vendredi 21 octobre 2022

CAPITALE(S), 60 ans d'art urbain à l'hôtel de ville de Paris en octobre 2022


Un beau parcours bien documenté pour rendre hommage à ces artistes qui renouvellent les formes d'expression !


POUR LA PREMIÈRE FOIS, L'HOTEL DE VILLE CONSACRE UNE EXPOSITION INEDITE À L'ART URBAIN

Pour mettre en lumière ce mouvement artistique qui, jour après jour, s'empare un peu plus des rues de Paris pour notre plus grand bonheur. Il était temps de célébrer ces dessins, ces collages et ces graffitis qui prennent vie sur nos murs et enchantent le quotidien des Parisiennes et des Parisiens, heureux de se réapproprier ainsi leur espace public et de le redécouvrir avec un regard neuf.

L'art urbain est un langage vivant. Par les émotions qu'elles procurent, les combats qu'elles portent et les injustices qu'elles dénoncent, ces œuvres nous invitent à marquer une pause pour admirer la beauté d'un lieu ou poser un regard critique sur l'état de la société.

Qu'il choisisse le noir et blanc ou l'explosion de couleurs, l'art urbain est un art par essence populaire, il n'existe que dans le partage et permet de tisser des liens avec le reste du monde. Or, nous avons plus que jamais besoin de ce mode d'expression qui abat les frontières culturelles et résonne chez chacune et chacun d'entre nous.

Dès les premières manifestations de ce mouvement artistique, Paris a immédiatement été une terre d'accueil pour les artistes du monde entier, afin de leur offrir des espaces de liberté et de créativité. Elle conti nuera de l'être pour valoriser leur travail et leur permettre de s'exprimer sur le monde qui nous entoure.

Anne Hidalgo Maire de Paris

LES PRÉCURSEURS
À Paris, l'aventure de l'art urbain commence en amont du graffiti. Peintures et écritures murales, affiches, pochoirs et collages, constituent un terreau favorable à l'arrivée de cette pratique en France. Dans les années 1960-70, les précurseurs comme Villeglé, Raymond Hains, Ernest Pignon-Ernest ou Zlotykamien ouvrent la voie à des explorations urbaines. Dans leur sillage, l'artiste Epsylon Point se lance dans le pochoir et les années 1980 voient fleurir de nombreuses initiatives.
Les murs de Paris deviennent alors, comme le dit le pochoiriste Edmond Marie Rouffet, << la plus grande galerie d'Europe >>, exposant pêle-mêle les rongeurs de Blek le Rat, les chauves souris de Surface Active, les animaux de la Savane de Mosko, les robots de Captain Fluo, les super-héros de Speedy Graphito, les jeux de mots habiles de Miss.Tic, ou un peu plus tard, les portraits de stars et d'anonymes signés Jef Aérosol. Apparait alors aussi la silhouette de l'homme blanc créée par Jerôme Mesnager. Cette période d'activité urbaine intense permet l'éclosion de collectifs d'artistes tels que les VLP (Vive la Peinture) affiliés à la culture punk ou encore les Frères Ripoulin.

Daniel Feral
The Feral Diagram: Graffiti and Street art, 2011-2015

Surface Active
La rue amusée (pochoir), non daté Huile sur panneau de bois, 88,5 x 70 cm

Villeglé
En 1949, deux compagnons d'aventures - Jacques Villeglé (1926-2022) et Raymond Hains (1926-2005) - collectent des affiches lacérées et les exposent telles quelles.
Mais ce n'est que plus de vingt ans plus tard, dans un Paris dont le centre est en reconstruction, du chantier des Halles à celui de Beaubourg, que ce fait précurseur prend tout son sens. Villeglé accroche ses affiches arrachées sur les palissades du chantier du futur Centre Pompidou, pavant le chemin d'un art contextuel. En parallèle, Villeglé déploie aussi sur les murs l'alphabet socio-politique qu'il a inventé et au sein duquel chaque lettre, prenant une signification imagée, semble annoncer le graffiti.
Jacques Villeglé
Alphabet socio-politique, mai 2022, Paris
Historique du graphisme rural et mural villegléen. Le premier graffiste mural fut un homme très calme. Il n'avait pas de galerie. Il se défoulait sur les murs, particulièrement dans mon quartier qui était celui de l'Hôtel de Ville. Il ne se rendait pas compte qu'il avait des disciples jeunes qui ne le connaissaient pas.

Jacques Villeglé,
le 14 février 1961, Paris


Jacques Villeglé
Rue de Rennes, avril 1987
Affiches marouflées sur toile,
210 x 156 cm

Zlotykamien et Ernest Pignon-Ernest
Au début des années 1970, dans une capitale en reconfiguration, le chantier des Halles est un terrain d'exploration pour les âmes créatives les plus audacieuses. L'artiste Gérard Zlotykamien (né en 1950) appose sur ces palissades des silhouettes peintes à la bombe aérosol héritées des formes de Calder ou de Miró. Comme lui,
Ernest Pignon-Ernest (néen 1942) fait parler les murs et y appose des impressions de ses dessins, tout en ciblant aussi les cabines téléphoniques.
" J'avais remarqué que mes contemporains voulaient toujours exposer dans une galerie donnant sur rue. Je ne comprenais pas pourquoi ils ne peignaient pas directement à l'extérieur."

Gérard Zlotykamien
Rue Condorcet, Paris
Gérard Zlotykamien
Éphémères, 2022 Bombe aérosol

Graffiti de Gérard Zlotykamien,
rue du 3º à Paris, 1978
Photographie documentaire,
39,5 x 49,5 cm

Ernest Pignon-Ernest
Hommes bloqués, 1972

LE POCHOIR
Héritier d'une longue tradition, le pochoir trouve une renaissance dans l'art urbain. Motivé par l'arrivée de la bombe aérosol, le pochoir offre aux artistes une alternative au graffiti (writing) naissant aux États-Unis et devient une des spécificités de la scène parisienne. Le pochoir est dessiné et découpé avant d'être apposé de multiples fois sur les murs. Chaque pochoiriste travaille à sa manière la superposition des couches et couleurs, ou au contraire mise sur une palette de gris pour accentuer les contrastes. Le pochoir est répandu dans le monde entier et reste aujourd'hui une pratique très vivante qui s'enrichit en permanence.


Miss.Tic
Miss.Tic (1956-2022) grandit sur la Butte Montmartre et est la première femme identifiée et reconnue en matière d'art urbain en France. Le pseudonyme qu'elle se choisit alors, emprunté au personnage de la railleuse sorcière Miss Tick dans le Journal de Mickey, est dans l'esprit des années 1980. Dans chacun de ses pochoirs, Miss.Tic allie à des silhouettes féminines, de courts poèmes sous forme de jeux de mots, aussi engagés que lyriques.
Cette silhouette qui les accompagne - peut-être son propre double-, introduit davantage de profondeur, d'ambiguïté et de complexité dans la représentation de la figure féminine qui est offerte au regard.

/Miss.Tic
Pochoir, poème à l'autoportrait, 1985 Huile sur papier canson, 50 x 66 cm

/Miss.Tic
Pochoir, élections, 1986
Huile sur papier journal,
 54,2 x 74,3 x 6,5 cm

/Miss.Tic
J'ai le mal de taire, 1989
Pochoir et collage sur bois, 
117 x 89 x 3 cm

Blek le Rat
Sans titre, non daté
Pochoir et aérosol sur bois,
 205 x 170,5 cm

Moskociés
Zèbre, 1989

Moskociés & associés
Panthère fond zèbre, 1990

Mosko
Perroquet et toucan, 1989

Jef Aérosol
Self photobooth, 1984

Jef Aérosol
Self in action, 1984

/Speedy Graphito
Paysage à Lapinture, 
1991 Acrylique sur toile, 
97 x 130 cm


/Jean Faucheur
Gazireine, 1985
Acrylique, collage et crayon gras sur papier marouflé sur toile, 
264 x 103 cm

/Jérôme Mesnager
L'homme en blanc, 2022
Acrylique

L'ANNÉE 1982
L'année 1982 marque symboliquement le début du graffit en France avec l'arrivée de Bando puis l'organisation du New York City Rap Tour.
Adolescent franco-américain, Bando (né en 1965) introduit le graffiti en France après s'y être exercé à New York. Dans cette pratique que les puristes appellent le writing (tag en français), le talent se mesure à l'ardeur et au style donnés à l'écriture d'un pseudonyme. Les terrains de prédilection des pionniers sont les quais de Seine, de la Concorde au pont Neuf, ainsi que quelques recoins du 15e arrondissement.
Cette même année, de Paris à Los Angeles, en passant par Lyon, Strasbourg ou Londres, le New York City Rap Tour quant à lui présente les stars américaines du graffiti. Lancée le 21 novembre au Bataclan, l'aventure surprend par le mélange des genres. La tournée réunit graffeurs, DJs, breakdancers et rappeurs. Pour ceux qui en comprennent immédiatement la portée, l'équipée est une nouvelle source d'inspiration.
À l'aune de voyages aux États-Unis pour certains, avec les premiers livres publiés pour d'autres, le phénomène graffiti prend toute son ampleur et le hip hop, véritable culture contemporaine déferle sur Paris et ses environs.

/Jef Aérosol
PAUL SLATTERY RT-4-FICIAL POSTERS, LONDON WAY WITH THE ARTIST SHOWN UK ART 010 MADE IN THE EC
Affiche et billet du concert de The Clash au Théâtre du Mogador, septembre 1981
COLLECTION JEF AEROSOL

Bando
Untitled, 1984
Bombe aérosol sur toile, 54 x 43 cm
COLLECTION GALLIZIA PARIS

Bando
Untitled, 1983
Bombe aérosol sur toile, 94 x 161 cm
COLLECTION GALLIZIA PARIS

STALINGRAD
Quittant les lieux de leurs débuts, palissades du chantier du Louvre ou quais de Seine, les pratiquants de la première vague cherchent de nouveaux espaces, plus vastes et tranquilles. C'est ainsi qu'émerge un des premiers lieux mythiques français, ou Hall of Fame, le terrain de Stalingrad. Défriché par le graffeur Ash, il devient le spot incontournable du graffiti français jusqu'en 1989.
Alors que le mouvement bat son plein outre-Atlantique, les premiers crews (groupes d'artistes) français voient le jour. En 1983, les Paris City Painters (PCP) rassemblent Spirit, Blitz et Asphalt et deviendront la Force Alphabetik. Puis en 1984, le Bad Boys Crew (BBC) rassemble Ash, JayOne et Skki. Parmi ceux qui les rejoignent à Stalingrad, Lokiss interpelle par ses recherches visuelles. Son style vif, acéré, aux formes aigües, rend son lettrage très reconnaissable.
L'année 1986 marque l'apogée de Stalingrad avec des regrou pements massifs et moments historiques d'émulation artistique comme lorsque le fameux DJ Dee Nasty y apporte ses platines et mixe en direct pendant que les graffeurs réalisent leurs œuvres. La même année, le photographe américain Henry Chalfant, de passage à Paris, immortalise Stalingrad dans le livre culte Spray Can Art et écrit ainsi les premières pages de l'histoire du graffiti français.

Vues macroscopiques de tags parisiens
PHOTOGRAPHIES DE NICOLAS GZELEY

Ash
Beat, graff du terrain vague de Stalingrad, Paris, 1985
PHOTOGRAPHIE: ASH

/Ash
Saho, graff du terrain vague de Stalingrad, Paris, 1985
PHOTOGRAPHIE: ASH

Defun, Daes
Graff du terrain de Pierre Valette Paris Tonkar 873
PHOTOGRAPHIE: TAREK BEN YAKHLEF

Ash
Kid, graff du terrain vague de Stalingrad, Paris, 1985
PHOTOGRAPHIES: OLIVIER MEGATON | PARIS CITY GRAFFITI, 2010

/Jay
Graff du terrain vague de Stalingrad, non daté
PHOTOGRAPHIE: TAREK BEN YAKHLEF

/JayOne
Crak Pipin, 1991
Bombe aérosol sur toile, 
147 x 226 cm
COLLECTION GALLIZIA PARIS

Les BBC 
Les BBC (Bad Boys Crew) Ash (né en 1968), Jay (1966) et Skki (1967), avec JonOne (1963) plus tard, constituent l'un des premiers groupes de graffeurs français et sont considérés parmi les précurseurs du mouvement. Pourtant ils affichent une certaine singularité dans leur démarche.
Dès lors, mus par leurs inspirations, ils revendiquent une approche artistique. Les premières expositions en galeries leur offrent une nouvelle scène, chacun développant son propre langage visuel.
"Nous n'avons jamais peint de rames de métro ni d'immenses murs, ce n'était pas notre truc. On cherchait autre chose. Le graffiti n'était pas une fin en soi. Nous lisions beaucoup de catalogues d'art contemporain américain et avions connaissance du travail de gens comme Richard Prince ou Richard Hambleton" témoigne Jay.

Nasty et Slice
Subway art, 2000
Bombe aérosol sur plaque de métro parisien émaillée, 106 x 202 cm
COLLECTION PRIVÉE

Keith Haring
L'artiste américain, mondialement connu, Keith Haring (1958-1990) a séjourné, travaillé et exposé à de nombreuses reprises à Paris. En 1987, à côté des nombreux dessins à la craie qu'il trace sur les affiches du métro de la capitale, il réalise sa plus grande ceuvre murale -27 mètres de haut sur 13 mètres de large-sur un pan de mur de l'hôpital Necker. En seulement trois jours, suspendu à une grue, l'artiste peint directement sur le béton cette fresque dansante et colorée qu'il offre à l'établissement.
Cette œuvre, après une fastidieuse restauration achevée en 2017, est aujourd'hui librement accessible dans une des cours de l'hôpital.

/Psyckoze
Sans titre, 2022 Bombe aérosol
AVEC LE SOUTIEN DE LOXAM, PÉBÉO, MONTANA CANS ET LE BHV MARAIS

/Nasty
Les Lilas-Châtelet, 2012
Bombe aérosol sur plaque de métro parisien émaillée, 40 x 90 cm
COURTESY GALERIE DANYSZ

JayOne
L'Adieu, 1991
Techniques mixtes et collage sur toile, 147 x 94 cm
COLLECTION GALLIZIA PARIS

» Psyckoze
Psyckoze (né en 1969) débute le graffiti en 1984, à l'âge de 15 ans. Il découvre dans la foulée les catacombes dont il devient le plus fervent explorateur et défenseur. En 1987, il adopte son pseudonyme en résonance aux attentats perpétrés à Paris par Action Directe de 1979 à 1987. Parallèlement à son action dans les rues de la capitale, et son travail continu d'artiste, il développe alors des interventions sous la ville, dans ces carrières qui émaillent les sous-sols de Paris. Dans cet espace hors du temps et des contraintes de la société, il poursuit une démarche d'intemporalité fondée sur la trace et l'ambition que les œuvres urbaines survivent à sa génération.
« Les catacombes sont un musée du graffiti car elles gardent la trace du passage des hommes à travers le temps. Quand on voit une vieille épure tracée au fusain il y a 300 ans, il y a quelque chose d'émouvant. J'appelle ces inscriptions les prototags. Fragiles, ils s'effaceraient d'un simple frottement du doigt; mais ils sont toujours là, préservés par les catacombes. Cela crée le sentiment d'avoir une connexion directe avec le passé

Psyckoze
Catacombes de Paris: salle du cellier, 2015
PHOTOGRAPHIE: FLOXX

/Psyckoze
L'Odyssée souterraine, 2016
PHOTOGRAPHIE: PSYCKOZE ET LOUIS-ADRIEN LE BLAY

/Psyckoze
Catacombes de Paris: Prehistoric Art, salle Z, 2012
PHOTOGRAPHIE: ZUL

/Psyckoze
Catacombes de Paris: Psyckoze chatière, 2016
PHOTOGRAPHIE: LOUIS-ADRIEN LE BLAY

L'internationale du graffiti
Pendant que Bando contribue à initier les premiers talents français, des rencontres s'opèrent avec de jeunes graffeurs européens tels que Mode2 (né en 1967) et Niels << Shoe >> Meulman (1967), représentant respectivement les scènes de Londres et d'Amsterdam. Les précurseurs du graffiti européen se croisent, s'affrontent visuellement et voyagent dans les mêmes endroits à travers l'Europe où ils puisent une constante inspiration. Le crew des Crime Time Kingz (CTK) incarne cette forte internationalisation.
Les premiers échanges, l'alliance la confrontation de ces talents, sont à l'origine de cette étincelle qui met le feu aux poudres et fait éclater le mouvement en Europe à partir du milieu des années 1980. L'esprit de compétition qui les anime enrichit notablement la pratique. Shoe se démarque par les recherches calligraphiques qu'il poursuivra durant toute sa carrière et qui inspireront des générations entières, sous le nom de «< calligraffiti >>.

/Sicle Meulman
Crime Time Kings, 2022
Bombe aérosol
AVEC LE SOUTIEN DE LOXAM, PÉBÉO, MONTANA CANS ET LE BHV MARAIS

Lokiss
Lokiss (né en 1968) est parmi les premiers à s'être essayé au graffiti en France. Inspiré par le développement du mouvement aux États-Unis et porté par le hip-hop, il s'approprie les murs du quartier de La Chapelle et les trains de banlieue. Son style est reconnaissable à ses lettres déconstruites et fragmentées. Artiste pluridisciplinaire il n'a de cesse d'essayer de nouvelles directions élargissant sa palette aux arts visuels, numériques et à la sculpture. Aujourd'hui, comme nombre de ses congénères l'artiste s'insurge contre l'amalgame fait entre graffiti et street art, une pratique dont les politiques s'emparent  "pour décorer la ville" tandis que le graffiti s'est construit dans la transgression.

/Lokiss
Ici, 2022
Bombe aérosol
AVEC LE SOUTIEN DE LOXAM, PÉBÉO, MONTANA CANS ET LE BHV MARAIS

Affiche Graffiti Art
Artistes américains et français
42 x 30 cm
COURTESY FAYÇAL RHAIEM, FONDATEUR DE LA TAXIE GALLERY

Futura
Né en 1955 à New York, Futura 2000 acquiert au début des années 1980 une grande renommée dans sa ville et à l'étranger. Repéré par le groupe The Clash, il part sur leur tournée européenne de 1981 pour peindre sur scène pendant leurs concerts. La galerie Yvon Lambert accueille sa première exposition en France en 1983.
À l'instar d'autres pionniers du graffiti, l'œuvre de Futura 2000 se déploie très tôt sur toile. Son style, plus abstrait que dédié au lettrage, manifeste une démarche artistique élaborée. Futura joue un rôle déterminant dans le passage du graffiti dans le métro aux cimaises des galeries et des institutions au sein desquelles il participe à de nombreuses expositions.

Futura
Sans titre, circa 1984 Stylo-bille sur papier, 21 x 23 cm
COLLECTION PATRICK LEROUGE

Futura
Futura au Bataclan, 1982
PHOTOGRAPHIE: PIERRE TERRASSON

/Futura
Sans titre, 1982
Bombe aérosol sur toile, 
105 x 255 cm
COLLECTION PATRICK LEROUGE

Futura
Sans titre, non daté
Acrylique et bombe aérosol sur toile, 65 x 54 cm
COLLECTION PRIVÉE

Futura
Untitled, 1988
Bombe aérosol sur plan de Paris, 
114 x 141 cm
COLLECTION GALLIZIA PARIS

À LA LUMIÈRE
À l'orée des années 1990, le graffiti est marqué par une très forte répression. Peu à peu, au sein même du mouvement et entre ses praticiens, se met en place une opposition fondamentale. À l'instar de ce qu'évoque déjà le film culte américain Wild Style en 1984, le débat fait rage entre les tenants du vandalisme et les partisans d'une approche artistique. Ces derniers revendiquent de ne pas centrer leur pratique sur le lettrage exécuté à la bombe et de réaliser des œuvres d'atelier exposées sous les feux des projecteurs.
Comme la répression fait également rage aux États-Unis, des talents tels que Futura, A-One ou encore Rammellzee acceptent la reconnaissance du milieu artistique européen et viennent à maintes reprises présenter leurs œuvres en galeries et en musées à Paris. Dans leur sillage, JonOne, tenant lui aussi de cette orientation plus artistique, ira même jusqu'à s'installer définitivement dans la capitale et y exposer très régulièrement.

Futura
Stencil, 2014
Matrice de pochoir sur carton, 
41 x 63 cm
COLLECTION PRIVÉE

Rammellzee
Né en 1960 dans le Queens (NY), Rammellzee œuvre à la limite de l'intelligibilité. Ses lettres disparaissant au profit de figures abstraites, en écho aux écritures socio politiques d'un Villeglé. Il enrichit sa pratique de complexes théorèmes qui brouillent les frontières entre culture urbaine et enluminures; métro et histoire médiévale, offrant une direction unique à son travail.
Personnage haut en couleur, souvent masqué, à la fois peintre, sculpteur et chanteur, il fonde le groupe des Hollywood Africans avec Jean-Michel Basquiat et Toxic. Dès les années 1980, il trouve une place particulière en Europe. Jusqu'à sa mort en 2010 à Paris, il reste dans son monde imaginaire, loin des contingences du marché de l'art ou des tendances du moment. Réalisée cette même année l'œuvre présentée est l'une des dernières réalisées par l'artiste avant son décès. Il incorpore dans la toile de multiples références à la ville des Lumières, comme la Tour Eiffel, en hommage à ses séjours parisiens.

Rammellzee
Atomic Note Maestro Atmosferic, 2009-2010
Bombe aérosol et collage sur toile, encre à lumière noire, 141 x 229 cm
COLLECTION GALLIZIA PARIS


JonOne
Né en 1963, John Andrew Perello, dit JonOne, débute le graffiti à 17 ans et fonde en 1984 le groupe 156 All Starz, référence à la 156 rue de Manhattan dont il est originaire. Rapidement, il penche vers la réalisation d'œuvres abstraites empreintes de mouvement, couleur, énergie et commence à peindre sur toile dès 1985.
Suite à l'invitation de Bando, il s'établit à Paris en 1987. En 1990, il s'installe à l'Hôpital Éphémère, et y rencontre Sharp, Ash, JayOne, Skki et A-One qui l'initient au monde de l'art parisien. Pour JonOne, le plus français des américains, l'Hôpital Éphémère reste le lieu qui lui permit de développer sa pratique artistique. À ce jour, les œuvres de l'artiste réalisées à cette époque sont les plus recherchées.

JonOne et Futura
Untitled, 1992
Bombe aérosol sur toile, 70 x 92 cm
COLLECTION GALLIZIA PARIS

/JonOne
Dominator, 1991
Bombe aérosol sur toile, 
208 x 197 cm
COLLECTION GALLIZIA

JonOne
Master & Slave, Hôpital Éphémère, 1995 Bombe aérosol, acrylique, stylo
et marqueur sur toile, 44 x 40 cm
COLLECTION PRIVÉE


A-One
Talent précoce Anthony Clark, alias A-One (New York, 1964 2001) commence à peindre à 6 ans. Ce n'est pas, comme ses congénères, sur les trains qu'il débute. Il préfère la toile et développe l'expressionnisme dans le graffiti en exaltant ses origines africaines combinées à sa culture américaine. Dès 1982 il est exposé à travers le monde. À la Biennale de Venise de 1984, il est, à 20 ans, le plus jeune artiste à exposer. Lors de leur tournée française en 1995, les Rolling Stones organisent une exposition invitant A-One à interpréter leur musique. Il s'exile ensuite à Paris où sa carrière se développe et expose à la galerie du Jour d'Agnès b. qui le soutient et l'expose jusqu'à son décès à Paris.



André
Né en 1971 en Suède de parents portugais et élevé à Paris, André débute en taguant la ville avant de transformer sa signature en la figure de Mr A. Il est un des premiers à utiliser ce type d'empreinte, laissant de côté la lettre et ouvrant de nouvelles perspectives : à son actif plus de 150 000 personnages. Avec le temps, André s'affirme dans une pratique résolument conceptuelle.
De la simple ligne émerge le questionnement de l'icône contemporaine qui contamine le monde. Avec talent, André explore la polyvalence artistique et les différents médiums, dont la céramique qu'il utilise pour réaliser l'intégralité d'un mur rue de la Fidélité à Paris. Quel que soit son mode d'action, André ne perd jamais le fil artistique. Il voit tous ses projets comme composant une même démarche, à la fois perpétuelle et irrévérencieuse.


LA BASCULE CONTEMPORAINE
Un des principes fondateurs du graffiti réside dans le fait que chacun doit éviter de copier ses prédécesseurs et trouver son propre style. Dès lors, certains des nouveaux entrants s'éloignent du pur graffiti, appelé < old school > (de la vieille école), pour développer des propositions originales et inventer de nouvelles façons d'intervenir dans l'espace public.
La bascule conceptuelle qui s'opère dans ces années 1990, avec André (qui privilégie un nouveau type de signature avec son personnage plutôt que du lettrage), Invader (qui emploie la mosaïque) et Zevs (qui à l'époque souligne d'un trait de peinture les ombres du mobilier urbain), est annonciatrice du renouveau dont fera l'objet le mouvement, décennie après décennie.
L'offre culturelle accessible en France, et en particulier à Paris, constitue un apport indéniable au mouvement. Au moment où beaucoup donnent l'art urbain pour mort, c'est au contraire ce renouveau qui lui offre un second souffle. Cette inscription dans l'environnement artistique contribue à développer ce que l'artiste américain Futura appellera ensuite la «French Touch».




Invader
Invader est sûrement le plus viral des artistes urbains. Dès ses débuts en 1996, il invente une griffe originale: il figure en mosaïques apposées à travers la ville les images pixelisées des icônes numériques. En faisant référence dans son invasion à des domaines a priori éloignés de l'art urbain, depuis le jeu vidéo jusqu'à l'histoire de l'art antique ou encore la cartographie, il fait passer celui-ci dans une phase plus conceptuelle et représente le renouvellement du mouvement.
Innovante, sa démarche accompagne la révolution numérique qui fait basculer le XXIe siècle dans une nouvelle ère. Avec plus de 4000 mosaïques dans le monde, dont près de 1500 à Paris, elle devient participative quand, en 2014, l'artiste lance son application Flashinvaders. Elle permet aux joueurs d'identifier ses œuvres à travers le monde et de gagner des points en les photographiant.

Zevs
Ombre électrique, feu rouge, rue Jean Pierre Timbaud, Paris, 2001
60 x 90 cm

Zevs
Zevs (prononcer Zeus), pseudonyme d'Aguirre Schwarz, est un artiste contemporain français, connu depuis les années 1990 pour ses diverses œuvres d'art urbain, notamment à Paris, Berlin, New York, Hong Kong... Des trottoirs de la ville aux murs des galeries, il réagit aux signes urbains et aux codes de la consommation, interrogeant l'espace public, l'art et le rapport de l'art au consumérisme. Le pseudonyme de Zevs a été choisi en référence au nom du RER A  "ZEUS", qui faillit l'écraser en 1992 alors qu'il réalisait un graffiti. En 1999 il crée, avec Invader, le collectif @nonymous. Dès lors, il délaisse le graffiti traditionnel pour un travail conceptuel.
À l'aide de peinture routière réfléchissante ou d'aérosol argenté, il dessine de nuit le contour des ombres du mobilier urbain. De jour, seules les silhouettes subsistent et conservent la trace de la nuit. Plus tard, il attaque l'image des manne quins sur les panneaux publicitaires des mégapoles en leur faisant couler sur le visage un point de peinture rouge. Parmi ses autres séries, l'œuvre de Zevs est notamment reconnaissable à ces logos de grandes marques liquidées qu'il fait couler en peinture.

André Saraiva
Je peins avec mon sang. Toile à l'écriture automatique, 1997
Bombe aérosol sur toile, 
215 x 240 cm
COLLECTION GALLIZIA PARIS

André Saraiva
Mr A. Cobalt Blue, 2017
Céramique peinte dans la masse, 400 x 80 cm
COURTESY GALERIE DANYSZ

/Faile & Seth
Boulevard Vincent Auriol, 
Paris 13e

It's a living
210 rue du Château des rentiers, Paris 13º


LES MURS DE PARIS
Si les premières expositions autour de l'art urbain marquent le début de sa reconnaissance par le milieu professionnel, la rue n'est pas en reste. Au graffiti vandale s'ajoutent désormais des pratiques plus encadrées sur des murs autorisés. Qui aurait pu prédire que le rejet d'hier se transformerait un jour en commandes institutionnelles ! Mais les instances municipales ont compris que l'art, et en particulier l'art urbain, << peut contribuer à l'amélioration de la qualité esthétique des espaces publics ainsi qu'à l'émergence d'œuvres représentatives de l'art de notre temps. >>
La commande publique connaît ainsi, depuis plusieurs années, une réelle évolution et s'ouvre à de nouveaux lieux et de nouvelles formes d'art. Paris, dans ce domaine, a ouvert la voie, proposant à des streets artistes français et étrangers des murs au format XXL pour exprimer leur créativité. On pense bien sûr à Jérôme Coumet, maire du 13 arrondissement, pionnier dans ce domaine, mais aussi au 20 arrondissement au travers des programmations de l'association Art Azoi. Enfin, des associations comme le Mur Oberkampf, Art en ville..., des galeries comme Mathgoth ou Itinerrance accompagnent de leurs actions in situ cette mise en avant de l'art urbain dans la capitale, qui transforme le paysage de la ville au point d'en faire un atout touristique de plus.

C215
Simone Veil, 2022
Pochoir et bombe aérosol sur boîte aux lettres, 130 x 45 x 50 cm
COLLECTION C215

C215
Pour C215 (né en 1973 à Bondy) c'est dans les années 2000 que son travail d'artiste prend corps. Ses pochoirs colorés fleurissent dans les rues avec pour modèles ses proches, des visages célèbres ou anonymes, mais aussi animaux familiers. Ses influences vont du Caravage ou de Botticelli, à Ernest Pignon-Ernest qu'il estime être le premier street artiste français. Il revendique le caractère citoyen et mémoriel de son travail, qu'il rende hommage aux personnalités du Panthéon, aux collaborateurs de Charlie Hebdo assassinés en 2015 ou au peuple ukrainien dans le 13e arrondissement. Vitry-sur-Seine, ville où il s'est installé fin 2007, est devenue grâce à lui une référence en matière de street art.

/Banksy
Petite fille, Porte de la Chapelle, Paris, 2018
PHOTOGRAPHIE: 
BUTTERFLY ART NEW

/Banksy
Le Maitre et son chien,
 université de la Sorbonne, 
Paris, 2018

Banksy
Love in the air, 2003
Pochoir et bombe aérosol sur carton, 66 x 67,5

/Banksy
Rat et champagne, Montmartre, Paris, 2018

/Banksy
Bonaparte à cheval, avenue de Flandre Paris, 2018

/Banksy
Minnie Mouse, rue Maître Albert aux abords de la Sorbonne, Paris, 2018

Banksy
Bataclan, Paris, 2018

/Banksy
Couple de rats, tour Eiffel, 
Paris, 2018

Banksy
Avec ses pochoirs Banksy, dont personne ne connaît l'identité, réveille les consciences. Aussi subversives qu'inattendues, parfois choquantes, ses œuvres sont là où on ne les attend pas : dans les plus grands musées ou au cœur de la ville. Aux yeux du grand public il est le représentant le plus connu du street art dont il s'est approprié les supports (les murs), les codes (pseudonyme et pochoir) ainsi que les usages (être original, viral et illégal). Pourtant contrairement à ses confrères qui démultiplient leur signature, Banksy se fait rare. C'est par surprise qu'un jour de l'été 2018, il investit Paris. Lors de cette mission éclair, Banksy réalise une série de pochoirs percutants qui offrent un éclairage tant sur son langage visuel que sur ses engagements.

/Vhils
Camada Series #04, 2018
Affiches publicitaires récupérées dans la rue, sculptées à la main,
 185 x 125 x 30 cm
COURTESY GALERIE DANYSZ

Vhils
Alexandre Farto, alias Vhils, est né en 1987 dans la banlieue de Lisbonne. Il découvre le graffiti à 13 ans. En 2007, il quitte le Portugal pour Londres où il intègre le Central Saint Martins College of Art and Design. À l'inverse des autres artistes urbains, le mur devient pour lui plus que le simple support de l'œuvre mais sa matière même. Il en creuse les surfaces à coups de burin, de marteau-piqueur, voire d'explosifs pour faire apparaître, en un subtil jeu d'ombre et de lumière, qui crée le relief, le visage d'inconnus en taille XXL.
<< Les murs absorbent ce qui se passe autour d'eux, leurs épaisseurs font écho à l'histoire d'un lieu. Comme chaque ville a sa propre histoire. » Vhils a souvent travaillé à Paris. En 2012, il réalise cinq interventions dans différents quartiers de la capitale dont à l'hôpital Necker. Depuis il a aussi réalisé pour la ville un mur sur l'enceinte de l'hôpital Lariboisière.

PARIS, VITRINE MONDIALE
Au début des années 2000, forte de la créativité qui s'y exprime et des espaces où le graffiti s'épanouit, Paris devient une vitrine mondiale de l'art urbain et une destination incontournable.
Le fait que la capitale soit si attractive et dynamique contribue à perpétuer l'image d'une ville terre d'asile pour tous les créateurs. Les talents du monde entier viennent y montrer leur pratique, leur dextérité et l'originalité de leur démarche. Les techniques, qui se seront fortement diversifiées avec le temps, se confrontent, du collage à la peinture en passant par le pochoir ou le traditionnel graffiti qui est encore bien vivant.
Ainsi, des talents mondiaux comme le Californien Shepard Fairey (connu sous le nom d'Obey) et la New-Yorkaise Swoon, le Britannique Banksy ou encore le Portugais Vhils, tous, comme le Français JR, viennent ou reviennent participer à cet essor. Ils offrent à Paris des témoignages profonds de leur inspiration sans cesse renouvelée. Certains d'entre eux voient même leurs œuvres officiellement pérennisées et ainsi encore visibles aujourd'hui.

/JR
28 millimètres/Karcher, 2007 Tirage photographique sur papier contre collé sur palissade de bois.
Titré et situé au dos « Paris »>,
 75 x 102 cm.
COLLECTION PRIVÉE

/Swoon
Kamayura, 2015
Estampe manuelle sur mylar, rehaussé de peinture et café. Mylar découpé et cousu à la main, 238 x 156 cm.
COLLECTION GALERIE LJ

Swoon
Née en 1977 aux Etats-Unis, Caledonia Curry, alias Swoon est à la fois philanthrope et artiste. Son activisme la pousse à témoigner dans ses œuvres des parcours de femmes et d'hommes qui, comme elle, ont pu avoir la vie dure. Dans sa démarche purement artistique, les figures archétypales de Swoon dessinées puis disséminés dans la ville, sous forme de collages souvent de grande taille, symbolisent tour à tour la maternité, le lien social ou encore le dur labeur. En parallèle de cette démarche urbaine, elle œuvre sans relâche sur des projets humanitaires et elle présente son travail dans des expositions à travers le monde, dont en 2014 dans une exposition personnelle au Brooklyn Museum et une réalisation éphémère gare Masséna à Paris lors de la Nuit Blanche.

Shepard Fairey
Féru de skateboard plus que de graffiti, Shepard Fairey, alias Obey, s'est fait connaître, dès 1989, par ses stickers et ses affiches. Il ouvre un nouveau chapitre de l'art urbain, plus revendicatif et analytique, appelant par ses détournements à la « désobéissance visuelle »>, à réfléchir aux images qui nous sont imposées. Son poster HOPE de Barack Obama lors de la campagne présidentielle de 2008 devient iconique. Depuis sa première exposition à Paris en 2005, il s'invite à l'Élysée où figure son œuvre. Il réalise dans le 13e arrondissement deux fresques dont « Liberté, Égalité, Fraternité » en réaction aux attentats, et une autre près du Centre Pompidou, place Stravinsky.

Saype
Beyond Walls, Step 1: Paris (2019), 2022
Tirage photographique, fragments uniques provenant de la production de l'œuvre éphémère, 125 x 140 cm

NOUVELLES DIRECTIONS
Depuis l'éclosion de nombreuses nouvelles pratiques à l'orée des années 2000, le graffiti de la première heure, bien qu'il soit encore très présent, apparaît désormais comme un chapitre d'ouverture à un mouvement bien plus vaste. À partir de 2007 s'impose peu à peu, et non sans débats, la dénomination de Street Art.
Le mouvement est avant tout caractérisé par le foisonnement de pratiques des nouvelles générations. Parmi tous les talents qui s'expriment à Paris, certains choisissent le verbe, tandis que d'autres axent leurs recherches autour de la figuration.
Héritier du lettrage tout en le renouvelant, les premiers explorent le mot soit en travaillant la pure forme des lettres jusqu'à les rendre presque abstraites (Lek et Sowat, L'Atlas, Romain Froquet), soit en délivrant des messages empreints de sens (Rero, el Seed).
Engagés à raconter des histoires et témoigner de parcours, les seconds (Seth, YZ, Ludo, Dran) sont plus illustratifs. Pour tous, les techniques sont très variées. Elles incluent l'installation ou encore la vidéo, se déploient en intérieur ou en extérieur, dans des lieux abandonnés ou au contraire accessibles au regard du public.

L'Adas
Pour l'amour du signe, 2009
Bombe aérosol sur rideau métallique,
150 x 150 cm
COLLECTION PRIVÉE

L'Atlas
I just write my name, 2008
Bombe aérosol sur rideau métallique, 75 x 175 cm
COLLECTION PRIVÉE

L'Atlas
Jules Dedet Granel (1978), dit L'Atlas, débute le graffiti dans les années 1990. Fasciné par le travail du trait et de l'écriture, il étudie la calligraphie arabe traditionnelle. Il s'intéresse tout particulièrement au koufi, écriture géométrique qu'il transpose à l'alphabet latin, créant ainsi sa propre typographie, et développant un univers pictural en noir et blanc où toute lettre est considérée comme une forme, et toute forme comme une lettre. Poursuivant ses recherches il développe aussi un travail de tracé urbain au scotch représentant d'immenses boussoles au sol. À Paris son travail a été pérennisé sur un mur pignon rue de Ménilmontant au croisement avec la rue Henri Chevreau (20º).

Yseult YZ Digan
Open your eyes, 2009
Acrylique sur toile, 73 x 59
COLLECTION YSEULT YZ DIGAN

» YZ
Femme d'engagement, Yseult Digan (née en 1975), alias YZ ("eyes") a assez tôt dans sa carrière affirmé son regard sur la société. Elle s'est fait connaître par le projet Open your eyes représentant dans l'espace public un visage noir et blanc, anonyme, impassible et énigmatique. Par la suite, ses visages prennent les traits des gens qu'elle rencontre à travers ses voyages et dont elle témoigne. Dans ses séries Street vendors et Empress, elle met en avant dans ses fresques l'humain et le féminin avec une singularité qui contraste avec l'uniformisation croissante qu'imposent nos sociétés mondialisées.
L'engagement d'YZ prend des chemins peu empruntés, où la mémoire et la poésie occupent une place importante. Son travail se confond avec une exploration de l'intime dans une démarche véritablement en marge des codes usuels et dominants de l'art urbain.

Kraken

Tanc
Sans titre, 2012
Bombe aérosol, encre et pigments, 140 x 210 cm
COLLECTION TANC
»Tanc
Membre du crew VAO et du mouvement artistique Graffuturism, Tanc passe son adolescence à dessiner et à peindre. En 1996, il peint son premier mur à la bombe, une peinture abstraite en format XXL, influencée par des œuvres comme celles de Futura 2000 ou par celles des grands maîtres de l'expressionnisme abstrait.
La technique de peinture à la bombe lui permet d'avoir un résultat immédiat et instinctif, de 'projeter' sa peinture et surtout de ne pas toucher le medium qu'il travaille. Véritable révélation, Tanc n'a jamais cessé de graffer, que ce soit dans la rue ou sur toile, ses bombes ne le quittent plus.
Il se partage entre ses deux passions : la musique et l'art, chacune inspirant l'autre.

O'Clock
Super nanga'boko, 2016
Techniques mixtes sur panneau de bois, cadre en métal brut et deux luminaires, 170 x 190 x 25 cm

O'Clock
Originaire de la région parisienne, O'Clock est né en 1976. Il est souvent considéré comme l'un des tagueurs les plus productifs de l'histoire du graffiti parisien. Il commence dès 1989 avec la pratique, l'observation et le travail des lettres avec d'autres graffeurs et devient rapidement l'un des plus prolifiques. Ses tags sont partout.
De sa démarche, le principal intéressé partage: "J'aime avant tout la surprise, le changement, la nouveauté, la confrontation avec l'inconnu et le danger, mon alibi étant le graffiti."

Graffbox
Depuis 2015, Cristobal Diaz développe ce dispositif artistique permettant de capturer en temps réel, le processus de création et la gestuelle de l'artiste.
La GRAFFBOX est une expérience esthétique inédite, qui combine matière physique (les calques) et matière numérique (les films). Transparence et opacité cohabitent pour traduire le geste opéré sur le calque et permettre d'entrevoir la technique d'exécution du point de vue inédit de << derrière le mur »>.
L'installation présente une restitution de cet objet qui parvient à capter et retranscrire le mouvement si particulier du graffiti, pratique urbaine dissimulée, éphémère et généralement exécutée à l'abri des regards du public.
Tous les artistes sont à retrouver sur graffbox.com


Ludo
Le recyclage est le processus qui consiste à donner une nouvelle vie aux symboles obsolètes, 2017
Mine, fusain, huile et bombe aérosol sur toile, 151 x 79 cm
COLLECTION PRIVÉE

Rero
Sans titre (THE WAY OUT IS IN...), 2022
Installation in situ, bois découpé et brûlé «L'ISSUE EST À L'INTÉRIEUR. À mon père Hugues Devevey ».
COURTESY: BACKLASH

Rero
À mi-chemin entre art urbain et art conceptuel, Rero interroge d'un côté le contexte de l'art, de l'autre les codes de l'image et de la propriété intellectuelle à travers un acronyme qui apparaît régulièrement dans ses œuvres : WYSIWYG What You See Is What You Get. Détournement et auto censure - il barre ses messages d'un épais trait noir - sont les maîtres mots de ses recherches sur la négation de l'image.
Fortement imprégné de philosophie et de sociologie, il ne cesse d'interroger les codes de notre société, notamment autour des notions de consommation et d'obsolescence, sans jamais juger mais en proposant au regardeur de le faire. L'artiste, par une construction radicale, questionne les limites de l'intime avec ce que nous rendons public, volontairement ou involontairement, consciemment ou inconsciemment, notamment sur Internet.

Dran
Sans titre, 2012 Peinture aérosol sur palissade en bois,
210 x 230 x 8 cm
COLLECTION NICOLAS LAUGERO LASSERRE

Dran
Né en 1979, Dran est souvent comparé à Banksy pour ses œuvres jouant sur l'humour noir, critiques envers la société. Son goût pour la bande dessinée, la caricature et le graffiti l'ont suivi tout au long de ses études à l'école des Beaux-Arts de Toulouse. Dans les années 2000, il est membre du collectif de street artistes DMV. Son trait se différencie rapidement du graffiti pour se tourner vers le dessin aux allures presque enfantines malgré un message toujours puissant.
Décortiquant nos travers, il se moque avec délectation de nos contradictions, scrute notre rapport à la religion, la politique, l'écologie, la violence.


Levalet
Service public, 2022
Encre de Chine sur papier et plan
de métro
<< Ce contexte municipal et parisien a engendré une œuvre en forme d'hommage grotesque au service public, à ses acteurs principaux comme à ses figurants. Elle s'incarne sous la forme d'une architecture humaine à l'équilibre précaire dont l'interdépendance de ses éléments est aussi évidente que l'inégalité de leur position. >>>
AVEC LE SOUTIEN DE LOXAM, PÉBÉO, MONTANA CANS ET LE BHV MARAIS

Levalet
Levalet, de son vrai nom Charles Leval, est né en 1988 à Épinal (88), mais c'est en Guadeloupe, où il grandit, qu'il découvre l'art urbain. Ce touche-à-tout artistique - sculpture, peinture, création audiovisuelle, théâtre -, agrégé d'arts plastiques, commence à coller ses saynètes incongrues; essentiellement peintes à l'encre de Chine, à Paris en 2012. 
"C'est là, que j'ai véritablement commencé mon travail de dessin de rue, inspiré par l'architectur et par le sentiment  de liberté qui se dégage de la capitale".

Seth
Acapella, 2020
Vitrail, 114 x 134 cm Acrylique, 2022
COLLECTION SETH

Seth
Seth (1972, Paris) commence à peindre à la bombe au milieu des années 1990. En 2000, il publie avec Gautier Bischoff Kapital, livre culte sur le graffiti parisien. Trois ans plus tard, il part faire le tour du monde, faisant au fil de son voyage des collaborations avec des street artistes issus d'horizons différents. Il est depuis devenu connu pour son univers poétique et coloré peuplé d'enfants qui orne murs, toiles et installations. Parmi de nombreuses œuvres in situ, Seth a réalisé rue Buot (13) une fresque d'une petite fille bondissant avec bravoure sur les chars russes qu'elle écrase en portant un drapeau ukrainien.


/Lek & Sowat
Ouvrez le Mausolée !, installation 2022
Polaroïds, poussière, dessins d'enfants, lettres, objets et panneaux de signalisation collectés dans le Mausolée entre 2010 et 2022. Dimensions variables.
Photos additionnelles par Nicolas Gzeley
(2020), Invader (2011), Hit the Road (2018) et Google Earth (2012). Sculpture mousse polyuréthane et peinture acrylique par Wxyz (2012). Panneaux brûlés rehaussés à la peinture aérosol par Fléo (2010).
COLLECTION LEK & SOWAT

Lek et Sowat
Composé de Frédéric Malek (né en 1971) et Mathieu Kendrick (né en 1978), le duo Lek et Sowat est issu de la scène graffiti des années 2000. Réunis en 2010, pour leur premier projet commun ils investissent un ancien centre commercial abandonné de 40 000 m² situé dans le nord de Paris. Ils invitent d'autres artistes à les rejoindre pour y peindre et en filmer tout le processus. Une vidéo intitulée Le Mausolée, en mémoire de cette culture du graffiti qu'ils regrettent de voir disparaître, fige le résultat de cette expérience.
À l'issue de leur premier projet, Lek et Sowat initient ensuite un projet expérimental innovant au Palais de Tokyo, le Lasco Project, dans lequel ils investissent les espaces souterrains du musée, toujours en invitant d'autres artistes à les accompagner.
Une de leurs œuvres intitulée Tracés Directs est la première œuvre de graffiti à entrer dans la collection permanente du Centre Pompidou. Entre 2015 et 2016, ils séjournent dans la Villa Médicis, institution française au cœur de Rome fondée par Louis XIV. De retour à Paris, ils déclarent leur amour au monde urbain et à la Ville de Paris en redoublant d'effort avec des interventions parisiennes.

/Kashink
Le pouvoir de dire non, 2022 
Bombe aérosol
Le pouvoir de dire non est une œuvre réalisée à un moment où Kashink faisait face à des décisions importantes dans sa carrière artistique. L'idée de cette peinture in situ est d'encourager celles et ceux pour qui ce mot est difficile à utiliser et de proposer une dynamique d'empouvoirement, ce que l'artiste et activiste affectionne dans son travail d'art public.


RÉALITÉS AUGMENTÉES
À l'heure actuelle, de nouveaux talents se révèlent chaque jour sur les murs de Paris démontrant que l'Art Urbain est vivace, riche d'une histoire qui ne s'essouffle pas.
Les pratiques de la première heure, graffiti et pochoir, sont encore très présentes, mais de nouvelles recherches enrichissent les productions, à l'instar du sticker art que le collectif 9ème Concept décline et dote de réalité augmentée.
Aux règles strictes de la première heure succède une variété de directions. Les pratiques de Pest, Vision et Greky, démontrent la vitalité du graffiti, tandis que Baudelocque travaille les murs à la craie en déployant un bestiaire qui parle plus de l'univers que de l'urbain. Le langage de ce dernier est à la fois fragile et subtil comme celui de Sébastien Preschoux qui tire autour de lui des fils de couleur, qui prolongent l'histoire de l'art optique.
Sur les murs de la ville fleurissent de nouveaux collages, comme ceux de Levalet ou de Madame, qui dialoguent avec le passant. Les conversations se font parfois plus revendicatives, liées aux débats qui traversent la société, comme avec Kashink, car il s'agit plus que jamais d'un art contextuel. Tous s'inscrivent dans cette histoire pluridécennale, dépassant les controverses de la première heure et offrant de passionnantes directions à explorer.

Sébastien Preschoux
Osiris, 2022
Installation in situ
AVEC LE SOUTIEN DE LOXAM, PÉBÉO, MONTANA CANS ET LE BHV MARAIS

Sébastien Preschoux
Sébastien Preschoux (1974) œuvre aux limites de l'art urbain et de l'art optico-cinétique tout en se réclamant des enseignements du Bauhaus. Son travail tourne principalement autour de la ligne, de sa répétition et des effets que sa démultiplication et sa déformation génèrent, créant ainsi un ensemble immersif, presque hypnotique pour le spectateur. Après plusieurs années de pratique sur toile, ses créations atteignent une troisième dimension lors d'installations de fils tendus dans l'espace public, notamment à Paris où en 2016, il intervient pour la Nuit Blanche. De façon pérenne, il a aussi investi en 2019 un espace extérieur de la Défense. Ce dialogue amène le spectateur à prendre part à l'œuvre, fait essentiel car << la cinétique n'existe que si elle interagit avec l'œuvre >> partage l'artiste.

Vision
Artiste français né en 1971, Vision commence le graffiti en 1986, en s'inscrivant dans la lignée des premiers writers parisiens, Colter pour ses lettrages et Meo pour son travail de la couleur. L'école new yorkaise des années 1980, l'imagerie West Coast, les cartoons, Miro, Basquiat, la peinture aborigène et les collages sont également une source inépuisable d'inspiration.

Philippe Baudelocque
Loi de l'Un, 2022
Craie
Pour ce projet in situ l'artiste utilise à nouveau et exceptionnellement la craie. C'est le médium qui a fait connaître son travail dans le monde, avec un projet réalisé à Paris en 2009.
AVEC LE SOUTIEN DE LOXAM, PÉBÉO, MONTANA CANS ET LE BHV MARAIS

/Madame
Les sens ne se retrouvent..., 2022
Assemblage de bois de récupération et papier marouflé
« J'ai voulu évoquer le rôle de mes interventions dans l'espace public et la place que ces dernières prennent dans ma réflexion tout en esquissant quelques clins d'oeil à mon parcours. Mais, de manière plus générale il est question du lien fort qui unit le travail d'atelier, à celui de la rue qui pour moi comme pour beaucoup se nourrissent l'un l'autre. >>

Madame
Madame (née en 1982, Tours) comédienne et scénographe de formation, s'est très vite redirigée vers les arts plastiques, la sculpture, la peinture, puis progressivement le collage. Elle travaille à partir de vieux documents et photographies du siècle passé. Elle se réapproprie ces éléments iconographiques pour créer de nouvelles images.
Les visuels originaux découlant de ce processus sont articulés autour d'une image et une phrase forte portant un message. Les deux dialoguent sans pour autant s'illustrer. Dans un parcours de l'intime au public, chaque œuvre est d'abord réalisée sous forme de diorama en atelier puis mue à ciel ouvert sous forme de grand collage dans l'espace public.

Romain Froquet
Gesture, 2022
Installation immersive
 Acrylique sur toile
AVEC LE SOUTIEN DE LOXAM, PÉBÉO, MONTANA CANS ET LE BHV MARAIS


Romain Froquet
Peintre et dessinateur autodidacte, né en 1982, Romain Froquet met en place un processus gestuel répétitif héritier du graffiti de la première heure. Il développe un travail de la ligne induisant une réflexion sur le mouvement et la maîtrise parfaite du trait, composant ainsi un langage pictural singulier, reflet de son subconscient, aux confins de l'abstraction et de la figuration. L'art ethnique et l'univers urbain - comme les échangeurs autoroutiers dont il retravaille les nœuds à partir de photos satellite - alimentent son inspiration, mais ses références sont multiples de Pollock à Diego Rivera en passant par De Kooning.

STICKER ART
Dans le domaine de l'art urbain, le sticker art est un chapitre qui a aussi connu un succès certain sur la scène pari sienne et traversé ces soixante années d'histoire. Pratique empruntée à la fois aux militants politiques, qui s'en servaient en complément de l'affichage sauvage, et au monde du skateboard, elle trouve un succès certain alors que la guerre contre le graffiti est déclarée au début des années 1990. Les autocollants sont plus faciles et rapides à mettre sur les murs et toutes autres surfaces urbaines, comme du mobilier urbain ou des panneaux de signalisation. Ils deviennent très rapidement une forme de signature à part entière, tout autant que des objets de collection accessibles à tous. Ces stickers peuvent être le support de graffiti, d'un logotype ou d'un dessin.
Un artiste comme Shepard Fairey qui en a produit très tôt, dès 1989, affirme en avoir collé lui-même ou distribué à des tiers plus d'un million. À son sticker en noir et blanc succèdent de nombreux autres types de stickers que l'on verra s'agglutiner partout, le sticker appelant le sticker. Au cours des années 2000, plusieurs artistes se sont emparés de ce médium. Certains stickers sont faits à la main, tandis que d'autres sont imprimés sur des vinyles des plus résistants.
Ces dernières années, le collectif du 9ème Concept est parmi l'un des plus actifs à Paris en matière de sticker art. Avec le projet des Francs colleurs ils invitent de nombreux artistes à dessiner un visuel pour un sticker à la forme prédéfinie : une goutte à l'envers. Cette forme particulière est conçue pour pouvoir réunir les stickers les uns avec les autres, tel un puzzle, et créer des grands ensembles visuels. En accord avec leur temps les Francs colleurs proposent aussi d'adjoindre à ces stickers de la réalité augmentée qui permet une fois certains des stickers scannés d'accéder à des contenus audiovisuels.

9eme Concept
Francscolleurs, 2022
Œuvres numériques et photos d'œuvres originales sur papier autocollant
Nicolas Barrome Forgues, Boku, Stéphane Carricondo, Jerk 45, JeyKill, Legz, Gilbert Mazout, Mioshe, Ned, Joachim Romain, Albane Simon. Alexandre D'Alessio, Bault, Aurélie Buschaud, Matthieu Dagorn, Jérôme Demuth, Olivia De Bona, Dourone, Eko, Jean Faucheur, Romain Froquet, GoddoG, François Goupil, Jan Garet, Nicolas Jaoul, Kan, Peter Klasen, Clément Laurentin, Lx One, Bruno Leyval, Théo Lopez, Mattia Lullini, Brice Maré, Mile Maurice, Claire Mo, Moneyless, Monkeybird, Stéphane Moscato, Neurone & Hasart, Niark1, Stéphane Opéra, Pedro, Popay, RCF1, Remi Rough, Les Suzzies, Jean-Jacques Tachdjian, The Blind, Wide, Pablito Zago Créations sonores : Léon Combs - Développement app: Agence MNSTR Logo: Clément Laurentin

9ème Concept
Stéphane Carricondo, Ned et Jerk45 fondent le collectif 9ème Concept en 1990 afin de faciliter la diffusion de l'art urbain. Le groupe débute par la création et la pose d'autocollants et grandit avant de se faire connaître du grand public en 1999 en investissant des abris bus parisiens avec de grandes affiches d'art. Interventions multiples, collages, graffiti, création numérique, leurs modes de production se réinventent sans cesse, comme le montre leur projet au sein du Centre Pompidou en 2007. En 2009, le groupe inaugure le projet Scratch Paper avec des créations individuelles imprimées sur grands formats, collées et superposées puis recomposées de façon aléatoire. En 2015, les membres du groupe, toujours plus nombreux, consolident le principe de collaboration artistique avec le projet Francs Colleurs : une œuvre collective monumentale faite de stickers assemblés et agrémentés de réalité augmentée.

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