mercredi 16 mars 2022

Douce France au musée des arts et métiers en mars 2022

 Petit détour avant une consultation médicale rue Saint Martin pour visiter cette exposition intéressante :

DOUCE FRANCE, DES MUSIQUES DE L'EXIL AUX CULTURES URBAINES

"Douce France, cher pays de mon enfance... » : cette chanson de Charles Trenet célèbre une France des clochers aux paysages pittoresques figée dans nos mémoires. Avec malice, Rachid Taha et son groupe Carte de Séjour proposent une reprise aux sonorités de rock oriental sur la scène de SOS Racisme, place de la Concorde en 1985. Rachid Taha y interpelle ainsi son public: « Nous aussi, on a le droit de la chanter, c'est aussi notre patrimoine ». Cette chanson devient par la suite l'hymne d'une jeunesse antiraciste qui se mobilise en faveur d'une France multiculturelle.

Au début des années 1980, ceux qu'on appelle les « beurs >> viennent bouleverser le paysage médiatique français et dire bruyamment leur appartenance à la société française. Cette Movida» des enfants de l'immigration maghrébine vastruc turer une prise de parole artistique et culturelle qui ouvre davantage encore la chanson française à des esthétiques et des répertoires venus d'ailleurs. À la croisée de l'histoire des luttes immigrées et de l'affirmation par leurs enfants d'une identité multiculturelle, cette exposition revisite notamment la mémoire et le patrimoine des chansons maghrébines de l'exil qui forgent l'oeuvre de réappropriation musicale de Rachid Taha, figure de proue de ce mouvement culturel.

LES NUITS ORIENTALES
1962 1968

La chanteuse Noura, de son vrai nom Fatma Zohra Badji, meurt à Paris le premier juin 2014. C'est à l'invitation de la maison de disque Teppaz et avec d'autres artistes que, en 1959, elle s'installe à Paris pour une série d'enregistrements.
C'est un nouveau tournant pour Noura Bien que déjà connue comme artiste sur les ondes de Radio Alger, ele commence alors une série de collaborations avec entre autres Ahmed Hachelaf, journaliste à l'ORTF et directeur du catalogue arabe de la maison de disque Pathé Marconi. Elle incarne avec son mari, Kamel Hamadi, à la ville comme à la scène, le duo de la chanson algérienne des années soixante en exil. En 1965, elle sort un album en français où elle interprète Cette vie, chanson écrite par Michel Berger.
Après 1962 malgré un retour en Algérie, elle continue une vie faite de va-et-vient entre son appartement du centre d'Alger et celui du quartier Saint-Michel à Paris Elle y côtoie de nombreux artistes français comme Julette Gréco, l'icône de Saint Germain-des-Prés
En 1971, elle reçoit en France avec le chanteur Slimane Azem, un disque d'or couronne les plus de 100 000 disques vendus chez Pathé Marconi. C'est ainsi la première fois que des artistes maghrébins sont distingués pour leurs ventes en France Promue Chevalier des Arts et des Lettres en 2008 aux côtés de son époux, c'est à Paris qu'elle choisit de finir sa vie, à Barbès, dans ce haut-lieu de mémoire de la chanson maghrétine de l'exil
Louisa Saidoun dite Louisa Tounsia (Louisa la Tunisienne) est née en 1905 à Tunis au sein d'une famille juive tunisienne.
Après quelques succes dans la chanson à Tunis elle prend le bateau pour Marseille puis s'installe à Parisen 1967 pour travailler dans le cabaret La Casbah Elle collabore ensuite avec des célèbres cabarets parisiens comme le Tam Tam, rue Saint Séverin.
Elle épouse le joueur de luth Jacques dit "Zaki" Krief, qui compose les premiers succès de la toute jeune Quanta, qui n'est autre que la fille du propriétaire du Cabaret Tom Tom, celle qui deviendra Warda e Ojarania Louisa réalise alors des duos avec grand artiste tunisien Cheikh El Arit dans notamment la chamon Achbil ghodbano (pourquoi es tu si contrariée ?)

Née à Puteaux en 1938 d'un père algérien et d'une mère libanaise, Warda connaît dans son enfance parisienne les milieux nationalistes et artistiques de l'immigration algérienne en France.
Elle commence sa carrière dans le cabaret de son père, le Tam Tam situé dans le Quartier Latin. Sa mère lui donne le goût de la chanson moyen-orientale dont elle apprend le répertoire Forte de de ses deux cultures, elle chante les succès de la chanson de l'exil aussi bien que ceux de Mohamed Abdelwahab idole du monde arabe.

Abderrahmane Amraoul alias Dahmane El Harrachi est originaire d'El Blar à Alger. Il s'est illustré en France en popularisant le répertoire chaabi algérois adapté à la chronique de l'exil.

Arrivé en France en 1949 pour travailler comme ouvrier à Longwy puis à Paris, il y tente sa chance en tant qu'artiste Il signe chez Pathé Marconi où il enregistre ses plus grands succès 



LA RHORHOMANIE, danse d'aujourd'hui 
Le début des années 1980 marque l'entrée en scène de ceux que l'on surnomme les beurs» ou encore la seconde génération», Ceux que l'on n'avait pas vu venir jusqu'à l'été chaud des rodéos des Minguettes en 1981, défraient désormais régulière iment la chronique.

Entre 1979 et 1983, les nombreuses affaires de crimes racistes ou sécuritaires qui visent les jeunes arabes des quartiers populaires rythment les pages des faits divers. Le mouvement beurse structure autour de ces crimes mais aussi contre la double peine, c'est-à-dire l'expulsion de jeunes nés à Tétranger vers le pays d'origine, suite à une condam nation de prison. Les concerts Rock Against Police ou le succès de la Marche pour l'égalité et contre le racisme en décembre 1983 sont des jalons importants dans Thistoire des luttes de fimmigration pour les droits civiques et contre le racisme. Ces temps forts dans le domaine des luttes s'accompagnent d'une prise de parole artistique et culturelle sans précédent, celle d'une jeunesse issue de l'immigration maghré bine dont les figures de proue sont le jeune Rachid Taha et son groupe Carte de Séjour.

Cette bienveillance des pouvoirs publics dure. jusqu'en 1986 Elle constitue une séquence impor tante de visibilité et de moyens en faveur d'une - France de la diversité incarnée par cette jeu nesse qui inspire des dispositifs de politiques publiques structurant la - Palitique de la Ville, mélant des actions socio-culturelles et la résorption du mal-logement.


Petit détour par les collections permanentes du musée des arts et  métier sans commentaire 

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