloris raffiné traduisent un style plus personnel.
Collection André Weil, avant 1938
Achat de la Société des Amis des Musées de Metz avec le soutien de David David-Weill, 1938
Don de la Société des Amis des Musées de Metz, 1939

Charles POERSON Metz, 1609 - Paris, 1667
Moïse sauvé des Eaux
Vers 1651-1652
Poerson fut formé à Nancy chez Jean Leclerc puis, vers 1634-1638, à Paris dans l'atelier de Simon Vouet, où il se familiarisa avec les exigences du grand décor. Entre 1645 et 1660, il fut un cartonnier parisien éminent, fournissant les modèles de plusieurs grandes tentures de tapisseries.
Moïse sauvé des Eaux a été identifié comme l'un des modèles pour la tenture de L'Histoire de Moïse.
La signature que porte le tableau permet d'attribuer définitivement cette tenture à Poerson.
L'Histoire de Moïse, qui compte huit sujets, fut tissée à cinq reprises. Parmi la vingtaine de tapisseries
actuellement conservées, deux représentent Moïse sauvé des Eaux d'après le tableau de Metz (Kunsthistorisches Museum, Vienne; Virginia Museum of Fine Arts, Richmond, États-Unis).
Achat de Metz Métropole avec le soutien du
Fonds régional d'Acquisition pour les Musées de Lorraine

Tapisseries

France - XVIIe siècle
Portrait d'un jeune ecclésiastique
Huile sur toile marouflée sur bois
Ancienne collection Auguste Migette Legs Auguste Migette, 1886

Attribué à Louis-Ferdinand II ELLE Paris, 1612-1689
Abraham Fabert d'Esternay (1599-1662), maréchal de France
Né à Metz d'un père imprimeur, Fabert embrassa très jeune la carrière militaire. Il se distingua dans de nombreuses actions, aux sièges de La Rochelle (1628), Arras (1640), Perpignan (1642), Stenay (1654). Louis XIII le nomma gouverneur de Sedan (1642)
qu'il fit fortifier et où il développa l'industrie drapière. Louis XIV l'éleva à la dignité de maréchal (1658).

Robert LE VRAC TOURNIÈRES
Caen, 1667-1752
Portrait d'homme
Vers 1720
Tournières est connu comme portraitiste, fidèle à la manière de son maître Rigaud (attitude avantageuse, attributs et costumes mettant en valeur le rang social du sujet). Mais son style reste plus retenu : le personnage se détache souvent sur un fond neutre.
Ici le vêtement savamment négligé et le geste
rhétorique ont fait supposer que le modèle était un acteur, représenté sur le point de reprendre le cours de sa déclamation.
Collection Jean-Baptiste puis Robert Tavernier (1784-1832) Achat de la Ville de Metz à la vente Tavernier

Attribué à Louis-Ferdinand II ELLE Paris, 16121689
Louis XIV en armure
Vers 1665
Issu d'une dynastie de peintres protestants spécialisés dans le portrait, Louis Elle fut l'un des membres fondateurs de l'Académie royale de Peinture en 1648. Exclu de l'Académie en raison de sa religion, il put la réintégrer en 1686 après avoir abjuré.
Louis Elle a figuré ici le jeune Louis XIV en chef de guerre victorieux, vêtu d'une armure barrée par l'écharpe blanche de commandement militaire. La draperie rouge laisse voir un paysage animé par une scène de bataille, allusion probable à la campagne de Flandres de 1667 au cours de laquelle le roi enleva Lille aux Espagnols.
D'après les armes et l'inscription figurant sur le piédestal, le portrait appartint à l'évêque de Metz, Georges d'Aubusson de La Feuillade (1612-1697).
Don du comte de Coëtlosquet

Philippe-Jacques de LOUTHERBOURG Strasbourg, 1740- Londres, 1812
Paysage avec un berger se reposant au bord d'un ruisseau
1769
L'œuvre pourrait être celle qui fut offerte par le peintre à son ami et élève, le parlementaire Joseph-François Fouquier de La Bastide (1744-1789).
Les formats ovales, courants chez Loutherbourg
dans les années 1767-1769, indiquent l'apparition d'une clientèle de commanditaires. L'ovale n'est généralement pas le format du peintre qui cherche à vendre mais plutôt celui d'œuvres de commande destinées à un ensemble décoratif cohérent.

Jean-Baptiste GREUZE Tournus, 1725 - Paris, 1805
Charles-Claude Flahaut de La Billarderie (1730-1809), comte d'Angiviller
Vers 1763
Après une brillante carrière militaire dont témoigne sa croix de chevalier de l'ordre de Saint-Louis, d'Angiviller fut chargé de l'instruction des fils du Dauphin. Louis XVI, dont il devint ainsi l'ami, le nomme dès son avènement Directeur général des Bâtiments du Roi (1774). D'Angiviller mena à ce titre une politique artistique ambitieuse : réforme de l'Académie, achats d'oeuvres d'art pour les collections royales, commandes de tableaux et de sculptures glorifiant les grands hommes de l'histoire de France, projet de transformation de la Grande Galerie du Louvre en musée royal.
D'Angiviller fut l'admirateur et le protecteur de Greuze dont la peinture moralisante répondait à son goût pour un art noble et sérieux. En 1782, il fit acheter pour les collections royales Le Contrat de Mariage de Greuze (musée du Louvre)

Jean-Baptiste LE PRINCE 
Metz 1734  Saint-Denis-du-Port 1781
La Sultane
1772
Huile sur cuivre

Claude-Joseph VERNET Avignon, 1714 - Paris, 1789
Le port de Marseille
Vers 1754
La série des Ports de France a été commandée en 1753 par le marquis de Marigny pour glorifier une des richesses économiques de la France de Louis XV. Au cours d'un long périple, Vernet, représenté ici au premier plan avec son fils et son épouse, a exécuté quinze toiles dont Le Port de Marseille (Salon de 1755, musée du Louvre). Le caractère d'esquisse de ce tableau laisse penser qu'il s'agit d'une oeuvre préparatoire ou d'une réplique de moyen format du tableau du Louvre.

Jean-Baptiste LE PRINCE Metz, 1734 - Saint-Denis-du-Port, 1781
Paysage animé
1776

Jean-Baptiste LE PRINCE
Metz, 1734 - Saint-Denis-du-Port, 1781
Une Ferme au déclin du jour Salon de 1777
Le Prince déploie au premier plan une scène de genre où l'on retrouve l'art virtuose et séducteur de son maître François Boucher. Le goût du pittoresque, la joliesse des costumes et de la ferme donnent à la scène un caractère artificiel plus proche de l'opéra-comique que de la réalité paysanne.
Des dames de qualité vêtues à la dernière mode rendent visite aux fermiers exploitant leurs terres. La jeune paysanne profite de ces personnes éduquées pour faire sa lecture, la jeune aristocrate reçoit une leçon de choses en donnant le grain aux poules. Sous l'influence des traités de pédagogie à la mode comme L'Emile (1762) de Rousseau, toute activité de l'enfant doit avoir une valeur pédagogique.
L'œuvre garde une vocation décorative sans chercher à instruire ni édifier, mais reflète les changements sociaux de son temps
Détail du tableau précédent

Jean-Baptiste LE PRINCE
Metz, 1734 - Saint-Denis-du-Port, 1781
Une Moisson, à l'instant du repas des moissonneurs
Salon de 1777
Exposé au Salon de 1777 avec son pendant (Une Ferme au déclin du jour, présenté dans la même salle), Une Moisson illustre l'orientation nouvelle prise par Le Prince à la fin de sa vie.
De santé fragile, il s'installe à la campagne près de Paris où il délaisse les scènes d'inspiration russe qui avait fait sa célébrité pour les paysages et les scènes de paysannerie.
Une Moisson illustre un mouvement de retour à la terre d'une partie de l'aristocratie urbaine à la fin de l'Ancien Régime : l'on investit dans son domaine seigneurial que l'on visite à la belle saison, l'on s'intéresse aux progrès de l'agriculture et au libre commerce des grains. Les économistes physiocrates et leur chef de file Turgot réaffirment la primauté de l'agriculture.

Détail du tableau précédent 

Hubert ROBERT
Paris, 1733 - 1808
Femme à la source
Huile sur bois

Jean-Baptiste OUDRY Paris, 1686 - Beauvais, 1755
Le Renard et la Cigogne Le Loup et l'Agneau
1751
Les Fables de Jean de La Fontaine connurent au XVIIIe siècle la faveur des artistes et des écrivains. Oudry y trouva des sujets propres à mettre en valeur son talent reconnu de peintre animalier. Il y concilia la finesse de l'observation naturaliste avec la
représentation des caractères humains qui animent le bestiaire de La Fontaine.
Oudry contribua à la diffusion des Fables dans les arts décoratifs français en les illustrant par 275 dessins destinés à servir de modèles de tapisserie pour la manufacture de Beauvais. Il livra en 1747 six tableaux illustrant les Fables pour les cabinets intérieurs du dauphin et de la dauphine au château de Versailles.
Peut-être destinés à un décor, ces deux tableaux signés et datés furent achetés par la ville de Metz en 1822 au peintre messin Boudin.

Hippolyte Flandrin
Lyon, 1809 - Rome, 1864
Portrait d'Ambroise Thomas 1837
Réplique du portrait de 1834 conservé au musée Ingres, Montauban Huile sur toile
Achat, 1935
Inv. 771
Les portraits d'Ambroise Thomas par les frères Flandrin témoignent de l'amitié des peintres pour le compositeur messin. La proximité des deux œuvres suggère qu'elles ont été réalisées lors de la même séance de pose, quelques mois avant qu'Ambroise Thomas ne quitte Rome. Lauréat du grand prix de musique en 1832, l'année même où Hippolyte Flandrin remporte celui de peinture, il passe 3 ans à la villa Médicis.

François-Emmanuel Böhm
Ypres, 1801-1863
Portrait du général Durutte Après 1815 Huile sur toile
Pierre-François-Joseph
Blessé à Waterloo d'un coup d'épée au visage en 1815, le général Durutte porte ici l'épée offerte par la ville de Metz en 1814 pour le remercier de l'avoir vaillamment défendue lors de la campagne de France. Les deux blasons de la ville à gauche et du général à droite ainsi que l'inscription "La ville de Metz reconnaissante au Comte Durutte Avril 1814" sont bien visibles sur la garde de l'épée.

Edmond Rinckenbach
Barr, 1862 - Metz, 1902
Le Café du Globe à Metz
1890
Huile sur toile
La scène se déroule au Café du Globe, situé au 3 rue des Clercs. Il est l'image à Metz de ces lieux de rencontre et d'échanges entre artistes si répandus au XIXe siècle. L'on y devine Rinckenbach lui-même regardant le spectateur de face à l'arrière-plan, très reconnaissable avec sa barbe pointue.

Edouard Chantalat
Paris, 1866-Après 1898
Paul Verlaine (1844-1896)
1898
Huile sur toile
Chantalat peint ce portrait deux ans après la mort de Verlaine à partir d'une photographie en noir et blanc, ce qui peut expliquer les tons foncés de l'œuvre.
L'Etat dépose ce tableau au musée de Metz en 1921, l'année de l'acquisition du portrait de Verlaine par Aman-Jean.
Hermann Hendrich
Heringen, 1854 - Schreiberhau, 1931
Lumière magique
1892
Huile sur toile
Fasciné par les opéras de Richard Wagner, Hendrich s'inspire des légendes de la mythologie allemande. Lumière magique témoigne de son goût pour les scènes marines et peut être rapprochée du Vaisseau fantôme (1843). L'on distingue à droite le voilier maudit avec sa voile rouge et sa coque noire. Pris dans une violente tempête alors qu'il tente de franchir le Cap de Bonne-Espé-rance, le capitaine défie le ciel de réussir à couler son navire. Une apparition lumineuse condamne le bateau et son équipage à errer sur les mers jusqu'à ce que l'amour sincère d'une jeune femme pour le capitaine ne les délivre tous.

Gustave Moreau
Paris, 1826 - Paris, 1898
L'Egalité devant la mort
ou Œdipe voyageur
Vers 1888 Huile sur toile
Edipe n'a pas encore aperçu l'épreuve que, campé au centre, les ailes dressées, le Sphinx, le fixe et crispe déjà sa patte meurtrière. A ses pieds, s'amoncellent tous ceux qui ont cru pouvoir, mais n'ont pas su répondre à l'énigme. Edipe triomphera-t-il ? C'est tout le paradoxe de cette œuvre : même si nous connaissons l'issue, ce tableau inspire l'angoisse d'un doute.

John Singer Sargent Florence, 1856 - Londres, 1925
Le maître d'armes Arsène Vigeant
(1844-1916)
1885
Huile sur toile
Sargent est l'un des portraitistes en vogue de la bonne société européenne à la fin du XIXe siècle. Le messin Arsène Vigeant lui enseigne l'escrime à Paris, comme le rappelle la discrète dédicace. L'épée appuyée contre le mur suggère la renommée du maître d'armes. Les livres et la statuette de Minerve posée sur la table évoquent ses activités d'historien de l'escrime et de collectionneur.

Théodore Chassériau
Sainte-Barbe-de-Samana, 1819 - Paris, 1856
Inv. 11730
Othello étouffe Desdémone
1847 ? 1849 ? Huile sur bois
Chassériau représente une des dernières scènes de la pièce de Shakespeare Othello, le Maure de Venise. Il montre moins la mort de Desdémone que l'instant qui suit. Othello tient encore l'oreiller avec lequel il a étouffé sa femme dans le lit conjugal. La découverte de l'innocence de Desdémone qu'il soupçonnait d'infidélité est imminente, comme le suicide d'Othello.

Jules Chéret Paris, 1836 - Nice, 1932
Danseuse espagnole
Huile sur toile
Le format tout en hauteur de la Danseuse espagnole la rapproche à la fois des affiches créées par Chéret à partir de 1870 et des décors qu'il réalise après 1890. L'on y retrouve la figure de la "Chérette", enjouée et radieuse, au corps ondulant dans sa robe jaune d'or vaporeuse, et le thème de la danse et du spectacle cher à l'artiste.

François Eugène Cuny
Metz, 1839 - Paris, 1876
Jeune dame sur un balcon caressant une tourterelle
Don de l'Académie de Metz, 1874
1874 Huile sur toile

Henri-Eugène Le Sidaner
Port-Louis, 1862 - Paris, 1939
La Treille, Isola Bella
1909 Huile sur toile
Lors de son séjour au bord du lac Majeur en 1909, Le Sidaner représente deux des quatre îles Borromées : à droite, la plus grande, Isola Bella avec le Palazzo Borromeo construit au XVIe siècle, à gauche, Isola dei Pescatori. A l'arrière-plan, l'on distingue les Alpes enneigées.
Le traitement par touches juxtaposées suit les principes du divisionnisme.

Eugène Delacroix
Charenton-Saint-Maurice, 1798 - Paris, 1863
La Montée au Calvaire
1859
Huile sur bois
En 1849, Delacroix apprend qu'il ne réalisera pas le décor de la chapelle des Fonts Baptismaux de l'église Saint-Sulpice à Paris. Il conserve l'esquisse montrant Jésus tombé sous le poids de la Croix au milieu de la foule hostile et l'expose, signée et datée, au Salon de 1859, puis à l'exposition universelle de Metz en 1861. La ville la lui achète à cette occasion.
Jean-Baptiste-Camille Corot
Paris, 1796-1875
Paysage, soleil couchant dit Le Petit Berger
1840
Huile sur toile
Corot connaît un de ses premiers succès au Salon avec Paysage, soleil couchant. L'Etat y achète la toile et l'offre l'année suivante au musée de Metz en remerciement de l'aide apportée par la ville aux populations du Rhône et du Midi victimes de violentes inondations.
L'œuvre s'inspire du thème antique du berger musicien gardant son troupeau de chèvres au son de la flûte.

Jean-Jacques Henner
Bernviller, 1829 - Paris, 1905
Suzanne au bain
Vers 1861-1864 ? Huile sur toile
Inv. 11961
L'histoire de Suzanne et les vieillards est tirée du Livre de Daniel dans l'Ancien Testament. Deux vieillards, cachés par la végétation épient la jeune femme en train de se baigner avant de l'aborder. Cette étude préalable à la Chaste Suzanne du musée d'Orsay se concentre uniquement sur la figure de la jeune femme.

Jacob Schlesinger
Worms ?, 1792 ? - Berlin, 1855?
Jupiter et lo
Huile sur toile
Selon les Métamorphoses d'Ovide, Jupiter, dieu frivole et volage, s'éprend de la jeune prêtresse lo. Afin de se cacher de sa femme Héra, jalouse et habituée à ses infidélités, il se métamorphose en « nuée ténébreuse » et s'empare de la belle lo qui tentait de s'enfuir.
Don d'Emile Michel, 1872
Schlesinger copie le tableau du Corrège conservé à Vienne. L'on remarque seulement dans un second temps la présence de Jupiter sous la forme d'un nuage qui se glisse sous le bras gauche de lo.

Emmanuel Hannaux
Metz, 1855 - Paris, 1934
Phryné
1892 Plâtre
Sur le point d'être condamnée, la courtisane grecque Phryné vient d'être dévêtue par son avocat à court d'argu-ment face aux juges et sera sauvée par sa beauté.
La sculpture a été couverte de patines différentes : l'une, ocre foncée, surtout visible sur son visage, la seconde, d'un ocre rose plus clair évoquant la terre cuite. Lors de la restauration, le choix a été fait de conserver ces 2 couches colorées.

Auguste Hussenot
Metz, 1798- Nancy, 1885
Portrait d'Auguste Migette
1837
Huile sur toile
Ce portrait témoigne de l'amitié qui lie les deux peintres tout au long de leur vie. Il est la première œuvre que Hussenot expose au Salon à Paris (1840). La pose de Migette, son élégant costume et les accessoires qui l'en-tourent le carton à dessins entrouvert, les riches cadres traduisent son ambition sociale et artistique.

Auguste Migette
Trèves, 1802 - Longeville-lès-Metz, 1884
Galerie de ma maison à Longeville
Huile sur toile
Âgé de 72 ans, Migette acquiert cette maison de maître en 1874. Située à Longeville-lès-Metz (actuel 1 rue Migette), elle séduit l'artiste par son grand jardin, ses volumes, sa galerie et son histoire. La galerie et le jardin deviennent les écrins des sculptures achetées par le des-sinateur. A sa mort en 1884, Migette lègue l'ensemble de sa production (dessins, croquis, peintures), sa collection d'œuvres d'art mais également sa maison avec tout son mobilier. Elle devient une véritable annexe des Musées de Metz jusqu'en 1957 date à laquelle elle sera démolie.

Auguste Migette
Trèves, 1802 - Longeville-lès-Metz, 1884
Nature morte aux fruits
1850? 1874 ? Huile sur toile
Pierre-Louis Renaud dit Salzard
La Fère, 1801 - ?, 1854
Les Roches à Metz. Vue du Sas
1832
Huile sur papier marouflé sur toile


L'Ecole de Metz (1830-1870)
Die Metzer Schule - The Metz School
Baptisée par Charles Baudelaire, l'Ecole de Metz regroupe de jeunes peintres formés entre 1820 et 1830 dans les ateliers parisiens et revenus faire carrière dans leur ville natale. S'y ajoutent quelques sculpteurs, comme Christophe Fratin et Charles Pêtre. Laurent-Charles Maréchal s'impose comme leur chef de file. Pastelliste talentueux et reconnu, il accueille de très nombreux élèves dans son atelier. Dans les années 1830, il établit une manufacture de vitrail, qui deviendra l'une des premières de France. Auguste Migette, Auguste et Joseph Hussenot, Théodore Devilly sont les autres grandes figures du mouvement.
Ils bannissent les sujets frivoles et la nudité. L'Ecole de Metz tire son originalité de son ancrage régional, privilégiant les épisodes du passé de la ville, les paysages de la vallée de la Moselle et les portraits de personnalités messines.
L'annexion de la Moselle à l'Empire allemand en 1871 provoque la dispersion des artistes et marque la fin du mouvement.

Auguste Hussenot
Metz, 1798 - Nancy, 1885
D'après Horace Vernet Judith et Holopherne
Après 1829
Huile sur toile
Cette copie d'après Horace Vernet diffère de l'original. Hussenot a pris le parti de resserrer le cadre sur les personnages pour donner une tension dramatique à la
toile.
L'épisode est tiré de l'Ancien Testament. Pour éviter l'invasion assyrienne de la ville de Béthulie, Judith s'introduit dans la tente de l'ennemi, celle du général Holopherne. Il s'enivre et, profitant de son sommeil, Judith le décapite. Elle transporte ensuite la tête d'Holopherne dans un panier en osier pour l'offrir à la ville.

Emile Michel Metz, 1828 - Paris, 1909
Achat, 1950
Paysage de neige
1866?
Huile sur toile

 Marie-Octavie Sturel-Paigné
Metz, 1819 - Metz, 1854
Fleurs
1853 Pastel
Plusieurs femmes contribuent à la renommée de l'Ecole de Metz. Elève de Maréchal, Marie-Octavie Sturel-Paigné se spécialise dans les pastels de fleurs et de fruits. Elle répond ainsi à un goût très répandu pour la peinture de bouquets et jouit d'une belle réputation à Paris, où ses compositions sont du goût de l'Impératrice Eugénie
 
Jacques-Marcel-Auguste Hussenot
Courcelles-sur-Blaise, 1798 - Metz, 1855
Achat, 2010
Portrait de Madame Géraud de Feligny
1857
Huile sur toile

Joseph Hussenot
Metz, 1827 - Versailles, 1896
Messine assise
Ire moitié du XIXe siècle Huile sur toile
Fils d'Auguste, Joseph Hussenot peint de nombreuses scènes historiques. Dans la lignée de son père dont le talent de portraitiste est célébré et reconnu, il représente ici une jeune femme issue de la riche société messine et habillée à la mode anglaise. L'arcature gothique évoque sans conteste la période médiévale, selon le goût en vogue au début du XIXe siècle

Auguste Migette
Trèves, 1802 - Longeville-lès-Metz, 1884
Don d'Auguste Migette, 1882
Commencement de la République messine
1862
Huile sur toile
Détail du tableau précédent

Auguste Migette
Trèves, 1802 - Longeville-lès-Metz, 1884
Le Graoully, Procession de Saint-Marc, 1631
1846
Huile sur toile
Après avoir visité le musée de l'Histoire de France à Versailles, Migette entreprend un cycle de tableaux consacrés à l'histoire de Metz. Il réalise huit oeuvres dans les années 1860 et y ajoute Le Graoully, Procession de Saint-Marc, peint antérieurement. L'œuvre est gravement endommagée au cours des bombardements de la Seconce Guerre Mondiale. Deux grandes lacunes gênent la lecture et la compréhension de a composition.
L'existence d'une photographie ancienne montrant l'œuvre intacte et les autres œuvres de la série ont permis sa restauration. Le Graoully, Procession de Saint-Marc a retrouvé son unité. Nous avons néanmoins souhaité que les traces des dégradations restent perceptibles et que chacun puisse facilement distinguer la partie restaurée de l'œuvre originale.

Photo

Auguste Migette
Trèves, 1802 - Longeville-lès-Metz, 1884
Don d'Auguste Migette, 1882
Splendeur et richesse de la République
Vers 1863
Huile sur toile


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