vendredi 17 juin 2022

Plongée en eau trouble, une exposition de Fluctuart en juin 2022

Scénographie minimale dans cette péniche dédiée au l'art urbain mais les lieux ne s'y prêtent pas vraiment...
Un mélange des tableaux de l'expo temporaire et ceux de l'exposition permanente :


WAR!
Présent dépassé, 2022
Acrylique
Il était une fois une tortue égarée. De Floride, elle fut exportée puis d'un aquarium, exfiltrée. Née sous les tropiques, elle coule des jours heureux sous le ciel de Paris. A ceci près qu'il s'agit d'une tortue alligator, à la carapace dentelée et la mâchoire acérée une redoutable carnassière. C'est ornée d'un ruban rose que WAR! nous la présente, tel un cadeau empoisonné dont on finit par se débarrasser quand il devient trop envahissant et dépasse la capacité de l'aquarium. Las, voyez comme en peu d'espace, elle a dessus la place... cette espèce invasive aura, dans un futur proche, vite fait de décimer le reste de la faune. L'homme par son incurie a mis le loup dans la bergerie.


NEVERCREW
Line, 2022
Peinture à l'eau et aérosol
Autrefois miraculeuse, la pèche s'avère moins fructueuse. Au point que, de ce poisson, il ne reste plus que l'enveloppe vide... et l'ombre portée. Empaquetée et ficelée à la háte par ce lacet bleu, comme si elle était fraichement péchée, cette carpe n'est pourtant que le souvenir d'elle-même et d'un temps où le poisson était un présent du fleuve qui passait de mains en mains. Avec leur rendu hyperréaliste, le duo Nevercrew, a choisi d'évoquer la fragilité du poisson en le peignant de verre. L'estampe qui l'enserre est une vue ancienne de Paris, de couleurs sépia, qui montre que depuis longtemps déjà la ville conditionne le fleuve. C'est alors le rapport global de l'Homme à la Nature qu'ils interrogent. La domination humaine se manifeste ici par ce lien qui enserre le poisson, symbolisant la pression d'une emprise halieutique qui, à l'échelle planétaire, vide fleuves et océans. Cette dernière prise de verre augure-t-elle de la fin d'une pêche artisanale et raisonnée ?


Ardif
Silure and Eel Mechanimals, 2022
Bombe aérosol et acrylique

Menaçants mais surtout menacés, ce silure et cette anguille nagent de conserve, dans une apparente quiétude. Les circonvolutions de leurs longs corps rivalisent de vitesse et d'adresse dans cette joute aquatique dont Ardif entreprend de nous dévoiler toute la mécanique. Ses poissons, pour moitié écaillés, laissent apparaitre leur squelette architecture. On y découvre alors les rouages de leur dynamique composés des détails des monuments qui jalonnent les berges de la Seine. Car cette faune est parisienne, urbaine et nocturne. Mais aux réverbères des quais, elle préfère la pénombre des profondeurs pour ondoyer en sécurité. Tentant d'échapper à la pollution lumineuse de la Ville lumière, ces deux espèces menacées, subissent inexorablement celle des métaux lourds qui s'accumulent dans leurs chairs. Conciliant organique et mécanique, Ardif offre à son bestiaire une solution d'équilibre technologique au péril écologique.

Andrea Ravo Mattoni
Monstre marin d'après Le Triomphe
d'Amphitrite de Taraval (1777), 2022
Bombe aérosol

Que d'effroi dans le regard de cet être amphibien Ses yeux écarquillés, injectés de sang. nous fixent avec horreur. Ce compagnon d'Amphitrite, l'épouse de Poseidon, s'est échappé d'un tableau représentant le triomphe de la déesse, maitresse des monstres marins. Andrea Ravo Mattoni, copiste virtuose, substitue ses bombes aérosol aux pinceaux du peintre Taraval pour extraire ce détail de la scène mythologique. Ce monstre aquatique, aux naseaux peu marins, oscille entre l'horrible et l'admirable: à la grimace hideuse de sa face répond la subtilité des teintes roses argentées de sa peau luisante. Lartiste choisit alors de le dédoubler pour mieux offrir un miroir à nos frayeurs issue des profondeurs mais surtout de nos peurs, ce silure fantastique cherche à nous mettre en garde : ne réveillez pas l'eau qui dort

Non identifié 

Olivia de Bona
Beauté profonde, 2022
Installation
La Seine a ses divinités que l'homme ne soupçonne pas. Jeunes et belles, les nymp corps avec le fleuve, batifolant dans ses eaux, s'ébattant dans ses flots. Elles incarnent la fraicheur et la pureté de l'onde. Mais Olivia de Bona leur fait prendre une tournure singulière. Au fur et à mesure de leur immersion, ses naïades se dotent d'étranges parures: écailles et autres concrétions forment leur véritable épiderme. Cette métamorphose à mettre sur le dos d'une eau sombre et polluée, atteint son paroxysme dans les abysses du fleuve. L'étrangeté se teinte alors de merveilleux quand ces nouveaux atours se mettent à  scintiller. Selon une approche analytique, les nymphes pétrifiées d'Olivia nous invitent à voir dans leur carapace de scories les miroitements d'un trésor comme autant de lueurs d'espoir perçant cet or noir.

Bault
Mutations, 2022
Acrylique et feutres Posca

Au fond de la Seine / Il y a des fleurs, / De vase et de boue/Elles sont nourries. /[-] Et puis des cailloux / Et des bêtes grises. / L'âme des égouts / Soufflant des poisons, [-]/ Les vomissements de la grand ville, / Au fond de la Seine / Il y a cela.. Au tableau noir que nous dépeint Kurt Weill dans sa Complainte de la Seine, Bault préfère un univers plus haut en couleurs mais tout aussi annonciateur de bouleversements profonds. Choisissant le diptyque, il nous conte en deux temps comment l'onde polluée se réchauffe, passant du bleu à l'orangé. C'est alors que proliférent peu à peu bactéries, virus et autres micro-organismes pathogènes. Contraintes dans les eaux froides et bleutées, ces particules embryonnaires s'animent dans les courants flammés jusqu'à tout embraser. Un véritable bouillon de culture!

Non identifié 

ZEVS (FRANCE)
Sans titre, 2019 Peinture laquée.

Christophe Aghirre Scharwz, alias Zevs, commence à peindre dans les rues de Paris à la fin des années 80. Peignant d'abord les contours des ombres du mobilier urbain d'un trait de peinture blanche, ses oeuvres sont très vite effacées. Zevs découvre le « reverse graffiti» qui consiste à décaper la saleté des murs de la ville pour faire apparaitre le dessin des zones devenues propres.

VHILS (PORTUGAL)
Camada Series #05, 2018
Affiches publicitaires collectées dans la rue gravées à la main
Alexandre Farto aka Vhils a étudié au Central Saint Martins College of Art and Design à Londres. Il y développe des techniques particulières basées sur une altération du support, dans le but de "retirer pour révéler »
Vhils est un explorateur des matériaux. En effet, son esthétique se déploie aussi bien sur des portes en bois recyclées, que sur du polystyrène, sur du béton, ou comme ici sur du papier
Dans cette oeuvre Camada Series #5, la densité de la couche d'affiches permet à l'oeuvre de tenir debout toute seule. En creusant dans répaisseur du bloc, Vhils met en lumière le passé de la ville d'où sont issus les affiches  se transforme ainsi en "archéologue du présent

RERO (FRANCE)
Série Slash and Burn, Sans titre (The System has failed), 2013 Bois brûlé et découpé.
Rero étudie la sociologie et s'adonne au graffiti activiste ». Il développe des messages en police Verdana barrée et cherche à faire réfléchir le spectateur sur les codes de notre société, entre consommation et obsolescence.
Il développe son concept de Négation de l'image suite à Toverdose d'images dont nous sommes tous victimes en milieu urbain. Il interroge d'un côte le contexte de l'art, de l'autre les codes de Fimage et de la propriété intellectuelle, à travers un acronyme qui apparait régulièrement dans ses oeuvres WYSIWYG (What See is What You Get)

BRUSK (FRANCE
Crayon, hommage à toutes les victimes tombées pour nos libertés, 2015 Acrylique sur toile.
Brusk découvre le graffiti et la culture hip-hop en 1991. Ce Lyonnais passionné de dessin depuis son enfance, fait de la ville son terrain de jeu. Dès lors, il n'a de cesse de chercher de nouveaux supports destinés à accueillir ses œuvres.
En 2006, répondant à l'invitation de Bom.K, Iso et Kan, il rejoint le collectif Da Mental Vaporz dit DMV, et part à l'assaut de l'Europe puis du Monde. Il dépose dans les lieux qu'il visite son regard critique et décalé en s'intéressant à des sujets contemporains forts tels que la liberté d'expression, comme ici, l'immigration de masse ou encore le réchauffement climatique.

OKUDA (ESPAGNE)
Mumbai Princess, 2016
Acrylique sur toile.

Okuda (Oscar San Miguel) est un artiste espagnol né à Santander. Il vit et travaille à Madrid. Son travail cherche à dévoiler la signification de la vie et ses contradictions. Mêlant cultures classiques, pop et folklorique, dans un univers hyper coloré, l'artiste cherche à montrer le conflit entre la modernité et nos racines et nous invite au multi-culturalisme et à la tolérance.
Dans ses peintures, la géométrie arc-en-ciel se mélange à des formes organiques, des corps sans identité, des animaux sans tête ainsi que des symboles soulevant souvent des questions sur l'existentialisme, l'univers, l'infini, le sens de la vie et les fausses libertés de la société. Les œuvres d'Okuda pourraient être catégorisées comme du surréalisme pop.

JR
(FRANCE)
The Wrinkles of the City, Los Angeles-Robert Upside Down, Downtown, USA, 2011 Tirage photographique, Plexiglas, aluminium.
JR est un jeune photographe urbain, street artist né à Paris en 1983. Il accumule les projets de street-art, tous plus monumentaux les uns que les autres, que ce soit par leurs démarches comme par leurs superficies.
Au commencement, c'est par le graffiti que l'artiste pénètre l'art de la rue, mais en 2001, il récupère un
appareil photo dans le métro parisien et mitraille. Tous ceux qui l'entourent deviennent source d'inspiration un phénomène qui va se perpétuer et s'auto-alimenter.
La patte artistique de JR réside dans son processus de création, des collages photographiques gigantesques représentant des individus en noir et blanc. Ce goût de l'immensité ne s'explique pas uniquement par un choix esthétique, il est aussi un moyen pour l'artiste d'attirer l'attention, l'image s'expose et s'impose à nous et ne nous laisse pas le choix. De cette manière tout le monde est visé, il n'est plus nécessaire de se rendre au musée pour être entouré d'œuvre d'art.
Afin de convoquer davantage la sensibilité du public, JR va le mettre au centre de ses clichés. Ces portraits
ne sont pas sans fondements, ils abordent des causes actuelles, politiques et sociétales et apportent une réflexion sur l'identité, fil rouge du travail de l'artiste.
Cette photographie fait partie de la série Wrinkles of the City, un projet mené depuis 2008 dans les grandes villes. Les rides des personnes âgées se confondent avec les cicatrices des villes

DRAN (FRANCE)
Voles, 2015
Aérosol et acrylique sur toile.
Dran commence le graffiti à l'âge de 13 ans, avant d'intégrer les Beaux-Arts de Toulouse. S'il ne se reconnaît pas dans cette institution, il n'en rejette pas l'enseignement et apprend la maîtrise de nombreuses techniques, telles que la peinture, le pochoir, le dessin ou encore la lithographie pour exprimer un même message: une critique de la société contemporaine jonchée d'humour et de cynisme.
Son univers artistique est à mi-chemin entre la douceur et la provocation. Teintés d'humour noir, ses dessins sont toujours percutants et terriblement grinçants. Ses personnages font face à la dureté et à l'absurdité du monde qui l'entoure. Voles n'y échappe pas ce livre, allégorie de la liberté d'expression, prend son envol tel un oiseau, pour symboliser l'espoir qui perdure malgré les événements dramatiques de 2015.

BANKSY (ANGLETERRE)
Heavy Weaponry
Pochoir sur panneau de signalisation.
Figure majeure du street art depuis la fin des années 1990, Banksy cultive le secret de son identité. Pochoiriste engagé originaire de Bristol, il travaille également comme réalisateur; ses œuvres, caractérisées par leur irrévérence et leur audace, dénoncent les dérives de notre société.
Heavy Weaponry est un motif bien connu de Banksy: il met en avant la démarche anti-militariste de l'artiste, mais aussi son engagement vis-à-vis de la cause animale Cotisation de l'éléphant comme symbole sonne avec d'autres œuvres célèbres de Banksy dette divers animaux qui représentent des gens ordinaires ou des masses face à l'establishment et au complexe militaro-industriel, comme le singe sombre de son oeuvre intitulée Laugh Now.

SHEPARD FAIREY aka. OBEY (USA)
Ideal power collage, 2019 Technique mixte, pochoir et collage.
Shepard Fairey dit Obey plonge dans l'univers du graphisme dès l'âge de 14 ans. À la fin des années 1980, Obey créé à partir de la figure du catcheur André the Giant une série de stickers et d'affiches qu'il colle clandestinement par milliers sur les murs des villes américaines.
En 2008, Shepard Fairey est devenu mondialement connu avec une série d'affiches appuyant la campagne présidentielle de Barack Obama, qui est devenue le symbole de l'élection. Shepard Fairey utilise les mêmes codes que les médias, la politique et la publicité pour montrer leur puissance et leur omniprésence dans la société modeme.
Allora Shepard Fairey est considéré par l'Institut Art Contemporain de Boston comme le street artiste le notre temps. Ses oeuvres font partie de quelques unes des collections de musées les plus importantes, telles que celle du Victoria and Albert Museum à Londres ou celle du MOMA à New York

JACE (FRANCE)
Sans titre, 2019
Bombe aérosol sur métal.
Jace, auteur du fameux gouzous», place ses oeuvres tantôt au bord des routes ou des lieux insolites depuis 1992. Ses petits personnages oranges à la fois mixte, sans visage, parfois accompagnés d'une vache, passent par tous les états d'âme: mélancolique, punk, révolutionnaire, joyeux, malicieux....
Décalé, le gourou utilise l'humour pour surprendre, réfléchir, amuser et apporter une vision de l'actualité. Ses personnages parcourent le monde entier, devenant des véritables ambassadeurs de la Réunion et de la zone océan indien dans le milieu du street art.

MARK JENKINS (USA)
Mark Jenkins est principalement connu pour ses installations de rue, commencées en 2003. Il a en particulier développé une technique qui consiste à mouler des formes, le plus souvent des corps, avec du ruban adhésif transparent. Une fois "habillés", ses personnages sont mis en situation dans l'espace urbain afin d'interpeler les passants.
À la manière de l'artiste américain Duane Hanson, il crée également des mannequins hyper-réalistes qu'il installe en situation dans la rue. Ses installations jouent de la relation entre l'œuvre et le spectateur et surprennent par leur capacité à nous faire hésiter entre fiction et réalité.

KRAKEN
Sans titre, 2022
Acrylique sur panneau en bois
BIOGRAPHIE DE L'ARTISTE
Actuellement basé à Paris, fasciné par les corps et leurs métamorphoses liées à la vie et au temps qui s'écoule et la culture populaire, c'est à 11 ans que KRAKEN rencontre Vincent Chéry avec lequel il fonde le collectif RDLS en 2009. S'en suivront plusieurs années de recherche pour développer son dessin.
En 2012, pour échapper au sentiment d'isolement auquel le travail en atelier contraint, l'artiste entreprend de peindre seul dans la rue au pinceau.
Ses pieuvres géantes se déploient aujourd'hui dans tout Paris, leurs interminables tentacules courant sur les façades et toits de la ville. Elles se fondent tout aussi bien dans la mer que dans la ville.

NEAN
Sans titre, 2022
Acrylique sur panneau en bois
Les travaux les plus personnels de NEAN s'attachent à la problématique du temps, à ces petits arrangements avec le roman de nos vies, pour un peu plus de meilleur ou un peu moins de pire. Les artifices de la mémoire, NEAN les exprime aussi à travers les aberrations chromatiques et les doubles expositions. Des touches virtuelles qui sont comme l'expression de cicatrices démasquées, l'aveu de ce qui résiste à l'effacement, de l'irréductible de nos vies. Le mur comme support épouse parfaitement ce rapport au temps, avec son vieillissement et sa décrépitude, qui ne sont jamais l'oubli, ou avec l'amalgame des interventions qui, même sous les strates, garde la trace de leurs présences.

BAULT
Sans titre, 2022
Acrylique sur panneau en bois
BIOGRAPHIE DE L'ARTISTE
Aveyronnais d'origine, Bault s'initie au graffiti à la fin des années 90 et entre à l'école des Beaux-Arts d'Avignon puis aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Saturée, prolifique, foisonnante, son œuvre déploie une multitude de personnages et de saynètes qui invitent à une lente investigation pour en déchiffrer chaque détail.
Coloriste à la palette vive, mais aussi dessinateur au graphisme aiguisé, Bault est un artiste urbain qui crée des figures hybrides, où l'animal l'emporte sur l'humain, pour nous raconter des histoires mais aussi nous alerter: L'animal est souvent un prétexte pour dire des choses sur l'homme ou le monde qui nous entoure, de façon plus douce ».

KAZY USCLEF
La Cage, 2022 Technique mixte sur panneau en bois
Kazyusclef peint comme on a un accident, comme on cuisine ou comme ca va se libérer chez un confident qui ne parle notre langue. Il plébiscite une peinture naturelle, fragile au plus loin des polices et du progrès,quelque part dans le noir, comme on pourrait la souffler a l'oreille. Une peinture de l'instantané qui fait état du moment, peut importe la forme ou le media. Cette peinture est une cage; ouverte sur le monde. 

TANIA MOURAUD
Trefenish (rencontre fortuite), 2022
Collage sur panneau en bois
BIOGRAPHIE DE L'ARTISTE
Dès la fin des années soirante, le travail de Tania Mouraud s'est inscrit dans une pratique questionnant les rapports de l'art et des liens sociaux en utilisant différents médiums: peinture, installation, photo, son, video, performance, etc.
Elle propose de rajouter dans nos appartements standards une chambre de méditation (1968) Elle affiche dans l'espace public sur les panneaux 3 x 4 m son désaccord avec une société glorifiant (avoir au dépend de l'humain (1977), Elle réfléchit sur les rapports décoratifs de l'art et de la guerre, sur les limites de la perception avec l'aide de l'écriture en créant des mots de forme (1989)
A partir de 1998, elle utilise la photo, la vidéo et le son dans une forte relation à la peinture pour questionner différents aspects de l'histoire et du vivant.

POPAY Fragments, 2022
Spray sur panneau en bois
Peinture réalisée de la série de mosaiques géométriques qui se veulent être des paysages axonométriques, Paradoxalement figuratif et ludique, cette esthétique se réclame influé par le décrié décoratif des antiques paysages
Une carte done, empruntant un vocabulaire de mosaique islamique ou de tapisserie de tous poils, illustrant pourtant une carte sans horizons clignant avec une logique de jeux vidéo ou de carte en ligne sans limites Avec cette élément nouveau singulier à cette oeuvre: malgré l'inexistante du point de folte propre à la perspective cavalière: un soleil émerge sur le fil de cours d'eau, celui ci cassant la régularité supposé de l'emboitement des pavages, en espérant que celui ci ne soit pas une appréhension de la menace des solells artificiels construit par les humains.

RERO et
STEPHANE PARAIN
Untitled (LOADING...)
2019
Polystyrène

RERO (né en 1983) utilise la police typographique Verdana dans toutes ses œuvres et barre toutes ses phrases. Paradoxalement, ce mode opératoire attire l'attention, le texte est mieux lu. Stéphane Parain (né en 1985) meilleur ouvrier de France, est influencé par l'esthétique de la sculpture classique et réalise des décors d'opéra. Les deux accordent leur poésie pour travailler ensemble les questions de l'illusion contemporaine. Pour eux, la ville est un décor sur lequel ils interviennent, chacun avec son approche.
Avec Untitled (LOADING), ils détourent le buste original de Coypel sculpté par Coysevox (sculpteur officiel de Louis XIV) vers 1712 cinq fois plus grand, en polystyrène, sectionné par les codes de informatique HTTP et de la réalité augmentée, alors que les codes de la sculpture imposeraient un buste bien terminé. Le LOADING (barré) interroge la finition de l'oeuvre: Est-ce que le buste est en train de se télécharger 7 est-ce que l'oeuvre est matériellement interrompue? Un Amét sur image, une panne? Contemplation d'un instant et d'une œuvre.



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