Une balade agréable dans le cadre du festival d'histoire de l'art dont voici la présentation :
Premier parcours artistique dédié à la sculpture contemporaine dans le jardin Anglais du Château de Fontainebleau, « GRANDEUR NATURE » a été imaginé en étroite collaboration avec le Musée de la Chasse et de la Nature. Au cœur de ce décor végétal, il est question d'animaux fantastiques ou un peu étranges, d'œuvres qui se cachent et de folies qui s'exposent, d'installations tout aussi éphémères que fantaisistes, mais aussi de nature et d'environnement.
<< GRANDEUR NATURE » est un dialogue avec le paysage, notamment avec les arbres d'exception qui composent le jardin Anglais depuis le XIXe siècle. Les dix-huit artistes présentés ont été choisis pour le lien singulier et personnel qu'ils entretiennent avec la nature et qui les conduit à chercher la parfaite intégration de leurs œuvres dans ce théâtre de verdure, en toute complicité avec les jardiniers du lieu. Le parc devient une galerie à ciel ouvert où le visiteur-promeneur est invité à une étonnante chasse à l'art.
Pour cette édition inaugurale, le Château de Fontainebleau
a choisi de mettre en scène un parcours d'esprit ludique, un brin surréaliste, comme un clin d'œil à la Belgique, pays invité du 12ème festival de l'histoire de l'art.
Au fil d'une déambulation poétique, on peut croiser une quarantaine d'œuvres d'art, toutes disposées à nous faire rêver: divinités de la forêt, duo de rhinocéros topiaires, pierres qui dansent, chaise volante, nain géant ou joyeux monstres, ainsi qu'une insolite baraque à frite posée sur l'étang aux Carpes...
Embruns
Tête de fontaine, grès, 2021 co-production biennale d'Anglet
ELSA GUILLAUME (1989, FRANCE)
Fascinée par le monde marin. l'artiste s'est embarquée dans de nombreuses expéditions, comme en 2017 sur Tina. vollier dédié à la recherche environnementale. Chapiteau baroque ou fontaine sans cau, Embruns célèbre la faune et la flore aquatique. Cette ceuvre, initialement créée pour la biennale d'Anglet, dénonce les dégâts causés par la pêche intensive qui drague sans distinction les fonds marins et en fragilise l'équilibre naturel. Elle est entourée de quelques Cavaliers Salamandre créés spécialement pour le parcours et dispersés dans le décor de verdure.
Embruns
Elsa Guillaume
Dancing Stones
Granit vert, granit noir, 2018
GERARD KUIJPERS (1961, BELGIQUE)
Chasseur de pierres, poète d'une nature recomposée, Gerard Kuijpers a conçu pour Fontainebleau deux véritables ballets minéraux. Présentées en majesté, comme autant de trésors et de pierres précieuses, les Dancing Stones semblent défier les lois de la pesanteur et échapper par leur balancement, à l'attraction terrestre. Par leur danse d'astéroïdes, elles imprègnent leur environnement de merveilleux. Issues de carrières européennes en activité, elles évoquent tout à la fois l'art de bâtir et la poésie des ruines, conférant au jardin une atmosphère quasi magique.
Buisson asur
Grès, 2023
FRANÇOISE PETROVITCH
(1964, FRANCE)
Surgissant d'un buisson d'azalées et de rhododendrons, les sculptures de Françoise Pétrovitch forment une fabuleuse assemblée. Deux jeunes filles, l'une aveuglée, l'autre masquée et aux yeux fermés, un lémurien, un personnage déguisé en lapin accompagnent un « coulant», étrange creature aux allures de lama. Monstrueusement charmants, ces êtres en grès émaillé de bleu et de vert aux multiples nuances sont les protagonistes d'une histoire que chacun est libre d'inventer. Entre thriller végétal et conte fantastique, l'imagination est à l'œuvre.
L'ouvre-boite
Aluminium, 2018 GILLES RANETER (1965, FRANCE)
Louvre-boite, groupe de sculptures en aluminium découpé, évoque les classiques ouvre-boites, objets indispensables du quotidien. Devenus XXL, ils affleurent tels des ailerons de requin à la surface de l'une des grandes pelouses du jardin, toujours humide au printemps. Avec cette installation aux accents surréalistes, Gilles Barbier évoque implicitement l'inquiétude grandissante face au phénomène de la montée des eaux... Les requins pourraient-ils un jour venir envahir les pièces d'eau de Fontainebleau.
Fragments of Memory
Chène, résine acrylique et fragments de nature, 2021
KATARZYNA KOT
(1978, LUXEMBOURG)
Fascinée par la sculpture sur bois, l'artiste s'inscrit dans le courant du land art. Elle a choisi d'ériger dans cette clairière une installation monumentale, forét plantée de neuf poutres de chêne au cœur desquelles elle a enfermé, dans la transparence d'une résine acrylique, des fragments de nature (écorces, feuilles). Une sculpture faite de nature, et interrogeant la nature pour en révéler la beauté et nous questionner sur ses ressources, selon elle inépuisables, à condition que nous sachions en respecter la matière vivante.
L'étang aux Carpes
DWARF, DWARF
PRESENCE PANCHOUNETTE (COLLECTIF. ACTIF DE 1969 A 1990, FRANCE)
Collectif d'artistes bordelais. Présence Panchounette a exploré pendant plus de vingt ans la question des modes dans l'art contemporain. Les artistes détournent ici avec humour et dérision le nain de jardin, sculpture populaire sans prétention, véritable emblème du kitch pour certains. Dwarf! Dwarf!, nain géant en tenue estivale, short et méduses de plage, semble avoir remporté le concours de château de sable. Incongru et déplacé au coeur du raffiné jardin Anglais, il est ici à l'abri du grand séquola, histoire de voir quel est le plus géant des deux !
Gaia & Lug
Bronze, 2021
CHRISTOPHE CHARBONNEL
(1967, FRANCE)
Christophe Charbonnel crée des ceuvres au modelé puissant et a l'anatomie precise, brouillant volontiers
les repères chronologiques de l'histoire de l'art. Si la forme et le matériau utilisé, le bronze patiné, évoquent immédiatement l'antiquité classique, ses divinités sont celtiques, Gaïa et Lug. et incarnent la terre et la lumière. Placées de part et d'autre de la fontaine Belle-Eau à l'origine du patronyme du lieu (Fontainebleau). les deux divinités si solidement campées semblent pourtant se dissoudre dans l'air et s'apprêter à disparaître.
L'immortelle
Aluminium, 2021, co-production biennale d'Anglet
MARTINE FELPEL (1975, LUX.) & JEAN BECHAMEIL (1964, FRANCE)
Martine Feipel et Jean Bechamel créent un univers disloqué et bancal qui semble échapper à toute logique mais modifie la perception. Mi-arbre, mi-fleur, la sculpture en aluminium réalisée par le duo est à la croisée des espèces et des mondes, organique et irréelle à la fois. Elle tire son nom de l'une des plantes endémiques du littoral français, l'immortelle, ironiquement en passe de disparaître. C'est l'emprise de l'homme sur le climat et le bouleversement des cycles naturels qui sont ici questionnés.
Abeille, Aigle, Cerf, Dauphin
Rusticage, 2023
LAURENT LE DEUNFF
(1977, FRANCE)
Inspiré par l'art populaire, les matériaux pauvres comme le papier maché ou le ciment, les techniques oubliées, comme la rocaille, il a fait le choix d'occuper les socles vacants du jardin Anglais. Au marbre, il a préféré le béton moulé et aux figures historiques du château, les animaux emblématiques qui les ont accompagnées. Ainsi, un dauphin fait référence au fils aîné du roi, le cerf symbolise la chasse royale tandis que l'aigle et l'abeille évoquent la figure de Napoléon
Rhinoceros
Inox. 1981
FRANÇOIS-XAVIER LALANNE
(1927-2008, FRANCE)
D'origine italienne, très à la mode à partir de la Renaissance, le jardin de topiaires (arbres et plantes tailles) propose un paysage ordonné, une nature maitrisée mais souvent pleine de fantaisie. Les Rhinoceros topiaires du sculpteur François-Xavier Lalanne relèvent de cet esprit tout en incarnant l'humour de l'artiste, connu pour ses sculptures animalières décalées comme les Moutons- banquettes ou le Rbinocrétaire (meuble secrétaire). A l'origine créés pour orner l'entrée du jardin des Halles (1er arrdt. de Paris) les deux animaux en ont été déloges à la suite des récents travaux de réhabilitation du quartier.
Hesitation métaphysique
Bois, plaque de granit, 2012
PHILIPPE RAKETTE (1961, FRANCE)
Dans ses œuvres Philippe Ramette met en scène des situations physiquement improbables ou la logique n'a plus cours. Ainsi, ce poteau directionnel placé à proximite de l'allée cavalière joue avec le non-sens car il n'a pas vocation à orienter précisément le promeneur mais à rationaliser et organiser l'absence de veritables directions laissant ainsi le envies et le regard entrainer les pas du visiteur pour mieux se perdre.
Tonnerre & Cavalcade
Installation sonore, 15 min. /15 min. de silence, 2023, en collaboration avec l'Iream (matériel audio) et Peter Stitt de SSA Plugins (spatialisation sonore)
SEBASTIEN JOUAN (1973, FRANCE)
Artiste sonore, Sébastien Jouan enseigne également l'acoustique pour les musiciens et les architectes à l'American Art School de Fontainebleau. Il a composé l'installation sonore Tonnerre & Cavalcade, placée sur le passage reliant le manège où s'entrainent les chevaux à l'arbre foudroyé lors d'un orage, en juin 2022. Les visiteurs sont invités à entendre cette mise en ambiance atmosphérique, durant laquelle le tonner s'abat sur le jardin Anglais, les chevaux s'agitent puis se ruent en une cavalcade effrénée qui semble traverser le parc.
Les Hybrides
Techniques mixtes, 2023 courtesy Galerie RX
JEAN-FRANÇOIS FOURTOU
(1964, FRANCE)
Artiste insolite, Jean-François Fourtou s'est fait connaitre par ses singulières sculptures d'animaux et autres architectures déroutantes. Les jeux d'échelle qu'il affectionne perturbent nos repères et renvoient naturellement le spectateur à sa condition et son regard d'enfant. Devant la façade du manège, il met en scène une composition d'œuvres inédites.
végétal. Une très curieuse famille de touristes aux allures so british qui a décidé de pique-niquer au Château et dont l'un des protagonistes utilise une trottinette
Pigeonner
Marbre, bronze, 2023
JULIEN BERTHIER (1975, FRANCE)
Julien Berthier aime perturber l'espace public avec des sculptures dissonantes, Pigeonner en est un bon exemple. L'artiste a posé ses pigeons sur trois statues classiques du jardin Anglais. Pour lui, il s'agit d'offrir à ces sculptures un surplus de réalisme, un petit « plus-produit assimilable aux bonus des articles de la grande distribution. En utilisant le marbre ou en étalonnant les patines de ses oiseaux en bronze sur celle des sculptures qu'il va parasiter. Julien Berthier s'amuse à tromper le visiteur (à le pigeonner cereant le doute sur ce qui est antique ou contemporain!
La baraque à frite
Bois, bidons métalliques, panneaux solaires, enseigne lumineuse, 2023
PHILEMON VANORLE - SOCIETE VOLATILE (1980, BELGIQUE)
Avec la montée des eux liée au réchauffement climatique, que deviendront les plages du nord sans leur friterie? L'artiste questionne avec humour et ironie le maintien de ce symbole de la cuture populaire en créant une baraque marémotrice et ascensionelle, evoquant un phare à la nuit tombée. Cette structure au caractère trivial et dérisoire est tout à la fois une seconde folie installée sur l'étang aux carpes et une réflexion sur un sujet paraissant "hors-sol" pour beaucoup.
Monocoque Cistude
Tole d'aluminium, 2023
YOSHIKAZU GOULVEN LE MAITRE (1995, FRANCE)
Adepte du recyclage (upcycling) et proche du courant de l'arte povera, l'artiste interroge notre rapport au temps. Au travers de sa tortue, il confronte deux manières d'habiter le monde ou de s'en isoler, fusionnant avec humour carapace et habitacle. Eloge de la lenteur face à la mobilité et la vitesse forcenées dont l'automobile est le symbole, la tortue est un animal préhistorique qui a traversé toutes les époques. Survivrons-nous à la nôtre ?
A tous les vents
300 moulins en plastique, 2016
CAROLE CHEBRON
(1970, FRANCE)
Elégant et délicat, le travail de Carole Chebron met en relief la fragilité des choses et des émotions. Avec A tous les vents, installation de 300 moulins à vent sur un rocher, l'artiste apporte une réponse poétique et joliment sonore au dysfonctionnement de cette ancienne cascade du XIXe siècle. Enfantins et éphémères, les 300 petits moulins ch plastique blanc sont activés par l'énergie du vent. Posés tel un nuage sur le rocher, ils nous enchantent désormais du bruit de l'air
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