lundi 18 octobre 2021

Escapade à la cité de l'architecture et du patrimoine en octobre 2021


LA FLÈCHE DE LA CATHÉDRALE ET SES SCULPTURES

La Cité de l'architecture & du patrimoine rend hommage à Notre-Dame de Paris. Au cœur de ses collections sont exposées les sculptures des douze apôtres et des quatre évangélistes qui ornaient la flèche de la cathédrale, déposées quelques jours avant l'incendie pour être restaurées.

Seuls vestiges originaux préservés de la flèche, ces sculptures sont appelées à regagner les hauteurs de la cathédrale au terme de sa restauration. Quelques structures gonflables de l'exposition temporaire Aerodream parsèment ce parcours.

L'APÔTRE SAINT PIERRE
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat de MM. Henri de Castries et Christian Thimann.

Pour réaliser cette sculpture, Geoffroy-Dechaume utilise la même silhouette que celle de saint Barthélemy : dans une position hiératique, enveloppé dans sa toge qu'il retient de sa main libre, saint Pierre est identifiable à l'imposante clef qu'il tient de la main droite et à son abondante chevelure bouclée. Parfois appelé « le Prince des apôtres », il se tient aux portes du Paradis où il accueille les âmes des Élus dans l'épisode du Jugement dernier.

NOTRE-DAME DE PARIS
Les SCULPTURES de la FLÈCHE

Ces statues restaurées, seuls vestiges de la flèche de Viollet-le-Duc, sont également des témoins de la sculpture religieuse au XIX siècle.

Absents du projet d'origine, les douze apôtres et les quatre évangélistes sont ajoutés par Eugène Viollet-le-Duc en 1857. L'architecte prend ainsi des libertés avec la rigueur historique qui avait prévalu lors de la conception du projet de restauration. Ces statues, qui n'existaient pas sur la flèche du XIIIe siècle, sont d'une complète création. Elles permettent d'apprécier la virtuosité du sculpteur Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume et le savoir-faire de l'entreprise de plomberie Monduit.

Des modèles en plâtre conçus par Geoffroy-Dechaume servent de base à la confection de moules, à partir desquels sont obtenus des tirages en fonte. Bien plus résistants que les plâtres, ils sont utilisés comme matrices pour travailler les feuilles de cuivre afin de leur donner la forme de la sculpture. Le cuivre a été choisi pour sa légèreté et sa résistance aux intempéries, les feuilles ne dépassent pas deux millimètres d'épaisseur. Une armature interne en fer, qui fonctionne comme un squelette, renforce la stabilité des sculptures.

Que ce soit par souci d'efficacité ou pour uniformiser l'ensemble, Geoffroy-Dechaume conçoit, pour les apôtres, quatre modèles de corps-types. Ainsi, saint Jude et saint Thomas présentent le même corps vêtu d'une robe retenue à la taille par une ceinture et le même mouvement de torsion des épaules. La personnalisation des apôtres se fait par les mains, les têtes et les attributs.

CHARLIEU (Loire)
Église priorale Saint-Fortunat Portails du narthex de la façade occidentale
 Deuxième moitié du XII° siècle

L'église Saint-Fortunat a été partiellement démontée à la Révolution. L'ensemble sculpté du portail latéral nord associe au Christ de la fin des temps une représentation de la Transfiguration et des Noces de Cana.

La prise d'empreinte des portails revient au sculpteur François Étienne Captier, membre de la Société des artistes français, qui en souligne l'intérêt en 1886 auprès du musée de Sculpture comparée. Une étude conduite dix ans plus tard sur le monument a révélé des traces de polychromie.

L'APÔTRE SAINT MATTHIEU 
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.

Percepteur d'impôts pour les Romains à Capharnaüm, Matthieu quitte son poste de douane pour suivre Jésus. Il fait partie des douze apôtres mais d'après la tradition chrétienne, il est aussi l'auteur du premier des quatre Évangiles qui relatent la vie du Christ. Ce rôle est ici évoqué par le livre ouvert que tient l'apôtre devant lui. Matthieu est également présent sur la flèche sous sa forme symbolique d'évangéliste, sous les traits d'un ange.

PARAY-LE-MONIAL (Saône-et-Loire)
Église abbatiale

La basilique de Paray-le-Monial reprend, dans des dimensions plus modestes, les principes architecturaux de Cluny III. La nef, formée de trois travées et couverte d'un berceau brisé, est séparée des collatéraux par des piliers cruciformes à colonnettes. Son élévation est à trois niveaux: grandes arcades brisées, coiffée d'une coupole sur trompes. Une absidiole se situe à l'extrémité du bras nord du transept. Le choeur en hémicycle
est ceinturé d'un déambulatoire.

CLUNY (Saône-et-Loire)
Église abbatiale Saint-Pierre-Saint-Paul
Chapiteau de la nef 
Le sacrifice d'Isaac

VÉZELAY (Yonne)
Église de la Madeleine
Chapiteau de la nef
Les Vents

L'APÔTRE SAINT ANDRÉ
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.

Pêcheurs vivant sur les bords du lac de Tibériade, saint André et son frère saint Pierre sont les premiers disciples choisis par Jésus. André aurait prêché tout autour de la mer Noire avant d'être condamné à mort à Patras en Grèce en 60 sous le règne de Néron. Selon certains récits, il aurait demandé à être supplicié sur une croix différente de celle du Christ, une croix en X dite « croix de saint André ».

L'APÔTRE SAINT JUDE
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
Selon le même mode opératoire que pour la statue de saint Barthélemy, les feuilles de cuivre de saint Jude ont été en partie désolidarisées afin de pouvoir restaurer la structure interne. Elles sont ensuite réajustées sur l'armature de fer. La posture de saint Jude le distingue des autres apôtres aux positions statiques, drapés dans leurs vêtements et portant leurs attributs. Animée d'un mouvement de torsion, la statue peut être rapprochée de celle de saint Thomas.

L'APÔTRE SAINT SIMON
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
Les feuilles de cuivre composant la statue ont d'abord été nettoyées par microgommage, technique consistant à projeter à haute vitesse de minuscules grains sur la surface de l'œuvre afin d'enlever la couche supérieure de l'épiderme et retrouver le métal d'origine. Une nouvelle patine est ensuite appliquée : il s'agit de barège, produit soufré, chauffé au chalumeau. Cette méthode donne à l'œuvre un aspect bronze. Une cire permet de protéger la surface.

L'APÔTRE SAINT BARTHÉLEMY
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
La statue de saint Barthélemy est la première des seize sculptures à être restaurée. La structure métallique intérieure a été assainie et consolidée. Les feuilles de cuivre ont été nettoyées, désoxydées et patinées pour retrouver leur couleur d'origine, telle qu'elle se devine sur les photographies anciennes. L'apôtre tient dans sa main un grand couteau, instrument de son martyre. En effet, Barthélemy a été écorché vif.

Rouen, cathédrale Notre-Dame L'arbre du Bien et du Mal (XIV siècle)
Cet arbre du Bien et du Mal appartient à un ensemble comprenant deux autres statues d'Adam et Ève. Perché dans un pommier dont le feuillage est traité avec naturalisme, le Tentateur à tête d'homme et à queue de serpent, tient de ses deux mains une branche qu'il incline vers Eve pour qu'elle cueille le fruit du péché.

SAINT-NICOLAS-LÈS-CÎTEAUX (Côte-d'Or) Abbaye
Pleurant du tombeau de Philippe Pot (1428-1493), grand sénéchal de Bourgogne

L'APÔTRE SAINT JACQUES LE MINEUR
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
L'entreprise de plomberie Monduit & Béchet qui exécute les sculptures de la flèche de Notre-Dame reprend à son compte la tradition du travail du métal au repoussé telle qu'elle se pratiquait au Moyen Âge. Cet art, dont Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus ont hâté la redécouverte sur les chantiers de restauration de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle, est appelé la gothique ; ses artisans, les gothiqueurs.

L'APÔTRE SAINT PAUL
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
Paul de Tarse a participé dans un premier temps à la persécution des chrétiens. À la suite d'une révélation divine, il se convertit et devient un grand prédicateur à l'est de la Méditerranée. Tout comme Pierre, il est victime de la persécution de Néron en 64, mais en tant que citoyen romain il a le privilège de mourir décapité par le glaive, attribut sur lequel il prend ici appui. La tête penchée, portant la main à sa longue barbe caractéristique, l'apôtre est représenté méditatif.

L'APÔTRE SAINT JACQUES LE MAJEUR
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
Jacques de Zébédée, présent aux évènements les plus importants de la vie du Christ, fait partie de ses disciples les plus proches. Selon certaines sources, il passe plusieurs années à prêcher l'Évangile en Espagne. Il est le premier apôtre à être exécuté en 44. Son nom fait écho à l'un des plus célèbres pèlerinages de la chrétienté qui conduit les fidèles se recueillir sur son tombeau, à Compostelle.

L'APÔTRE SAINT JEAN
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
Sous les traits d'un jeune homme imberbe, la statue de saint Jean reprend la position et la gestuelle de saint Simon. Il est l'un des plus fidèles disciples du Christ, auteur du dernier des quatre Évangiles et de l'Apocalypse. L'apôtre est représenté tenant un calice qui rappelle l'un des miracles qui lui sont attribués. Le grand prêtre d'Éphèse l'aurait mis à l'épreuve de boire une coupe de poison. Jean s'exécute et survit, prouvant ainsi la supériorité de l'Église chrétienne sur le paganisme.
L'APÔTRE SAINT PHILIPPE
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
Le corps de saint Philippe est issu du même modèle que celui de saint Jacques le Mineur. Seules sa tête et ses mains permettent d'identifier l'apôtre. Celui-ci porte une croix, symbole de son martyre. Après avoir été disciple de saint Jean-Baptiste, Philippe est l'un des premiers apôtres à rejoindre Jésus. Après la Passion et la Pentecôte, il prêche durant vingt ans en Asie mineure (actuelle Turquie). Il sera crucifié après avoir été lapidé par la foule.

L'AIGLE DE SAINT-JEAN L'EVANGELISTE
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre 
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat des Fonds des Bois.
Cet aigle de 2 mètres de hauteur ne pèse guère plus de 75 kilogrammes. Cette surprenante légèreté est due à la finesse des feuilles de cuivre utilisées. Celles-ci n'excèdent pas 2 millimètres d'épaisseur. Elles sont rivetées et boulonnées sur une armature métallique qui sert de squelette à la sculpture.
L'ANGE DE SAINT MATTHIEU L'ÉVANGÉLISTE
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre 
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat des Fonds des Bois.

Les symboles des évangélistes étaient placés en partie inférieure de la base de la flèche, sur des poteaux en bois verticaux, vestiges de la flèche du XIIIe siècle. Représenté par un ange, saint Matthieu tient, comme les trois autres saints (Marc, Luc et Jean), un livre fermé représentant l'Évangile dont il est l'auteur. Chacun de ces livres a une ornementation unique.
LE BOEUF DE SAINT LUC L'ÉVANGÉLISTE
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre 
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat des Fonds des Bois.
Contrairement aux statues des apôtres aux poses et mouvements variés, une même typologie
de représentation a été choisie pour tous les évangélistes. Chacun sous sa forme symbolique ici saint Luc sous les traits d'un boeuf - présentant son Évangile, se tient au pied d'une des bases à gradins de la flèche et se tourne comme pour regarder les apôtres qui s'échelonnent au-dessus de lui.

NOTRE-DAME DE PARIS
L'ICONOGRAPHIE des STATUES de la FLÈCHE

Au XIXe siècle, sur les grands chantiers des édifices médiévaux, anges, apôtres et autres personnages bibliques ou fantastiques viennent peupler les hauteurs des monuments restaurés.

À travers les statues qui ornent la base de la flèche, Geoffroy-Dechaume et Viollet-le-Duc font un choix iconographique hautement signifiant et inscrit dans la tradition médiévale. En effet, sur chacun des quatre montants se tient un évangéliste et au-dessus de lui s'échelonnent trois apôtres.

Luc, Marc, Jean et Matthieu sont les auteurs de récits de la vie du Christ, les Évangiles, compilés dans le Nouveau Testament. Ils sont représentés ici sous une forme symbolique : le « Tétramorphe ». Celui-ci renvoie aux "Quatre Vivants", ces quatre animaux ailés qui tirent le char de la Vision d'Ézéchiel dans la Bible. Cette association entre les << Quatre Vivants » et les évangélistes se retrouve dans toutes les disciplines de l'art du Moyen Âge. Saint Jean est ainsi représenté sous l'apparence d'un aigle, saint Luc d'un bœuf, saint Marc d'un lion et saint Matthieu d'un ange ; tous tiennent l'Évangile qu'ils ont rédigé.

Au-dessus de ces personnages qui ont consigné une partie des fondements de la religion chrétienne se trouvent ceux qui ont été chargés de la répandre, les apôtres. Geoffroy-Dechaume rythme sa composition grâce aux attributs relatifs à la vie et au martyre de chacun des douze compagnons du Christ. Ainsi positionnées, ces seize figures incarnent les piliers du christianisme et font corps avec l'architecture, donnant sa force structurelle et symbolique à la flèche de Viollet-le-Duc.
L'APÔTRE SAINT THOMAS
d'après un modèle d'Adolphe Victor Geoffroy-Dechaume
1858-1861 Cuivre
Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France Statue restaurée grâce au mécénat du Groupe Ardian.
Malgré la disposition de la sculpture à plus de 80 mètres de hauteur, Geoffroy-Dechaume a porté une attention particulière au traitement du visage et à la finesse des détails. Ainsi, Viollet-le-Duc, le grand patron du chantier, donne ses traits au saint patron des architectes. Prenant appui sur une règle, la statue de Saint Thomas est la seule à se tourner vers le sommet
de la flèche : l'architecte contemple son œuvre.
SAINT-MIHIEL (Meuse)
Église Saint-Étienne
→1554-1564
Enfer, bas-côté sud La Mise au tombeau du Christ

La restauration en 1999 du groupe statuaire original, moulé dans le dernier quart du xixe siècle, a libéré l'intérieur de l'enfeu et a permis de procéder en 2005 à la prise d'empreinte des voûtes et des parois. Les treize personnages, plus grands que nature, sculptés dans un calcaire tendre n'ont vraisemblablement pas été prévus pour cet emplacement très exigu. À l'instar de la Mise au tombeau du Christ de Solesmes datée de 1496, Ligier Richier s'est sans doute inspiré des Mystères de la Passion, thème de prédilection du théâtre religieux du xve siècle.
Le PORTAIL de la VIERGE
Dans cette salle dédiée à l'ornementation sont exposés les moulages de six claveaux de la voussure externe du portail nord, dit portail de la Vierge, de la façade occidentale de la cathédrale. Sculptés vers 1210-1220, ces éléments d'architecture témoignent de la virtuosité atteinte par les sculpteurs dans la représentation des motifs floraux, végétaux et fantastiques. Au-delà de leur caractère décoratif, certains motifs recouvrent une dimension symbolique forte. Le Christ se présente ainsi comme un cep de vigne dont les sarments seraient ses disciples.
Exposition AERODREAM. Architecture, design et structures gonflables
Franco Mazzucchelli (IT, 1939)
A. TO A. 1970
Polychlorure de vinyle (PVC) gonflable 7 éléments gonflables, dimensions variables Courtesy Franco Mazzucchelli et Chert Lüdde, Berlin FM/PI-S 6445/U, FM/PI-S 7971/U à FM/PI-S 7976/U Film (12', 34"), courtesy Franco Mazzucchelli

Proche de l'art conceptuel des années 1960, le Milanais Franco Mazzucchelli utilise le gonflable durant toute sa carrière. Avec sa série << A. to A.> (Art to Abandon) en 1970-1971, il poursuit ses recherches entamées en 1964: il abandonne ses structures dans des zones urbaines et analyse les réactions des visiteurs. Affichant une volonté manifeste d'effacer son rôle d'artiste, il fait interagir le public de manière ludique avec ses œuvres gonflables. Son intervention devant l'usine Alfa Romeo en 1971 provoque la curiosité des ouvriers qui s'emparent des structures et créent un important embouteillage.
Arc de triomphe de la place de l'Étoile (1806-1836)
Bas-relief (face est, côté nord) Le Départ des Volontaires de 1792
 dit "la Marseillaise"
1833-1836
Main de la Renommée
Noisiel, Moulin de la chocolaterie Meunier.

La célébrité de cette façade réside dans le dialogue qu'entretiennent structure métallique et briques de remplissage. Les fers profilés forment une résille géométrique inspirée des colombages traditionnels. La disposition des briques vernissées souligne la structure et réintroduit le goût de la polychromie architecturale. Le mur s'apparente par ses motifs à un vaste tapis. Le rationalisme de cette façade, qui donne à lire la structure de l'édifice, en fit un modèle architectural et un outil publicitaire pour l'usine Menier.
NANCY (Meurthe-et-Moselle)
Villa Majorelle ou villa Jika
Henri Sauvage (1873-1932), architecte Lucien Weissenburger (1860-1929), architecte d'opération
→ 1898-1902

Pour édifier sa maison familiale dans les quartiers résidentiels de Nancy, l'ébéniste et industriel d'art Louis Majorelle s'adresse à Henri Sauvage, jeune architecte dont il apprécie la créativité. Conçue sans ostentation mais dans l'idée d'embellir le confort de la vie quotidienne, cette villa rompt avec les conventions académiques de son époque. Ici, les fonctions génèrent les volumes, tout en dictant le dessin des façades et des ouvertures. Le choix de matériaux très diversifiés et la richesse décorative, esthétisant les éléments fonctionnels, participent à la cohésion de l'ensemble. Fruit de la convergence d'idées entre architecte et maître d'ouvrage. cette villa, jalon de l'Art nouveau, est l'une des plus accomplies dans l'association des arts appliqués et de l'architecture.
CROIX (Nord) Villa Cavrois
Robert Mallet-Stevens (1886-1945), architecte
→1929-1932

Véritable château moderne, la villa Cavrois s'élève au cœur d'une importante propriété du Nord de la France. Vaste et luxueuse demeure familiale, elle s'articule selon des volumes simples recouverts uniformément d'un parement de briques jaunes. Soucieux de réaliser une œuvre totale, Mallet-Stevens conçoit également le dessin du parc, le plan d'eau de la piscine ainsi que le mobilier de la villa. Le raffinement des aménagements intérieurs, la sophistication de l'ameublement ainsi que l'emploi des techniques modernes au service du confort domestique répondent aux attentes d'un commanditaire fortune.
SAINT-FLORET (Puy-de-Dôme) Église du Chastel
Chapelle, mur nord
→ Fin du 14ème siècle

Jehan de Jehan, seigneur de Bellenaves et de Saint-Floret, présenté à la Vierge par saint Jean-Baptiste (1410)

Les donateurs aiment se faire représenter en compagnie de saints ou du Christ. La Vierge ici les accompagne, les assurant de sa protection. Jehan de Jehan, en armure, est accompagné de toute sa famille. Derrière lui, se tiennent sa seconde femme, Isabeau de Chaslus, leurs deux fils ainsi que leurs deux filles. Les femmes portent la coiffe à cornes, à la mode au temps de Charles VI; les hommes sont vêtus de cottes de mailles décorées aux armes de la famille.
VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON (Gard) Chartreuse du Val-de-Bénédiction
Chapelle d'Innocent VI, mur nord Crucifixion (1354-1355)

→14ème siècle

Autour du Christ en croix sont répartis à gauche, saint Jean-Baptiste et la Vierge; à droite, saint Jean l'Évangéliste et un saint évêque non identifié. La gamme chromatique de cette fresque se limite à quelques teintes: bleu, gris, vert et ocre. La simplicité de la composition, la finesse des modelés et des traits rendent subtilement compte de la fragilité et de l'évanescence de l'œuvre originale au moment de sa copie.
BOURGES (Cher) Cathédrale Saint-Étienne
Chœur, lancette centrale d'une fenêtre haute (Baie 207)
Prophète Joël [Vers 1220-1225)
AUXERRE (Yonne)
Cathédrale Saint-Étienne
Crypte, voûte de la chapelle d'axe Christ cavalier (début du XII° siècle) Christ en gloire [x siècle)

Thème extrêmement rare, ce Christ cavalier est unique en France. Dans les angles de la croix apparaissent quatre anges, ailes déployées, se tenant sur des chevaux blancs. Cette représentation du Christ est à rapprocher du texte de l'Apocalypse de Jean (Ap 19, 11-13-14): «Alors je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc; celui qui le monte se nomme "Fidèle"et "Vrai" [...]; le manteau qui l'enveloppe est trempé de sang [...]. Les armées du ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de lin d'une blancheur parfaite >>.
TOULOUSE (Haute-Garonne) Basilique Saint-Sernin
Transept, bras nord Ange de la Résurrection (Fin du XII° siècle)
→ Fin du XIe siècle début du XIIe siècle

Ce relevé de l'ange au tombeau a été réalisé à la suite de la découverte, en 1973, d'un ensemble de peintures murales romanes dans le bras nord du transept de la basilique Saint-Sernin. Il appartient à la scène de la Visite des Saintes Femmes au tombeau qui occupe tout le registre inférieur de cette grande composition. L'ange se tient près du sarcophage et déploie ses ailes. Sur sa jambe gauche est déposé un flacon de parfum, allusion subtile au corps du Christ qui ne peut être soumis à la dégradation. Il désigne de sa main gauche le tombeau vide et ouvert, rappelant ainsi tout le mystère de la Résurrection.
LE-PUY-EN-VELAY (Haute-Loire) Cathédrale Notre-Dame Transept nord
→ Seconde moitié du XIe siècle
Chapelle du Sacré-Cœur
Visite des Saintes Femmes
au tombeau (Première moitié du 13ème siècle)

Le matin de Pâques, Marie Salomé, Marie, mère de Jacques, et Marie Madeleine viennent près du tombeau du Christ. Un ange les y attend et leur désigne le sépulcre vide où est inscrit : Surrexit non est hic, "Il n'est plus là, il est ressuscité".
Exposition AERODREAM. Architecture, design et structures gonflables. Du 6 octobre 2021 au 14 février 2022, galerie haute des expositions.
Lundén Architecture Company Eero Lundén, Ron Aasholm, Carmen Lee
Another Generosity
2018
Collaboration : Bergent, Buro Happold Engineering, Aalto University, Pneumocell.
Avec le soutien de l'Ambassade de Finlande et de l'institut finlandais.

L'installation Another Generosity, présentée pour la première fois dans le pavillon nordique de la Biennale d'architecture de Venise en 2018, évoque la responsabilité qu'ont les hommes dans les changements en cours de l'environnement. Les relations entre univers bâti et nature sont symbolisées par une forme organique de type cellulaire. Constituée par une membrane enveloppant d'autres membranes remplies d'air ou d'eau, cette structure réagit aux stimuli extérieurs changeant de couleur et de taille. L'architecture pourrait en effet être un instrument fondamental dans la construction d'une nouvelle relation symbiotique entre l'homme et la nature si celle-ci adapte son cycle de production aux exigences dictées par le respect du vivant.

L'UNITÉ D'HABITATION DE MARSEILLE

Commandée dès 1945 et construite entre 1947 et 1952 par Le Corbusier, l'unité d'habitation de Marseille est l'un des principaux chantiers expérimentaux lancés par le ministère de la Reconstruction et de l'urbanisme. Ce projet est l'aboutissement des recherches menées par l'architecte dans l'entre-deux-guerres sur le logement et l'urbanisme des temps modernes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, pour préparer la Reconstruction, il crée l'Association des constructeurs pour la rénovation architecturale (Ascoral) qui mène les études sur le plan théorique. Il en exprime les idées dans les livres Les trois établissements humains (1945), Manière de penser l'urbanisme (1946) et Propos d'urbanisme (1946). En 1946, il fonde l'Atelier des bâtisseurs (ATBAT) qui produira les études architecturales et techniques et contrôlera les travaux.


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