samedi 2 octobre 2021

La collection Pinault à la Bourse du commerce en août 2021

Affluence dans ce nouveau temple de l'art contemporain ! J'ai été séduit par la qualité de la rénovation de ce beau bâtiment, bien adapté aux présentations des grands formats de cette collection.
Impressionné aussi par certaines œuvres puissantes. En revanche, la signalétique des oeuvres est pour le moins minimaliste...

Voici la présentation de cette exposition :

Cette « Ouverture » est un manifeste de la multiplicité des pratiques -peinture, sculpture, vidéo, installation, photographie, ceuvres sonores, lumineuses, performance -, de l'équilibre des générations, des cultures, des origines et des genres des artistes présents au sein de la collection. Un manifeste aussi de la diversité de ses thématiques, ou plutôt de ses lignes de force: les questions obsédantes de la mort, du «passage du temps », de la vanité (sans exclure que l'humour puisse aussi parfois y trouver place); la passion pour le minimalisme, la revendication d'une matérialité pauvre; la radicalité de démarches engagées dans des questions politiques, sociales, raciales, de genre...; une profonde vision humaniste, enfin, portée par des œuvres qui interrogent sans repos la figure humaine, le visage, le corps.

Dans le Salon, près des ascenseurs, dans les escaliers, des oeuvres viennent discrètement perturber nos déplacements par leur dialogue avec l'architecture. La rencontre avec une souris, des pigeons, une chaise de gardien ou encore un corps nu couvert de peinture induit un doute: l'exposition prend-elle fin quelque part? La frontière entre l'art et la vie est-elle clai rement définie? Ces présences troublantes interrogent la séparation entre nature et culture, entre humain et non-humain, entre vrai et faux. C'est tout l'enjeu de la porosité que travaillent ces installations: le tableau monumental de Martial Raysse accueille les visiteurs dans le Salon;

Martial Raysse,
Ici plage, comme ici bas,
2012, huile et liant acrylique sur toile

(...)tandis que Lili Reynaud Dewar, grâce à ses chorégraphies réalisées dans des institutions artistiques, de la Punta della Dogana à Venise à la Triennale de Okayama au Japon, transforme son corps nu en un lieu de tension entre l'intime et l'espace public.

Chorégraphie de Lily Reynaud Dewar

Rotonde
Fresques sur la rotonde


URS FISCHER
Chaque élément de cette installation, pensée par Urs Fischer pour le contexte spécifique de la Rotonde, est constitué d'une cire pigmentaire au rendu réaliste. Les sièges, au style tantôt commun et industriel, tantôt empreint de cultures lointaines, inspiré par le panorama de la coupole de la Bourse de Commerce sont plus vrais que nature. Le personnage, Rudi, est parfaitement conforme à son modèle, Rudolf Stingel, un artiste ami d'Urs Fischer- dont trois oeuvres sont présentées au 2 étage. La grande sculpture, semblable au marbre, est une réplique exacte de L'Enlèvement des Sabines (1579-1582) de Giambologna, chef-d'œuvre de la statuaire maniériste.

Au début de chaque nouvelle exposition, selon le protocole défini par l'artiste, les mèches fichées dans les différentes sculptures sont allumées afin d'en engager la consumation. La cire se liquéfiant, ce qui semblait pérenne s'avère fragile.

Urs Fischer, Untitle ( Giambolona),
2011, cire, pigment, mèches, acier

BERTRAND LAVIER
Cet artiste arrache au quotidien ou à l'art le plus noble des objets et des formes qu'il joue à déplacer afin d'interroger leur valeur. Pour ce faire, la superposition, le détournement ou le prélèvement apparaissent comme des gestes fondamentaux de l'artiste.

Bertrand Lavier utilise le pouvoir de l'exposition: il investit ici les vingt-quatre vitrines qui rythment depuis 1889 la rotonde de la Bourse de Com merce. Ces présentoirs élégants étaient tout indiqués pour accueillir ses différents « chantiers »>, terme utilisé par l'artiste pour qualifier ses recherches récurrentes et souvent simultanées. La valeur d'usage de l'objet est annulée pour devenir un pur signe, une matière à penser capable de réinvestir avec humour des objets prosaïques, des éléments industriels ou des procédés artistiques. Ces vingt-quatre stations pensées et mises en scène par l'artiste agissent en véritable « rétrospec tive en vitrine» selon les mots de Bertrand Lavier.

Walt Disney production n°6 1947-2018, peinture cellulosique sur résine de polyester
Picasso, 2020
Alle d'automobile Citroën
Karcher/Proantic, 2020
Nettoyeur électrique et plastron médiéval
Christós, 2019
Bronze nickelé
Peugeot 103, 1993
Mobylette accidentée
Cameron, 2020
Montgolfière
MAIP, 1981
Extincteur, peinture acryliqu
Rouge géranium par Tollens
et Valentine, 1974
Peinture acrylique sous verre
Blue, 2020
Néon
Manubelge, 1982
Armoire à pharmacie, verre, métal, peinture acrylique
Bosch AHS 70-34, 2020
Taille-haie
Silence, 1974
Scie et lance africaine
Plancoët, 2020
Gel medium sur Dibond
Beaunotte / Listo, 1992-2020
Pierre de Bourgogne et réfrigérateur
Vénus d'Amiens, 2016
Résine polyester
Walt Disney Productions
1947-2018, N°6, 2018
Peinture cellulosique sur résine polyester
Red, 2020
Néon
Rue des Archives, détail, 2000
Jet d'encre sur toile
Colonne Lancia, 2017
Pierre, feu arrière de voiture
Chuck McTruck, 1995
Skateboard sur socle en bronze patiné
One of these two vases is fake,
1976-2020
Deux vases en cristal Baccarat
Yellow, 2020
Néon
Fasley, 2020
Peinture acrylique sur contrebasse
Teddy B, 2020
Ours en peluche


DAVID HAMMONS
Les objets utilisés par cet artiste sont des vestiges. Il recueille ces matériaux dans la rue, au rebut. À l'atelier, il les prépare par l'assem blage, la suspension ou le soclage, grâce à une pratique artistique savante. Ils renaissent alors, paradoxalement forts de leur usure et de leurs stigmates.

Depuis les années 1970, David Hammons (né en 1943) s'est installé à Harlem, l'un des principaux épicentres des luttes et des engagements sociaux de la communauté africaine-américaine. Ce militantisme irrigue le travail de l'artiste. David Hammons importe celui-ci dans la scène de l'art grâce à ses ceuvres char gées d'une radicalité calme, parfois ironique, voire mor dante. Ready-made narratifs, tableaux spectraux, per formances et vidéos: les oeuvres de David Hammons sont le produit d'un impact du réel dans l'espace de la représentation, comme c'est le cas des emblématiques Body Prints (que l'on peut traduire par «impressions corporelles »), réalisés dès la fin des années 1960.

Baptisée avec soin par l'artiste, chacune. de ses oeuvres fait entendre une ritournelle visuelle, évo catrice pour la mémoire culturelle collective: métissage et colonialisme, fastes et dérives, vanités et totems, jazz et histoire de l'art, Black Power et white cube.

Ce parcours rassemble l'ensemble des oeuvres de David Hammons présentes dans la Col lection Pinault et pour la première fois en Europe un ensemble aussi significatif de cet artiste.

Minimum Security, 2007-2020


Untitled, 2007

On Loan, 2021

Non identifié

Forgotten Dream, 2000

Untitled (The Embrace),
circa 1974-1975

Cigarette Holder, 1990

Untitled, 1983

Chats sur tambours

Flies in a Jar

Untitled, 1983

Non identifié

MICHEL JOURNIAC/LOUISE LAWLER/ SHERRIE LEVINE/RICHARD PRINCE/ CINDY SHERMAN/MARTHA WILSON


La Galerie 3 de la Bourse de Commerce rassemble les ensembles photographiques jamais présentés par la Collection Pinault de six artistes, dont l'œuvre développe, à partir des années 1970, une approche critique du rôle de l'image dans les sociétés contemporaines, au travers des pratiques de la mise en scène, de la sérialité, de la citation et de l'appropriation.

Les oeuvres de Michel Journiac, Cindy Sherman  mettent en jeu les stéréo types et les rôles définis dans nos sociétés contemporaines. Au coeur des années 1970, ces artistes en troublent les limites-celles du genre, de l'âge ou du role social- par le déguisement, le travestissement et la mise en scène de soi.


Michel Journiac, 24 heures de la vie de femme ordinaire 24 tirages argentiques vintage 1974

CINDY SHERMAN
Untitled Film Still, 1977
Vue à la Monnaie de Paris

MIRIAM CAHN/XINYI CHENG/ PETER DOIG/MARLENE DUMAS / MARTIN KIPPENBERGER/ FLORIAN KREWER/ KERRY JAMES MARSHALL/ ANTONIO OBA/THOMAS SCHÜTTE/ SER SERPAS/CLAIRE TABOURET/ LUC TUYMANS/ LYNETTE YIADOM-BOAKYE

Pourquoi la peinture et la sculpture à l'heure de la toute-puissance de l'image numérique? Parce qu'elles sont intuitives et subjectives, faites de temps et d'épaisseur. Parce qu'elles sont la trace d'un corps actif et engagé dans l'acte de création. Cette exposition réunit autour de la représentation de figure humaine des artistes majeurs nés autour des années 1950 en regard de plus jeunes aux pratiques émergentes.

Au corps de l'artiste au travail répondent ceux des modèles que la matière invente. Souvent anonymes, ils acquièrent dans l'espace de l'oeuvre une valeur universelle. Chez Marlene Dumas, Martin Kippenberger ou Luc Tuymans, il s'agit de mettre en cause l'image et le statut qu'on lui donne. Miriam Cahn, Xinyi Cheng, Thomas Schütte, Ser Serpas et Claire Tabouret mettent en scène des figures réelles ou allégoriques autour du genre, du pouvoir et de l'identité, rendant visibles des questionnements existentiels.

La force de ces médiums répond parfois à une forme d'urgence qui se fait sensible d'oeuvre en ceuvre: urgence de créer de nouvelles représentations, de donner à voir différemment ceux qui n'ont pas eu leur place dans la tradition picturale, Kerry James Marshall, Lynette Yadom-Boakye ou encore Antonio Obá évoquent l'identité noire, sa mémoire et les hybrident avec l'histoire de l'art.

Peter Doig et Florian Krewer déploient dans deux univers différents des visions picturales oniriques et fictionnelles parfois inquiétantes. De ces images silencieuses et ouvertes, il ne se dégage pas d'interprétation unique mais de multiples voix. 

KERRY JAMES MARSHALL
Untitled, 2012

KERRY JAMES MARSHALL
Untitled, 2012

KERRY JAMES MARSHALL
Untitled, 2017

KERRY JAMES MARSHALL The Wonderful One, 1986

KERRY JAMES
MARSHALL Untitled, 2008-2014

KERRY JAMES
MARSHALL Supermodel (Female), 1994

KERRY JAMES MARSHALL Laundry Man, 2019

KERRY JAMES
MARSHALL Lost Boys: AKA Lil Bit 1993

KERRY JAMES MARSHALL Could This Be Love, 1992

MARLENE DUMAS
Destino 2012
MARLENE DUMAS
Angels in Uniform, 2012
MARLENE DUMAS
Mamma Roma, 2012
MARLENE DUMAS
Destino 2012

PETER DOIG
Red Canoe, 2000

PETER DOIG
Bather (Night Wave),
2019

PETER DOIG 
Red Man, 2017

PETER DOIG
Painting on an Island
 (Carrera), 2019

CLAIRE TABOURET
Girlfriends (stripes), 2019

CLAIRE TABOURET 
Self-portrait at the Table, 2020
CLAIRE TABOURET
Self-portrait with a Hood (pink), 2020

LYNETTE YIADOM-BOAKYE

LYNETTE YIADOM-BOAKYE

RUDOLF STINGEL Untitled (Franz West), 2011.

RUDOLF STINGEL Untitled (Franz West), 2011.

Non identifié 

THOMAS SCHUTTE Großer Doppelkopf

MARTIN KIPPENBERGER
Bitteschön Dankeschön

FLORIAN KREWER 
not quite as clear, 2019

MARTIN KIPPENBERGER
Bitte nicht nach Hause Schicken (Please Don't Send Homel 1983)

 

Non identifié 

THOMAS SCHÜTTE 

THOMAS SCHÜTTE

          MARTIN KIPPENBERGER

                       Hand Painted Pictures 1992


Non identifié 

THOMAS SCHÜTTE
Blues Men, 2018

 ANTONIO OBA 

ANTONIO OBA 
ANTONIO OBA 

ANTONIO OBA

MIRIAM CAHN

MIRIAM CAHN

MIRIAM CAHN

MIRIAM CAHN

MIRIAM CAHN

Histoire de l'escalier à double révolution
Avec les vingt-cinq arcades de la façade intérieure, cet escalier est l'unique vestige de l'ancienne Halle au Blé du 18° siècle. Avant d'êtr une bourse de commerce, le bâtiment fut en effet une Halle au Blé construite par l'architecte Nicolas Le Camus de Mézières Inaugurée en 1767, elle se distinguait par sa forme circulaire. pour Paris. Le blé était stocké sur deux niveaux, un rez-de-chaussée et un grenie auquel conduisait l'escalier à double révolution. Les deux rampes qui s'entrelacent en deux hélices distinctes, d'où le terme de double révolution, permettaient aux porteurs qui montaient et descendaient les volumineux sacs de blé de ne pas se croiser.

LUC TUYMANS 
LUC TUYMANS

LUC TUYMANS 

LUC TUYMANS 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Normandism de David Hockney au musée de Rouen en juillet 2024

LE MIROIR MAGIQUE David Hockney (1937, Bradford) partage sa vie entre Londres, Los Angeles qu'il a découvert en 1964, et la France où il...