jeudi 23 juin 2022

L'hôtel de la Marine 1 la collection Al Thani


Visite enfin aujourd'hui de ce magnifique palais :

Les Trésors de la Collection Al Thani

Cette collection rassemble des œuvres d'art allant de l'Antiquité jusqu'à l'époque moderne, dans un large éventail de cultures et de civilisations. Toutes attestent de la créativité des sociétés humaines et de leur capacité à dompter la matière pour donner forme, sens et finalité à un objet. Cette exposition inaugurale à l'Hôtel de la Marine présente une sélection des trésors de la collection.

Une fenêtre sur les civilisations du monde

Reflétant l'étendue de la collection, les sept chefs d'œuvre de la première salle illustrent des points culminants de l'activité artistique dans différentes cultures. Issus de quatre continents, couvrant près de six millénaires, ils ont en commun la sensibilité de leur exécution, le soin accordé au choix de leurs matériaux et leur valeur symbolique. Par leur diversité d'origine et de forme, ces pièces rassemblées sont des fenêtres sur les valeurs et les croyances de quelques grandes civilisations.

Figure en marche
Monts Zagros ou Asie centrale Culture proto-élamite, vers 3000-2800 ou culture de l'Oxus, vers 2200-2000 av. J.-C. Alliage de cuivre, os
Portant coiffure à cornes de bouquetin, ceinture et lourdes bottes, cet homme à la posture tendue, un oiseau de proie sur l'épaule, évoque un voyageur au pied agile sur un terrain accidenté, peut-être un esprit protecteur. Sa fonction pouvait être votive, mais reste incertaine. Cette sculpture est une des premières connues en alliage de cuivre.

Contemplatrice d'étoiles
Asie Mineure occidentale Période chalcolithique, vers 3300-2500 av. J.-C. Marbre, pigment
Cette figure féminine, se couvrant les seins des deux mains, était probablement associée à la fécondité, quoique seule son ultime fonction, celle d'offrande funéraire, nous soit connue. Son nom vient de sa tête inclinée en arrière, donnant l'impression qu'elle contemple les étoiles, mais la finesse de ses chevilles suggère que la sculpture devait être en position allongée.

Pendentif-masque Mask
Mexique ou nord de l'Amérique centrale Culture maya, 200-600 apr. J.-C. Bois, jadeite, résine, coquillage (peut-être conche), nacre, coquille de spondyle, obsidienne, pigment rouge Le jaguar, dont la mâchoire supérieure coiffe le visage de ce masque, était associé à la royauté et au monde souterrain. Ce pendentif a pu appartenir à un souverain maya et être porté à l'occasion de cérémonies. Le jade, dont la couleur symbolise fécondité et renaissance, contraste avec les autres minéraux, comme les coquillages des dents et l'obsidienne des yeux.

Coupe à vin de l'empereur Jahangir 
Nord de l'Inde
Datée de 1607 ou 1608 (1016 H)
 Jade néphrite
Inscription en persan comprenant le nom et les titres de Jahangir ainsi que deux quatrains
Cette coupe à vin, dont les inscriptions nous apprennent qu'elle était destinée à l'usage exclusif de Jahangir (1569-1627) est, à ce jour, la plus ancienne pièce de vaisselle en jade datée pouvant être rattachée avec certitude à un empereur moghol. Ces Inscriptions témoignent également du goût du souverain pour la poésie soufie, laquelle faisait l'éloge de l'ivresse comme l'un des chemins vers l'union avec Dieu.

Tête d'une figure royale
Egypte
Nouvel Empire, XVIII dynastie, vers 1473-1292 av. J.-C. Jaspe rouge
Provenant d'une statue composite, cette tête devait porter une couronne de faïence et une barbe de bronze. Ces attributs et les matériaux utilisés indiquent une figure royale, peut-être Hatchepsout, qui régna sur l'Égypte vers 1479-1458 avant J.-C. La couleur de ce jaspe, un rouge d'une pureté exceptionnelle, symbolise la vie et la vitalité.

Rhyton 
Anatolie
vers 2000-1500 av. J.-C.
 Or, cornaline, pierre blanche
Dans l'Antiquité, la consommation d'alcool avait souvent un caractère religieux, ce qui inspira la production de somptueux récipients. Dans ce rhyton, du mot grec signifiant « couler », la boisson était absorbée par le petit tube dépassant de la bouche du cerf. Fréquents dans l'art anatolien, les cervidés étaient considérés comme sacrés et liés à certaines divinités.

Ours
Chine
Dynastie des Han occidentaux, 206 av. J.-C.-25 apr. J.-C. Bronze doré
Cet ours à l'air affectueux faisait probablement partie d'un ensemble de quatre figures, qui servaient de poids aux coins des nattes sur lesquelles on s'asseyait. Les ours furent un sujet de prédilection sous les Han occidentaux, bien que celui-ci soit dépourvu de la férocité que l'on observe généralement sur les représentations de cette période.

Trésors olmèques
Les Olmèques sont apparus sur la côte tropicale du golfe du Mexique, au mains 1200 ans avant notre ère. Ils élaborérent un style artistique puissant, qu illustrait leur compréhension du cosmos et de la place que l'homme y occupe. A côté de sculptures monumentales, ils créèrent de petits chefs-d'oeuvre en jade et autres pierres, comme les objets présentés ici La civilisation olmèque prit fin vers 500 avant-C mais sa vision du monde perdura, Leurs objets rituels en particulier leurs superbes oeuvres lapidaires furent convoités par des peuples plus tardifs, tels les Mayak qui les reutiliserent à d'autres fins, en chercharita exploiter leur pouvoir spirituel et leur prestige culturel

Nain accroupi
Mexique
Culture olmèque,
 vers 900-600 av. J.-C.
Pierre, peut-être serpentine

Fragment de masque en pendentif 
Mexique
Culture olmèque, 900-600 av. J.-C. Jade

L'art de la parure

Les bijoux en or, parfois rehaussés d'incrustations de pierres fines, étaient une autre façon d'afficher les richesses accumulées. Par leur style, nombre d'entre eux paraissent étonnamment modernes. Certains, comme le torque dans l'Iran achéménide, étaient offerts exclusivement par les rois à leurs fidèles sujets. D'autres, comme les bracelets, circulaient plus largement, mais l'utilisation de matériaux somptuaires révélait l'appartenance de leur possesseur à l'élite. Dans le monde antique, les bijoux n'étaient pas exclusivement féminins et cela est particulièrement vrai en Orient, où l'iconographie montre que le port d'ornements en métaux précieux était très prisé des deux sexes.

Pendentif
Isla Piedras, Campeche, Mexique Culture olmèque, 1000-600 av. J.-C. Jadeite
Inscription en hieroglyphes mayas avec, au dos, le nom et les titres du propriétaire royal,
50 av. J.-C.-200 apr. J.-C.

Plaque Tibet
Dynastie Yarlung 600 av JC
Or

Plaque 
Ziwiye, Iran
Epoque néo-assyrienne, 800-600 av. J.-C. Or
Des ferrures et des ornements de métaux précieux étaient appliqués sur différents objets, meubles, instruments de musique ou armures, pour rehausser leur beauté, même si peu de ces pièces ont été conservées. Toutefois, l'épaisseur du métal, l'échelle des ornements et les petits trous de fixation sur les bords sont autant d'indices sur la nature et l'apparence des supports qu'ils décoraient

Chaîne
Asie centrale
Gandhara, vers 400-700 apr. J.-C.
Or

Broche
Grèce
Période hellénistique,
 vers 300 av. J.-C.
Or

Bracelet
Grèce orientale, Asie Mineure 500-400 av. J.-C. Or, agate

Paire d'ornements
Asie centrale
Scythie, vers 400-300 av. J.-C. Or

Plaque
Asie centrale Période achéménide, vers 400-300 av. J.-C. Or, lapis-lazuli, cornaline, turquoise, agate, verre

Fragment de torque
Iran
Période achéménide, 
550-400 av. J.-C. Or

Bande
Mésopotamie ou ouest de l'Iran
 vers 700-500 av. J.-C.
Or

Bracelet
Égypte
XXIe dynastie, 
règne de Psousennès ler
 1047-1001 av. J.-C. 
Or, jaspe rouge, verre, pierre noire (stéatite ou serpentine)

Lunule
Europe, probablement Irlande
ou Grande-Bretagne Âge du bronze, vers 2000 av. J.-C. Or


Métaux précieux des tables princières

Le symposium, festin dévolu à la boisson, avait une fonction sociale importante dans le monde antique. Les élites pouvaient recourir à des professionnels pour des divertissements musicaux, littéraires et théâtraux. La vaisselle utilisée pour ces fameux banquets était recherchée car elle permettait à ses possesseurs de joindre l'utile à l'agréable en faisant admirer leurs métaux précieux. Des pièces pouvaient être fabriquées dans un atelier, puis exportées et ornementées ailleurs.

Hanap du trésor de Harari
Iran, probablement Khurasan Époque samanide ou ghaznévide, 975-1100 Argent, nielle
L.A. Mayer Museum for Islamic Art
Inscription en arabe comprenant une bénédiction du propriétaire

Ce vase fut découvert en Iran, dissimulé dans un pot de terre cuite avec une vingtaine d'autres pièces en argent. Rare témoignage de l'argenterie médiévale en grande partie disparue, sa panse et ses décors en relief sont réalisés à partir d'une unique feuille de métal. Les bandeaux calligraphiés et incrustés sont caractéristiques des innovations portées par les dinandiers du Proche-Orient.
Cet objet, trésor parmi la collection du musée d'art islamique de Jérusalem, est présenté dans le cadre d'un prêt exceptionnel de la part de ce dernier.

Service à banquet avec aiguière, carafe et plat
Tibet
Dynastie Yarlung,
 600-800 apr. J.-C.
Or, turquoise
Ce service de table fut spécialement commandé pour les banquets royaux. L'orfèvre sogdien qui a fabriqué l'ensemble a, en outre, effectué un délicat travail de gravure sur la petite carafe. Ces motifs ont été partiellement masqués lorsque cette pièce passa dans les mains d'un artisan tibétain, qui ajouta sur les pans des incrustations de turquoise.

Aiguière
Iran Époque sassanide, vers 550-600 apr. J.-C. Or, argent

Plat
Iran
Époque sassanide, vers 400-600 apr. J.-C. Argent, or, nielle

Plat
Iran
Epoque sassanide, 300-500 apr. J.-C. Argent, or
Trois inscriptions en moyen-perse gravées postérieurement

Vase
Iran
Époque sassanide, 400-600 apr. J.-C.
Argent, or

Rhyton
Iran Epoque sassanide, vers 400-600 apr. J.-C. Argent, or
Souvent somptueusement dorée, parfois sertie d'éléments fabriqués individuellement pour accentuer la profondeur du décor en relief, la vaisselle d'argent est peut-être ce qui caractérise le mieux l'art de cour des Sassanides. Ces objets étaient prisés bien au-delà de leur empire, comme en témoignent les découvertes archéologiques sur un espace allant de la Baltique à la Chine.

Œnochoé
Asie centrale Période hunnique, vers 300-400 apr. J.-C. Or, grenats

Flacon
Méditerranée orientale, Levant Empire romain, 25 av. J.-C. - 25 apr. J.-C. Verre, or

Aryballe 
Grèce, Attique
Époque archaïque, vers 490-480 av. J.-C. Terre cuite, cinabre

Rhyton
Orient hellénisé Fin de la période hellénistique, vers 100 av. J.-C. - 100 apr. J.-C. Argent, or

Coupe
Asie de l'Ouest
Période hellénistique, 
350-200 av. J.-C. Or

Coupe-calice
Nord de la Grèce ou Macédoine 
vers 325-300 av. J.-C. Argent, or

Coupe
Marlik, nord-ouest de l'Iran
 vers 1100-900 av J.-C. Or

Fragment de coupe 
Méditerranée orientale, peut-être Alexandrie Période gréco-romaine, 100 av. J.-C. - 100 apr. J.-C. Agate

Coupe
Méditerranée orientale Fin de la période hellenistique ou début de la période romaine,
 100 av. J.-C. - 100 apr. J.-C. Agate

Coupe à pied
Méditerranée orientale, peut-être Perse ou Égypte Période achéménide ou gréco-romaine, vers 400 av. J.-C. - 100 apr. J.-C. Agate


Trésors anciens

L'opulence des matériaux présentés ici évoque un Trésor antique dans lequel un roi, un noble, un temple ou une communauté gardait ses richesses en lieu sûr. Ces Trésors étaient principalement constitués des impôts collectés, des trophées de guerre et des cadeaux de mariages dynastiques. Aux joyaux et autres objets précieux s'ajoutaient des textiles et des armures. Leurs fonds étaient souvent inventoriés et détaillés dans des documents d'époque.

L'or et l'argent étaient les deux métaux les plus prisés de l'Antiquité, pour leur ductilité et la qualité de leur poli. Souvent issus de la fonte de monnaies, ils étaient réutilisés pour la joaillerie, la vaisselle et d'autres éléments de décor pouvant être exposés. Des inscriptions et des preuves de remploi montrent que ces objets circulaient sur plusieurs générations. Les pierres fines étaient encore plus estimées que ces métaux, et les œuvres qui en naissaient étaient, même dans l'Antiquité, beaucoup plus rares.

Tête d'homme Head of a man
Égypte Nouvel Empire, XVIII-XIX dynastie, vers 1323-1213 av. J.-C. Verre rouge, stéatite, dorure

Pièce de jeu de la reine Hatchepsout
Égypte
Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, règne d'Hatchepsout, 1479-1458 av. J.-C.
Jaspe rouge
Inscription en hieroglyphes: le nom de la reine Hatchepsout

Flacon à cosmétique Cosmetic container
Égypte
Moyen Empire, XIIe dynastie, vers 1976-1794 av. J.-C. Obsidienne, or, argent, cuivre

Vase à cosmétique Cosmetic vase
Égypte Moyen Empire, XIIe dynastie, vers 1976-1794 av. J.-C. 
Obsidienne, or

Bol
Égypte
Moyen Empire, 
vers 1950-1750 av. J.-C.
 Anhydrite

Situle
Sud de la Mésopotamie
Corps: époque sumérienne, vers 2500 av. J.-C.
Anse: époque assyrienne,
vers 1450-1200 av. J.-C. Lapis-lazuli, or, calcédoine, jaspe


Pierres dures

Les cristaux minuscules des pierres dures permettent une taille fine et, une fois polies, leur luminosité les fait chatoyer comme par magie. Les Anciens attribuaient à certaines des pouvoirs protecteurs ou des propriétés médicinales. D'autres avaient valeur de symboles : le lapis-lazuli devint l'emblème royal du pouvoir céleste, et les mouchetures de pyrite évoquaient les étoiles du ciel nocturne. L'agate eut un rayonnement singulier en Iran, les artisans exploitant ses «< yeux » à la perfection. L'attrait tactile de ces gemmes explique l'immense variété des objets qui en sont issus: sculpture royale, pièce de jeu, flacons à cosmétiques, petites coupes...

Pendentif 
Méditerranée orientale Période chalcolithique 
vers 4500-3500 av. J.-C. Or
Ce pendentif est un des plus anciens exemples connus de travail de l'or. Les deux perforations par lesquelles il devait être suspendu à un collier (peut-être en cornaline et en coquillage) ont inspiré, par leur ressemblance avec des yeux humains, l'appellation moderne d' "idole aux yeux."

Visages à travers les âges

Très tôt dans l'histoire, l'homme tenta de fixer sa propre image. Exécutés dans divers matériaux, les objets exposés ici montrent une diversité de visages, issus d'époques et de régions multiples, reflétant des identités culturelles et spirituelles. Des portraits d'individus spécifiques côtoient des figures génériques, idéalisées, ou encore des dieux anthropomorphes.

Miroir de la personnalité, des émotions, des croyances, la représentation du visage fut essentielle pour dépeindre la condition humaine à travers les âges. Par-delà la différence des cultures, nous pouvons trouver des points communs et une affinité avec ces visages, qui nous relient avec des temps, des lieux et des civilisations éloignés.

Tête de reliquaire
Gabon
Fang-Betsi, vers 1800-1900 Bois, fer, laiton
Au début du XXe siècle, l'art africain fit une profonde impression sur l'avant-garde européenne. Il fut promu par d'éminents marchands parisiens, tel Charles Ratton, l'ancien propriétaire de cette tête, ou Joseph Brummer, qui possédait l'exemplaire adjacent. Tous deux furent de proches amis d'Amadeo Modigliani, dont l'œuvre est visiblement redevable à ces sculptures.

Tête de reliquaire
Gabon
Fang-Betsi, vers 1700-1850 Bois, fer
Le culte du byeri était central dans la spiritualité Fang. Les crânes des ancêtres du clan étaient conservés dans des reliquaires, au-dessus desquels étaient placées de superbes statuettes en bois (eyema byen). Même quand ils sculptaient des figures entières, les artistes accordaient la plus grande importance à la tête, vue comme la partie la plus noble du corps.

Tête d'homme
Mésopotamie
Période néo-sumérienne, vers 2050 av. J.-C. Quartzite
Ce portrait a d'abord été considéré comme étant celui de Gudéa, souverain de la cité-État de Lagash, où de nombreuses représentations royales furent produites à destination des temples. Plus récemment, il a été suggéré qu'il pourrait s'agir du roi Shulgi, de la Troisième Dynastie d'Ur, apprécié pour son esprit éclairé.

Tête votive d'homme 
Mésopotamie
Période néo-sumérienne ou début de la période babylonienne 2000-1800 av. J.-C.
Terre cuite, pigment
Cette figure pourrait représenter un prêtre, la tête rasée étant signe de piété dans de nombreuses cultures. C'est un exemple rare de grande sculpture néo-sumérienne. Pour permettre à l'humidité de s'échapper lors de la cuisson, le sculpteur a mêlé à l'argile de la paille, dont les traces restent visibles.

Tête d'une princesse d'Amarna
Probablement Amarna, Égypte Nouvel Empire, XVIII dynastie, période amarnienne,
 1351-1334 av. J.-C. Quartzite
Dans l'art égyptien, ce portrait d'une grande sensibilité est caractéristique de la période amarnienne, du nom de la nouvelle capitale Amarna, fondée par le pharaon Akhenaton. La forme de la tête, évoquant le crâne exagérément allongé d'un nouveau-né, avait probablement une signification spirituelle, renvoyant au culte monothéiste du dieu Aton, créateur de toute vie.

Tête d'homme 
Égypte
Basse époque, XXVI-XXVII Dynastie, vers 550-500 av. J.-C. Basalte
Cette tête, provenant d'une statuette de figure en marche, était probablement une offrande votive destinée à un temple ou déposée dans une tombe. Les contours nets du crâne, le modelé fin et réaliste, le front haut sont caractéristiques des portraits individualisés qui furent sculptés en Égypte à la Basse Époque.

Tête d'homme
Nigeria
Culture Nok, vers 500 av. J.-C.-500 apr. J.-C. Terre cuite
Les têtes Nok figurent parmi les premiers exemples de naturalisme dans l'art de l'Afrique de l'Ouest. Modelées de façon individuelle, elles étaient réunies à des corps d'une petitesse disproportionnée, manière, peut-être, d'exprimer l'importance de l'intelligence dans la société Nok. L'argile était taillée, une technique empruntée à des sculptures sur bois, depuis longtemps disparues.

Tête de Sérapis
Probablement Égypte Empire romain, 1-200 apr. J.-C. Lapis-lazuli
Reconnaissable à la mesure de blé (modius) qu'il porte sur la tête, le dieu Serapis fut créé à Alexandrie par les Ptolémées pour la communauté grecque. Il alliait, sous une seule forme humaine, les divinités égyptiennes des morts, Osiris et Apis. Dans la statuette complète, le dieu était probablement assis et caressait Cerbère, le chien gardant les Enfers.

Masque en mosaïque
Guatemala
Culture maya, 200-600 apr J.-C. Jade, obsidienne,
coquille de spondyle
Assez grand pour couvrir le visage du défunt, ce masque de jade a dû faire partie de somptueuses offrandes funéraires et accompagner un souverain maya dans sa sépulture. La coiffe emprunte la forme d'une créature surnaturelle.

Masque
Asie centrale
Gandhara, vers 400-700 apr. J.-C.
Or, grenat
Les perforations au niveau des oreilles peuvent suggérer que ce masque était destiné à être exposé sur un lingam, représentation aniconique et phallique de Shiva, le dieu hindou des forces destructrices et régénératrices du cosmos. Les traits du visage et le type de coiffure offrent quelques similitudes avec des sculptures gandhariennes figurant des ascètes.
Buste de l'empereur Hadrien
Tête: Empire romain, 1 moitié du Ile siècle, retaillée au milieu du XIIIe siècle, calcédoine
Buste: Venise, 2 moitié du XVIe siècle, vermeil, émail, perles
Socle et base: vers 1850, porphyre vert
Cette tête date du règne d'Hadrien (117-138), bien que la barbe fût retaillée dans les ateliers de la cour de Frédéric II de Hohenstaufen (1220-1250) qui se servit d'images des souverains de la Rome antique pour renforcer sa légitimité en tant qu'empereur du Saint Empire Romain Germanique.

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