dimanche 13 février 2022

Préserver la biodiversité au Jardin des Plantes en février 2022

Exposition de photos vue en allant à ma répétition dominicale d'orchestre
Les parcs zoologiques participent à trois grandes missions: conservation de la biodiversité, recherche et éducation. Ils sont pour cela regroupés en associations internationales.
L'objectif des programmes de conservation est de maintenir dans la nature la diversité génétique de populations viables de toutes les espèces afin de préserver les interactions biologiques et les processus écologiques qui s'y déroulent Mais les menaces qui pèsent sur la diversite du vivant sont difficiles à contrôler, si bien qu'un nombre croissant d'espèces sont condamnées à disparaître si des mesures ne sont pas prises. C'est de cette constatation qu'est apparue la nécessité d'une préservation de la diversité biologique en dehors de son habitat naturel par des techniques variees élevages conservatoires, renforcement des populations, reintroductions, banques de gènes...
Le principe de ces actions de conservation est de maintenir en captivité des populations viables d'animaux sauvages, en minimisant la perte de leur variabilité génétique, pour qu'es puissent s'ajuster aux pressions de sélection qui suivront une éventuelle reintroduction ou un repeuplement dans la nature, Leur objectif est de préserver au sein des populations captives 90 % de la diversité génétique originale sur une période de 100 ans. En collaboration avec l'association européenne des parcs zoologiques, les zoos du Muséum participent à plus de 100 programmes d'élevages,  pour la plupart, à des actions de conservation en milieu naturel
Cette exposition montre le lien entre les élevages conservatoires et la préservation des espèces dans leur milieu naturel à travers des exemples d'espèces emblématiques héberges dans les trois parcs zoologiques du Museum

LE LION DE L'ATLAS
La population de Lions d'Afrique est passée de 100 000 à 30 000 individus en 50 ans. Sa principale menace est l'homme en raison de la concurrence de territoire avec le bétail, la dégradation de son habitat, la chasse aux trophées, les rites locaux, les maladies et le braconnage pour la pharmacopée asiatique
La sous-espèce Lion de l'Atlas est éteinte à l'état sauvage. Le Parc Zoologique de Paris assume une mission de sauvegarde de la majeure partie du patrimoine génétique de cette sous-espèce.
Les principales mesures de sauvegarde du Lion d'Afrique sont la création de réserves, l'interdiction de la chasse, les compensations financières aux éleveurs, victimes de lions et la protection des villages par des barrières végétales

L'ORYX ALGAZELLE
L'Oryx algazelle est une grande antilope qui n'existe plus à l'état sauvage depuis les années 1980. Elle a été décimée par la chasse, les guerres et la compétition avec les troupeaux domestiques. Cette espèce ne subsiste que par quelques milliers d'individus en captivité et en réserves fermées.
Les programmes d'élevage auxquels participent les parcs zoologiques du Muséum permettent la conservation d'une population viable, à partir de laquelle des individus ont été réintroduits dans la nature dès 1995 au Maroc, en Tunisie, au Niger et au Tchad. Certains de ces animaux sont suivis par des émetteurs lors du processus de réadaptation au milieu sauvage.
En amont, ces programmes de reintroduction intégrant la sensibilisation des populations locales à la protection et à la valorisation de l'Oryx ainsi qu'a la gestion durable de leur environnement.

LE CERF DU PERE DAVID
Le Cerf du Père David avait déjà disparu du milieu naturel lorsqu'il fut découvert en 1865 dans les jardins impériaux de Pékin par le père Armand David, missionné par le Muséum national d'Histoire naturelle.
Certains individus furent alors expédiés dans des zoos français puis anglais. Dans les années 1980, deux troupeaux originaires de la Réserve de Woburn ont été réintroduits dans un parc près de Beijing et dans la réserve naturelle de Dafeng. D'autres suivront, issus de parcs zoologiques européens. Aujourd'hui, on estime que plus de 1300 individus occupent à nouveau la Chine ! L'espèce est cependant toujours classée « Éteinte à l'état sauvage jusqu'à ce que la population réintroduite prouve sa viabilité à long terme.
La population que conserve la Réserve Zoologique de la Haute-Touche est un gage pour l'avenir de cette espèce.

L'ADDAX
Les populations d'Addax se sont effondrées à moins d'une centaine d'individus en raison de la chasse de l'exploration pétrolière et des troubles civils. C'est l'ongulé le plus menacé du Sahara. Il sera déclaré comme éteint à l'état sauvage d'une année à l'autre.
Sa survie repose sur la protection des derniers individus sauvages et les programmes de conservation et de réintroduction auxquels participent plusieurs parcs zoologiques dont ceux du Muséum. Des Addax issus de ces parcs sont régulièrement envoyés dans des réserves au Tchad, au Niger et au Maroc, d'où ils seront réintroduits dans la nature.
Les animaux présentés au Parc Zoologique de Paris et à la Réserve Zoologique de la Haute-Touche contribuent avec succès à ces programmes
Cette action s'accompagne d'un programme d'aide aux populations humaines afin de rendre perenne la protection à long terme du milieu et de sa faune

LE SANGLIER DES VISAYAS
Les Sangliers des Visayas sont endémiques de six iles
des Philippines mais on les pense disparus de quatre d'entre elles en raison des activités humaines liées à la déforestation. Ils ont disparu de 95% de la surface de leur habitat d'origine et leur population ne compte plus que quelques centaines d'individus. L'Union internationale pour la Conservation de la Nature et plusieurs parcs zoologiques se sont alliés pour créer un programme de conservation. Des Sangliers des Visayas ont été prélevés afin de relacher leurs descendants en milieu naturel et ainsi renforcer les populations encore présentes. La fondation Talarak œuvre sur le terrain pour favoriser ces reintroductions
Les populations des parcs zoologiques à travers le monde permettent de sensibiliser le public et de lever des fonds de soutien aux actions de conservation sur le terrain Dans ce cadre, la Ménagerie, le Zoo du Jardin des plantes accueille des sangliers des Visayas qui font partie du programme d'élevage europeen crée en 2008.

L'ORANG-OUTAN
L'Orang-outan "homme des bois" en langue malaisis ne survit plus que sur les lles de Bornéo et Sumatra. Sa disparition est due à la déforestation, la chasse, les plantations industrielles pour l'huile, le caoutchouc et la pâte à papier, les mines, l'expansion urbaine, les feux de forêt et le trafic illegal

La Ménagerie, le Zoo du Jardin des plantes participe au programme d'élevage Européen qui maintient une variabilité génétique équivalente à 98% de celle des Orang-outans sauvages. Cette population est une assurance pour l'espèce en cas d'échec de sa préservation dans la nature

Grace au travail d'associations pour une cohabitation pacifique avec l'homme, les populations se maintiennent dans les forêts exploitées, les plantations d'acacias et de palmiers à huile, ainsi que dans des habitats humains où la chasse est absente: Cette capacité d'adaptation est un espoir pour leur survie.

LE PROPITHEQUE COURONNÉ
On estime qu'il ne reste que quelques milliers de Propithèques couronnés sauvages à Madagascar. Le déclin de la population est principalement dû à la destruction du couvert forestier par les feux, l'agriculture, les pâturages et l'urbanisation. La chasse et les captures illégales sont aussi à déplorer. 700 individus sauvages vivent dans l'aire protégée gérée par le Muséum depuis 2000 dans le nord ouest de Madagascar.
Le Parc Zoologique de Paris fut la première institution à élever avec succès les Propithèques couronnés.
Il coordonne la gestion de leur population en zoos. Ce plan d'élevage est extrêmement fragile: seulement 18 individus sur 5 zoos. Le Muséum national d'Histoire naturelle participe aussi à la conservation de cette espèce dans son milieu d'origine par la collaboration avec les biologistes chercheurs et conservateurs de Madagascar.

LES LEMURIENS
Les quelques cent espèces de Lémuriens sont endémiques de Ile de Madagascar. On estime que leur population a diminué de 30 % à 50 % en trente ans. En cause principalement la chasse, la fragmentation de leur habitat forestier et la capture illégale.
Les Lémuriens sont l'embléme de la campagne de sensibilisation et d'appel aux dons menée par établissements zoologiques pour la protection de la faune de Madagascar. Cette campagne a permis de financer de nombreuses actions de conservation sur l'ensemble de l'île.
Les scientifiques du Museum fournissent également leur expertise à la conservation des lémuriens, espèces très fragiles et en voie de disparition, Ainsi vétérinaire et éthologue de la Réserve Zoologique de la Haute-Touche ont participé à des missions d'études sanitaires, comportementales et génétiques des populations de lémurs bruns.

LE CHEVAL DE PRZEWALSKI
La compétition avec les espèces domestiques; la chasse et la dégradation de son habitat provoquent l'extinction de cette espèce dans la nature à la fin des années 1960
La Réserve Zoologique de la Haute-Touche et la Ménagerie, le Zoo du Jardin des plantes participent activement à la protection de cette espèce.
Grâce aux programmes d'élevage, on compte aujourd'hui plus de 1500 chevaux en zoos et réserves. Depuis le début des années 1990, des réintroductions ont permis que plus de 300 chevaux parcourent à nouveau les steppes mongoles. De nombreux élevages en semi-liberté, notamment en Lozère, les préparent aux conditions qu'ils auront à affronter dans leur milieu d'origine. Après avoir été déclaré éteint dans la nature, le Cheval de Przewalski a été reclassé "En Danger critique d'extinction" en 2008 puis "En danger" en 2011: preuve de l'efficacité des programmes d'élevage et de réintroduction.

LE DHOLE
La population des Dholes est extrêmement fragmentée et décline de façon alarmante face à la dégradation de leur milieu naturel, la disparition des proles, les maladies transmises par les animaux domestiques et la chasse
Face à l'urgence, l'organisation européenne des établissements zoologiques a mis en place en 2007 un programme d'élevage et de conservation auquel participe activement le Museum national d'Histoire naturele La Réserve Zoologique de la Haute-Touche coordonne ce programme international. Elle gére la population de l'ensemble des parcs zoologiques européens afin de préserver sa variabilité génétique
En parallèle, une réflexion globale est menée afin de mieux connaitre les habitudes et besoins de respèce dans son milieu naturel, développer des programmes de protection et la sensibilisation des populations qui cótoient cette espèce.

LE PANDA ROUX
Le Panda roux est maintenant protégé sur 1/3 de son aire de
répartition mais sa population, estimée à moins de 10.000 individus, continue de décroître. Il a longtemps été chassé pour sa fourrure mais la déforestation reste aujourd'hu sa plus grande menace car elle réduit ses ressources alimentaires, entrave sa propagation et provoque une inquiétante fragmentation de la population.
Les parcs zoologiques du Muséum participent au pian d'élevage européen pour la conservation des Pandas roux et au financement des organismes de conservation qui travaillent sur le terrain à la préservation des milieux la replantation des forêts avec l'aide des villageois, l'étude de l'espèce et la formation de gardes afin de réduire le braconnage. La sensibilisation des populations au respect de la nature et à des méthodes de cultures alternatives permet de préserver les habitats. 

LE TAMARIN LION DORE
Le Tamarin-lion doré a failli disparaître en raison de décennies de déforestation qui ont fortement réduit son habitat. Dans les années 70, seuls 200 individus ont été recensés dans la nature. Un gros effort de conservation a été fait afin de protéger et reproduire l'espèce. A l'initiative des ONG Associação Mico-Leão Dourado et Save the Golden Lion Tamarin, 146 animaux nés en zoo ont ainsi pu être relâchés au Brésil, ce qui a permis à la population de croître. On compte aujourd'hui environ 2 500 Tamarins-lions dorés sauvages. Cependant, bien que la population ait augmente elle reste toujours faible et la fragmentation des forêts reste une menace. Des actions de préservation sur le terrain sont en cours pour essayer de maintenir une population viable.
Le programme d'élevage européen qui maintient une population de secours en parcs zoologiques est donc toujours nécessaire. La Ménagerie, le Zoo du Jardin des plantes participe à cette démarche et accueille un groupe familial.

LE TIGRE DE SUMATRA
La population mondiale des Tigres a diminué de 95% durant les 100 dernières années. La déforestation réduit drastiquement leur territoire. Ils font également face au braconnage et à l'exploitation illégale des ressources en bois Sa population, de plus en plus fractionnée, est tombée à moins de 4 000 individus en 2020, quatre des neuf sous-espèces de tigres ayant déja disparu à l'état sauvage Le tigre de Sumatra est la sous-espèce in plus rare actuellement, avec moins de 400 animaux encore vivants dans le milieu naturel..
Les parcs zoologiques de l'Association Européenne des
Zoo et Aquarium contribuent à sensibiliser le public à la situation de cette espèce. La Réserve Zoologique de la Haute-Touche participe au financement de projets scientifiques de conservation in-situ en collaboration avec les populations locales.

LA MANTELLE DOREE
Les Mantelles dorées ne vivent qu'à Madagascar, sur un territoire forestier de 10km². On estime que plus de 100 000 Mantelles ont été prélevées de leur milieu naturel et exportées entre 1996 et 2005 à destination de collectionneurs. Aujourd'hul le commerce de cette espèce est heureusement réglementé.
Les équipes du Parc Zoologique de Paris, en collaboration avec des partenaires locaux, mènent des recherches sur cette espèce et développent un programme d'élevage et de reproduction en captivité dans le but de réintroduire leur descendance dans leur milieu naturel lorsqu'il aura retrouve une qualité adaptée à leur survie,
A Madagascar, la principale action de conservation est l'identification et la protection des zones de ponte.

LE LAMANTIN
Les Lamantins sont des mammifères marins qui peuvent peser plus de 600 kg. Ils vivent dans des eaux peu profondes, estuaires, fleuves, détroits et lagons, entre let 10 mètres de profondeur. Ils sont menacés par les modifications climatiques qui impactent la dynamique des courants et la température de l'eau, les blessures mortelles causées par les hélices, filets et autres accessoires de pêche, le rejet de polluants dans les eaux et la prolifération d'algues toxiques. A ces causes environnementales et anthropiques s'ajoutent une maturité sexuelle tardive et une gestation trés longue: environ 12 mois pour un seul petit.
Le Parc Zoologique de Paris participe à un programme de recherche sur le bien être et la communication entre individus qui aidera à mieux protéger cette espèce dans son i milieu naturel. Dans le cadre du plan d'élevage européen de cette sous-espèce des Antilles, l'accueil prochain d'une femelle permettra la reproduction et la possibilité d'un transfert de futures générations vers Parc National de Guadeloupe.

LE MANCHOT DE HUMBOLDT
A partir de 1850, l'exploitation des fientes de manchot comme engrais naturel a entrainé son déclin car cette matière lui est indispensable pour la fabrication des nids Les populations de Manchots de Humboldt sont aussi fragilisées par la chasse, la pêche intensive les industries minières, la pollution et les activités récréatives des humains, Il ne resterait plus qu'environ 25.000 individus sur la côte pacifique d'Amérique du sud.
La colonie du Parc Zoologique de Paris fait partie du programme d'élevage européen dont la mission est de garantir la diversité génétique de la population ex-situ de cette espèce.
Sur la côte pacifique d'Amérique du sud, des actions sont menées pour réduire les prises accidentelles dans les filets de pêche, mettre en oeuvre une méthode moins agressive de récolte du guano et développer des compromis économiques de conservation.

LE BINTURONG
Le Binturong est un mammifère arboricole. Son régime alimentaire est essentiellement frugivore. Il disperse les graines et aide à la régénération des forêts. Les populations sont en déclin en raison de la déforestation et du trafic illégal.
La Ménagerie, le Zoo du Jardin des plantes coordonne le programme d'élevage européen pour cette espèce
L'association ABC Conservation mène une étude sur l'ile de Palawan aux Philippines avec pour objectif l'amélioration des connaissances sur l'écologie du Binturong et sur sa population grâce à des pièges photographiques et du radiopistage. Ces informations sont capitales afin de pouvoir créer un programme de conservation adapté. De nombreuses actions ont lieu dans les écoles et universités des Philippines afin de sensibiliser les jeunes à la préservation des écosystèmes

L'ORYX D'ARABIE
L'Oryx d'Arable vit en troupeaux hierarchisés pouvant
regrouper une soixantaine d'individus. Dès le début du 20 siècle les populations d'Oryx ont commencé à régresser sous la pression humaine. A partir de 1950, avec l'expansion des armes à feu et des véhicules à moteur il n'a fallu que quelques années pour exterminer l'espece le dernier Oryx sauvage a été observé en Oman en 1972.
Dans les années soixante, huit animaux de différentes origines avaient été envoyés dans des zoos aux USA Ils s'y sont reproduits et en 1981 on en dénombrait 130 en captivite Les premiers essais de réintroduction ont eu lieu en 1978 en Jordanie puis en Oman Depuis, d'autres réintroductions ont eu lieu dans deux réserves saoudiennes. Les populations sont estimées aujourd'hui à plus de 1000 individus
La Ménagerie, le Zoo du jardin des plantes gére le programme d'élevage européen de l'espèce

LA PANTHERE DES NEIGES
La Panthère des neiges fait l'objet d'un programme d'élevage européen depuis les années 1970. Son objectif est d'établir une population viable à long terme en parcs zoologiques. En présentant des Panthères des neiges, la Ménagerie, le Zoo Jardin des plantes participe à la préservation de l'espèce et à la connaissance de son comportement par plusieurs études ethologiques
Plusieurs projets de suivi et de protection sont en cours notamment dans le parc national russe Sailugemsky Certaines zones de l'habitat de cette espece restent encore inexplorées Grâce à des expéditions de terrain et des pièges photographiques finances ou fournis par des partenaires tels que les parcs zoologiques, de nombreuses données pourront être collectées sur le nombre d'individus la distribution spatiale et la structure d'âge de la population de Panthères des neiges sur ces territoires 

LA GIRAFE DU KORDOFAN
Les menaces qui pèsent sur cette sous-espèce sont la chasse illégale, la destruction de l'habitat par la désertification du Sahel, l'expansion de l'agriculture, la croissance démographique, le surpâturage, les guerres et l'activité minière. La population des Girafes est de plus en plus fragmentée et a diminué de 70 % en 30 ans, entre 1985 et 2015.
Le Parc Zoologique de Paris participe au programme d'élevage d'espèces menacées. Son groupe de girafes est l'un des plus grands d'Europe. Il évolue entre 12 et 20 individus.
Les actions de conservation sur le terrain s'appuient sur des transferts de troupeaux, une prise de conscience des populations humaines locales et des lois de protection de l'environnement.

LE RHINOCEROS BLANC
Chaque année, le nombre de Rhinocéros blancs victimes du braconnage augmente. Les rhinocéros blancs ont frôle. l'extinction dans les années 1980, avant que l'Afrique du Sud n'initie une politique de sauvetage de l'espèce. Depuis, des programmes de reintroduction ont été menés au Botswana au Kenya, en Namibie, en Ouganda, en Eswatini et au Zimbabwe. Aujourd'hui, la lutte contre le commerce illégal des cornes s'intensifie. En effet, de nombreuses légendes prêtent des vertus aphrodisiaques et médicinales à ces simples protubérances de kératine
Au Parc Zoologique de Paris, deux rhinocéros ont été choisis par le coordinateur du programme d'élevage européen pour participer à un projet pilote de gestion de la population des parcs d'Europe.

LE MARKHOR
Le Markhor est un bouquetin identifiable à ses cornes
épaisses et spiralées. Après une forte diminution de ses populations, l'établissement de zones protégées et la lutte contre le braconnage ont permis d'enrayer son déclin en milieu naturel. Il reste cependant un enjeu de conservation et fait l'objet d'un programme pour sa reproduction en captivité.
Deux axes de recherche sont développés au Muséum par le Laboratoire de la Réserve Zoologique de la Haute-Touche:
Étudier la génétique des individus présents au sein de la population captive européenne pour optimiser
le brassage génétique.
- Développer les techniques de procréation médicalement assistée, associées à la conservation de sperme et d'embryons par congélation pour faciliter les échanges génétiques. Cette "cryo-banque" offre aussi la possibilité d'un stockage patrimonial de la précieuse génétique de ces animaux sur le long terme.

LA CISTUDE D'EUROPE
Les Cistudes sont fragilisées par l'assèchement des zones humides au bénéfice de l'urbanisation et du développement agricole, la pollution des eaux, les espèces envahissantes... Cette tortue est le reptile européen ayant subi la plus forte régression ces dernières décennies. Elle est très rare en Europe centrale et méridionale et a disparu de Belgique, des Pays-bas et de Suisse.
Les sites du Muséum oeuvrent à sa sauvegarde par un élevage conservatoire. Plus d'une centaine de jeunes y éclosent chaque année. Lorsque les individus sont suffisamment développés, ils sont relâchés dans les zones humides du Lac du Bourget en Savoie. Des projets de renforcements de population dans d'autres régions sont en cours. Certains individus sont équipés d'émetteur afin d'étudier leur comportement dans leur nouvel environnement.
Ces relâchers s'accompagnent d'un travail sur la protection des habitats naturels.

L'OUTARDE CANEPETIERE
La population d'Outardes canepetières a chute de 80% en 50 ans sous la pression d'habitats dégradés par l'intensification des monocultures et des pesticides.
La Réserve Zoologique de la Haute-Touche développe un élevage en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux pour sauver la dernière population migratrice d'outardes. Les jeunes éclos dans cet élevage sont nourris à la main pendant les premières semaines puis élevés en volières extérieures avant d'être relâchés à proximité des rassemblements d'outardes sauvages. Ils s'intègrent à ces groupes et partent en migration vers Espagne. Certains individus sont équipés d'émetteur afin d'étudier leur périple
Des aides aux agriculteurs leur permettent d'adapter leurs pratiques aux exigences fondamentales de respece: conservation de lieux favorables a la nidification préservation des insectes, réduction de la mortalité en retardant les fauchés.

LE CAÏMAN NAIN
Les pensionnaires du Parc Zoologique de Paris appartiennent à une espèce forestière de Guyane, habituée à vivre dans des environnements couverts et peu exposés aux rayons du soleil. Vivants dans une eau toujours chaude, ils n'ont pas besoin de s'étendre au soleil pour réguler leur température. Les calmans communiquent entre eux en faisant vibrer trois petits clapets situés dans leur larynx. 
Bien que les Caimans nains ne soient pas menacés selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, une étude est actuellement menée en Guyane dans la réserve des Nouragues pour analyser la structure et la diversité génétique de cette population, étudier leur comportement et leur biologie. On mesure aussi leur contamination au mercure car étant en bout de chaine alimentaire, ils concentrent les éléments toxiques et sont donc des indicateurs de la qualité de l'eau.

LE LOUP P'EUROPE
Le déclin des populations d'ongulés sauvages, la déforestation puis la chasse et le braconnage avaient conduit à la disparition du Loup d'Europe en France vers 1940. Il a recolonisé naturellement le territoire au cours des années 1990 à partir de meutes italiennes. On le rencontre désormais dans une quinzaine de départements avec une population estimée à 500 individus.
Le rôle du Muséum national d'Histoire naturelle est de le démystifier en s'appuyant sur des faits, en expliquant son comportement plutôt craintif et en transmettant les connaissances acquises sur le terrain. L'expertise du Muséum est sollicitée pour adapter les activités de pastoralisme. élevage et tourisme à la présence du loup et pour réfléchir aux possibilités de limiter les désagréments qu'il occasionne
La Réserve Zoologique de la Haute-Touche participe à une réflexion autour du potentiel retour du loup en Centre Val de Loire.

LE VAUTOUR FAUVE
Les Vautours fauves avaient presque disparu de France entre 1920 et 1940. Les actions de conservation et de réintroduction dès les années 1980 permettent maintenant que la France soit le seul pays au monde où les populations de vautours fauves sont en croissance. En revanche, les populations d'Afrique du nord et du Proche Orient déclinent encore. Cependant les effectifs restent faibles et les menaces persistent par les réseaux électriques, les activités récréatives de via ferrata, parapente et deltaplane qui gênent la nidification, les incendies, le déboisement, l'empoisonnement et les éoliennes. L'aménagement de placettes d'équarrissage naturel à usage des éleveurs, où viennent se nourrir les vautours, participe à leur survie.
Le Parc Zoologique de Paris et la Réserve Zoologique de la Haute-Touche prennent part à une coordination entre zoos pour préserver la diversité génétique de l'espèce en vue de renforcements de populations en Europe de l'est.

LE CHAT DE PALLAS
Le Chat de Pallas, ou manul, est un petit félidé menacé par la perte de son habitat, le braconnage et l'agriculture.
Un programme d'élevage européen a été créé en 2005 dans le but d'établir une population de réserve et de permettre une meilleure connaissance de l'espèce. Cing parcs zoologiques français, dont la Ménagerie, le Zoo du Jardin des plantes, s'inscrivent dans ce programme.
Malgré son nouveau statut d'espèce en préoccupation mineure, la population sauvage diminue. Une étude de cette espèce encore mal connue et de l'impact anthropique sur la population sauvage est menée en Mongolie par l'association Wildlife initiative, South Illinois University et le Laboratoire de Biologie Evolutive de l'Université de Lyon, en collaboration avec les communautés locales. Afin de mener à bien ce projet, des pièges photographiques sont mis en place et des chats de Pallas sont équipés de GPS.

LE PUMA DE PATAGONIE
La répartition de cette espèce s'étend au delà de la Patagonie. L'extension des zones agricoles réduit le territoire du Puma et les activités de chasse raréfient ses projes. Il est parfois directement abattu par les éleveurs lorsqu'il s'attaque au bétail. Sa chasse est même légale plusieurs états de l'ouest des USA bien qu'elle a été interdite par référendum en Californie en 1990. De nombreux pays d'Amérique du sud ont également interdit sa chasse.
Le Parc Zoologique de Paris est partenaire de l'ONG chilienne Fauna australis pour un travail d'étude de la population et de sensibilisation des éleveurs, un suivi sanitaire des populations sauvages et captives et la conservation du patrimoine génétique de cette espèce.

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