"Il ne m'est jamais venu à l'idée de posséder un Soutine; en fait je ne voudrais pas en posséder un. Être influencé par certains artistes ne signifie pas que j'éprouve le besoin de vivre avec leurs peintures. Mais j'ai toujours été fou de Soutine - de toutes ses peintures." Willem de Kooning, Propos rapportés par Margaret Staats et Lucas Manhiassen, La génétique de l'art », Quest, mars avril 1977
Un grand tournant dans l'œuvre de Willem de Kooning (1904-1997), celui du chantier pictural des « Woman », s'opère alors que le peintre se confronte à l'univers artistique de Chaïm Soutine (1893-1943). Découvrant ses tableaux dès les années 1930, puis à la rétrospective du Museum of Modern Art de New York de 1950 et lors de sa visite à la Fondation Barnes avec sa femme Elaine, en juin 1952, l'artiste américain construit un expressionnisme singulier, entre figuration et abstraction.
Soutine marque en effet la génération des peintres d'après-guerre par la force expressive de sa peinture et sa figure d'artiste maudit de la bohème parisienne. Son œuvre est particulièrement visible aux États-Unis entre les années 1930 et 1950, et l'intérêt pour le peintre ne se tarit pas outre-Atlantique jusqu'à la rétrospective du MoMA en 1950. Son œuvre y est présentée comme un précédent à l'American Painting, et l'artiste perçu comme un "prophète", héraut de l'expressionnisme abstrait.
De Kooning, mieux qu'aucun autre, a su déceler dans son œuvre la tension entre deux pôles apparemment opposés, une recherche de structure doublée d'un rapport passionné à l'histoire de l'art, et une tendance prononcée à l'informel. L'œuvre de Soutine a ainsi constitué une pierre de touche dans la recherche du peintre new-yorkais, une piste conduisant à une troisième voie qui chercherait à se dégager de l'antagonisme art figuratif/art abstrait sur lequel la critique d'art fonde alors ses théories.
Les années 1940
<< Peindre comme Soutine et Ingres à la fois >>
De Kooning découvre la peinture de Soutine peu après son arrivée à New York en 1923 grâce au collectionneur Albert Barnen. Celle ci est régulièrement présentée au cours de la décennie suivante. Dès 1943 la Bignous Galkerie presente des œuvres de Soutine et de de Kooning côte a côte dans une exposition collective
L'influence de Soutine est immédiatement perceptible dans son œuvre.
Chaim Soutine
Le Groom, dit aussi Le Chasseur
1925, huile sur toile
Paris, Centre Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle, ancienne collection du baron Kojiro Matsukata affectée en 1959 au Musée national d'Art moderne en application du traité de paix avec le Japon de 1952
Soutine réalise à la fin des années 1920 un ensemble de toiles représentant des employés d'hôtel. On y retrouve souvent cette posture particulière du modèle, les jambes ouvertes, ici en équilibre instable sur une chaise que le peintre choisit de ne pas représenter. Le jeune homme semble étiré vers les bords de la toile comme un animal que l'on aurait écartelé. Une version proche de celle-ci a été présentée au Museum of Modern Art à New York dès 1930.
Chaim Soutine
Le Garçon d'étage
vers 1927, huile sur toile, Paris, Musée de l'Orangerie
Chaim Soutine
Grotesque, dit aussi Autoportrait
1922-1925, huile sur toile Paris, Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, legs du docteur Maurice Girardin, 1953
Willem de Kooning
Queen of Hearts [Reine de coeur]
1943-1946, huile et fusain sur panneau de fibres de bois Washington DC, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, don de the Joseph H. Hirshhorn Foundation, 1966
De Kooning réalise un premier ensemble de figures féminines au début des années 1940. Moins que de véritables portraits, il s'agit plutôt de figures-types aux allures parfois grotesques. Ici, les cheveux, le maquillage, le diadème de la jeune femme renvoient aux images de starlettes hollywoodiennes ou de mannequins sur papier glacé. Avec ses traits exagérés et ses couleurs criardes, Queen of Hearts préfigure l'expressionnisme singulier de ses «Woman » des années 1950.
Chaim Soutine
La Fiancée
Vers 1923, huile sur toile Paris, Musée de l'Orangerie
Chaim Soutine
Portrait de Madeleine Castaing
1929, huile sur toile
New York, The Metropolitan Museum of Art, legs de Miss Adelaide Milton de Groot (1876-1967), 1967
De Kooning connaissait sans nul doute ce portrait saisissant de la mécène de Soutine. Il a été montré à New York à plusieurs reprises dans les années 1930 et 1940, et figurait dans la rétrospective de Soutine au Museum of Modern Art en 1950. La nervosité du modèle est rendue non seulement par la position de ses mains et son expression inquiète, mais aussi par les épais empâtements et les coups de pinceau expressifs visibles sur sa robe pourpre.
Chaim Soutine
La Femme en rouge
1923-1924, huile sur toile Paris, Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, legs du docteur Maurice Girardin, 1953
Willem de Kooning
Woman [Femme]
1944, huile et fusain sur toile New York, The Metropolitan Museum of Art, issu de la collection de Thomas B. Hess, don des héritiers de Thomas B. Hess, 1984
1950 La rétrospective Soutine au MoMA
La peinture de Soutine trouve sa pleine reconnaissance aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Sa mort en 1943, alors qu'il se tenait caché en pleine France occupée, renforce la dimension tragique de ses toiles tourmentées. Sa peinture gestuelle résonne par ailleurs avec le contexte artistique américain d'après-guerre, et l'on voit dans son expressionnisme la forme non préméditée d'un nouveau type d'abstraction, érigé en source de l'art new-yorkais d'alors.
La rétrospective que lui consacre le MoMA à l'automne 1950, où soixante-quinze de ses toiles sont réunies, participe de cette réévaluation. Le commissaire Monroe Wheeler, dans un catalogue court et didactique, associe des considérations sur les éléments formels de son art et d'autres plus anecdotiques, reprises de biographies antérieures. Sa lecture de l'œuvre insiste sur la complémentarité entre l'aspect formel de son organisation picturale et l'expression «primitive » de son émotion, ainsi que sur le dépassement des formes naturelles par son traitement quasi abstrait du motif. La rétrospective enthousiasme le cercle de critiques et artistes dans lequel de Kooning évolue.
Chaim Soutine
Autoportrait
vers 1918, huile sur toile
Princeton, The Henry and Rose Pearlman Foundation,
en prêt au Princeton University Art Museum
Cette toile faisait partie des oeuvres majeures présentées à la rétrospective Soutine de 1950. Le peintre se représente debout devant l'une de ses toiles, au revers de laquelle on devine la silhouette d'un homme suggestion d'un double portrait, celui de l'artiste et de son oeuvre ? Sa composition rappelle les autoportraits qu'admirait Soutine au Louvre, ceux de Rembrandt (v. 1606-1669) et de Camille Corot (1796-1875).
Chaim Soutine Vue de Céret
vers 1921-1922, huile sur toile Princeton, The Henry and Rose Pearlman Foundation, en prêt au Princeton University Art Museum
Cette Vue de Céret, réalisée par Soutine durant son séjour dans ce petit village des Pyrénées, a été présentée lors de la rétrospective de 1950. Dans le catalogue l'accompagnant, le commissaire d'exposition Monroe Wheeler souligne la fusion entre le premier et l'arrière-plan du paysage, qui «pousse si loin l'ensemble du motif que nous ne savons pas ce qu'il représente. De Kooning confiera plus tard que ces paysages ont eu une influence directe sur son travail.
Chaim Soutine
Toits rouges, dit aussi Le Clocher
de l'église Saint-Pierre à Céret
1922, huile sur toile
Princeton, The Henry and Rose Pearlman Foundation, en prêt au Princeton University Art Museum
Chaim Soutine
Paysage à Céret
1920-1921, huile sur toile Londres, Tate, achat, 1964
Chaim Soutine
Boeuf et tête de veau
vers 1925, huile sur toile Paris, Musée de l'Orangerie
Chaim Soutine
Enfant de chœur
1927-1928, huile sur toile Paris, Musée de l'Orangerie
Chaim Soutine
La Communiante, dit aussi La Mariée
1924, huile sur toile
The Lewis Collection
Chaim Soutine Le Petit Pâtissier
1922-1923, huile sur toile Paris, Musée de l'Orangerie
Selon le marchand et collectionneur Paul Guillaume, dont la collection est présentée au musée de l'Orangerie, Albert Barnes a été séduit par l'art de Soutine lorsqu'il a vu l'une des versions de cette toile à Paris. Barnes achète alors des dizaines de ses peintures, lançant la carrière de l'artiste. Plusieurs œeuvres de cette série, parmi lesquelles figure celle-ci, ont été présentées lors de la rétrospective du MoMA.
Chaim Soutine
La Route montante, vers Gréolières 1920-1921, huile sur toile
Philadelphie, Pennsylvanie, The Barnes Foundation
Chaim Soutine
Paysage avec maison et arbre
1920-1921, huile sur toile Philadelphie, Pennsylvanie, The Barnes Foundation
Chaim Soutine
Paysage avec maison blanche
1920-1921, huile sur toile Philadelphie, Pennsylvanie, The Barnes Foundation
Chaim Soutine
Le Vieillard, dit aussi L'Homme en prière
1920, huile sur toile Avignon, Musée Calvet, don Émile Joseph-Rignault (Saint-Cirq-Lapopie) à la Fondation Calvet, 1947
Chaim Soutine
L'Homme au manteau vert
1921, huile sur toile
New York, The Museum of Modern Art, legs de Florene May Schoenborn, 1996
Les années 1950 Le tournant des <>
Au début des années 1950, l'œuvre de Soutine joue un rôle de catalyseur pour de Kooning. La rétrospective du MoMA a un impact important sur son art. En juin 1952, Willem et son épouse Elaine bénéficient d'une visite privée à la Fondation Barnes à Mérion, près de Philadelphie. Il y découvre de nombreuses toiles de Soutine, dont le « rayonnement » qui semble en émaner le fascine, comme il le confiera plus tard.
Cette révélation a lieu à un moment particulier pour le peintre, qui cherche dans un ensemble de toiles intitulées «Woman », un moyen d'aller au-delà de l'antagonisme entre figuratif et abstrait invoqué par les critiques d'art contemporains tel Clement Greenberg. Une semaine après sa visite à la Fondation Barnes, de Kooning achève des toiles sur lesquelles il travaillait depuis des mois, intensifiant le pouvoir expressif de son imagerie, comme Elaine l'annonce à un ami: son mari «a fini deux de ses grosses femmes », parmi lesquelles Woman II.
Dès 1959, le critique d'art britannique David Sylvester établit un parallèle, que de Kooning lui-même confirmera, entre les coups de pinceaux gestuels et la distorsion expressive des oeuvres de Soutine
et les << Woman >> férocement souriantes.
Willem de Kooning
Woman [Femme]
1953, huile, peinture, émail et fusain sur papier monté sur toile Potomac, Maryland, Glenstone Museum
Willem de Kooning
Woman [Femme]
1953, huile et fusain sur papier monté sur toile Washington, DC, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, don de Joseph H. Hirshhorn, 1966
Willem de Kooning
Marilyn Monroe
1954, huile sur toile
New York, collection Neuberger Museum of Art, Purchase College, State University of New York, don de Roy R. Neuberger
Willem de Kooning Woman II [Femme II]
1952, huile sur toile New York, The Museum of Modern Art, don de Blanchette Hooker Rockefeller, 1955
De Kooning travaille à sa Woman II au début des années 1950, au moment de la rétrospective Soutine au MoMA, et l'achève peu après sa visite à la Fondation Barnes en juin 1952. Comme les autres «Woman » des années 50, cette toile est maintenant reconnue comme un chef-d'oeuvre de l'expressionnisme abstrait. L'artiste avait pourtant essuyé de sévères critiques de ses contemporains pour avoir tourné le dos à l'abstraction pure.
Chaim Soutine Le Boeuf écorché
1925, huile sur toile Grenoble, Musée de Grenoble, achat à la galerie Pierre Loeb, 1932
Cette nature morte est la plus saisissante des peintures inspirées du Boeuf écorché (1655) de Rembrandt, que Soutine allait admirer au musée du Louvre. Il ne renonce pas pour autant à peindre d'après nature, suspendant pendant plusieurs jours une véritable carcasse dans son atelier de la rue du Mont St-Gothard à Paris et l'arrosant régulièrement de sang frais.
Les années 1960 Femmes Paysages
Woman as Landscape (1954-55) constitue pour de Kooning le point de départ d'une exploration qu'il poursuit à la fin des années 1960, dans une série de peintures à la facture très fluide, qui mêlent figure féminine et paysage maritime. Il vit désormais à la campagne, au bord de la mer, dans la région des Hamptons. Les poses provocantes de ses figures - assises, jambes parfois écartées, torse raccourci - suggèrent des sources directes ou pop, telles les femmes qu'il voit sur la plage ou les photos de pin'up, mais aussi la Femme entrant dans l'eau (1931) de Soutine que de Kooning a vu reproduite dans le catalogue de la rétrospective du peintre. Il connaissait également très certainement le tableau dont s'est inspiré Soutine, La Femme se baignant dans un ruisseau de Rembrandt (v. 1654, Londres, National Gallery), référence qui lie les deux artistes dans leur admiration pour le maître hollandais.
Willem de Kooning
The Visit [La Visite]
1966-1967, huile sur toile Londres, Tate, achat, 1969
Willem de Kooning Woman as Landscape [Femme comme paysage] 1954-1955, huile sur toile
Collection particulière
Dans cette œuvre charnière, de Kooning introduit l'idée de paysage dans ses « Woman » commencées au début des années 1950. « Le paysage est dans la Femme, et il y a la Femme dans les paysages », déclare-t-il en 1953 au critique d'art Thomas B. Hess. Les formes sont fondues et étalées à la surface, comme si elles se métamorphosaient sous les yeux du spectateur.
Willem de Kooning
Woman Accabonac [Femme Accabonac]
1966, huile sur papier monté sur toile New York, Whitney Museum of American Art, acheté avec des fonds de l'artiste et de Mrs. Bernard F. Gimber
Dans sa série de peintures réalisées au milieu des années 1960, de Kooning dit vouloir mêler le corps d'une femme se baignant et son reflet, déclarant à un critique : « Elles flottent, comme des reflets dans l'eau »>. Woman Accabonac fait partie de ses «Door paintings », réalisées sur des portes prévues pour l'aménagement de son nouvel atelier. Comme Woman, Sag Harbor, présentée sur le même mur, elle se réfère par son titre à un lieu et un paysage particulier, celui de la région côtière des Hamptons, dans l'Etat de New York.
Willem de Kooning
Woman, Sag Harbor [Femme, Sag Harbor]
1964, huile et fusain sur bois Washington, DC, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, don de Joseph H. Hirshhorn, 1966
Chaim Soutine
Femme entrant dans l'eau
1931, huile sur toile Museum of Avant-Garde Mastery of Europe (MAGMA of Europe)
Massive, imposante, sa robe relevée jusqu'aux genoux, cette femme au bain semble nous défier dans sa frontalité. Pourtant, c'est son reflet qu'elle regarde, comme son célèbre modèle, la Femme se baignant dans un ruisseau de Rembrandt.
Cet emprunt à celui que Soutine considère comme le grand maître de la peinture est l'occasion d'un travail virtuose sur les chairs ici, le corps blanc de la femme est traité comme un prolongement de l'étoffe de sa robe.
Les années 1960 et 1970 Transfigurations
L'impact visuel des tableaux qu'il a vus au MoMA puis à la Fondation Barnes reste présent dans la mémoire de de Kooning durant de nombreuses années. Ses œuvres tardives où la composition se déploie et affleure à la surface témoignent d'un intérêt de plus en plus profond pour les qualites picturales qu'il apprécie chez Soutine.
La franche sensualité de ses Woman des années 1960, comme les surfaces animées de ses ceuvres abstraites des années 1970, rappellent certains paysages de Soutine. Il en est ainsi de Colline à Céret (v. 1921), où les tourbillons de peinture appliqués avec véhémence sur la toile créent un effet quasi hypnotique : on ne voit pas le paysage, on voit la peinture comme constate le critique David Sylvester.
Quand de Kooning déclare en 1977 être «fou de Soutine - toutes ses peintures», il loue sa capacité à capturer la lumière, comme émanant de l'intérieur de la peinture elle-même, pour créer une forme de transfiguration. Dans ses propres compositions des années 1970, comme North Atlantic Light, on retrouve la même approche lumineuse, vibrante et luxuriante de la peinture.
Chaim Soutine
La Colline de Céret
1921, huile sur toile
Los Angeles museum of art
Cette toile particulièrement expressionniste, réalisée à Céret pendant une période de grands tourments, est difficilement déchiffrable selon les canons de la peinture figurative. Elle a appartenu à Albert Barnes jusqu'en 1949, qui la prête régulièrement pour des expositions dans des galeries new-yorkaises. Exposée en 1950 au MoMA, elle est remarquée par les critiques. Thomas B. Hess, éditeur de la revue ARTnews et grand soutien de de Kooning, loue le souffle de vie qui l'anime : « Tout respire dans le tableau, tout respire l'espace et la couleur »>.
Willem de Kooning
Clamdigger
[Pêcheur de palourdes]
1972, bronze
Paris, Centre Pompidou, Musée national d'Art moderne /
Centre de création industrielle, achat, 1979
Willem de Kooning
North Atlantic Light [Lumière de l'Atlantique Nord]
1977, huile sur toile
Amsterdam, Stedelijk Museum Amsterdam,
acquis avec le généreux soutien de la Vereniging Rembrand
Willem de Kooning
...Whose Name Was Writ in Water
[... Dont le nom était écrit dans l'eau]
1975, huile sur toile
New York, Solomon R. Guggenheim Museum
La référence au monde extérieur
est moins discernable ici que dans
ses peintures de "femmes-paysages"
des années précédentes. L'eau, qui
devient le sujet de prédilection de
l'artiste au milieu des années 1970,
est évoquée ici par l'application de
la peinture en larges touches, qui
donnent un sentiment de fluidité et
de mouvement à la composition,
comme celui des vagues déferlantes.
De Kooning retrouve ici la qualité
tactile qu'il apprécie dans le travail
de Soutine, lorsqu'il loue dans sa peinture une « surface qui ressemble à une étoffe, une matière ».
Willem de Kooning
Amityville
1971, huile sur toile Jennifer et Daniel Gilbert Collection
Chaïm Soutine
Une femme m'a raconté une merveilleuse anecdote à propos de Soutine. Chez lui, c'était une véritable infection à cause de la saleté. Il gardait une carcasse de volaille pour la peindre, mais ses pinceaux étaient aussi propres que des instruments de chirurgie. C'est drôle, car chaque soir je descends à la cave pour nettoyer tous mes pinceaux, et Soutine faisait de même. Chez lui, tout était crasseux, négligé, sauf les pinceaux...
Willem de Kooning cité par Gaby Rodgers, "Willem de Kooning: The Artist at 74," Newsday
Tony Vaccaro, Willem de Kooning dans son atelier, East Hampton, Tony Vaccaro & Tony Vaccaro Studio
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