samedi 3 février 2024

Chana Orloff, sculpter l'époque au musée Zadkine en février 2024


Rien ne prédestinait Chana Orloff, née en 1888 dans l'actuelle Ukraine, à devenir, au début du xxe siècle, l'une des sculptrices les plus renommées de sa génération. Élevée dans une famille juive émigrée en Palestine, la jeune femme arrive à Paris en 1910. Dans une capitale en pleine effervescence, Orloff se découvre une vocation pour la sculpture et se forge un style personnel et inimitable au contact des artistes de Montparnasse. Ce sont surtout ses portraits, à la fois stylisés et ressemblants, qui la font connaître : avec eux, elle entend « faire l'époque »>. Cette exposition, la première à Paris depuis 1971, permet de redécouvrir l'œuvre d'une artiste remarquablement célébrée de son vivant mais injustement méconnue aujourd'hui.
Le musée Zadkine, situé à deux pas de l'atelier qu'occupe Chana Orloff rue d'Assas au début de sa carrière, semblait tout indiqué pour lui rendre hommage. Le parcours de l'exposition se déploie dans tous les espaces du musée, y compris le jardin. Il met en avant les grands thèmes auxquels Chana Orloff était attachée : le portrait, les femmes, la maternité et la sculpture animalière. Il se termine par l'évocation de l'œuvre d'après-guerre, marquée par l'horreur de la Seconde Guerre mondiale et la réalisation de grandes commandes pour l'État d'Israël. Dans chaque section, les œuvres du maître des lieux, le sculpteur Ossip Zadkine, ponctuent le parcours et permettent d'instaurer un dialogue entre deux sculpteurs, qui, chacun à leur manière, se sont passionnés pour la figure humaine.
La visite se prolonge au musée d'art et d'histoire du Judaïsme, où l'exposition-dossier « L'Enfant Didi, itinéraire d'une œuvre spoliée de Chana Orloff, 1921-2023 » est consacrée à une sculpture volée dans l'atelier de Chana Orloff en 1942, tout juste restituée aux ayants droit de l'artiste.

Georgette Gagneux
1931
Plâtre
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff
Le premier monument commandé à Orloff est consacré à Georgette Gagneux. Aussi précoce que talentueuse, la jeune athlète s'illustre dans différentes disciplines: sprint, saut en longueur et lancer de poids. Six fois championne de France, elle bat plusieurs records, mais, épuisée par la tuberculose et la compétition, elle meurt à l'âge de 23 ans. Sur sa stèle funéraire, Orloff lui fait reprendre vie en la représentant en plein élan et la bouche ouverte, comme si elle voulait prendre une grande inspiration ou crier.

Sans titre
[<< Bois gravé Chana Orloff »]
Revue SIC, n° 23, novembre 1917, pl. IX
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Ruth et Noémie
1928
Plâtre peint
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Ossip Zadkine
Femme à la cruche
ou Porteuse d'eau
1923
Bois de noyer
Paris, musée Zadkine, legs de Valentine Prax, 1981 Taillée dans le tronc d'un noyer. cette figure
en conserve la forme d'origine. Le bras gauche plaqué le long du corps et le droit épousant la panse de sa cruche lui confèrent une verticalité totémique. Comme Orloff, Zadkine est très attaché au bois, un matériau
qui lui rappelle les forêts, mais aussi l'art populaire russes. La sculpture était à l'origine coupée sous les genoux et sa cruche peinte en rouge, mais un séjour prolongé en
extérieur l'a altérée.

Danseuse au voile
1960
Bois
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Danseuse au disque
1914
Bois
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Deux danseuses
1914
BOIS
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Buste de femme
1918
Bois
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Ossip Zadkine
Buste de jeune femme
1914
Ciment
Paris, musée Zadkine, legs de Valentine Prax, 1981

Ossip Zadkine
Virginité ou Hermaphrodite
1926
Bronze
Poris, musée Zadkine, legs de Valentine Prax. 1981

Amazone
1915
Bronze
Paris, Ateliers-musée Chana Oiloff
En intitulant sa sculpture Amazone, Orloff désigne la posture de la cavalière avec les deux jambes sur le même flanc. Elle fait aussi référence au peuple de guerrières de la mythologie grecque, qui seraient originaires d'une région correspondant à l'Ukraine, d'où vient sa famille. Cette cœuvre, à la fois tres synthétique et riche de détails, pourrait être un autoportrait symbolique de la sculptrice, femme libre et indépendante. Orlorf renverse ici les codes traditionnels qui associent la statuaire équestre à la puissance masculine.

Dame à l'éventail
1920
Bronze
Paris, Ateliers-musee Chana Orloff
Ce buste représente la peintre Ivanna Lemaître (1893-1973), aristocrate russe réfugiée en France lors de la révolution de 1917, qui épouse le peintre André Lemaître et réalise avec lui de nombieux décors monumentaux. Les sourcils arqués, la bouche dédaigneuse, la tête rejetée en arrière confèrent une allure altière à cette effigie à l'élégance avant-gardiste. Elle illustre la volonté, qu'Orloff partage avec d'autres créatrices de l'entre-deux-guerres, de renouveler l'iconographie de la femme
moderne.

Ida Chagall
1923
Bronze
Paris, Ateliers-musée Chana Orloft
L'artiste représente ici la fille du peintre Marc Chagall, Ida, à l'âge de 7 ans. Chana Orloff connaissait la famille Chagall, et Ida était l'une des compagnes de jeu de son fils Élie. Volontairement, la sculptrice accentue ici la rondeur des formes du corps de la fillette, saisie dans un moment d'intimité et dont le visage poupin et joufflu respire la joie de vivre. Sa chevelure bouclée, traitée en masse triangulaire, évoque la statuaire égyptienne.

Détail de la sculpture précédente

Grand-mère et petite-fille
1918
Bois
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Maternité
Bois
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Dame enceinte
1916
Plâtre peint
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff
Réalisée l'année de son mariage, la Dame enceinte est la deuxième sculpture de Chana Orloff sur le thème maternel. Après la Maternité de 1914, également exposée ici, l'artiste se projette peut-étre dans une future grossesse. Comme un totem, la version en bois de cette sculpture a été taillée d'un seul tenant. Elle rappelle les déesses de fertilité qui mettent en valeur le corps de la femme enceinte et son pouvoir. Les formes rondes de la poitrine et des bras soutenant le ventre, associées à celles, triangulaires, du torse et du visage, montrent des affinités avec les arts slave et africain.

La Dame enceinte
Revue SIC, n° 14, février 1917, pl. VIII
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Ossip Zadkine
Maternité
1919
Marbre partiellement pein
Paris, musée Zadkine, achat de la Ville de Paris sur les fonds du legs de Valentine Prax, 1993

Moi et mon fils
1927
Bronze
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff
Comme pour la photographie de Thérèse Bonney prise dans l'atelier trois ans plus tôt et reproduite dans l'exposition, Chana Orloff met ici en lumière son amour maternel. La tête de Didi, alors âgé de 9 ans, repose sur son sein, le remplaçant presque, tandis que leurs mains gauches se rejoignent avec tendresse dans le dos du petit garçon. Le visage de l'artiste est moins dessiné que celui de Didi, qui semble être l'extension de sa mère et partage avec elle la même coupe de cheveux et le même col.

Femme allongée et Didi sur la plage
1919.
Bois gravé
Paris, collection particulière

Maternités
Dès le début de sa carrière, le thème de la maternité est central dans l'œuvre de Chana Orloff. C'est en effet une Maternité qui naît du premier bois sculpté par l'artiste en 1914. Elle sera suivie d'une vingtaine d'œuvres sur ce même motif. Épousant l'évolution de son style, ces œuvres retracent aussi son histoire, celle de sa propre expérience de mère avec Moi et mon fils puis de grand-mère, avec la Maternité allaitant qui représente sa belle-fille Andrée et sa petite-fille Ariane. Les maternités de Chana Orloff ne sont toutefois que rarement des portraits : il s'agit plutôt d'allégories qui offrent une vision particulièrement harmonieuse de ce thème.
Sa grand-mère était sage-femme : très jeune, Chana est confrontée aux réalités physiologiques de la grossesse et de la maternité, ce qui nourrit peut-être sa fascination pour le corps féminin. Elle représente d'ailleurs des femmes enceintes, sujet très peu traité en sculpture.
Dans une interview, Orloff affirme que les artistes qui sont également mères sont meilleures que les hommes pour traiter cette thématique. En 1924, lorsqu'elle pose face à l'objectif de Thérèse Bonney pour Vanity Fair, elle choisit d'ailleurs de se faire photographier non pas au travail mais avec son fils Élie, et entourée de ses sculptures. Avec cette photographie, reproduite dans l'exposition, Orloff revendique fièrement sa double identité de mère et d'artiste renommée.


Maternité allaitant
1949
Bronze
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Maternité
1924
Bronze
Boulogne-Billancourt, musée des Années Trente / MA-30
Mère d'un fils né en 1918, Orloff revendique
l'importance de la maternité dans sa création : « Je suis convaincue que pour une créatrice, la maternité est nécessaire, puisque tout art trouve dans la vie sa source profonde. » Sur ce thème traditionnel, elle propose de nombreuses variations. La Renaissance italienne inspire ici la sculptrice, qui fréquente le Louvre depuis ses études et connaît l'art ancien. Le style d'Orlotf demeure néanmoins reconnaissable, notamment dans les traits ronds de l'enfant qui ressemble à son fils Élie, surnommé Didi.

Portrait de Didi
1919-1920
Bois gravé
Paris, collection particulière

Guenon avec son petit
1922
Plâtre
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Maternité
1922
Plâtre
Paris Ateliers-musée Chana Orloff

Ossip Zadkine
Sculpture ou Femme debout
1922
Bronze
Paris, musée Zadkine, legs de Valentine Prax, 1981

Grande baigneuse accroupie
1925
Bronze
Paris, Ateliers-muséc Chana Orloff

Animaux familiers, bestiaire symbolique
souvent avec Terrestres, marins et volants, les animaux d'Orloff forment un bestiaire d'une soixantaine de sculptures, créées tout au long de sa carrière. Aux côtés des chiens, les poissons et les oiseaux sont les plus représentés, avec humour, un peu  à la façon du sculpteur François Pompon (1855-1933. L'artiste simplifie et stylise ses animaux comme elle le fait pour ses portraits, en ne conservant que les attributs qui lui permettent de donner un caractère particulier à chacune des bêtes. Celles-ci semblent tout droit sorties d'une fable ou d'un conte. Elles sont nourries de la symbolique juive et de la littérature yiddish où le bestiaire tient un rôle important. Les oiseaux peuvent symboliser la sacralité, parfois soulignée par la patine dorée, les chiens, la fidélité et la confiance, tandis que les poissons protègent du
mauvais œil.
Les animaux des années 1920 comme l'Oiseau 14-18, dont les formes sévères font écho à la tragédie de la Grande Guerre, témoignent d'une attention portée au cubisme; plus souvent, ils relèvent d'un style décoratif propre à la période, à l'instar des Poissons ou du Dindon.
Pendant l'Occupation, alors que les artistes juifs n'ont plus le droit de vendre et d'exposer en France et que les matériaux viennent à manquer, Orloff sculpte des animaux aux dimensions très réduites, ses « sculptures de poche », qui l'accompagneront dans son exil en Suisse. Avec les oeuvres animalières d'après-guerre comme les Inséparables II ou l'Oiseau blessé, présenté dans l'atelier du jardin, elle expérimente une sculpture au seuil de l'abstraction.

Oiseau 14-18
1923-1924
Plâtre peint
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Ossip Zadkine
Oiseau d'or
1924
Plâtre peint et doré à la feuille
Paris, musée Zadkine, legs de Valentine Prax, 1981

Inséparables II
1955
Bronze doré
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff
Pour représenter ces inséparables (une race de perroquets ne pouvant vivre qu'en couple), Orloff a accolé deux figures d'oiseau identiques. Leur posture, celle d'un oiseau sculpté par l'artiste bec levé, reprend
en 1927. Ici, les pattes et les yeux ont disparu, et l'animal est désormais traité comme une pure forme, inscrite dans la ligne sinueuse formée par le ventre et le cou. Seuls leurs deux becs distinguent un perroquet du second, leurs corps étant presque entièrement fondus l'un dans l'autre.

Dindon
1925
Bronze doré
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Sauterelle
1939
Bronze
Paris, Ateliers-musee Chana Orloff
Le corps de cette Sauterelle rappelle les chars d'assaut allemands, et ses ailes le symbole des divisions d'infanterie SS, en forme de crochet. Mais l'insecte est aussi porteur d'un sens symbolique puisque la nuée de sauterelles est, dans la Bible hébraïque, l'une des sept plaies infligées à l'Égypte par le dieu des Hébreux, retenus en esclavage. La propagande antisémite nazie recourt à l'image du nuage de sauterelles pour assimiler les juifs à des insectes ravageurs. Orloff renverse ici la métaphore, en désignant la machine de guerre nazie comme le véritable danger.

Ossip Zadkine
Poisson
1927
Albâtre, verre
Paris, musée Zadkine, achat de la Ville de Paris sur les fonds du legs de Valentine Prax, 1995

Poisson fontaine
1929
Bronze doré
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Poisson
1922
Plâtre
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Chana Orloff et son fils Élie Justman
dans son atelier, rue d'Assas
1924
Photographie de Thérèse Bonney
Bibliothèque historique de la Ville de Paris

Chèvre
1958
Bronze
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

OSSIP ZADKINE LA FORÊT HUMAINE
VERS 1957-1958
BRONZE, FONTE SUSSE
ÉPREUVE 1/6
LEGS DE VALENTINE PRAX, 1981

Oiseau en marche
1958
Bronze doré
Paris, Ateliers musée Chana Orloff

Héron
1957
Bronze doré
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Monina Farr
1925
Ciment
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Mon fils marin
1927
Pierre
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

OSSIP ZADKINE
STATUE POUR UN JARDIN OU MUSICIENNE COUCHÉE
VERS 1943-1944
BRONZE, FONTE DE LA TALLIX FOUNDRY À NEW YORK
ÉPREUVE D'ARTISTE I/I
DON DE M. ET MME GREER, 1991

Oiseau blessé
1955
Plâtre peint
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

L'après-guerre :
les monuments du retour
De retour d'exil à Paris en 1945, Chana Orloff trouve sa maison-atelier pillée et saccagée : les objets et œuvres d'art qu'elle y avait laissés ont tous disparu. Il lui faut pourtant surmonter l'horreur et retourner à la sculpture. Le style de l'artiste porte la marque de sa tristesse, alors qu'elle aspire à « sculpter le néant ». Son modelé devient plus heurté, plus inquiet, comme pour se faire l'écho du malheur des temps.
La sculpture Le Retour, qui représente un homme assis dans la pose du Penseur de Rodin, s'inspire de portraits de rescapés des camps de la mort que l'artiste dessine au sortir de la guerre. Dans les années 1950, sa carrière reprend son cours : sa renommée est internationale, elle expose en France comme aux États-Unis et en Israël. Chana Orloff réalise plusieurs monuments commémoratifs après la proclamation de l'État d'Israël, en 1948. L'émouvant monument du kibboutz Ein Gev, dont le modèle à grandeur est présenté au centre de l'atelier, rend hommage à l'une des membres du kibboutz, morte au combat à l'âge de 31 ans. L'artiste conçoit également d'autres projets de monuments pour Israël, à l'instar de la Femme au panier ou de l'Oiseau blessé. Elle est sollicitée pour faire le portrait de personnalités, comme celui du fondateur de l'État hébreu, David Ben Gourion, présenté dans cette salle.
Chana Orloff meurt en 1968, à l'âge de 80 ans, alors qu'elle s'apprêtait à inaugurer une grande rétrospective de son œuvre au musée de Tel-Aviv.

Recueillement
1963
Bois
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Veuve
1960
Bronze
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Étude pour Le Retour
Vers 1945
Plume et encre brune
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Étude pour Le Retour
Vers 1945
Plume et encre brune
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Étude pour Le Retour
Vers 1945
Plume et encre brune
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff

Le Retour
1945
Bronze
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff
Chana Orloff réalise cette sculpture au retour de son exil suisse. Inspirée de portraits de survivants du camp de Buchenwald, elle incarne la désillusion et la blessure d'Orloff, qui vit alors - comme de nombreux artistes - un moment de profonde remise en question. La sculptrice s'interroge sur la possibilité de sculpter le néant » et cherche une façon de le faire « pour se libérer ». La matière accidentée du Retour, comme déchiquetée, est en complète rupture avec le style d'avant-guerre de l'artiste. Il s'agit de l'une des rares expressions de douleur dans son œuvre

Installation de la Maternité Ein Gev
1952
Photographie de Naftali Oppenheim
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff
Maternité Ein Gev
1951
Plâtre
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff
Ce plâtre est la maquette à grandeur du premier monument qu'Orloff réalise pour l'État d'Israël. Pour commémorer les combattants du kibboutz Ein Gev morts lors de la guerre de 1948, Orloff s'inspire d'une photographie d'Hanna Tuchman Adlerstein, une jeune mère morte au combai à 31 ans. Adlerstein soulève son enfant vers le ciel, tel un symbole d'espoir et de renouveau, mais aussi de sacrifice. Volontairement, Orloff efface de son monument toute référence guerrière pour mettre en avant une figure de femme et de mère, vue comme un pilier du nouvel État.

Maternité Ein Gev
1951
Plâtre
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff
Ce plâtre est la maquette à grandeur du premier monument qu'Orloff réalise pour l'État d'Israël. Pour commémorer les combattants du kibboutz Ein Gev morts lors de la guerre de 1948, Orloff s'inspire d'une photographie d'Hanna Tuchman Adlerstein, une jeune mère morte au combai à 31 ans. Adlerstein soulève son enfant vers le ciel, tel un symbole d'espoir et de renouveau, mais aussi de sacrifice. Volontairement, Orloff efface de son monument toute référence guerrière pour mettre en avant une figure de femme et de mère, vue comme un pilier du nouvel État.

Femme au
1960
Bois
panier
Paris, Ateliers-musée Chana Orloff











 



































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