On ne pouvait quitter le Musée d'Orsay sans faire un tour parmi dans les collections. Sur la terrasse du deuxième étage, une rétrospective de la sculpture francaise pendant la grande époque 1880-1910 dont voici la présentation :
Au début des années 1880, l'éclectisme, qui emprunte aux styles du passé, et le réalisme, qui aspire à montrer le réel sans l'idéaliser, sont très en vogue dans les milieux officiels de la sculpture. Auguste Rodin commence alors à produire des oeuvres en rupture avec cet art contemporain: physionomies expressives, goût pour le fragment, association de morceaux issus de différents modèles, ses recherches formelles novatrices agissent comme une lame de fond. Dès lors, il ne reste aux artistes en quête de modernité que deux choix: suivre sa voie ou s'en écarter résolument.
De nombreux jeunes artistes font leurs armes comme « praticiens », c'est-à-dire comme assistants, dans l'atelier de Rodin : c'est notamment le cas de Jules Desbois, Camille Claudel, François Pompon et Antoine Bourdelle. La prise d'indépendance des sculpteurs à l'encontre de Rodin emprunte des voies diverses: recherches sur la forme pure (Pompon, Maillol). retour à l'Antiquité (Bourdelle, Maillol, Schnegg, Bernard) ou à la taille directe (Bernard), avant qu'une rupture, plus radicale encore, ne survienne bientôt, avec l'abandon de la figuration.
Quelques sculptures postérieures figurent dans cette rétrospective...
Faune dansant
Joseph Bernard 1912
La mère de l'artiste
Ivan Maestrovic 1911
Chula Frédolica
Manolo Hugué 1910
Jeune landaise
Charles Despiau 1909
Jane Poupelet
Lucien Schnegg 1901
Aphrodite penchée
Lucien Schnegg 1904
Junon, Lucien Schnegg 1909
Méditerranée, dit aussi La Pensée
Aristide Maillol, entre 1923 et 1927,
Si Maillol réalise une première version de cette sculpture dès 1905 pour son mécène le comte Kessler, cette version en marbre n'est commandée par l'État français qu'en 1923. Les détails et les traits du modèle, l'épouse de Maillol, s'effacent au profit d'un travail sur la pureté et l'équilibre des volumes: la sculpture, de profil, s'inscrit dans un carré et se construit en une succession de triangles. Cette recherche de forme pure a été parfaitement comprise par L'écrivain André Gide: « Elle est belle, elle ne signifie rien.» Le titre, Méditerranée, postérieur à sa création, renvoie au goût de Maillol pour les corps puissants et charpentés des femmes de sa Catalogne natale.
Ours blanc
François Pompon, Entre 1923 et 1933
Collaborateur de Rodin, François Pompon consacre son travail personnel à la sculpture animalière Il observe au Jardin des Plantes un ours faisant les cent pas dans sa cage et en retranscrit la force tranquille, dans le moment suspendu de la marche Le tour de force réside dans l'impression de fluidité voire de légèreté de l'ours taillé dans un bloc de trois tonnes. La simplification extrême des surfaces par l'élimination des détails superflus est résolument moderne.
Torse d'homme
Jules Desbois 1934
La jeune Haulmière
Paul Bartlett 1895
Torse de femme
Paul Bartlett 1895
Lucien Schnegg 1909
Felix Valloton
L'homme qui marche
Auguste Rodin 1910
Héraklès archer, ou Héraklès tue les oiseaux du lac Stymphalle
Antoine Bourdelle 1904
Inspiré par la mythologie, Bourdelle choisit l'un des douze travaux d'Hercule (Héraklès en grec): la mise
à mort des oiseaux meurtriers du lac Stymphale. Il écarte tout détail superflu et simplifie les masses pour accentuer l'impression de puissance du héros, qui semble de tout son corps tendu repousser le rocher. Bourdelle dégage ainsi un vide spectaculaire au centre de l'oeuvre. Si la musculature doit beaucoup au modèle, le commandant Doyen-Parigot, le visage impassible d'Héraklès atteste l'influence de la statuaire grecque archaïque sur l'artiste.
Pénélope
Antoine Bourdelle 1907
Le bélier rétif
Antoine Bourdelle 1909
L'offrande
Antoine Bourdelle 1905
Antoine Bourdelle 1909
Le maître d'armes
Bernard Hoetger 1903
Torse de femme
Bernard Hoetger 1905
Homme debout
Paul Bartlett 1910
Torse d'Aphrodite
Lucien Schnegg 1905
L'enlèvement
Lucien Schnegg 1909
Autoportrait
Lucien Schnegg 1909
Monument aux morts
du père Lachaise
Albert Bartholomé 1899
Jean Carriès 1893
Pierre Roche 1899
François Pompon 1932
Lucien Schnegg 1895
Auguste Renoir 1916
Agrandissement executé par Guino en 1916 pour la tombe de Mme Renoir à Essoyes, de la partie supérieure d'une statuette, La Mère et l'enfant, elle-même réalisée d'après un portrait de 1885 (Philadelphia, Museum of Art) et un tableau de 1885 (Saint-Pétersbourg, Florida Museum of Fine Arts) : « L'enfant qui tête ».
Le cycliste
Anders Zorn 1911
Pierre-Auguste Renoir 1916
Auguste Renoir 1907
Petite laveuse
Pierre-Auguste Renoir 1916
Pierre-Auguste Renoir 1917
Monument à Cézanne
Aristide Maillol 1921
Aristide Maillol 1898
Danseuse Maillol 1896
Femme agenouillée
Aristide Maillol 1900
Aristide Maillol 1899
Baigneuse debout
Aristide Maillol 1900
Torse de femme
Aristide Maillol 1900
Aristide Maillol 1923
Aristide Maillol 1935
Jean Escoula 1890
Combattant, Bourdelle 1905
Balzac
Auguste Rodin 1898
La Société des gens de lettres, présidée par Emile Zola, commande à Rodin en 1891 un monument à Honoré de Balzac. Rodin mûrit longuement ce projet. Il étudie méticuleusement la physionomie de l'écrivain avant de rompre avec les codes du monument commémoratif: rien n'évoque le métier ou l'oeuvre de Balzac, le visage vise l'expression plus que la ressemblance et la posture est simplifiée à l'extreme Enveloppé dans une ample robe de chambre, ce Balzac au visage relevé symbolise la puissance du génie
littéraire. Les commanditaires refusent la statue et la confient au plus académique Alexandre Falguière.
Victor Hugo
Auguste Rodin 1902
La Pensée
Auguste Rodin vers 1895
Sculptée à la fin de la liaison entre Rodin et Camille Claudel, La Pensée emprunte les traits de la jeune femme. Le praticien chargé de tailler le marbre, Victor Peter, aurait arrêté son travail pour avoir la confirmation que Rodin voulait bien orner le cou d'une collerette. Rodin aurait alors déclaré : " N'y touchez plus", saisi par le contraste entre le visage lisse de la jeune femme et le bloc de marbre laissé brut. La sculpture devient pour les critiques une allégorie de la pensée se dégageant de la matière ou bien une incarnation de la beauté.
Homme accroupi dit aussi Chagrin Paul Bartlett 1896
La misère
Jules Desbois 1894
Auguste Rodin 1890
Camille Claudel 1893
Camille Claudel non daté
Camille Claudel non daté
Impression d'enfant
Médardo Rosso 1906
Médardo Rosso 1896
L'Age mur
Camille Claudel 1897
Un homme est tiraillé entre une jeune femme implorante à genoux et une vieillarde décharnée, qui l'emporte inexorablement. Ce groupe a souvent été considéré comme autobiographique car conçu au moment où Camille Claudel sent Rodin lui échapper au profit de sa compagne de toujours, Rose Beuret. Mais, au-delà du drame intime, cette cuve vibrante, d'une composition efficace et puissante, devient une allégorie universelle de la marche inexorable du temps. Après l'abandon de la commande de l'oeuvre définitive par l'Etat, Claudel realise finalement ce bronze pou un amateur, le capitaine Tissier
Docteur Eugène Koeberlé
Antoine Bourdelle 1914
Antoine Bourdelle 1919
Auguste Rodin 1901
Auguste Rodin 1881
Auguste Rodin 1881
Auguste Rodin 1903
Auguste Rodin 1888
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