mercredi 11 mai 2022

Le château de Sully sur Loire en mai 2022


Virée sur les bords de Loire pour cause d'anniversaire à fêter. On en profite pour visiter ce château, richement décoré, notamment de superbes tapisseries et de beaux tableaux. 

En voici un compte-rendu :

Le château proprement dit est constitué de deux parties séparées, avec chacune leur système défensif. Le donjon a été construit vers 1395 pour Guy de La Trémoïlle, seigneur de Sully, par Raymond du Temple, architecte du roi. C’est à la fois un bâtiment fortifié, destiné à défendre le pont sur la Loire mais aussi d’apparat, pour organiser les réceptions fastueuses données par le seigneur. Le petit château a été construit quelques décennies plus tard. De taille plus modeste, il sert davantage pour la vie quotidienne du châtelain et sa famille. La basse-cour, délimitée par des tours d’angle, comporte la tour dite de Philippe Auguste, construite en 1218, l’église du village, ainsi que divers communs et éléments défensifs.
La salle du tombeau
La tour qui contient cette salle a été détruite sous la Révolution, puis reconstruite vers 1900-1902. La salle a alors été aménagée en chapelle. Elle comprenait, à l'origine, des bancs d'église et un autel. Elle accueille, aujourd'hui, la réplique en plâtre du tombeau du duc de Sully et de sa seconde épouse Rachel de Cochefilet. L'original en marbre est à Nogent-le-Rotrou.

Vitrail

Couloir et petite salle basse
Cette salle desservie par un couloir était au XVIIe siècle une chambre assez luxueuse, ayant une fonction de représentation. Au Moyen Âge la cheminée était implantée de l'autre côté, sur le pignon. Le duc de Sully la fit déplacer afin de percer une grande fenêtre pour donner à la salle une plus grande clarté.

Grande salle basse
Cette vaste salle était l'espace de travail des serviteurs et cuisiniers. Elle était partagée en plusieurs petites salles, dont la cuisine proprement dite devant la petite cheminée. 

Près de la grande cheminée, de la fin du XIVe siècle, se trouve une grande statue du duc de Sully, représenté avec plusieurs attributs militaires et nobiliaires.
La danse des satyres
Cette tapisserie a été tissée dans les ateliers du faubourg Saint-Marcel à Paris, sans doute dans le 2° quart du XVII° siècle, époque durant laquelle les frères Charles et Alexandre de Comans dirigent la manufacture. La bordure comprend des fleurs, des rinceaux dans les angles, ainsi que des personnages antiques sur les bords latéraux et en bas. Elle appartient au Centre des Monuments Nationaux et est en dépôt au château de Sully

Elle représente le dieu Pan et divers personnages de son entourage. Mi-homme, mi-bouc Pan est le dieu des bergers et des troupeaux Il partage volontiers la compagnie des satyres. L'un d'entre eux est reconnaissable, assis au premier plan, avec sa queue de chèvre et sa couronne de lierre. D'autres dansent à l'arrière-plan près d'un fleuve ou d'un étang. Les satyres poursuivent souvent les nymphes. Ici ce sont celles-ci visibles à gauche qui les observent Cette scène est l'inverse de celle représentée sur Le bain des nymphes

Le dieu Pan apparait quant à lui plus à droite, assis sur une sorte de souche d'arbre Il souffle dans la flûte portant son nom, confectionnée avec des morceaux de roseaux On appelle également cette flute Syrinx du nom de la nymphe poursuivie par Pan et s'étant transformée en roseaux sur les berges d'un fleuve pour lui échapper.

Le bain des nymphes
Cette tapisserie a été tíssée à Paris, vraisemblablement dans le 2° quart du XVII° siècle, sur un modèle issu de l'entourage de Simon Vouet. La bordure est gamie de plumes, de bouquets et de motifs floraux. Elle a été acquise par le Département du Loiret en vente publique chez un antiquaire parisien en 2008, sur le conseil du Centre des Monuments Nationaux
Elle représente le dieu Pan et les nymphes, qu'il poursuit souvent de ses ardeurs, Plusieurs nymphes se trouvent ici au bord d'une fontaine, dans un paysage de ruines antiques. Tandis que l'une se lave les cheveux d'autres sortent de l'eau et une autre enlace un petit personnage ailé portant un arc et des fleches, peut-être assimilable à Cupidon.
Le dieu Pan, reconnaissable à ses comes de bouc, se trouve à droite, caché dans la verdure. Tel un satyre, Il observe les nymphes, d'un air lubrique. Elles sont l'objet de toutes les convoitises, Cette scène est l'inverse de celle représentée sur la danse des satyres.

La nourriture à la fin du Moyen-âge
La cuisine médiévale est riche en couleurs, en parfums, en saveurs,
mais très pauvres en graisse. Elle utilise beaucoup de sauces, très acides et très épicées. Les céréales constituent la base de l'alimentation médiévale, essentiellement sous forme de pain. Les rations joumalières, très importantes, vont de 500 g à 1 kg de pain par jour. La viande, ou « chair », est intensément consommée au Moyen-âge. Symbole de force et de pouvoir, elle est un élément majeur de la table des seigneurs où figurent cerfs, sangliers, hérons et faisans pris à la chasse, activité noble par excellence. Les paysans mangent plutôt du boeuf, animal rustique plus conforme à leur condition, et des salaisons. Les épices sont abondamment utilisées dans la cuisine médiévale. Elles permettent de parfumer, colorer et relever les plats. Rares et coûteuses, elles pouvaient servir de monnaie d'échange. Les plus appréciées sont la cannelle, les poivres, le gingembre, la cardamome et le safran, venant toutes de pays lointains.
L'alimentation des plus modestes est constituée de légumes (chou, poireau, légumes sec, etc.) consommés principalement en sur soupes, tandis les tables que nobles. les fruits sont plutôt présents Quelle que soit sa condition sociale, l'homme médiéval boit avant tout du vin. L'eau est une boisson crainte, car elle est rarement potable et peut véhiculer des maladies. La consommation de vin est donc estimée à environ 1,5 L par jour et par personne. D'autres boissons sont également consommées localement : cidre, cervoise, bière ou encore poiré.


L'art de la table médiévale
Il n'existe pas de salle spécialement dédiée au repas. De simples planches de bois sont dressées sur des tréteaux en guise de tables. Dans les grandes demeures, l'hôte manifeste sa richesse par des nappes blanches de grandes qualités et par sa vaisselle parfois élaborée en métaux précieux.
Les convives se servent avec leur couteau personnel ou leurs doigts. Il n'existe ni fourchette, ni assiette. Les mets sont placés sur des « tranchoirs », tranches de pain épaisses à la mie dense, pour recueillir les sauces. La plupart des convives partagent écuelle, gobelet et tranchoir. Cette promiscuité du repas médiéval est nuancée par les « convenances de table », règles de bonnes manières auxquelles il fallait se conformer. On prend par exemple soin de se laver les mains avant le repas et on s'essuie sur une pièce de tissu cousue à même la nappe appelée «longière». Le banquet comprend plusieurs services. On trouve d'abord des fruits frais, échaudés (gâteaux bouillis) et charcuteries. Ensuite intervient le service des « potages », plats de viandes en sauce cuits dans des pots, et enfin le service des « rôts > viandes proprement dites cuites à la broche. Entre chaqu service sont servis des entremets, plats très variés parfo extravagants. Ceux-ci sont souvent accompagnés divertissements, acrobates ou trouvères. Le repas se conclut la  "desserte" : un service de flans, compotes et autres tartes.

Petite cuisine
Ce petit espace était associé à la cuisine. Il servait de garde manger et contenait aussi un four. Les corbeaux apparents et la porte en hauteur montrent qu'il existait un niveau supérieur. On distingue aussi les restes d'un escalier qui permettait d'accéder aux caves, où étaient stockées les provisions.

Le four

La cheminée 

Cour anglaise
La petite cour anglaise est d'origine récente. Une porte datant du début du XXe siècle, surmontée des armes de Béthune Sully et aujourd'hui murée, offrait alors un accès supplémentaire à la chapelle. Au niveau du premier étage, il existait au XVIIIe siècle un petit pavillon construit contre la tour. La pièce qu'il contenait était une antichambre, utilisée occasionnellement comme salle à manger.

Tour d'artillerie
Cette tour basse est construite, à partir de 1606, par le duc de Sully. Equipée de murs épais et de canonnières, elle a pour but d'empêcher toute attaque de ce côté, point faible de la défense du site. La tour est reliée au reste du château par deux galeries afin de fermer la cour. Il n'en subsiste aujourd'hui qu'une seule, l'autre ayant été détruite au milieu du XIXe siècle.

Salle d'honneur
Cette pièce d'apparat était parmi les plus importantes du château, car située à l'étage noble, où vivait le seigneur. Ses vastes dimensions, environ 300 m², permettaient d'organiser notamment de grandes réceptions. Sur la cheminée est peint le château de Rosny-sur-Seine où le duc de Sully est né. Les boulets peints sur la dernière poutre évoquent sa fonction de Grand maître de l'artillerie. Les tableaux représentent plusieurs de ses descendants des XVIIe et XVIIIe siècles.

Tableaux en cours de restauration 

Tableaux de famille 


Portrait de Louis XIV, d'après GEUSLAIN

Louis XIV et Anne d'Autriche

Philippe de Champaigne 
Portrait collectif de la famille Habert de Montmor avec le père Jean Habert assis au premier plan à gauche. Son fils Henri-Louis Habert de Montmor, l'homme de lettres se tient debout derrière lui. A droite figure sa mère Anne Hue de Miromesnil et son épouse Henriette-Marie Buade ainsi que deux de ses enfants. Au centre un petit chien est couché à leurs pieds. Le fond de la scène est tendu de riche étoffes qui témoignent de la fortune de la famille. 
Chambre du roi

Il s'agissait sans doute de la chambre du seigneur au Moyen Âge. Elle a été transformée plus tard en chambre pour accueillir le souverain en déplacement, usage courant dans les châteaux. Malgré le grand portrait au-dessus de la cheminée, Henri IV n'est jamais venu au château de Sully. Au contraire son petit-fils Louis XIV y a passé deux jours en mars 1652, pendant la Fronde.

Les tapisseries de Psyché
Sur proposition de la Première Présidente de la Cour d'appel d'Orléans et du préfet de la Région Centre par courrier du 6 septembre 2013, l'État proposait de déposer au château de Sully une suite de quatre tapisseries du début du XVIIe siècle illustrant l'histoire de Psyché.

Le Département du Loiret, propriétaire du lieu, a accepté ce dépôt et s'est engagé à restaurer ces tapisseries classées Monument Historique depuis 1909. Un partenariat financier avec l'État a ainsi permis de sauver ces œuvres et de les présenter pour la première fois au grand public dans la chambre du roi du château de Sully.

Les quatre tapisseries présentées ici proviennent du Palais de Justice d'Orléans où elles ont été installées après la Révolution française. Elles ont appartenu au surintendant des finances Michel Particelli d'Hémery (1596-1650) dont le monogramme est présent dans les bordures.
Elles ont ensuite constitué un des trésors du château du Duc de Penthièvre à Châteauneuf sur-Loire.

Ces quatre tapisseries reproduisent une partie des vingt-six tapisseries exécutées à Bruxelles au début du XVIe siècle pour le roi François Ier sur les modèles créés dans l'entourage de Raphaël. Ces tapisseries royales ont été détruites à la Révolution et ne sont plus connues que par quelques répliques dont celles présentées depuis 2007 dans l'appartement principal du château de Sully.

Le conte de Psyché fait partie des Métamorphoses, texte écrit par l'auteur latin Apulée au IIe siècle de notre ère. C'est l'histoire de la fille d'un roi d'une beauté si extraordinaire que tous ses con citoyens et même des étrangers viennent lui rendre les hommages et adorations dus normalement à Vénus, déesse de la l'amour.

Psyché accueillie par Zéphyr dans le palais de l'Amour
Au sommet du rocher où elle a été abandonnée, Psyché sent Zephyr qui la soulève. Zéphyr est la personnification du vent d'ouest. Il la transporte dans une vallée et la dépose sur un lit de gazon où elle s'endort. À son réveil elle se dirige vers le palais de l'Amour qui se dresse au loin.
La tapisserie représente Psyché, sur la droite, les bras croisés, qui découvre ce fameux palais. C'est un palais magnifique, notamment par son pavage fait de pierres précieuses et ses colonnes aux riches chapiteaux, apparemment de style corinthien. À l'entrée du palais se trouve Zéphyr, reconnaissable à ses deux ailes. Son attitude et ses bras ouverts montrent clairement qu'il accueille Psyché. Derrière se trouvent deux femmes, qui vont aider Psyché à s'installer ses servantes. dans sa chambre. Elles seront
Cette tapisserie est beaucoup plus étroite que les trois autres et se trouve dépourvue de bordure latérale. Il s'agit donc sans doute d'un fragment d'une tapisserie à l'origine plus grande. Cela est tout à fait plausible, vu que les deux pièces suivantes ont subi elles aussi des coupures.
Le peuple rend les honneurs à Psyché
Cette tapisserie représente les peuples et les rois qui viennent déposer leurs hommages et leurs présents aux pieds de Psyché. La scène se situe dans un cadre de palais somptueux. On en distingue un premier à droite, avec le bas de colonnes. Un second, couronné d'un dôme, apparaît au fond.
Au pied des colonnes se trouvent Psyché, la tête baissée, et ses deux soeurs qui se parlent à l'oreille. Au centre figurent différents personnages venus de lointaines contrées pour rendre hommage à Psyché en lui offrant de riches présents. Ils la regardent avec une certaine fascination. Un homme âgé au centre met un genou à terre. Derrière lui, une jeune fille fait brûler de l'encens. Dans la suite du cortège, plusieurs personnages portent dif férents vases contenant certainement de précieuses offrandes.
Le cortège nuptial ou Psyché portée sur un rocher

Alors que ses sœurs ont épousé des rois, aucun mortel n'ose prétendre à la main de Psyché, qui se languit dans la solitude. Sur les conseils d'Apollon, son père la pare pour un mariage funèbre et la conduit sur un rocher où elle sera livrée à un monstre affreux. D'après l'oracle d'Apollon, l'être engendré par cette union doit être un monstre terrible et cruel, qui terrifie les dieux eux-mêmes.
Cette tapisserie représente le cortège qui mène Psyché vers le rocher pour être exposée et livrée au monstre. Elle est étendue sur une litière, portée sur les épaules par quatre personnages. Psyché fait un geste d'adieu à destination de ses parents et sa famille. La tapisserie ayant subi une coupure, ceux-ci n'apparaissent plus ici.
Le cortège est précédé par quatre hommes. Les deux premiers, voilés, portent des torches, tan dis que les deux suivants jouent de la trompette. Deux putti (petits garçons nus), portant des cierges, encadrent la litière. Tous ces personnages donnent à la scène un caractère à la fois festif et funèbre. À l'arrière-plan, à gauche, on distingue la montagne escarpée, sur laquelle Psyché reste seule, attendant la venue du monstre.
Psyché raconte à ses sœurs son malheur ou Les sœurs de Psyché la persuadent que son mari est un serpent
Psyché s'installe dans le palais merveilleux. Le soir même, un homme vient la rejoindre dans son lit et devient son mari. Chaque nuit celui-ci vient la retrouver. Elle ne doit pas chercher à voir son visage, ni à revoir ses soeurs, sinon une épou vantable catastrophe surviendra. Malgré tout, Psyché obtient que Zéphyr aille chercher ses deux sœurs et les conduise par la voie des airs au palais. La tapisserie représente Psyché, à gauche, les bras croisés, qui accueille ses deux sœurs, richement vêtues. Les trois soeurs conversent entre elles, évoquant les malheurs de Psyché et l'identité véritable de son mari, un monstre sous forme de serpent. Le palais de l'Amour apparaît à gauche. La tapisserie suggère bien sa profondeur par la perspective.

Portrait d'Henry IV
Chemin de ronde

Le chemin de ronde, au sommet du donjon, à 15 m de haut, permettait aux gardes de surveiller les alentours jusqu'à près de 10 km à la ronde. En cas d'attaque on se défendait en lançant des pierres par les mâchicoulis et en tirant des flèches par les meurtrières. Il dessert les deux salles du niveau supérieur, servant de grenier et de lieux de vie pour les gardes.

Vue d'une meurtrière 

Vue d'une meurtrière

Charpente
C'est ici que vivait la garnison du château. La salle est couverte d'une impressionnante charpente dont les trois quarts sont d'origine, c'est-à-dire du tout début du XV° siècle. Elle est constituée principalement de poutres de chêne des forêts locales (certaines sont en châtaignier) qui ont été assemblées en berceau brisé selon les principes de l'architecture gothique.

Vue du sommet du donjon 

Vue du sommet du donjon

La charpente

Construite en chène au tout début du XV siècle par les compagnons charpentiers d'Orléans la charpente est dans un état de conservation tel qu'environ 80 % des bois sont d'origine. Les 20 % restant datent de l'après-guerre En effet, suite aux bombardements de 1940 et 1944, la charpente a partiellement souffert
L'architecte Raymond du Temple
Architecte français du Moyen Age (date de naissance inconnue), dont l'oeuvre peut se résumer ainsi :
1359: il prend en charge et achève la clôture du choeur de la cathédrale Notre Dame de Paris. 1361-1369: il achève la construction du
donjon de Vincennes (66 m de haut).
1363 : début des aménagements de Hôtel Saint-Pol à Paris où il introduit, à la demande du roi des changements spectaculaires dans l'architecture seigneuriale pour rendre la demeure plus confortable.
1364: il est officiellement nommé par Charles V maitre maçon du roi.

ASSOCIATION OUVRIÈRE DES COMPAGNONS DU DEVOIR DU TOUR DE FRANCE
TRAVAIL RÉALISÉ PAR LE COMPAGNON CHARPENTIER
GUILLET DAMIEN A LA PRÉVOTÉ DE CEPOY 1986
(NANTAIS LA FERMETÉ)
HEURES DE TRAVAIL 1300
ÉCHELLE 11/20 EME
BOIS UTILISÉ CHÊNE 1,200 s

Vue du Chemin de ronde
Le chemin de ronde, au sommet du donjon, à 15 m de haut, permettait aux gardes de surveiller les alentours jusqu'à près de 10 km à la ronde. En cas d'attaque on se défendait en lançant des pierres par les mâchicoulis et en tirant des flèches par les meurtrières. Il dessert les deux salles du niveau supérieur, servant de grenier et de lieux de vie pour les gardes.

Vue du chemin de ronde

Châtelet
Cet espace bas de plafond se situe au sommet du châtelet d'entrée. À l'origine, celui-ci était couvert d'une toiture, comme les quatre tours du donjon. Il existait un niveau supérieur qui formait un chemin de ronde, propre au châtelet, muni de mâchicoulis et meurtrières. La rigole était peut-être un moyen supplémentaire de défense permettant de jeter des projectiles sur les assaillants.

Cour
Pigeons

Bureau du régisseur

Première des quatre pièces aménagées totalement en 2007, cette salle évoque le bureau qu'aurait pu occuper le régisseur au début du XXe siècle. Le régisseur est la personne chargée de gérer les terres et les domaines du château. Le mobilier date des XVIII-XIXe siècles. La décoration représente des ancêtres des derniers châtelains ainsi que le château à différentes époques.

Deux portraits représentent des ancêtres de Pierre de Bausset-Roquefort, un des derniers châtelains de Sully: Charles de Valori-Rustichelli  et Auguste de Thomassin ci-dessus.

Les décors de la pièce comme le carrelage. le plafond à la française aux poutres apparentes Henri IV et les boiseries basses dorées datent de 2007 Les meubles principaux évoquent le travail Le bureau plat, en acajou, est d'époque Louis XVI. La bibliothèque, également d'époque Louis XVI est rehaussée de fils de laiton Elle contient l'intégralité des œuvres de Voltaire dans une édition de 1832: 95 volumes. Les fauteuils et autres meubles sont du XIX siècle. Sur la cheminée se trouve une pendule d'époque
Louis XVI évoquant les relations privilégiées de Maximilien de Béthune avec son souverain 
Henri IV.

Les murs sont décorés de plusieurs vues du château à différentes époques. Le domaine entourant le château s'étendait, à l'époque du 1" duc de Sully. sur environ 2500 hectares.

Dans la vitrine
Aiguière, faïence, XVIII° siècle. Une aiguière est un vase qui sert à verser l'eau pour la toilette
Potiche de style Imari, porcelaine, XVIII° siècle. Le nom de cette potiche à couvercle a pour origine la ville japonaise Imari.
Boite à perruque à décor laqué et sa brosse à habit assortie, XVIIIe siècle. 

Panneau de sole brodé de chinoiseries en laine et fil d'argent, XVIII siècle, vendu par la marquise de Ranst au département du Loiret à la fin des années 1980, anciennement exposé au château de Saint-Brisson.

Chambre de Psyché
Les boiseries, peintures, dorures et parquet de cette pièce datent de 2007 mais évoquent le style d'un appartement du XVIIIe siècle. Cette pièce était alors la chambre de la duchesse de Sully. Les tapisseries du début du XVIIe siècle illustrent l'histoire mythologique de Psyché. Les meubles, disposés autour du lit à la duchesse, datent du premier tiers du XVIIIe siècle.

Le cabinet est décoré d'un papier peint à motifs de chinoiseries, rappelant ainsi l'engouement de l'époque pour l'exotisme.
La chambre est la pièce la plus décorée de l'appartement. Au-dessus du miroir, le trumneau doré omé d'angelots reprend une iconographie en vogue au XVIII" siècle. Les meubles datent principalement du premier tiers du XVIIIe siècle. Le lit à la duchesse est composé de drap de laine rouge feu », décoré de broderies d'application. Il est entouré de différents fauteuils, d'une table à écrire et de tables de jeu.
L'antichambre est garnie de chaises évoquant les invités patientant ici avant d'être reçus dans la chambre. Une commode tombeau est surmontée d'un cartel d'époque Louis XV en marqueterie Boulle. La tapisserie est une verdure des Flandres du XVIIe siècle. Un tableau de Claude Deruet représente Maximilien II de Béthune (fils du 1 duc de Sully) à qui appartenaient les tapisseries exposées dans la chambre.

Antichambre

L'antichambre avec ses nombreux sièges est l'endroit où l'on patiente avant d'être reçu dans la chambre par la châtelaine. Elle est décorée d'une tapisserie du XVIIe siècle et d'un portrait du premier fils de Maximilien de Béthune. Au XVIIIe siècle, cette pièce était un boudoir à l'usage du duc de Sully. 

Le château au XVIIIème siècle 

La chambre de la tour carrée

La tour carrée du portail est un des éléments les plus anciens du château. En effet, son existence est avérée dès le XV siècle. À cette époque. tout comme aujourd'hui d'ailleurs, cette tour commandait l'accès à la cour intérieure
La pièce abritait alors le mécanisme qui actionnait le pont-levis. En 1779, ce dernier fut transformé en pont dormant en pierre, c'est-à-dire en pont fixe, la pièce put alors être utilisée à d'autres fins

Les documents d'archives laissent à penser que la chambre du duc de Sully y fut installée dès la fin du XVIIe siècle À l'époque, la vue donnait sur un domaine de 2500 hectares

Malheureusement, la tour carrée ainsi que l'aile Louis XV attenante ont été ravagées par les flammes en 1918 puis rénovées dans les années 1920 Les boiseries et les parquets datent de cette période. La plupart des meubles ayant été vendus aux enchères par les derniers propriétaires en 1942, il ne reste donc rien lors du rachat par le Département.

Décor et mobilier

Le décor évoque aujourd'hui, celui d'une chambre du XIX siècle. Elle a été agrémentée de meubles acquis par le Département et d'autres déposés par le Mobilier National et offre un mélange de styles typique de l'époque.
La pièce maîtresse en est le lit à baldaquin dit à la polonaise qui date du XVIII siècle. Un bureau plat Louis XV est accompagné de fauteuils à ceillets et cabriolets jaunes d'époque Louis XVI. Sur la cheminée deux bustes en bronze patiné représentent Henri IV et Maximilien de Béthune Au centre de la pièce. le lustre du XIX siècle est d'origine et reprend
fièrement la couronne de duc et pair de France. Sur les murs, cinq pièces de satin brodées arborent des motifs de vases ou de paniers garnis d'arbres. Ces broderies sont composées chacune d'un panneau central du XVIIe siècle et d'une bordure du XIXe siècle. La partie centrale est brodée au point sur canevas tandis que les bordures alternent avec des broderies en fort relief Ce type d'ouvrage de grand prix est devenu, aujourd'hui très rare en raison de sa fragilité.

Grand salon
C'est dans cet espace, organisé au XVIIe siècle en trois petites salles, que se trouvait la chambre de Maximilien de Béthune. L'ensemble a été transformé au XIXe siècle en salon pour recevoir les amis et invités de la famille. Cette salle comporte un plafond peint, un mobilier principalement du XVIIIe siècle et des tableaux évoquant le duc de Sully et Henri IV.

Décors et œuvres

Le mobilier est principalement du XVIII" et du XIX siècle, sauf la crédence finement sculptée du XVI siècle. Une allée de chaises, tournée vers la cheminée reprend la composition de la pièce d'après les photographies de la fin du XIX et du début du XXe siècle. Certains de ces meubles de différents styles, ont été déposés par le Mobilier National.
 De l'autre côté de la pièce dans l'alcôve, un canapé  à oreilles », deux miroirs, une commode tombeau ainsi que trois fauteuils Louis XV offrent un ensemble feutré.
La décoration du grand salon est principalement dédiée à Sully Deux portraits évoquent le ministre d'Henri I. D'autres toiles du XIX siècle évoquent des épisodes de la vie de Sully.

Petit salon

Cette pièce, autrefois une chambre, fut transformée au début du XXe siècle en petit salon. On a reconstitué ici une chambre de femme du début du XIXe siècle. Le mobilier aux fines marqueteries est d'époque Charles X. Les éléments de décoration évoquent Henri IV et son épouse Marie de Médicis.

Au milieu de ce décor XIX très féminin, figure le portrait de Bérangère Durieu de Lacarelle (par Pascal Blanchard, 1898) qui épousa le comte de Béthune-Sully en 1898.

Affiches 

Vestibule
Le vestibule dessert la salle à manger et ce qui étaient au XIX siècle l'office et la cuisine. Il est décoré de lions ainsi que des monogrammes couronnés MBS pour Maximilien de Béthune, duc de Sully et CCSS pour Courtenay Cochefilet Sully, référence aux deux épouses successives du duc de Sully.

Salle à manger

Cette salle à manger date du XIXe siècle. Elle comprend un plafond peint et une cheminée décorés de symboles relatifs au duc de Sully. C'est ici, dans ce qui était alors son cabinet de travail, que celui-ci a pu rédiger ses mémoires, les Economies royales, imprimés clandestinement au château en 1638.


Un cygne effarouché dans le parc

La Grotte de Lourdes

Cette grotte édifiée au XIXe siècle à la demande des Béthune-Sully, avec des pierres qui proviendraient de la région de Lourdes, a fait l'objet de grandes solennités le 29 mars 1883.

Ce site religieux à l'extrémité du parc du château de Sully devait combler la comtesse. Malheureusement, elle n'en profitera pas pleinement puisque le soir de cette journée de bénédiction, elle décédera.

Vues du parc

PARC NATUREL DÉPARTEMENTAL DU CHATEAU DE SULLY-SUR-LOIRE

Plus de 300 arbres ont été replantés par le Conseil départemental du Loiret dans le parc du domaine du château de Sully-sur-Loire. Ces plantations sont composées de nombreuses espèces locales favorisant la biodiversité du site.

Maximilien de Béthune

 Le plus célèbre propriétaire du château fut Maximilien de Béthune.

 Baron puis Marquis de Rosny, 1er duc de Sully et grand ministre du Roi Henri IV qui érigea à son profit la terres de Sully et de La Chapelle d'Angillon en duché-pairie héréditaire.

Sully c'est le personnage emblématique de l'histoire de Sully sur Loire. C'est la ville de Sully qui a donné son nom à Maximilien. Issu d'une famille protestante peu fortunée, il est né en 1559 à Rosny sur Seine et est le 2nd fils de François de Béthune et de Charlotte Dauvet. La mort de son frère aîné en 1575 fait de lui l'héritier du titre de Baron. de Rosny. Il se maria avec Anne de Courtenay en 1583 avec laquelle il eut 2 enfants puis avec Rachel de Cochefilet, sa 2nde épouse dont il eut 10 enfants.

Il est attaché à l'âge de 12 ans au service d'Henri de Navarre. Il réussit à s'échapper du massacre de la Saint Barthelémy. En 1580, il devient chambellan ordinaire puis membre du Conseil de Navarre.
Le 1 août 1589 Henri III est assassiné, Henri de Navarre devient roi de France sous le nom d'Henri IV. En 1593, Sully conseille au roi de se convertir au catholicisme afin de pacifier le royaume.
En 1596 il devient conseiller aux finances, en 1598: surintendant des finances, en 1599: grand maître de l'artillerie et surintendant des bâtiments et des fortifications ainsi
que grand Voyer de France.
En 1602: il achète le château de Sully à Claude de la Trémoille son compagnon d'armes au cours des Guerres de Religions.

Henri IV le fera duc de Sully et pair de France en 1606. Sully privilégie déjà l'agriculture Labourage et pâturage sont les 2 mamelles qui nourrissent la France, les vraies mines et trésors du Pérou ». Il crée des routes et des canaux notamment celui de Briare qui relie le bassin de la Seine à la Loire (1604-1642). En 1611, il démissionne de sa charge de surintendant des finances pour cause de désaccord avec Marie de Médicis et en 1616 il abandonne la plupart de ses fonctions. Dès 1622 Sully vivait dans la cité au printemps et en automne.

Le château a été vendu en 1962 au département du Loiret par la famille BETHUNE SULLY, branche collatérale de la famille de Sully qui était devenue propriétaire du château au début du XIXe siècle après l'extinction des héritiers directs

La statue représentant Maximilien de Béthune a été réalisée par le sculpteur Beauvallet et date du XIX siècle. Elle mesure 3 mètres de haut et pèse près de 7 tonnes. Elle a été offerte par le Palais Bourbon à Paris à la ville de Sully sur Loire en 1988.



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