Photo de Martial Caillebotte,
Louis Rousselet dans l'atelier de Caillebotte au Petit Gennevilliers, (février 1892 ) Aristotype
.Collection particulière
À l'occasion du 130° anniversaire de la mort du peintre impressionniste, collectionneur et donateur Gustave Caillebotte (1848-1894), le musée d'Orsay lui rend hommage par une exposition et par la réunion exceptionnelle de sa collection dans cette salle.
Issu d'un milieu aisé, Caillebotte a acquis de nombreuses œuvres auprès de ses amis impressionnistes. Tout en les soutenant financièrement, il réunit une importante collection d'art moderne destinée à la postérité. En effet, dès 1876, seulement âgé de 28 ans, il rédige un testament par lequel il lègue sa collection à l'Etat. Il spécifie que les tableaux devront tous être exposés au musée du Luxembourg à Paris (alors « musée des artistes vivants »>) puis un jour au Louvre. A sa mort en 1894, sa collection compte un peu plus de soixante-dix œuvres signées Cézanne, Degas, Manet, Millet, Monet, Pissarro, Renoir et Sisley. L'État accepte le legs mais des difficultés se font jour quant à la possibilité de présenter l'ensemble au musée du Luxembourg, trop petit et saturé. Après de longues discussions entre Martial Caillebotte, le frère de l'artiste, Renoir, son exécuteur testamentaire, et l'administration des musées, un compromis est accepté par tous : le legs ne sera composé que d'une sélection de quarante œuvres, mais toutes seront exposées. Monet, Pissarro, Renoir et Sisley participent au choix des œuvres. Pour que Caillebotte lui-même soit présent au musée aux côtés de ses amis, ses héritiers font don à l'État de son tableau Raboteurs de parquets,considéré comme son chef-d'œuvre.
En février 1897, la salle « Caillebotte» ouvre au public. Un tel rassemblement d'œuvres impressionnistes dans un musée est alors unique au monde. Grâce à la génerosité et à la volonté de Caillebotte, l'impressionnisme obtient enfin une véritable reconnaissance officielle en France.
Habituellement présentées dans différents espaces du musée d'Orsay, les peintures du legs Caillebotte sont ici réunies pendant la durée de l'exposition "Caillebotte. Peindre les hommes".
Claude Monet
Paris 1840 - Giverny 1926
Panneau décoratif, dit aussi Le Déjeuner
Vers 1873
Huile sur toile
Claude Monet
Paris 1840 - Giverny 1926
Le Givre, effet de soleil,
dit aussi Le Givre
1880
Huile sur toile
Claude Monet
Paris 1840-Giverny 1926
Effet de neige à Vétheuil,
dit aussi Église de Vétheuil, neige
Entre 1878 et 1879
Huile sur toile
Claude Monet
Paris 1840-Giverny 1926
Régates à Argenteuil
Vers 1872
Huile sur toile
Alfred Sisley
Paris 1839-Moret-sur-Loing 1899
Les Régates à Molesey
1874
Huile sur toile
Au début de l'année 1895, l'administration des beaux- arts et les héritiers s'accordent pour faire une sélection dans la collection de Gustave Caillebotte afin que son legs puisse être accepté par l'État et les tableaux retenus exposés au musée du Luxembourg. Tout comme Monet, Renoir ou Pissarro, Sisley est sollicité pour le choix de ses tableaux. Les Régates à Molesey est l'un des plus importants. Il capte l'essence de ce moment vivant de compétition sportive, un sujet totalement en résonnance avec la passion de Caillebotte pour la voile.
Auguste Renoir
Limoges 1841-Cagnes-sur-Mer 1919
La Balançoire
1876
Huile sur toile
Auguste Renoir
Limoges 1841-Cagnes-sur-Mer 1919
Étude, dit aussi Torse; effet de soleil
Vers 1876
Huile sur toile
Édouard Manet
Paris 1832-Paris 1883
Une dame à sa fenêtre (étude), dit aussi Angelina
Vers 1865
Huile sur toile
Camille Pissarro
Charlotte Amalie, Iles Vierges américaines 1830 - Paris 1903
Côte Saint-Denis à Pontoise, dit aussi L'Hermitage.
Vue de ma fenêtre, dit aussi Les Toits rouges, côte Saint- Denis à Pontoise, effet d'hiver
1877
Huile sur toile
Nos connaissances sur la manière dont Caillebotte disposait les œuvres de sa collection chez lui restent très fragmentaires. Quelques photographies prises dans sa maison du Petit Gennevilliers au début des années 1890 par son frère Martial nous offrent cependant un aperçu de son environnement de travail. On y repère plusieurs œuvres, dont ce tableau, accroché au côté de Angelina de Manet et d'Intérieur d'appartement de Monet. Cette confrontation visuelle illustre la sensibilité artistique de Caillebotte.
Alfred Sisley
Paris 1839-Moret-sur-Loing 1899
Cour de ferme
à Saint-Mammès
1884
Huile sur toile
Alfred Sisley
Paris 1839-Moret-sur-Loing 1899
Lisière de forêt, au printemps
1885
Huile sur toile
Camille Pissarro
Charlotte Amalie, Iles Vierges américaines 1830-Paris 1903
La Brouette dans un verger,
le Valhermeil, Auvers-sur-Oise
Vers 1879
Huile sur toile
Camille Pissarro
Charlotte Amalie, Iles Vierges américaines 1830 - Paris 1903
Printemps. Pruniers en fleurs, dit aussi Le Jardin de Maubuisson, Pontoise
1877
Huile sur toile
Ce tableau est l'un des onze Pissarro que possédait Caillebotte. Les difficultés matérielles de l'artiste pendant les années 1870 ont motivé le collectionneur à faire ces achats, assumant là un rôle de mécène. Ces choix confirment aussi le goût de Caillebotte pour l'art du paysage et l'esthétique impressionniste des années 1870. Ces tableaux représentent un véritable enseignement pour Caillebotte dont le style évolue au cours de la décennie suivante.
Claude Monet
Paris 1840-Giverny 1926
Les Rochers de Belle-Île, la Côte sauvage
1886
Huile sur toile
Cette œuvre est probablement un cadeau fait par Monet à Caillebotte. En effet, au début de l'année 1892, l'Etat envisageait l'acquisition d'une toile de Monet, mais le projet n'a pas abouti. L'artiste, aurait alors, en réponse, offert un tableau à Caillebotte. Touché, ce dernier lui écrivit : "Il ne sortira jamais de chez moi que pour aller au Luxembourg, en attendant le Louvre." Il s'agirait de la dernière pièce entrée dans sa collection avant sa mort, deux ans plus tard.
Paul Cézanne
Aix-en-Provence 1839-Aix-en-Provence 1906
Le Golfe de Marseille vu de L'Estaque
Entre 1878 et 1879
Huile sur toile
Caillebotte est l'un des premiers collectionneurs d'œuvres de Cézanne. Il en possède cinq. Seuls Le Golfe de Marseille vu de l'Estaque et Cour d'une ferme font partie de la sélection finale du legs. En février 1897, alors que le public les découvre au musée du Luxembourg, le critique Gustave Geffroy déplore qu'une magnifique marine méridionale» soit accrochée si haut, près du plafond, signe d'une certaine réticence face à la modernité de Cézanne. Monet, conscient de l'importance de cette peinture, propose, en vain, de lui donner davantage de visibilité en déplaçant l'une de ses toiles.
Alfred Sisley
Paris 1839-Moret-sur-Loing 1899
La Seine à Saint-Mammès
1885
Huile sur toile
Auguste Renoir
Limoges 1841-Cagnes-sur-Mer 1919
La Seine à Champrosay
1876
Huile sur toile
Alfred Sisley
Paris 1839-Moret-sur-Loing 1899
La Seine à Suresnes
1877
Huile sur toile
Camille Pissarro
Charlotte Amalie, Iles Vierges américaines 1830 - Paris 1903
Le Chemin des Mathurins
montant à travers champs, Pontoise
1879
Huile sur toile
Auguste Renoir
Limoges 1841-Cagnes-sur-Mer 1919
Les Marronniers roses,
dit aussi Pont du chemin de fer à Chatou
1881
Huile sur toile
Alfred Sisley
Paris 1839-Moret-sur-Loing 1899
Chemin de la briqueterie, Marly-le-Roi
Vers 1876
Huile sur toile
Camille Pissarro
Charlotte Amalie, Iles Vierges américaines 1830-Paris 1903
Chemin sous bois, dit aussi
Chemin sous bois, en été
1877
Huile sur toile
Camille Pissarro
Charlotte Amalie, Iles Vierges américaines 1830- Paris 1903
Port-Marly,
dit aussi La Seine à Port-Marly, le lavoir
1872
Huile sur toile
Lors de l'exposition impressionniste de 1879, Camille Pissarro présente trente-huit œuvres. Six d'entre elles, dont Port-Marly, sont prêtées par Caillebotte. En 1895, lors des discussions sur la sélection à opérer au sein de la collection de Caillebotte pour qu'elle entre au musée du Luxembourg, le conservateur Léonce Bénédite exclut Port-Marly. Pissarro insista pour qu'il soit retenu, le considérant comme une œuvre essentielle pour comprendre l'évolution de la peinture impressionniste au début des années 1870
Auguste Renoir
Limoges 1841-Cagnes-sur-Mer 1919
Bal du moulin
de la Galette
1876
Huile sur toile
Renoir, qui a invité Caillebotte à exposer avec les impressionnistes en 1876, devient l'un de ses plus proches amis. Caillebotte lui achète plusieurs toiles, dont celle-ci, présentée à la troisième exposition impressionniste en 1877. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des plus emblématiques de l'impressionnisme et occupait une place centrale dans sa collection. Caillebotte lui rend hommage en la figurant à l'arrière-plan d'Autoportrait au chevalet (1879, collection particulière, actuellement présenté dans l'exposition Caillebotte. Peindre les hommes, niveau 0), un geste rarissime dans l'histoire de l'art, qui témoigne de l'admiration mutuelle de ces deux artistes
Camille Pissarro
Charlotte Amalie, Iles Vierges américaines 1830- Paris 1903
La Moisson, dit aussi
La Moisson à Montfoucault
1876
Huile sur toile
Auguste Renoir
Limoges 1841-Cagnes-sur-Mer 1919
La Liseuse
Entre 1874 et 1876
Huile sur toile
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