AIMER. ROMPRE
Le musée de la Vie romantique poursuit son exploration des prolongements du romantisme dans l'art contemporain, en conviant Françoise Pétrovitch à investir l'ensemble du site. Née en 1964 à Chambéry, l'artiste plasticienne présente une quarantaine d'œuvres inédites-peintures, dessins, sculptures créées spécialement pour le musée. Installées dans la maison, le jardin et les ateliers du peintre romantique Ary Scheffer, ces créations, dont la poésie et l'inquiétante étrangeté résonnent avec les sujets chers au romantisme, vous invitent à la rencontre du regard singulier de l'artiste sur les collections du musée.
Après cette introduction, dans l'atelier-salon, présentant la plasticienne et son travail pour le musée, l'exposition se déploie dans tous les espaces. La salle basse du grand atelier est conçue pour une immersion totale du public. Elle expose un panorama de lavis d'encre sur papier faisant écho au regard nouveau porté par les romantiques sur la nature au six siècle. La salle haute du grand atelier montre ensuite des peiritures de très grand format qui mettent en scène des jeunes gens d'aujourd'hui, et interrogent le lien qui unit deux êtres. L'exposition se poursuit dans la maison, où des peintures, dessins et objets d' art de l'artiste sont disséminés dans les collections permanentes et proposent une interprétation contemporaine des figures romantiques du musée Enfin, dressée au centre du jardin, la sculpture L'Ogresse interpelle le public en jouant des codes traditionnels de la représentation du pouvoir et en annonçant le triomphe du féminin
Dans mes mains
2022
Huile sur toile
Pour ses interventions dans les collections du musée, Françoise Pétrovitch travaille le rose en le déclinant dans des teintes vives et acidulées. Elle détourne les stéréotypes associés à cette couleur, cliché de la «vie romantique ». Elle s'inspire ici d'une adolescente croisée dans le métro :
« J'aime bien commencer comme ça : c'est très rose et ce n'est pas mièvre; elle est d'aujourd'hui, c'est une jeune fille vive et attentionnée. »
Au cœur d'un atelier d'artiste
D'origine hollandaise, le peintre français Ary Scheffer (1795-1858) s'installe en 1830 au 16 rue Chaptal, au cœur de la Nouvelle-Athènes. Ce quartier en pleine mutation devient alors un lieu de vie et de travail pour de nombreux artistes tels que George Sand, Théodore Géricault, Eugène Delacroix, Horace Vernet et Paul Delaroche.
Ary Scheffer fait bâtir dans la cour de sa maison deux ateliers à verrière orientés au nord : l'un est destiné au travail de création et à la formation de ses élèves tandis que l'autre est un lieu de présentation de ses œuvres et un espace de réception. C'est ici, dans l'ancien << atelier-salon »>, que le peintre recevait tous les vendredis de 1831 à 1858 les plus grands artistes du mouvement romantique parmi lesquels Franz Liszt, Frédéric Chopin et la cantatrice Pauline Viardot.
Scheffer trouvait son inspiration en travaillant en musique dans ses ateliers, à l'écart du tumulte de la rue. Perfectionniste, il réalisait plusieurs esquisses préparatoires peintes ou dessinées. Le temps d'exécution de ses tableaux était très long, pouvant aller jusqu'à plusieurs années. Lorsqu'un sujet plaisait, il en exécutait des répliques ou en faisait réaliser des copies. C'est ainsi que durant presque trente ans, le peintre conçoit une œuvre picturale abondante, constituée de nombreux portraits de commande, de peintures religieuses et d'inspiration littéraire.
Cet accrochage témoigne de la richesse de la production de Scheffer, au sein d'un lieu chargé d'histoire : espace de création, lieu de sociabilité artistique et aujourd'hui musée de la Vie romantique.
ARIE JOHANNES Lamme Dordrecht, 1812 - Berg en Dal, 1900
Le Grand Atelier d'Ary Scheffer, rue Chaptal, 1851
Huile sur bois
Ce tableau représente Ary Scheffer dans son atelier, sous le pinceau de son cousin germain Arie Lamme. Le peintre semble poser les dernières touches de son œuvre L'Amour divin, l'Amour profane, éclairée par une lumière zénithale tandis qu'au fond, son épouse Sophie Marin est occupée à écrire. A la droite du maître, une boite en bois contient ses outils de travail tandis qu'à gauche, les moulages d'antiques, fréquents dans les ateliers, servent de support à l'étude de la reproduction de formes. Bien que présentant une vision idéalisée de l'artiste entouré de ses chefs d'oeuvre dans son atelier, cette œuvre témoigne de l'espace de création du peintre et des sujets artistiques qui l'ont occupé durant les dix dernières années de sa vie.
ARY SCHEFFER
Dordrecht, 1795 - Argenteuil, 1858
Marguerite tenant son enfant mort,
vers 1846
Huile sur toile
ARY SCHEFFER
Dordrecht, 1795 - Argenteuil, 1858
Portrait présumé de la princesse Marie d'Orléans (Palerme, 1813 -
Pise, 1839), 1831
Huile sur bois
ARY SCHEFFER Dordrecht, 1795 - Argenteuil, 1858
Marguerite à l'église 1833
Huile sur bois
ARY SCHEFFER Dordrecht, 1795 - Argenteuil, 1858
Marguerite au rouet, vers 1831 Pendant de Faust dans son cabinet
Huile sur toile
ARY SCHEFFER
Dordrecht, 1795 - Argenteuil, 1858
La Mort de Théodore Géricault, vers 1824
Huile sur toile
En 1823, le peintre romantique Théodore Géricault (1791-1824) tombe malade en pleine jeunesse et vit une longue agonie qui marque l'esprit de ses amis. Eugène Delacroix écrit alors dans son journal : «<< sa maigreur est affreuse. Ses cuisses sont grosses comme mes bras. Sa tête est celle d'un vieillard mourant ». Cet effroi semble partagé par Ary Scheffer qui restitue dans ce tableau, avec une grande expressivité, le dernier souffle de l'artiste, entouré du peintre Pierre-Joseph Dedreux-Dorcy et du général Louis Bro. Scheffer et Géricault avaient suivi plus tôt les enseignements du peintre Pierre Narcisse Guérin dans son atelier où ils s'étaient liés d'amitié.
ANONYME
La pose du modèle Vers 1838
Huile sur papier marouflé sur toile
ARY SCHEFFER Dordrecht, 1795 - Argenteuil, 1858
Lénore, les morts vont vite (d'après la ballade de Gottfried August Bürger, 1773, traduite par Gérard de Nerval), vers 1830
Huile sur toile
Ary Scheffer illustre une ballade du poète allemand Gottfried August Bürger, dans laquelle Lénore attend désespérément le retour de son bien-aimé Wilhem, parti à la guerre. Emportée par un mystérieux cavalier qui n'est en réalité plus qu'un squelette revêtu d'une cuirasse, Lénore rejoint le monde des morts. Cette œuvre à la palette obscure, ayant pour seul point lumineux le corps dénudé et courbé de Lénore sur un cheval noir, symbolise la lutte entre le monde des vivants et celui des morts.
Détail du tableau précédent
ARY SCHEFFER
Dordrecht, 1795 - Argenteuil, 1858
Eberhard, comte de Wurtemberg, pleurant la mort de son fils, dit Le Larmoyeur, 1836
Huile sur toile
Ary Scheffer a peint de nombreux sujets littéraires inspirés des auteurs romantiques allemands, parmi lesquels Goethe, Bürger ou Schiller. Ce tableau illustre les derniers vers d'une ballade de Friedrich Schiller : « Et tandis que nous, dans notre camp, célébrons notre victoire, que fait notre vieux comte ? Seul dans sa tente, devant le corps mort de son fils, il pleure >>. Alors que le comte Eberhard II (1344-1392) rentre victorieux d'une bataille contre des villes impériales du sud de l'Allemagne, il découvre le corps sans vie de son fils, mort à une bataille. Dans une mise en scène pathétique, Scheffer dépeint le désespoir et la douleur intime d'un père, représenté encore en combattant, assis devant le corps inanimé de son fils
L'IMAGINATION FAIT LE PAYSAGE
« L'imagination fait le paysage » est une citation du texte critique de Charles Baudelaire pour le Salon de 1859, où le poète associe la beauté d'un paysage à l'idée ou au sentiment que l'on y attache. En écho au regard nouveau porté sur la nature au XIXe siècle, Françoise Pétrovitch présente un ensemble de lavis d'encre sur papier réalisé spécialement pour cette salle, dont l'effet est amplifié par le sol dessiné également par l'artiste. Si ces dessins ont tous la même hauteur, leurs largeurs diffèrent et viennent rythmer la composition par des changements de motifs. Conçu pour une immersion totale, ce panorama nous montre le paysage dans son étendue infinie et dans le repli de ses moindres détails.
Ces paysages sont des îles imaginaires, désertes et inquiétantes. Lieux de l'entre-deux, entre le ciel et l'eau, entre l'eau et la terre, elles invitent à la contemplation mélancolique. Au cœur de cette nature onirique apparaissent d'étranges figures humaines des femmes solitaires et pensives, des couples aux corps mêlés. Ces personnages, aux chevelures s'apparentant à des arbres ou à d'autres motifs naturels, semblent se diluer dans le paysage, ce qui rend leur présence irréelle.
À la manière des romantiques, Françoise Pétrovitch considère les paysages comme de « grands réservoirs d'imagination>. Au-delà des étendues d'eau, des peupliers élancés, des nénuphars à l'aspect d'empreintes et des apparitions humaines, ces dessins sont le reflet des mondes intérieurs de l'artiste. La force hypnotique du lavis d'encre, de ses taches et coulures aux formes aléatoires, tisse un lien naturel avec les vues rêvées des peintres romantiques et les aquarelles de George Sand, visibles dans les collections du musée.
L'ESPACE ENTRE EUX
Ces peintures de grand format aux couleurs électriques, sans décors ni arrière-plan, sont consacrées à des figures de jeunes gens d'aujourd'hui. Ils sont représentés plus grands que nature, avec des traits de visage juvéniles, des coupes de cheveux et des vêtements à la mode, et des mains parfois vernies. Leurs poses sont à la fois assurées et distantes. Françoise Pétrovitch s'intéresse à l'adolescence depuis de nombreuses années, car cette période de la vie lui permet d'explorer « l'entre-deux », entre l'enfance et l'âge adulte, l'enthousiasme et le doute, l'apparence et l'intériorité.
Seuls ou en couple, ces personnages ont les yeux clos, baissés ou fixés sur un ailleurs, comme si l'artiste se méfiait des yeux qui accrochent le regard. Ces yeux cachés ou absents invitent à imaginer les mondes intérieurs des figures représentées et à observer davantage les peintures dans leur matérialité. Certains des duos semblent séparés par une distance mystérieuse, tandis que d'autres sont liés dans une intimité silencieuse. En s'attachant à cet espace entre eux, l'artiste interroge le lien qui unit deux êtres. Loin de l'inséparabilité des amants romantiques, c'est l'incertitude des sentiments et la solitude partagée qui triomphent dans cette interprétation contemporaine.
À côté de ces peintures, Françoise Pétrovitch a réalisé un ensemble de dessins de plus petit format montrant notamment des personnages féminins énigmatiques et des détails de mains. Ces morceaux choisis expriment, grâce à la poésie du lavis d'encre, le désir double, chez l'artiste, de figurer à la fois une forme de beauté colorée et l'ombre d'une perturbation.
Sans titres
2020 2022
Lavis d'encre sur papier
Cette série de dessins aux couleurs vives a été réalisée avec la technique du lavis d'encre. Elle présente des motifs récurrents dans la production de l'artiste, à l'exemple des mains ou des visages féminins énigmatiques.
Sans titre
2022
Huile sur toile
Avec une composition resserrée autour du visage, l'artiste propose ici le profil d'une jeune femme résolue et solitaire, pro allumant une cigarette. Ses ongles vernis d'un jaune vif contrastent avec la palette de bleus du reste de la toile. Ces deux coloris rappellent ceux du drapeau ukrainien, dans cette œuvre peinte le jour de l'invasion russe en Ukraine.
Sans titre
2022
Huile sur toile
Ce diptyque représente un moment de repos. Le lien qui unit ces deux personnages est figuré plastiquement par le bleu de la chemise du garçon dans les cheveux de la jeune femme, comme pour illustrer ce qui se partage. Le cadrage choisi par Françoise Pétrovitch relève quant à lui d'un regard photographique, avec un plan en plongée mettant en scène les deux protagonistes peints plus grands que nature. L'intimité de la scène contraste malicieusement avec la monumentalité du format.
Sans titre
2022
Huile sur toile
Deux fumeurs aux visages fermés semblent avancer dans la même direction, sans se voir ou se regarder l'un l'autre. La nature de leur relation est indéfinie, et c'est peut-être uniquement le moment commun de la cigarette qui les rassemble. Françoise Pétrovitch aime aussi beaucoup jouer avec les possibilités plastiques offertes par la cigarette : jeu de mains, volutes de fumée, indice de mouvement.
Sans titre
2022
Huile sur toile
L'adolescence est un âge de la vie qui Adolesc intéresse particulièrement Françoise of partic Pétrovitch, pour l'entre-deux qu'il évoque et les infinies possibilités d'avenir qu'il symbolise. Sur cette toile, deux jeunes personnes habillées de vêtements contemporains y sont représentées. Le choix d'une gamme de couleurs aux tonalités froides confère à la scène une gravité qui interroge : est-ce une amitié ou une relation ? Est-ce le début ou la fin d'une histoire ? Une distance les sépare en tout cas, illustrée par les différents plans dans lesquels apparaissent les protagonistes
Sans titre
2022
Huile sur toile
Françoise Pétrovitch se méfie des portraits. Pour éviter ce genre pictural, elle peint le plus souvent ses personnages les yeux fermés, ce qui permet d'accéder à l'intériorité de ceux qu'elle représente et de mieux contempler sa peinture. Ce jeune garçon, assis de trois quarts face, saisi dans un moment de pause, semble ainsi perdu dans ses pensées. Le geste du fumeur ajoute à la sensation d'un instant fugitif que la main de l'artiste vole au temps.
Sans titre
2022
Huile sur toile
Ce diptyque figure un geste récurrent dans le travail de Françoise Pétrovitch, déjà vu dans cette exposition avec la série de dessins intitulée «< Tenir >>. L'artiste laisse le champ libre à l'interprétation : s'agit-il d'un geste chorégraphique, d'un jeu de confiance ou bien du déplacement d'un corps inerte? Au milieu de couleurs vives, l'espace où se rejoignent les mains de la personne qui tient et le cœur de celle qui est tenue est, lui, laissé d'un blanc éclatant, au centre de la composition.
Françoise Pétrovitch
L'Ogresse
2021
Bronze à la cire perdue
Dans le cadre de l'exposition Françoise Pétrovitch, Aimer. Rompre, le musée de la Vie romantique invite l'artiste à investir l'ensemble du site. Dressée au centre du jardin sur un rocher, cette petite fille semble tout droit sortie d'un conte horrifique. L'artiste joue en effet du contraste entre l'apparente vulnérabilité de l'enfant et l'os qu'elle tient dans sa bouche comme un trophée. La plasticienne nous offre une inversion féministe et grinçante des personnages de contes de fées : ici, la fillette a dévoré l'ogre.
Françoise Pétrovitch
Dendrite
2022
Lavis d'encre sur papier
À la manière de George Sand, Françoise Pétrovitch réinterprète la technique de la dendrite: «J'ai choisi de faire une dendrite, mais qui ne soit pas un paysage. J'ai eu envie d'une dendrite rose, pour suivre mon fil de couleur distinctif, et j'ai fait une femme qui se tire les cheveux; c'est à la fois presque une cascade et un geste quotidien. »
Les paysages imaginaires de George Sand Les dendrites
Célèbre pour ses romans, George Sand (Paris, 1804 - Nohant, 1876) pratiquait également le dessin. Elle développa à partir de 1860 le procédé de la dendrite, qu'elle appelait aussi << aquarelle à l'écrasage ». Elle commençait par poser des taches de gouache ou d'aquarelle sur un papier à dessin qu'elle recouvrait d'une feuille sur laquelle elle exerçait une pression irrégulière. Les taches ainsi créées composaient des motifs aléatoires qui évoquaient des formes et des ramifications végétales, comme celles que l'on trouve dans certaines roches appelées dendrites ou «< pierres arborisées » << Mon imagination aidant, j'y vois des bois, des forêts ou des lacs, et j'accentue les formes vagues produites par le hasard George Sand. », écrivait Elle retouchait les taches pour les transformer en paysages et y
ajoutait parfois les silhouettes de ses deux petites-filles, Aurore et Gabrielle, et de leur chien Fadet. En peignant ces dendrites, George Sand se plaçait dans la tradition initiée par Alexander Cozens qui, à la fin du XVIIIe siècle, avait préconisé l'invention de paysages à partir de taches dans sa Nouvelle méthode pour faciliter l'invention dans le dessin de compositions originales de paysages. Les artistes surréalistes, au XXe siècle, ont perpétué cet exercice, notamment Max Ernst avec le procédé du frottage.
GEORGE SAND
Paris, 1804 - Nohant, 1876
Paysage avec ruines, dendrite, 1874
Aquarelle sur papier
GEORGE SAND
Paris, 1804 - Nohant, 1876
Paysage, dendrite
Aquarelle sur papier
GEORGE SAND
Paris, 1804 - Nohant, 1876
Paysage, dendrite
Aquarelle sur papier
Françoise Pétrovitch
Dans mes mains
2022
Grès émaillé
Françoise Pétrovitch
Gants
2022
Grès émaillé
Françoise Pétrovitch
George Sand
2022
Huile sur toile
Françoise Pétrovitch représente George Sand en fumeuse, une référence à la vie de l'écrivaine qui disait << fumer presque continuellement ». À la différence de la plupart des figures de l'artiste, qui ont les yeux clos ou fixés ailleurs, George Sand soutient ici notre regard. Par l'assurance qui se dégage de ce portrait, la plasticienne nous propose la vision d'une écrivaine libre, moderne et indépendante.
Françoise Pétrovitch
Maurice Sand
2022
Huile sur toile
Françoise Pétrovitch choisit de représenter le fils de l'écrivaine, lui aussi artiste, en adolescent androgyne. Maurice Sand entretenait une relation fusionnelle avec sa mère, qui disait de lui qu'il «< ne fai[sai]t qu'un avec [elle] ». La peintre a simplement esquissé son visage, comme pour signifier son effacement derrière la personnalité dominante de George Sand.
AUGUSTE CHARPENTIER
Paris, 1813 - Paris, 1880
Portrait de George Sand
Entre 1837 et 1839
Huile sur toile
Legs d'Aurore Lauth Sand en 1923 au musée Carnavalet, affecté au
musée de la Vie romantique en 1983
Ce portrait de George Sand par son ami Auguste Charpentier est l'ur des rares représentations peintes de la romancière, qui fut une grande figur de la littérature française du XIXème siècle. Elle publia plus de soixant romans, une vingtaine de pièces, des nouvelles et des écrits divers, qui e font un des auteurs les plus prolifiques de son temps.
Originellement de format rectangulaire mais recoupé en forme de grand médaillon par Solange, la fille de George Sand, ce portrait a été réalisé durant l'été 1838 dans la maison de l'écrivaine à Nohant dans le Berry.
Si George Sand s'habillait souvent en costume d'homme, Charpentier la représente élégante, vêtue de noir, les cheveux parés d'une mantille de dentelle drapée et de quelques fleurs. La broche en camée - technique de gravure en bas-relief- qui orne sa ceinture est exposée au musée parmi
d'autres de ses bijoux. Le peintre retranscrit le célèbre regard de la femme de lettres, réputé pour son intelligence et sa profondeur. Le poète Alfred de Musset évoquait ainsi ses << yeux sombres et veloutés >>.
Françoise Pétrovitch
Sans titre
2022
Huile sur toile
Dans le cadre de l'exposition Françoise Pétrovitch, Aimer. Rompre, le musée invite l'artiste à intervenir dans les collections permanentes. Elle travaille pour cela la couleur rose, cliché de la << vie romantique ». En venant tradition s'installer à la place d'un portrait équestre, ce couple de chiens est un clin d'œil plein d'humour à la vogue de la peinture animalière au xixe siècle.
Françoise Pétrovitch
Sans titre
2022
Huile sur toile
Par le format et le cadrage employés, la jeune fille peinte par Françoise Pétrovitch nous domine et déborde de la toile. L'allure résolue, les yeux fermés, elle semble concentrée sur son être intérieur. Elle apparaît ainsi comme une représentation contemporaine de l'individu romantique au xixe siècle, lorsque le « moi» devient un absolu à exalter sans limites.
Françoise Pétrovitch
Pauline Viardot
2022
Huile sur toile
Francoise Pétrovitch représente Pauline Viardot en adolescente au visage angélique. Même si l'artiste s'attache ici à la ressemblance physique avec son modèle, elle souhaite surtout donner une vision contemporaine de la chanteuse, faisant écho aux teintes de la salle.
ARY SCHEFFER
Dordrecht, 1795 - Argenteuil, 1858
Pauline Viardot en sainte Cécile, vers 1851 Huile sur toile, dorure à la mixtion
Réalisé en 1851, ce tableau est une allégorie de la musique, proche dans son exécution d'une peinture religieuse. Pauline Viardot est représentée en sainte Cécile, martyre romaine et sainte patronne des musiciens. Ce portrait a été commandé à Ary Scheffer pour orner l'orgue de salon de Pauline Viardot, construit par Aristide Cavaillé-Coll. Elle donnait chez elle, rue de Douai à Paris, des concerts privés afin de présenter ses nouvelles compositions et celles de ses protégés.
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