samedi 2 octobre 2021

Le Paris de Dufy au musée Montmartre en juillet 2021

Le Paris de Dufy 

Raoul Dufy est bien repéré par les historiens de l'art et les amateurs de musées et d'expositions pour sa prolifique cœuvre de peintre et d'artiste décorateur, inspirée tant par sa Normandie d'origine que par son attrait pour la Côte d'Azur, la Provence et la Méditerranée, le monde des régates et des champs de course et ses passions musicales. La mémoire collective retient de lui la dextérité de son trait, l'équilibre de ses compositions, son talent de coloriste, son sens de la synthèse et sa monumentale Fée Electricité. Sous la plume des critiques, pour caractériser cette œuvre, les mots de charme, distinction, légèreté, élégance, fraîcheur, se sont imposés à la sensibilité commune.

Son mode de vie sans tapage l'a conduit à beaucoup voyager et à coudoyer les mondanités les plus huppées comme les officiels de premier plan, sans se départir d'une modestie qu'incarne son petit atelier de Montmartre, impasse Guelma. Depuis le sommet de la Butte, peu de temps après son arrivée à Paris, il découvrit - et peignit le panorama de la capitale, vue d'en haut. Ce spectacle s'inscrivit dans sa rétine. Il ne ressort sous son trait et son pinceau que vingt ans plus tard mais, dès lors, son inspiration y eût recours jusqu'à la fin de sa vie. <<< Le Paris de Dufy» ne vise rien de plus que de s'attacher à un motif qui accompagna discrètement toute une vie d'artiste qui l'introduisit dans ses plus ambitieuses et ses plus expérimentales réalisation


Le Moulin de la Galette, 1939
Aquarelle et gouache sur papier vélin d'Arches / Watercolor and gouache on Arches vellum paper
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, legs de Mme Berthe Reysz en 1975

Bal au Moulin de la Galette, étude pour une huile sur toile de 1943 intitulée « Le Moulin de la Galette», 
Huile sur Isorel/ 1943
Cagnes-sur-Mer, Musée Renoir, dépôt du Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963

Le 14 juillet, vers 1912
Huile sur toile / Oil on canvas
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris,
legs du Docteur Maurice Girardin 

Autoportrait, non daté
Huile sur bois/Oil on panel Collection particulière
Dufy adapte au genre du portrait les préceptes de la peinture fluide qu'il a développé à partir des années vingt. Le peintre esquisse les traits de son visage à grands coups de pinceaux dont l'aura l'auréole entièrement; les vaguelettes de sa chevelure sont exactement celles qu'il emploie dans ses marines, au même moment. En regard de l'académique Autoportrait au chapeau mou qu'il peint à l'âge de 21 ans en 1898, Dufy abandonne ici la morgue altière de sa jeunesse, pour une expression plus réfléchie dont l'intériorité est dessinée par la couleur.

Autoportrait au chapeau mou, 1898
Huile sur toile / Oil on canvas
Le Havre, Musée d'Art Moderne André Malraux, dépôt du Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 4214 P (83)

Vue de Paris depuis Montmartre, 1902
Huile sur toile / Oil on canvas Collection particulière
Arrivé à Paris à la fin de l'année 1899, Dufy loge 12 rue Cortot, à Montmartre c'est donc non loin de son domicile qu'il peint ce tableau en 1902. Pour bénéficier du panorama parisien Dufy a planté son chevalet en contrebas de l'actuelle place Jean-Baptiste Clément, d'où il domine la silhouette du Bateau-Lavoir, qui entame tout juste sa carrière d'ateliers d'artistes. La tension de cette modeste composition tient au surgissement, encore incongru en 1902, de la silhouette de la tour Eiffel, rapidement esquissée. Cette peinture Vue de Paris depuis Montmartre avait été offerte par Dufy à Paul Jamot, alors jeune conservateur au Département des Antiquités grecques et romaines du Louvre.
L'église de Saint-Gervais à Paris,1902 
Huile sur toile / Oil on canvas
Avignon, Musée Calvet, don d'Emile Joseph-Rignault à la Fondation Calvet 

Paris, bateaux-lavoirs sur les quais de la Seine, vers 1904
Lavis, encre de chine et rehaut de gouache sur papier/ Ink wash, India ink heightened with gouach on paper Collection Aspisi

Fête foraine à Montmartre, non daté
Aquarelle on paper et crayon sur papier/Watercolor and pencil
Monaco, collection E.H.

L'atelier de l'impasse Guelma

En 1911 Raoul Dufy loue un atelier au 5, impasse Guelma à Montmartre dont il peint les murs d'un bleu vif. L'atelier qu'il conserva toute sa vie, restera son point d'ancrage dans Paris. Dès 1909, Dufy s'intéresse au motif de l'atelier et il développe cette thématique, notamment dans Le bouquet de l'atelier de la rue Séguier et dans les années 1930, il immortalise l'intérieur de l'impasse de Guelma qui a vu naître tant d'oeuvres. L'atelier se prête en effet à l'allégorie du lieu de création de l'artiste: un espace fermé symbolisant l'autoportrait comme métaphore pour un espace mental où s'accomplit la genèse de l'œuvre. Comme Matisse et Corot, il peint cet espace sans maître, telle une allégorie de la peinture. Ses peintures d'atelier lui permettent aussi de développer le motif de la fenêtre qui forme une interprétation privilégiée de la fusion entre l'intérieur et l'extérieur.

Nature morte au violon: hommage à Bach, 1952
Huile sur toile / Oil on canvas
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 4128 P.

Trente ans ou la Vie en rose, 1931
Huile sur toile/Oil on canvas
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, donation de Mme Mathilde Amos en 1955, AMVP 1924.

L'atelier de l'impasse Guelma, 1935-1952
Huile sur toile / Oil on canvas
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 4127 P.

Le violon rouge, 1948
Huile sur toile / Oil on canvas
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AMP 4125 P.

Le Bouquet dans l'atelier de la rue Séguier, 1909
Huile sur toile/Oil on canvas
Nice, Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, M.8069

L'atelier de la rue Séguier, se trouvait à proximité de la place Saint-Michel à Paris, où l'artiste réside en 1909, époque où sa peinture est proche du cubisme de Braque et Picasso. La pièce sous les toits est reconnaissable à ses murs inclinés. La chaise longue est un motif récurrent dans les peintures de cette série, ainsi que le clocher de l'église Saint-Germain-des-Prés qui apparait à la fenêtre, depuis lequel le peintre a créé plusieurs vues de ce quartier. Les toiles restées vierges sur les chevalets, tableaux dans le tableau, annoncent la mise-en abyme des œuvres de Dufy, très fréquentes dans sa peinture à partir des années vingt.

La Dame en rose, 1908
Huile sur bois / Oil on panel
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 4115 P
La musique

L'artiste construit une correspondance entre sa peinture et la musique. Dufy manifeste en effet depuis toujours un fort engouement pour la musique et une profonde admiration pour les musiciens. Son enfance a baigné dans un univers musical, et par l'un de ses frères, directeur du Courrier musical, il assiste librement aux concerts parisiens et fréquente régulièrement les répétitions de la Société des concerts du Conservatoire au théâtre des Champs-Elysées. Son oeuvre a souvent été comparée à une partition musicale qui se développerait dans la durée, constituée de phrases qui reviennent et de variations de rythme, de ton, des toiles qui font référence les unes aux autres. Très tôt, il s'est lancé dans la recherche d'équivalences entre sons, instruments et couleurs et exprime à travers ses œuvres une véritable synesthésie entre la peinture et la musique tout en restant figuratif. Entre 1934 et 1952 il réalise différents «Hommages >> aux grands compositeurs (Bach, Chopin, Mozart, Debussy) dans des toiles au chromatisme restreint.

Le Grand Concert, 1948
Huile sur toile / Oil on canvas
Nice, Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, M.8082.

Blue Quintet (Le quintette bleu), 1946
Huile sur toile / Oil on canvas
Collection particulière.

André Robert et Jean Dufy à l'atelier de l'impasse Guelma
Tirage argentique/Silver print
Paris, collection particulière, Atelier Raoul Dufy, ARD.576

Raoul Dufy, Boucard et Friesz
Tirage argentique/Silver print
Paris, collection particulière, Atelier Raoul Dufy, ARD.2402
Affiche
Dessin de l'intérieur de l'atelier de Raoul Dufy
Crayon gris sur papier verger/Grey pencil on laid paper Paris, Collection particulière, Atelier Raoul Dufy ARD.539.2.

Nu dans l'atelier, 1935
Crayon gras sur papier / Soft pencil on paper
Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, dépôt du Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2923 D (330)

La petite usine, 1911
Encre de Chine sur papier/India ink on paper
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2923 D (301 V)
L'aventure décorative de Dufy débute en 1909, quand il fait la connaissance du couturier Paul Poiret et collabore pour la firme de soierie Bianchini Férier, qui lance en fabrication le premier dessin textile de l'artiste. En 1911, il monte avec Poiret une petite entreprise d'impression de tissus au 141, boulevard de Clichy: la Petite Usine. Sur cette feuille Dufy ébauche une vue du studio où l'on devine des étoffes suspendues, et au dos un croquis de l'atelier vide.

Le boucher charbonnier, 1937
Aquarelle / Watercolor
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, legs de Mme Berthe Reysz en 1975, AMD 788

Livres illustrés

En 1926, pour le huitième anniversaire de la mort d'Apollinaire, Au Sans Pareil, la maison d'édition de tradition surréaliste de René Hilsum (1895-1990), charge Dufy d'illustrer Le Poète assassiné, texte débridé, cocasse et satirique. Dans une veine autobiographique et fantasmatique, Croniamantal, poète maudit, parcourt le monde avec l'Oiseau du Bénin (Picasso) et souffre de son amour pour Tristouse Ballerinette (Marie Laurencin) qui le trahit avec le Fopoîte (faux poète). Pour les 470 exemplaires du livre, Dufy - qui recourt là la lithographie pour la première fois - réalise 18 hors-texte et 18 bandeaux. En contre-pied décalé avec le récit, ses dessins alternent compositions allégoriques en souvenir du Bestiaire, ses propres souvenirs de voyages (Munich, Rome, Nice, Marseille) et ses balades dans Paris qui y est représentée onze fois. L'encrage des noirs et les réserves blanches illuminent les pages qui inscrivent parfaitement le texte dans le projet d'Apollinaire d'invention d'une esthétique moderne.

Le Départ pour la soirée, vers 1936
Gouache sur papier, variante de la planche n°2 de Mon Docteur le Vin, Draeger, 1936/ Gouache on paper, variant for the drawing n°2 in Mon Docteur le Vin, Draeger, 1936
Collection particulière

Le poète assassiné, 1926
Étui et ouvrage
Paris, Bibliothèque Kandinsky, RLQ 2342. Ex. 436/450
En 1916, en pleine Guerre mondiale, la première publication de Le Poète assassiné portait en couverture une illustration de Leonetto Cappiello, devenue une icône emblématique: au trait bleu, un cavalier, le front sanguinolent percé par le tir d'une balle, lâchait, chancelant, la bride de son cheval prêt à s'élancer. Lors de sa réédition de 1926, Dufy prend le contrepied de cette tragique allégorie très éloignée du texte d'Apollinaire: pour la couverture du livre, il remploie Le Cheval qui illustrait le quatrain du poète dans Le Bestiaire, qu'ils avaient publié en 1911, sous forme d'une composition plus décorative où la figure du cheval ailé, inversé et renversé révèle un fond végétalisé proche des créations textiles qu'il crée alors pour Bianchini-Férier.

La Basilique du Sacré-Coeur, illustration pour Le Poète assassiné de Guillaume Apollinaire, Paris, Au Sans Pareil, 1926
Lithographie sur papier / Lithograph on paper
Nice, Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, dépôt du Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 10892 GR (307)
Le pont des Arts, illustration pour Le Poète assassiné de Guillaume Apollinaire, Paris, Au Sans Pareil, 1926
Lithographie sur papier / Lithograph on paper
Nice, Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, dépôt du Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 10892 GR (314)
La Place de la Concorde,
illustration pour Le Poète assassiné de Guillaume Apollinaire, Paris, Au Sans Pareil, 1926
Lithographie sur papier/Lithograph on paper Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 1092 GR (128)
Le Luxembourg, illustration pour M. Croquant de Rémy de Gourmont, Paris, Georges Crès et Cie, 1918
Bois gravé/Woodcut
Nantes, Musée d'Arts de Nantes, dépôt du Mnam/CCL Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 10892 GR (174)

Nus dans l'atelier 

Dufy représente fréquemment, au cours de sa carrière, le nu féminin, soit le nu pour lui-même, soit dans une composition allégorique ou dans le cadre familier de l'atelier. Il les traite généralement de façon plutôt formelle. À partir de 1930, ses nus font un retour fulgurant dans sa peinture, posant dans l'atelier. Il peint ainsi ses nus presque comme une partie de la composition de l'atelier. Il traite souvent ses nus comme une pure conception picturale: le corps fait partie d'un jeu de couleurs, de lignes et de formes. L'accent est porté sur les contrastes entre les lignes musclées, onduleuses et voluptueuses du corps, les motifs orientaux du tapis et le bleu froid du mur ou les tableaux qui ornent l'atelier. L'artiste se donne les moyens de fixer la spontanéité et la fluidité dans le traitement des figures et le rendu du corps, ainsi que dans l'œuvre de Matisse, il applique une souplesse du contour.
Nu sur fond bleu, 1930
aquarelle et gouache sur papier vélin d'Arches/ watercolor and gouache on Arches vellum paper
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, legs du Docteur Maurice Girardin en 1953, AMD 350
Nu couché, 1930
Huile sur toile/Oil on canvas
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, legs du Docteur Maurice Girardin en 1953, AMVP 1058
Au cœur de son atelier dont il a recouvert les murs de peinture bleue - le peintre reprend le genre canonique du nu allongé aux formes voluptueuses. Le corps lascif, empruntent autant aux naïades païennes qui reviennent souvent dans son œuvre (Amphitrite), qu'aux modèles plus terrestres traités de manière gracieuses. La couleur de la chair tranche avec le drap blanc posé
sur une tapisserie orientale et le fond du mur.
Le modèle, 1933
Huile sur toile/Oil on canvas
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, donation de Mme Mathilde Amos en 1955, AMVP 1909
Atelier de Paris avec nu, 1944
Huile sur toile / Oil on canvas
Bordeaux, Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, dépôt du Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 4214 P (53)
Nu debout aux tableaux ou Nu debout au bras levé dans l'atelier, 1943-1944
Huile sur toile / Oil on canvas
Le Havre, Musée d'Art Moderne André Malraux, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, 63.7.11
Portrait de Mme Raoul Dufy, 1930
Huile sur toile/Oil on canvas
Nice, Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, don de Mme Dufy en 1955, C.2851

Au début des années trente, Dufy peint un nouveau et monumental portrait de son épouse. Sur le fond bleu monochrome de son atelier, se détache la silhouette un peu massive de la figure, qui contraste avec l'ornementation touffue du tapis de table et du vêtement. Madame Dufy porte ici une robe taillée dans un tissu réalisé par son mari pour la maison Bianchini-Férier. Fidèle à sa mémoire Madame Dufy dote très généreusement le Musée national d'art moderne, les musées de Nice et du Havre par un legs de 1963, dont de nombreuses cœuvres sont présentées dans cette exposition.
Atelier Guelma avec modèle
debout, vers 1928
Tirage argentique/Silver print
Paris, Bibliothèque Kandinsky, Mnam/CCI, Centre Pompidou, CAPROV 144
Atelier Guelma, vers 1928
Tirage argentique/Silver print
Paris, Bibliothèque Kandinsky, Mnam/CCI, Centre Pompidou, CAPROV 144
Photographe non-identifié
Raoul Dufy, Nu lisant
Tirage argentique/Silver print
Paris, Fonds Cahiers d'Art, Bibliothèque Kandinsky, Mnam/CCI, Centre Pompidou
Photographe non-identifié
Raoul Dufy, Nu debout
Tirage argentique/Silver print
Paris, Fonds Cahiers d'Art, Bibliothèque Kandinsky, Mnam/CCI, Centre Pompidou

Le salon de Paris, les sièges de la manufacture de Beauvais


Adoubé par ses pairs suite à la consultation lancée en 1922 par Jean Ajalbert - directeur de la manufacture de Beauvais depuis 1917-Raoul Dufy se lance dans un projet de tissus d'ameublement qui va l'occuper une décennie durant : le salon de Paris. Considéré par 52 artistes et critiques comme parmi les plus aptes à renouveler l'art de la tapisserie d'une manufactu nationale, Dufy s'empare de la commande et décide de rendre hommage aux monuments de la capitale. Des premières esquis en 1923, aux derniers tissages, en 1933, Dufy, et l'ébéniste André Groult (1884-1966), créent cet ensemble avec humour et impertinence qui ôte la solennité des grands monuments. Dans son allure de mobilier Louis XVI, le traitement et la der du décor, ravive l'horror vacui des anciennes tapisseries, tout e parvenant à restituer par le tissage, la modernité du style de D Ajalbert exprime sa satisfaction pour « la qualité de cet ensem d'accent inédit, dans sa grâce de coloris, dans sa fantaisie décorative dans son clair et fin équilibre >>.

RAOUL DUFY (1877-1953) ET ANDRÉ GROULT (1884-1966) Les Champs-Elysées, 1924-1933
Fauteuil, bois de hêtre laqué en brun nuagé d'or, exécuté
par G. Pelletier et Adolphe Chanaux, tapisserie de Beauvais (laine et soie)/ Paris, Mobilier national, GMT/24963/001

Les Champs-Élysées, 1924-1926
Dossier de fauteuil, carton de garniture de mobilier, huile sur toile /Back of the chair, cartoon for a furniture covering, oil on canvas
Paris, Mobilier national, GBA/211/000
Balcon de Paris, 1925
Huile sur toile/Oil on canvas Monaco, collection E.H.
RAOUL DUFY (1877-1953) ET ANDRÉ GROULT (1884-1966)
Canapé, 1924-1933
Bois de hêtre laqué en brun nuagé d'or et tapisserie de Beauvais (laine et soie) Paris, Mobilier national, GMT/24691/000
L'Opéra, 1924-1926 Dossier de fauteuil, carton de garniture de mobilier,
huile sur toile / Back of the chair, cartoon for a furniture
covering, oil on canvas
Paris, Mobilier national, GBA/208/000

Le Moulin de la Galette, 1924-1926
Dossier de fauteuil, carton de garniture de mobilier, huile sur toile/Back of the chair, cartoon for a furniture covering, oil on canvas
Paris, Mobilier national, GBA/209/000

Le Panorama de Paris, Le Paravent de la manufacture de Beauvais 

Cette composition inventée par un Dufy en lévitation au-dessus du paysage urbain parisien renoue avec un genre irrémédiablement passé de mode dans les années 1920-1930: les panoramas qui ont ponctué la seconde moitié du XIXe siècle. De cette vision imaginaire et enjouée de la capitale, sans aucune exactitude topographique, l'on retrouve également les traces de la cartographie primitive du Moyen âge et de la Renaissance et les images photographiques << vues du ciel » prise par Nadar en ballon. La haute stature de la tour Eiffel domine la représentation des monuments. Sur le registre inférieur s'épanouissent de larges fleurs, référence aux <«< tapisseries aux mille fleurs » médiévales.
«Je suis allé ce matin chez Groult, qui m'a montré les quatre feuilles de mon paravent, «Paris » terminées. Je veux vous dire tout de suite ma joie complète devant la réussite de notre entreprise, ...À travers mes esquisses plates et maladroites de métier, c'est cette belle matière de la tapisserie que je visais. »

Lettre de Raoul Dufy à Jean Ajalbert
Le paravent 
Le Panthéon, 1924-1929
Mine graphite, encre et gouache sur papier/ Graphite, ink and Gouache on paper
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2923 D (6)
Les Invalides et le Palais Bourbon, 1924-1929
Mine graphite, encre et Gouache sur papier, esquisse pour une tapisserie de Beauvais / Graphite, ink and Gouache on paper, sketch for a tapestry of Beauvais
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2923 D (7)
Raoul Dufy dans l'atelier 5, impasse Guelma lors de la visite de la délégation du Carnegie Institute of Art en 1937

Le plein air parisien 

Dufy prépare souvent ses paysages sur le papier, grâce à ses carnets de dessin emportés avec lui. Il aime peindre Paris et ses alentours, insistant sur l'élégance des grilles, des allées, révélant les architectures au milieu de la verdure des jardins. En 1919, le thème des canotiers apparaît dans les compositions de Dufy à un moment où ce loisir devient à la mode. Ce type de sujet, traité en série, lui permet de travailler sur la lumière et la couleur grâce à la présence de l'eau, un des thèmes favoris de l'artiste. Très vite un cadrage s'impose, souvent avec un pavillon situé au cœur du tableau, une façade de pavillon rappelant un décor de théâtre. Ces plaisirs fluviaux que documente l'artiste se fondent dans une matière picturale fluide, où alternent effets de transparence et d'opacité. Dufy représente ainsi régulièrement le bois de Boulogne, dans des compositions généralement très équilibrées qui se voient troublées par quelques éléments en mouvement, comme un oiseau ou un fiacre.
Le pont à Nogent, vers 1935
Encre de Chine sur papier / India Ink on paper Collection Fanny Guillon-Laffaille

Portrait de Jane Mortier, 1924
Céramique/Ceramic
Collection particulière

Ce carreau de céramique façonné avec la complicité du catalan Josep Llorens i Artigas représente Jane Mortier, épouse du peintre Robert Mortier grâce auquel elle fréquente l'avant-garde artistique parisienne, notamment Guillaume Apollinaire. Jane Mortier pianiste célèbre de l'après-guerre, interprète de Liszt en particulier, devient ici le modèle d'un Raoul Dufy mélomane.
La Maison de Cuvier dans les arbres, vers 1910
Huile sur toile/Oil on canvas
Le Havre, Musée d'Art Moderne André Malraux, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, 63.7.12
Le parc de Saint-Cloud, 1919
Huile sur toile / Oil on canvas
Grenoble, Musée de Grenoble, don de l'artiste en 1920, MG 2096
Au bois de Boulogne, 1920
Huile sur toile / Oil on canvas
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, donation de Henry-Thomas en 1976, AMVP 2095
Canotiers à Nogent, vers 1925
Huile sur toile / Oil on canvas
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou,
legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 4214 P (99)
Bords de Marne, les canotiers, 1925
Huile sur toile / Oil on canvas
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, legs du Docteur Maurice Girardin en 1953, AMVP 1667
Nogent, pont rose et chemin de fer, 1935
Huile sur toile/Oil on canvas
Le Havre, Musée d'Art Moderne André Malraux, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, 63.7.7

Au début des années 1930, Dufy entame une deuxième série de vues fluviales, suite aux premières œuvres des canotiers produites après la guerre. Dans cette toile, le peintre oppose la vitesse de la bruyante locomotive qui passe sur le viaduc, au calme des bords de Marne. Ici circulent barques et voiliers, voiles au vent, comme les deux drapeaux tricolores qui animent la composition.

La Fée Electricité 

Après-guerre, La Fée Electricité est devenue un mythe invisible. Réalisée par Dufy pour le Pavillon de la Lumière, elle est démontée à la clôture de l'Exposition Internationale de 1937. L'éditeur d'art Pierre Berès (1913-2008) en imagine une version réduite et multiple. En 1951, il en confie la réalisation au meilleur atelier lithographique parisien: celui des frères Mourlot. Une fois vaincues les réticences de Dufy, c'est le lithographe Charles Sorlier (1921-1990) qui presse les 10 feuilles tirées à 350 exemplaires. Mais celui-ci est unique et spécial, c'est un palimpseste: Dufy lui-même l'a repeint, comme Bernard Dorival en a été le témoin « couvrant de gouache les sept dixièmes de la lithographie, agrandissant ou diminuant tel personnage, supprimant tel détail, en ajoutant tel autre, donnant un contour nouveau ou une nouvelle couleur à tel morceau, créant, en un mot, une nouvelle version du thème qu'il avait donné quinze ans auparavant ». En 1964, l'œuvre monumentale est remontée au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.
La Fée Électricité, 1952-1953

10 lithographies rehaussées de gouache sur papier, gravées par Charles Sorlier chez Mourlot, éditées par Pierre Berès/ lithographs heightened with gouache on paper, etched by Charles Sorlier at Mourlot, edited by Pierre Berès


La mode, les robes


Dufy se consacre aux tissus (motifs pour imprimés d'habillement ou d'ameublement) pendant plus de dix ans à partir de 1910. Sa rencontre puis son association avec le couturier Paul Poiret, novateur et visionnaire émule de Jacques Doucet, est vite suivie par sa collaboration, puis par un contrat d'exclusivité, avec la maison d'impression sur étoffe Bianchini-Férier. Ce basculement dans l'univers du textile, s'opère grâce à Le Bestiaire, un recueil de trente courts poèmes de Guillaume Apollinaire, dont Dufy grave les planches durant près de deux ans, dès 1909. Cette année-là, au retour d'un voyage à Munich où il découvre les travaux sur bois des expressionnistes allemands, Dufy invente pour Le Bestiaire un prodigieux répertoire de motifs végétaux, organiques, mythologiques, animaliers et architecturaux qu'il sculpte de la pointe et du fil de son canif. Cet univers de formes constitue l'inépuisable viatique dans lequel il puisera, en parsemant et en réagençant ces ornements sur des centaines de projets d'étoffes. La luminosité des planches en noir-et-blanc, surgie de l'encrage, est transposée dans un éclaboussement de couleurs par le report de ces motifs sur des tissus.

Suite à sa collaboration avec Paul Poiret, Dufy se lance alors dans le dessin de mode. C'est par ce biais qu'il entre à la Gazette du Bon Ton, où d'un trait toujours extrêmement élégant, il réalise de rares mais très appréciées vignettes. Cette célèbre revue de mode fondée en 1912 par Lucien Vogel, parait jusqu'en 1925, où paraissent les modèles des plus célèbres couturiers comme Lanvin ou Doucet. Ici derrière les robes de Poiret, Dufy
Robes de la maison Poiret, étude pour une planche de «La Gazette du Bon Ton >> nᵒ4 mai 1920, 1920
Gouache sur papier/Gouache on paper Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2923 D (497)

L'Essayage, 1925
lavis d'encre de Chine et gouache sur papier/ India ink wash and Gouache on paper Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou,
legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2923 D (155)
Bagatelle ou Le Pré Catelan, 1919
(numéro de patron B. F. 14978) Satin de 8, chaîne (décochement 3), 2 lats de liseré à effet damassé, soie et schappe  Lyon, Musée des Tissus, don de Bianchini-Férier en 1923, 

Sur cette étoffe, que Paul Poiret transforme en robe de chambre vers 1924, Dufy transpose dans l'univers foisonnant de ses textiles le thème naissant de la course hippique où les jockeys et leurs montures trahissent la proximité de l'hippodrome de Longchamp. On reconnait la silhouette de l'orangerie de Bagatelle, « folie » du XVIIIème siècle dont s'inspire en 1905 Guillaume Tronchet pour élever le restaurant-casino de luxe « le Pré Catelan» au coeur du Bois de Boulogne.
Croquis de mode, soieries de Bianchini-Férier, publiées dans La Gazette du Bon Ton, n°1, 1920
Monaco, collection E.H.
Guerriers africains, empreinte pour l'Exposition coloniale internationale de 1931
Empreinte / Print
Monaco, collection E.H.

Raoul Dufy est présent dans toutes les grandes expositions de l'entre-deux-guerres, en 1925 sur la péniche de Paul Poiret, en 1937 dans le pavillon de l'électricité, et en 1931 pour l'exposition coloniale internationale de Paris. Au salon des Beaux-Arts, dans le bois de Vincennes, Raoul Dufy expose deux toiles d'inspiration orientaliste, rapportées de ses voyages en Afrique du nord. Et avec cette empreinte, le peintre esquisse le motif d'un tissu qui sera montré dans la section métropolitaine au côté des décorateurs, des couturiers et des parfumeurs. Trois ans après la fin de sa collaboration avec Bianchini-Férier, l'éditeur de ce textile est encore inconnu.

La pratique du dessin 

Pour Dufy, la pratique du dessin ne consiste pas seulement en un hâtif et unique exercice préalable à une réalisation. C'en est l'expérimentation structurante: le dessin est produit tant que le geste n'a pas trouvé le bon motif et son juste agencement dans la composition recherchée. La conservation de l'empilement des ébauches successives permet en outre à l'artiste de se reporter à ses solutions premières ou intermédiaires, afin de les réintroduire dans le cours de la conception. Ce mode opératoire permet à Dufy de faire progressivement advenir les effets que produiront, dans la réalisation finale, d'une part la forme du trait dans le tracé des contours et, d'autre part, l'ampleur, la densité et la tonalité des champs colorés. De leur articulation procèdent les sensations de mouvement, de profondeur et de lumière qui sont au fondement même de ce qu'on peut appeler le dufysme.
Raoul Dufy et André Robert, peignant le panneau de gauche de « L'estuaire de la Seine, décoration pour le bar-fumoir du théâtre du Palais de Chaillot, 1937-1938
Les Funérailles du président Painlevé au Panthéon, 1933
Aquarelle sur papier / Watercolor on paper
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, achat du musée du Luxembourg en 1934, AM 1143 D

Le 4 novembre 1933, assis sous la voute du Panthéon parmi
les 4180 invités que la République convie aux funérailles
nationales de Paul Painlevé, Dufy remplit un petit carnet de croquis. Il n'est pas le seul artiste à y avoir été missionné, puisque d'André Lhote, on conserve également des témoignages de ces grandioses pompes. «<< Leur décor - rapportait Comoedia dès le lendemain - fut émouvant de simplicité, une simplicité toute austère, bien assortie à ce que réclame notre époque, toute de lutte et d'inquiétude (...) Une bannière tricolore descendait de la coupole. Entre les piliers, dans un cadre de lauriers, un faisceau de drapeaux sur un fond violet..
La Réception, 1931-1935
Aquarelle et gouache sur papier vélin d'Arches / Watercolor and gouache on Arches vellum paper
Paris, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, legs de Mme Berthe Reysz en 1975, AMD.790
Étude pour «La Seine, de Paris à la mer», 1937
Techniques diverses/Various techniques
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2913 D (707)/(760)/(788)/(789) et AM 2923 D (760)/(790)

Cette commande lui est passée quelques semaines avant La Fée Electricité, en juin 1936, mais la livraison - dans l'hémicycle du bar-fumoir du Théâtre du Palais de Chaillot - ne surviendra que trois ans plus tard. Les deux œuvres se sont nourries l'une l'autre, principalement pour tout ce qui touche à la conception de leurs paysages panoramiques qui sont très similaires. Ce cousinage, contraint par les circonstances de calendrier, contribuera à insatisfaire Dufy: il renonce à livrer une première version terminée fin 1937 début 1938 (aujourd'hui au Musée des Beaux-Arts de Rouen) et remet en chantier son monumental triptyque que l'on peut désormais admirer au Musée des Beaux-Arts de Lyon.
Vue de Paris, 1937

Encre de Chine sur calque/India ink on tracing paper Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2923 D (755)
La Vente de l'Hôtel Drouot,
1935
Étude pour la planche n°16, Mon Docteur le Vin, Draeger, 1936
Encre sur papier calque / Ink on tracing paper
Collection particulière, France
Paris panorama 

De la lumineuse et juvénile Vue de Paris depuis Montmartre de 1902 à la crépusculaire pochade de 1952 pour la brochure touristique de Thérèse Bonney, c'est bien un Paris vu d'en haut, et ses monuments vus de face, qui traversent toute l'œuvre de Dufy, sur quelque support qu'il les inscrive. Deux commandes, celle de la Manufacture de Beauvais en 1922 puis celle de Marie Cuttoli en 1934, lui ont permis de ponctuer dans un registre monumental ses visions successives de la capitale. Le traitement graphique répétitif qu'invente Dufy pour évoquer le moutonnement cubisant des toits de Paris se prête tout particulièrement à l'orthogonalité des points de tapisserie. Le ciel de Paris, qui était léger et riant jusque dans les années 30, s'assombrit et se charge après-guerre, tandis que la Seine qui s'écoulait benoîtement, transperce le panorama telle une vitale artère, comme si un dernier regard, suivant son cours depuis le sommet de la tour Eiffel, permettait de plonger jusqu'au Havre...
Livre d'or du restaurant Chez Marianne (1922-1951), 1927
Gouache sur papier, signé, daté, titré et dédicacé en haut au centre: à Georges Marianne le Coeur, le Palais et le Ventre de Paris Raoul Dufy - mai 1927
Paris, 1937
Gouache sur papier/Gouache on paper
Nantes, Musée d'Arts de Nantes, dépôt du Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 2923 D (30)
«29° Salon de la société des Artistes décorateurs et salon de la lumière», 1939
Les Astres, 1948
Huile sur toile / Oil on canvas
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, legs de Mme Raoul Dufy en 1963, AM 4126 P

Les Astres est, à l'huile-sur-toile, une peinture pour un projet d'affiche accompagnant la réouverture, le 27 juin 1952, du Planétarium de Paris au sein du Palais de la Découverte. Démonté à la clôture de l'Exposition Internationale de 1937, le Planétarium était donc resté en caisse pendant 15 ans. Dufy réalise ici littéralement son légendaire propos rapporté par Pierre Courthion en 1951: [...] le soleil au zénith, c'est le noir: on est ébloui; en face, on ne voit plus rien ».

Paris, 1934-1935
Tapisserie, laine et soie, lissier atelier André Delarbre, Aubusson / Tapestry, wool and silk, lissier studio André Delarbre, Aubusson
Paris, Mnam/CCI, Centre Pompidou, don du Docteur Barnes en 1936, AM 314 OA

Sur ce grand panorama tissé de la capitale, Dufy poursuit le projet décoratif du salon de Paris avec cette vue qui embrasse la ville depuis un belvédère impossible. La Tour Eiffel, disproportionnée, domine la composition et à ses pieds les monuments célèbres se détachent sur un entrelacs d'habitations et de végétation. En bas à droite, l'ancien Palais du Trocadéro, construit pour l'exposition universelle de 1878 vit ses derniers instants avant sa destruction pour l'exposition de 1937.

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