Une exposition assez inégale :

Paris-Bruxelles, 1880-1915, effervescence des visions artistiques 
De grands musées tels que le musée d'Orsav à Paris la National Gallerv of Art à Washington ou le British Museum à Londres, sont capables de documenter en profondeur les mouvements artistiques dynamiques des grandes périodes de l'histoire de l'art. Ilest cependant rare qu'une collection privée recherche cet objectif: c'est pourtant le cas de cette exposition où une sélection de près de quatre cents oeuvres issues d'une collection privée de près de cing mille peintures, dessins, aquarelles, estampes, affiches et livres et journaux illustrés d'artistes renommés et souvent moins connus relate l'histore de l'art au tourmant du XIXe siècle en France, ainsi que les activités parallèles du Groupe des Vingt, un cercle d'avant-garde belge.
Inspiré et guidé par la maxime d Edmond de Concourt, Apprendre à voir est le plus long apprentissage de tous les arts, notre collectionneur privé, qui souhaite rester anonyme, s'emploie depuis plus de vingt-cing ans à développer cette extraordinaire collection et sa bibliothèque de recherche qui lui permet de découvrir et de présenter les liens souvent subtils, aussi bien esthétiques et personnels, parmi les artistes et les groupes qui, une fois réunis, nous ouvrent les yeux sur un univers artistique rarement documenté avec autant de profondeur et d'ampleur. Notre collectionneur y est parvenu en représentant non seulement des aspects de I'œuvre de grands artistes, mais également en constituant un trésor d'ouvres sur papier et sur toile émanant d'artistes très actifs dans les mouvements d'avant-garde avec des pièces de grande qualité mais pas toujours présentées au grand public, ainsi quen sintéressant à des domaines délaissés par les musées, comme les artistes du cabaret du Chat noir la présente exposition ainsi que le catalogue proposent une histoire panoramique unique des aspect significatifs de l'art du tournant du siècle.

Paul Berthon (1872-1909)
Liane de Pougy - Folies Bergère
1896
Lithographie/Lithograph

Georges de Feure (1868-943)
Les Jardins d'Armide/The Gardens of Armida
1897
Aquarelle/Watercolor

Artiste inconnu / Unidentified artist (n/a)
Paysage idéaliste / Idealist landscape
C1893-94
Aquarelle et gouache sur carton/Watercolor and gouache on card-board

D'après Paul Berthon (1872-1909)
Portrait de Liane de Pougy sur fond d'hortensia / Portrait of Liane de Pougy against background of hydrangea
C1896
Pyrogravure peinte sur bois/Pyrography painted on wood

Eugène Grasset (1845-1917)
Dans les bois / In the woods
C.1889
Aquarelle/Watercolor
Eugène Grasset et Félix Gaudin comptent parmi les artistes qui se livrent à un travail expérimental. Comme dans d'autres œuvres représentatives de l'Art nouveau, l'accent est mis sur des motifs plats et une curieuse distorsion de l'espace. Grasset est également fasciné par la résurgence du vitrail à la fin du XIXe siècle.

Fernand Fau (1858-1915)
Salon des Cent
1895
Photographie en relief colorée au pochoir/Stencil colored photo relief

Charles-Louis Houdard (1855-1931)
Grenouilles, iris et nénuphars/Frogs, irises and water lilies
1895
Eau-forte et aquatinte/Etching and aquatint

ART NOUVEAU J'ai la conviction que nous sommes à une époque très rare, j'allais
dire unique, pour la production d'œuvres d'art nouvelles. Tout le monde est saturé, dégoûté, écœuré, de voir rabâcher depuis tant d'années les vieilles rengaines des styles Louis XV et autres, on commence à n'en plus vouloir, coûte que coûte, on veut réellement du nouveau. On commence à en produire, le mouvement se dessine avec une rapidité inouïe. >> Ce cri du cœur est signé Henri Vever (1854-1942), joaillier, collectionneur et japoniste de premier plan dont les observations tranchantes sur la scène artistique ont été fidèlement consignées dans son journal privé. Si Vever n'a pas pu prédire tout ce qui allait se passer, il a su remarquer l'activité de plus en plus intense dans de nombreux domaines artistiques. Lui-même créateur de bijoux, il constate qu'une nouvelle attitude se manifeste de toutes parts. Soutenus par d'éminents connaisseurs et mécènes, les maîtres de l'esthétique défendent une vision de la production artistique englobant non seulement les supports traditionnels tels que la peinture, la sculpture et l'architecture, mais aussi les arts commerciaux et décoratifs. L'un de ces visionnaires est Siegfried Bing (1838-1905), marchand d'art, japoniste et créateur de l'expression "Art nouveau".

Paul Berthon (1872-1909)
Salon des Cent
1895
Photographie en relief colorée au pochoir/Stencil colored photo relief

Gaston de Latenay (1859-1943)
Femme aux branches de marronnier/Woman with chestnut branches
C.1898
Aquarelle, plume, encre de Chine/Watercolor, pen and chinese ink

Pierre Roche (1855-1922)
Affiche pour le Salon de la Plume/ Poster for the Salon de la Plume
1896
Impression églomisé/Eglomisé print

Artiste inconnu (19° siècle)/Unidentified artist (19th century)
Regarder les cygnes/Watching the swans
C1898
Tempera sur toile/Tempera on 
Auguste Jean Baptiste Roubille (1872-1955)
La Comédie/The Comedy
1900
Plume, encre noire, et aquarelle / Pen, black ink and watercolor

Carlos Schwabe (1866-1926)
Couverture du livre Hespérus de Catulle Mendes / Cover of the book Hespérus by Catulle Mendes
1904
Lithographie colorée au pochoir/Stencil colored Lithographie

Georges de Feure (1868-1943)
La Porte des Rêves/The Door of Dreams
1898
Gravure colorée à l'aquarelle/Watercolored engraving
André Theuriet (1833-1907), illustrations André des Gachons (1871-1951)
Conte de la princesse aux jupes mouillées / Tale of the wet-skirted princess
1897-99
Gouache 

Alphonse Mucha (1860-1939)
Ilsée, Princesse de Tripoli / Ilsée, Princess of Tripoli
1897
Lavis et encre de chine rehaussée d'or/Wash and chinese ink heightened with gold

Theo van Hoytema (1863-1917)
Un couple de paons / Pair of peacocks
C.1895
Aquarelle et gouache/Watercolor and gouache


Victor Prouvé (1858-1943)
Portrait de Thérèse Gallé / Portrait of Thérèse Gallé
1898
Crayon/Pencil

Maurice Dulac (Fin 19e siècle / Late 19th century)
Sarah Bernhardt au milieu d'admirateurs/Sarah Bernhardt
in the midst of admirers
C.1895-1900
Aquarelle/Watercolor


Alphonse Mucha (1860-1939)
Portrait de Sarah Bernhardt / Portrait of Sarah Bernhardt
1898
Fusain/Charcoal

Adolphe Willette (1857-1926)
Enseigne du Chat Noir/Chat Noir signboard
1881
Zinc découpé, ajouré et peint/Cut-out, sawn and painted metal sheet
Collection privée, en dépôt au musée de Montmartre, Paris / Private collection, on deposit at the Montmartre museum, Paris

Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938)
Louise
1900
Lithographie/Lithograph


MONTMARTRE
«Montmartre est le cerveau du monde >>>
«Qu'est-ce que Montmartre? Rien! Que doit-il être ? Tout! >>
Ainsi déclamait Rodolphe Salis, célèbre figure de la Butte, et fameux inventeur, en novembre 1881, du Cabaret du Chat Noir, 84 boulevard Rochechouart. Conscient de l'ascendant de la colline sacrée sur l'histoire de la capitale qui vient alors d'annexer les campagnes limitrophes, c'est là, en ce lieu tout à la fois chaleureux, éclectique, irrévérencieux, insolite et cosmopolite, que se masse bientôt le Tout-Paris avec pour seule ambition de déclamer, jouer, discuter, rire et chanter. Berceau des chansonniers de Montmartre, c'est encore au Chat Noir que se retrouveront les amis de toujours: Alphonse Allais, Emile Goudeau, Adolphe Willette, Théophile-Alexandre Steinlen, Antonio de La Gandara mais aussi les musiciens Charles Gounod, Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Erik Satie; les peintres Edgar Degas, Henri de Toulouse-Lautrec, Pierre Puvis de Chavannes, Henri Rivière ; les écrivains Jules Verne, Emile Zola, Guy de Maupassant, Edmond de Goncourt, Joris-Karl Huysmans, Alexandre Dumas, Anatole France et même quelques têtes couronnées... Ainsi, malgré la multiplicité de bals, cabarets, cafés et autres café-concert, et bien qu'aujourd'hui disparu, le Chat Noir demeure, dans l'imaginaire collectif, l'un des lieux le plus emblématiques de ce «< Paris fin de siècle ».
Pour l'heure, séduits par ce quartier en devenir, les nouveaux arrivants se massent, la population se multiplie, toujours plus diversifiée, « populaire, anarchiste ou plutôt libertaire, avec une population souvent pauvre et parfois désœuvrée, alliée à un anticlericalisme vivace ». Tous viennent ici chercher un peu d'insouciance et de légèreté. Paradoxalement, avec la Troisième République s'ouvre 'l'Age d'or' de Montmartre.

Henri Rivière (1864-1951)
Paris vue depuis Montmartre / Paris viewed from Montmartre
1900
Litographie/Lithograph

René-Georges Hermann-Paul (1874-1940)
Salon des Cent
1895
Lithographie/Lithograph

Henri Gustave Jossot (1866-1951)
Salon des Cent
1894
Lithographie/Lithograph

Ferdinand Bac (1859-1952)
Couverture des Chansons du Chat Noir/Cover illustration for Chansons du Chat Noir
1888
Photographie en relief/Photo relief

Charles Henri Pille (1844-1897)
L'ancien Chat Noir/The original Chat Noir
1886
Lavis d'encre et encre noire/Wash and Ink drawing
À gauche/to the left: Rodolphe Salis, Charles Monselet, Emile Goudeau, Maurice Rollinat
À droite / to the right: Henri Riviere, Adolphe Willette, Le roi d'Araucanie

Jules Chéret (1836-1933)
Bal au Moulin Rouge
1889
Lithographie/Lithograph

Fernand Lunel (attr.) (1857-1949)
L'intérieur du Théâtre du Chat Noir
1891
Dessin à l'encre et lavis/Ink and wash
Collection privée, en dépôt au musée de Montmartre, Paris / Private collection, on deposit
at the Montmartre museum, Paris

Émile Cohl, Courtet (dit), Henri Patrice Dillon, Henri Gray, Henri Boulanger (dit), Charles Henri Pille (dit)
Exposition des Arts Incohérents
1893
Lithographie/Lithograph
Le premier octobre 1882, le Chat Noir cabaret publiait en supplément dans son journal éponyme un catalogue d'une page recto-verso prévu pour accompagner une étrange exposition intitulée «<Arts incohérents », qui incluait des œuvres d'artistes, mais aussi, et c'était plus surprenant, celles d'amateurs les plus inexpérimentés. Les expositions incohérentes de Jules Lévy, les catalogues illustrés et les bals costumés des Incohérents devinrent monnaie courante, à Paris et en province, pendant une période de onze ans, de 1882 à 1893.


Henri Lanos (1859-1929)
Arts incohérents : femme costumée pour le bal des Incohérents/Woman in costume for the Incoherent ball
C.1890
Plume et aquarelle / Pen and watercolor

Jules Chéret (1836-1933)
Affiche pour l'Exposition Universelle des Arts Incohérents/ Poster for the Universal Exhibition of the Incoherent Arts
1889
Lithographie/Lithograph

Jean Veber (1868-1928)
La Cariatide (Au Théâtre)/The Caryatid (at the theatre)
1905
Huile sur panneau/Oil on panel

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901)
Ambassadeurs: Aristide Bruant/Aristide Bruant
Sans date
Lithographie/Lithography

Sacha Guitry (1885-1957)
Portrait d'Aristide Bruant / Portrait of Aristide Bruant
C1905-10
Encre de Chine et aquarelle sur papier calque/Chinese ink and watercolor on transfer paper
Collection privée, en dépôt au musée de Montmartre, Paris / Private collection, on deposit at the Montmartre museum, Paris

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901)
Marcelle Lender
1895
Lithographie/Lithograph

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901)
Programme pour Le Théâtre libre, présentation de L'Argent/ Program for Le Théâtre libre presentation of L'Argent
1895
Lithographie/Lithograph

Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923)
Etude pour une illustration dans le journal Gil Blas et texte manuscrit d'Aristide Bruant pour sa chanson << À Montrouge»></ Study for an illustration in the newspaper Gil Blas and handwritten text by Aristide Bruant for his song
«A Montrouge >>
1895
Crayon et encre / Pencil and ink

Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923)
Aristide Bruant au Café Le Mirliton / Aristide Bruant at the Café Le Mirliton (The Kazoo)
1895
Crayon/Pencil
De 1883 à 1885, Aristide Bruant se produisit régulièrement au cabaret du Chat Noir. Il avait développé un style rugueux et agressif et jouissait d'une grande notoriété auprès des publics raffinés de la rive gauche. Très vite, il devint le «< chansonnier populaire. » Lorsque, en juin 1885, Rodolphe Salis transféra son Chat Noir dans de plus grands locaux, Bruant acquit l'ancien bâtiment pour y fonder son propre café-concert: Le Mirliton.

LE SYMBOLISME
«Et demain, c'est trop tard pour les métamorphoses!»: ombres et lumières symbolistes. Les années 1880 et 1890 comptent parmi les plus riches de l'histoire de l'art européen et particulièrement français. Des tendances esthétiques très diverses y cohabitent ainsi que des artistes appartenant à des générations dont le chevauchement rend souvent complexe l'analyse et la synthèse. L'invention des «<ismes », le découpage souvent artificiel et postérieur des groupes, des écoles, réelles ou fictives, comme la réécriture de l'histoire au profit de visions idéologiques partiales ont bien souvent brouillé la perception de ce moment pourtant si passionnant de la vie culturelle au sens le plus large du terme. Ici, on perpétue la tradition académique la plus noble avec de grands talents mais non sans que s'en dégage un certain épuisement; là on expérimente les acquis du réalisme de Courbet à travers l'héritage d'un impressionnisme déjà en train de s'essouffler. Se dégage de ces années si brèves un sentiment particulier qui excède la question seulement picturale et même artistique. Poésie, arts plastiques, musique, théâtre : toute la création reflète un temps d'incertitude et de bouleversements.
La société se transforme à la suite de la première révolution industrielle et, entre la chute du Second Empire et l'Exposition universelle de 1900, puis la Première Guerre mondiale, rien ne semble changer mais tout change. Une partie de la jeune génération, confrontée à ce trouble existentiel rejette à la fois l'enseignement figé de l'École des Beaux-Arts et la reproduction optique du réel: ce sont les symbolistes.


Maurice Chabas (1862-1947)
Rêverie/Daydream
C.1910
Huile sur toile/Oil on canvas

Alphonse Osbert (1857-1939)
Rêve du soir/Evening Dream
1901
Huile sur panneau / Oil on panel

Charles Maurin (1856-1914)
Chasteté/Chastity
C.1892
Huile sur toile/Oil on canvas

Valère Bernard (1860-1936)
La femme au griffon ou La Chimère/The lady with the grifin or The Chimera
1896
Eau-forte et aquatinte/Etching and aquatint

Carlos Schwabe (1866-1926)
Salon de la Rose-Croix
1892
Lithographie/Lithograph

Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953)
Regrets
1899
Huile sur toile/Oil on canvas

Charles-Victor Guilloux (1866-1949)
Paysage orageux/Stormy landscape
1892-94
Huile sur toile/Oil on canvas

Charles-Victor Guilloux (1866-1949)
L'Inondation/The Flood
1892-94
Huile sur papier marouflé sur carton / Oil on paper laid down on board

Charles-Victor Guilloux (1866-1946)
L'Allée d'eau/The water way
C.1895
Huile sur toile/Oil on canvas

Elisabeth Sonrel (1874-1953)
Octobre/October
c.1895
Encre, aquarelle et gouache dans un cadre doré/Ink, watercolor, and gouache, set in a gold border
Eugène Grasset (1845-1917)
Enlèvement d'une femme par un chevalier à cheval/ Abduction of a Woman by a Mounted Knight
C.1891
Stylo à l'encre noire, aquarelle et gouache / Pen in black ink, watercolor and bodycolor

Maurice Chabas (1862-1947)
Paysage peuplé d'apparitions célestes/Landscape Populated with Celestial Apparition
C.1905
Huile sur toile/Oil on canvas

Edgard Maxence (1871-1954)
L'Heure de la paix / The Hour of Peace
C.1914
Aquarelle/Watercolor

Emile Bernard (1868-1941)
La Régate/The regatta
1886
Mine de plomb et encre de Chine/Graphite and Chinese ink
A l'écart du rythme trépidant de la ville et de ses multiples sollicitations, la banlieue de Paris représente un monde à part qui attire le dimanche les citadins en quête d'espaces verts et les artistes à la recherche d'inspiration. Les rives boisées des boucles de la Seine sont fréquentées à la belle saison par les Parisiens qui, fuyant l'atmosphère étouffante de la ville, viennent se ressourcer dans ces paysages bucoliques. Les artistes succédant aux impressionnistes donnent une vision souvent mélancolique de ces lieux populaires, menacés par le développement de l'industrie et la mécanisation du monde moderne.

Eugène Delâtre (1864-1938)
Ambiance du soir sur l'Oise près d'Auvers / Evening mood on the Oise near Auvers
1904
Aquarelle/Watercolor

Louis Legrand (1863-1951)
Danseuse aux cheveux roux/ Dancer with red Hair
C1900
Huile sur carton/Oil on cardboard

Juan Gris (1887-1927)
Extérieur du Moulin Rouge/Outside the Moulin Rouge
C.1908
Encre/Ink
Collection privée, en dépôt au musée de Montmartre, Paris/Private collection, on deposit at the Montmartre museum, Paris

Louis Welden Hawkins (1849-1910)
Etude de Nu (Raffaela Zappa)/Study of a Nude (Raffaela Zappa)
C.1892
Aquarelle/Watercolor

Félix Vallotton (1865-1925)
Nu/Nude
C1900
Crayon/Pencil

Charles Marin (1858-1994)
Femme endormie / Woman Sleeping
C1895
Aquarelle au vaporisateur sur crayon et pastel / Pencil, pastel and vaporizer over pencil

Charles Maurin (1856-1914)
Femme nue à demi-allongée/Half-extended nude
C1900
Pastel et crayon/Pastel and pencil

Charles Maurin (1856-1914)
Jeunes filles à la charrette / Young Girls with Donkey Cart
C.1895
Pastel/Pastel

Georges Bottini (1874-1907)
Au bar: la Femme en Blanc / At the Bar: The Woman in White
1904
Aquarelle/Watercolor

Georges de Feure (1868-1943)
Salon des Cent
1894
Lithographie/Lithograph


Charles Maurin (1856-1914)
Femme à la chevelure rousse/Woman with red hair

LA BELLE ÉPOQUE Après avoir connu un temps de décroissance économique, de
chômage et d'instabilité politique, la France au tournant du XXe siècle semble renaître de ses cendres. C'est «la Belle Époque »> selon l'expression populaire couramment utilisée après la Première Guerre mondiale pour désigner la période allant de la fin du XIXe siècle à 1914. Cette vision lissée d'un pays prospère et d'un âge plein d'énergie et de gaîté tient cependant de l'image d'Epinal car la réalité de la société française est plus contrastée. La Belle Époque a émergé de la crise boulangiste qui avait menacé le gouvernement d'un coup d'État, du scandale de Panama qui avait éclaboussé plusieurs hommes politiques et industriels français durant la Troisième République et ruiné des centaines de milliers d'épargnants et, enfin, de l'affaire Dreyfus, capitaine d'artillerie français, injustement accusé de trahison au profit de l'Allemagne, parce que Juif.
Le climat d'émulation et la prospérité qui règnent à Paris au tournant du XXe XIXe siècle favorisent la création artistique et l'apparition de nouveaux acteurs du domaine culturel, mécènes, marchands et collectionneurs. Les courants esthétiques des plus conservateurs aux plus novateurs se partagent la scène artistique. Avec ses monuments réputés, son urbanisme moderne, ses magasins chics, ses boulevards, ses cafés, cafés-concerts, théâtres, opéras et nombreux autres lieux de divertissement, Paris attire les promeneurs et inspire les artistes. Le mélange de fascination sensuelle et de condamnation morale reflète une opinion largement répandue à l'époque où la syphilis fait des ravages mais où le bordel reste un passage obligé de la vie adulte masculine. Du bar à la maison close, la femme est un sujet de tentation et de répulsion, quelque que soit le magnétisme qu'elle exerce.
La Belle Époque marque cependant la fin du mythe de la Parisienne, femme superficielle, belle et intelligence ou idole vénéneuse portant les stigmates de la mort derrière un masque avenant. Une ère nouvelle s'annonce avec la Première Guerre mondiale qui marque l'émancipation de la femme et la conquête de son autonomie au sein d'une société nouvelle.

Pierre-Georges Jeanniot (1873-1907)
Le Parc Monceau / Monceau Park
C.1889
Huile sur toile/Oil on canvas

LES NABIS
Cette confrérie, dont les ambitions artistiques sont proches de celles des Préraphaélites anglais, se cristallise sur leur commune admiration pour Gauguin. Ils en découvrent l'esthétique par l'entremise du Talisman (Paris, musée d'Orsay), peint par Sérusier à Pont-Aven à l'été 1888 et montré quelques semaines plus tard à ses camarades comme un objet précieux; puis ils voient les toiles des peintres de l'École de Pont-Aven accrochées au café Volpini, au sein de l'Exposition Universelle de 1889. Là, ils assistent au dépassement de l'Impressionnisme, à la touche libre d'Émile Bernard et de Schuffenecker et aux sujets symbolistes de Gauguin. Désirant prolonger cette quête, Bonnard et ses amis se nomment Nabis (« prophètes >> en hébreu), et revendiquent le « droit de tout oser >>. Désormais, les tableaux ne se construiront plus dans la profondeur, comme une fenêtre ouverte sur le réel, mais par la juxtaposition de masses colorées ; ce refus de la perspective, confirmé par la découverte des estampes japonaises, font du tableau « une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées >> selon l'aphorisme de Maurice Denis, véritable matrice de l'esthétique nouvelle.

Edouard Vuillard (1868-1940)
Phonographies, de Rodolphe Darzens
1890
Encre/Ink

Maurice Denis (1870-1943)
Enfants de choeur - femme et enfant en surplis/Choir boys- Woman and child in surplice
C1901
Fusain et pastel/Charcoal and pastel

Paul Signac (1863-1935)
Luce lisant «La Révolte »>/ Luce reading << La Révolte >>
1890
Encre et lavis/Ink and wash

Maximilien Luce (1858-1941)
Portrait d'Henri Edmond Cross / Portrait of Henri Edmond
Cross
C1897-98
Fusain/Charcoal

Achille Laugé (1861-1944)
Composition de trois vases à fleurs/Composition of Three Flower Vases
1893-94
Huile sur toile/Oil on canvas

Maximilien Luce (1858-1941)
Lucie Cousturier au piano / Lucie Cousturier at the Piano
C1905
Huile sur carton/Oil on cardboard

Camille Pissarro (1830-1903)
La charrue /The plough
1898-1901
Lithographie/Lithograph

Maximilien Luce (1858-1941)
Couverture pour « L'Almanach du Père Peinard >> / Cover for << L'Almanach du Père Peinard >>
1894
Lithographie/Lithograph

Maximilien Luce (1858-1941)
Le Drapeau Rouge/The Red Banner
1904
Lithographie/Lithograph

Aristide Maillol (1861-1944)
La danseuse / Dancer
C.1895
Crayon bleu et noir/Blue and black pencil

Paul-Élie Ranson (1861-1909)
Vanité/Vanity
C.1892
Encre et lavis/Ink and wash
Paul-Élie Ranson (1861-1909)
La sorcière dans son cercle/The witch in her circle
C1892
Aquarelle typographique/Typographie watercolor

Paul-Élie Ranson (1861-1909)
Femmes à la fontaine / Women at the well
C. 1897
Encre/Indian ink

Henri-Gabriel Ibels (1867-1936)
Au Cirque/At the Circus
1893
Lithographie/Lithograph

Claude-Emile Schuffenecker (1851-1934)
Portrait de Madame Bernard / Portrait of Madame Bernard
C1890
Huile sur toile/Oil on canvas

LA BRETAGNE, UNE TERRE DES PEINTRES » La majorité des peintres
en Bretagne vers 1900 fréquentent les bords de mer, privilégiant les lieux un peu à l'écart ou moins connus. Le Pont-Aven de Gauguin et d'Emile Bernard a perdu de son attractivité. Parmi ces villages aimés des peintres figure Saint-Briac, situé un peu à distance du port de Saint-Malo, de la station balnéaire de Dinard et de la ville pittoresque de Dinan.
La côte nord de la Bretagne est une succession de sites de toute beauté où vont se disperser les peintres. Après Saint-Briac, Henri Rivière choisit de s'établir à Loguivy en Ploubazlanec. Il y trouve quantité de sujets dans les paysages variés dominant le Trieux, mais aussi au contact de la population dont il devient familier.
Les peintres installés dans des colonies comme Douarnenez et Concarneau se répètent à l'envi. Les amateurs de scènes campagnardes ont fait du Faouët leur quartier général. Le renouvellement viendra du Pays bigouden, situé à l'extrémité de la péninsule, dans la partie sud. Cette région est demeurée longtemps à l'écart.
Dans les premières années du siècle nouveau, le parcours des peintres à la découverte de la Bretagne est tout autre. Ils viennent souvent en famille, alliant villégiature avec bains de mer et travail sur le motif. Ils apprécient de travailler au calme et ne sont plus obsédés par des sujets plus ou moins pittoresques. Le flux sera continu, permettant de certifier que la Bretagne est toujours << une terre des peintres ». Une terre de liberté aussi, qui favorise de belles rencontres improbables «< sur le terrain »>, comme Renoir et Rivière à Saint-Briac, Bernard et Schuffenecker à Concarneau, Monet et Russel puis ce dernier et Matisse à Belle- Île, Jawlensky et Benois à Plougasnou, ou Delaunay et Lemordant à Saint-Guénolé.

Claude-Emile Schuffenecker (1851-1934)
Maison bretonne dans la lande / Bretonian house on
the moor
Sans date
Pastel/Pastel

Henri Rivière (1864-1951)
La Vague/The Wave
1893
Lithographie/Lithograph

Henri Rivière (1864-1951)
L'arrachage des pommes de terre à Loguivy / Potato harvesting at Loguivy
1891
Aquarelle et encre/Watercolor and ink

Charles Cottet (1863-1925)
Un enterrement en Bretagne / A funeral in Brittany
1897
Huile sur panneau/Oil on panel

LES XX
Le Cercle des Vingt est fondé par 13 artistes belges. Parmi ces fondateurs, on trouve aussi bien des jeunes qui viennent de quitter l'Académie que des peintres et sculpteurs plus âgés, à la signature plutôt traditionnelle. Il s'agit, par ordre alphabétique, de Frantz Charlet (1862-1928), Jean Delvin (1853-1922), Paul Dubois (1859-1938), James Ensor (1860-1949), Charles Goethals (1853-1885), Fernand Khnopff (1858-1921), Périclès Pantazis (1849-1884), Frans Simons (1855-1919), Gustave Vanaise (1854-1902), Théo Van Rysselberghe (1862-1926), Guillaume Van Strydonck (1861-1937), Théodore Verstraete (1850-1907) et Guillaume Vogels (1836-1896). Sept autres artistes, notamment Achille Chainaye (1862-1915), Dario de Regoyos (1857-1913), Alfred William (Willy) Finch (1854- 1930), Jef Lambeaux (1852-1908), Willy Herman Schlobach (1864-1951), Piet Verhaert (1852- 1908) et Rodolphe Wytsman (1860-1927), les rejoignent bientôt. Ces 20 artistes, connus sous le nom de Vingtistes, sont assistés par l'avocat, critique d'art et collectionneur Octave Maus (1856-1919), qui assure la gestion quotidienne de l'association en tant que secrétaire. L'association a pour but de faire revivre l'art en Belgique et de créer un environnement favorable à l'épanouissement de l'art d'avant-garde. Chaque année, elle organise une exposition qui met l'accent sur l'innovation et donc le rejet de l'art de salon, l'orientation internationale et la construction d'un pont entre les différents styles et disciplines artistiques.

Armand Rassenfosse (1862-1934)
Etude de fille Josephine Wilisky)/Girl Study (Josephine Wilisky)
1895
Crayon et encre de Chine/Pencil and Chinese ink

Armand Rassenfosse (1862-1934)
Les Affiches Etrangères / The Foreign Posters
1896
Plume, lavis et gouache / Pen, wash and gouache
En marge du Symbolisme, des artistes comme Georges Lemmen apportent des scènes intimistes de la vie quotidienne et familière. À partir de la fin des années 1880, le Post-Impressionnisme prend une place prépondérante aux Vingt, avec des œuvres de Paul Gauguin (1848-1903), Vincent Van Gogh (1853-1890), Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901), Emile Bernard (1868-1941) et Maurice Denis (1870-1943), entre autres. Enfin, le Cercle d'art de Bruxelles a également accordé une large place aux arts appliqués avec des dessins de livres, des affiches, des panneaux décoratifs, des céramiques, des tapis et des meubles qui annoncent la genèse de l'Art nouveau.

Henri Evenepoel (1872-1899)
Au square ou Au Parc Monceau à Paris / In the square or In the Monceau park
1897
Lithographie/Lithograph

Armand Rassenfosse (1862-1934)
Salon des Cent
1896
Lithographie/Lithograph

Gisbert Combaz (1869-1941)
La Libre Esthétique (affiche sans lettres/poster without letters)
1906
Lithographie/Lithograph
Au cours de ses dix années d'existence, le Cercle des Vingt, association d'artistes orientée vers la confrontation, est devenu un forum pour l'avant-garde belge et, par extension, internationale. Cependant, après une décennie d'activité intense, groupe est dissous. La raison en est la menace d'une certaine rigidité et le désir du secrétaire Octave Maus de se donner un rôle plus autocratique. À cette fin, il fonde un nouveau cercle, La Libre Esthétique, qui organise des expositions annuelles jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale



Louis Anquetin (1861-1932)
Zo d'Axa
1894
Fusain/Charcoal
Alphonse Gallaud, dit Zo d'Axa (1864-1930), fonde en 1891 le journal anarchiste L'En Dehors, où il critique le système politique et social français aux côtés de nombreux collaborateurs comme Félix Fénéon (1861-1944) ou Louise Michel (1830-1905). Rapidement ciblé par les autorités, Zo d'Axa est poursuivi et emprisonné plusieurs semaines. S'ensuivent plusieurs voyages aux airs d'exil jusqu'à ce qu'il crée La Feuille en 1897, qui consiste en une page avec un texte pamphlétaire d'un côté et une illustration de l'autre, souvent réalisée par des artistes proches des idées anarchistes comme Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) ou Maximilien Luce (1858-1941).

Valère Bernard (1860-1936)
Camille Mauclair
1899
Huile sur panneau / Oil on panel
Critique littéraire et artistique, poète héritier de Stéphane Mallarmé (1842-1898), Camille Mauclair (1872-1945) est un fervent défenseur du Symbolisme. Il écrit pour un très grand nombre de revues, ainsi que pour le journal anarchiste de Zo d'Axa L'En Dehors. Au fil des ans, Mauclair se montre conservateur jugeant par exemple les avant-gardes fauves et cubistes comme étant plus mercantiles qu'artistiques. Ses écrits dérivent vers l'antisémitisme et le collaborationnisme durant la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui vaut d'être inscrit sur la liste des auteurs interdits par le Comité national des écrivains à la Libération.

Artiste anonyme / Anonymous artist
Pierre Loti chez lui avec Yann Nibor/Pierre Loti at home with Yann Nibor
C. 1890
Fusain et crayon / black chalk and pencil
Louis-Marie-Julien Viaud (1850-1923), connu sous le nom de Pierre Loti, publie ses premiers écrits en 1876 alors qu'il est officier de la marine. Il est représenté, à droite de ce portrait, comme un connaisseur dans son boudoir peuplé d'objets, souvenirs rapportés de ses voyages à Constantinople, Tahiti ou au Japon. Cette fascination pour l'extra-occidental, typique de la fin du XIXe siècle, inspire ses romans à la fois fictifs et autobiographiques, qui lui valent un siège à l'Académie française en 1891. Les mots de Loti reflètent également l'ambivalence de cette fascination, teintée de colonialisme et d'ethnocentrisme.

Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923)
Jehan Rictus
1895
Crayons de couleurs/Color crayon
Gabriel Randon (1867-1933) prend le nom de plume Jehan Rictus en 1895, lorsqu'il commence à déclamer ses poèmes au cabaret des Quat'z'Arts et au Chat noir, où il participe à la scène artistique et littéraire de Montmartre aux côtés de figures comme Aristide Bruant (1851-1925). Marqué par son enfance et ses premières années parisiennes vécues dans la pauvreté, il écrit ses poèmes en argot parisien et fait parler des personnages issus de la misère. Son premier recueil paru en 1897, Les Soliloques du pauvre, est un grand succès dont la réédition de 1903 est parée d'illustrations de Steinlen, qui partageait les vues sociales et politiques de l'auteur

Félix Vallotton (1865-1925)
Charles Maurin
1886
Huile sur toile /Oil on canvas
Charles Maurin (1856-1914) est professeur à l'Académie Julian lorsque Félix Vallotton (1865-1925) y est élève en 1882. Une amitié lie les deux hommes et leur pratique artistique, puisque Maurin initie Vallotton à la gravure sur bois qui lui vaut ses premiers succès. Plus libertaire et anarchiste que son élève, Maurin grave des illustrations pour des revues comme La Revue blanche, qui publie également le travail de ses amis montmartrois comme Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). Scènes de cabarets, portraits de prostituées, mais aussi maternités et nus intimistes peuplent l'œuvre prolifique de Maurin, qui concilie regard réaliste et inspiration symboliste.

Louis van Ryssel pseud. Paul-Louis Gachet (1873-1962)
Portrait posthume du peintre Albert Dubois-Pillet/ Posthumous Portrait of the Painter Albert Dubois-Pillet
1903
Huile sur carton/Oil on cardboard
Fils du docteur Paul Gachet (1828-1909), soutien indéfectible de Vincent Van Gogh (1853-1890) à Auvers-sur-Oise, Paul Louis Gachet (1873-1962) peint sous le pseudonyme Louis van Ryssel. Ce portrait, évoquant les manières de Van Gogh et de Paul Gauguin (1848-1903), représente le peintre et militaire de carrière Albert Dubois-Pillet (1846-1890). En 1884, il cofonde la Société des artistes indépendants, qui organise le Salon des indépendants, où sont exposées les œuvres rejetées par le Salon officiel de Paris. Dubois-Pillet rencontre ainsi Paul Signac (1863-1935) et Georges Seurat (1859-1891) et adopte la touche divisionniste (dite pointilliste) pour le reste de sa carrière.

Georges Manzana-Pissarro (1871-1961)
Camille Pissarro
C.1895
Fusain/Charcoal
Camille Pissarro (1830-1903) s'installe à Paris en 1855 pour sa carrière artistique et devient une figure centrale des impressionnistes, participant à quasiment toutes leurs expositions dès 1874. En tant qu'aîné de cette génération, il conseille de nombreux artistes. Aux lendemains de I'Impressionnisme, il expérimente la division de la touche aux côtés de Georges Seurat et Paul Signac. Par ses recherches et son influence, Pissarro joue un rôle crucial dans l'évolution de l'art moderne. Georges Manzana-Pissarro (1871-1961) rend ici hommage à son père et lui donne la majesté des profils des médailles antiques, mettant en avant la sagesse de celui qu'on surnomme le «< père Pissarro >>.

Georges Manzana-Pissarro (1871-1961)
Paul Gauguin
1893
Gouache/Gouache
Initié à la peinture par Camille Pissarro (1830-1903), Paul Gauguin (1848- 1903) expose ses premières œuvres aux côtés des impressionnistes à Paris dès 1880. Il explore par la suite d'autres voies artistiques, comme lorsqu'il séjourne en Bretagne à partir de 1888 avec un groupe d'artistes formant l'École de Pont-Aven. Selon ses propres mots, le peintre acquiert alors «<le droit de tout oser », il simplifie le trait du dessin et fait usage d'aplats de couleurs fortes. Gauguin approfondit ses recherches sous la lumière de Tahiti jusqu'à la fin de sa vie et crée des œuvres qui influencent notamment la génération des fauves.
ting by Camille

Claude-Emile Schuffenecker (1851-1934)
Paul Gauguin
C1896
Pastel
Cette étude pour la couverture des Hommes d'aujourd'hui semble témoigner de l'amitié entre Schuffenecker (1851-1934) et Gauguin (1848- 1903), représenté comme une figure christique, référence à son rôle au sein du Symbolisme et de l'École de Pont-Aven. Il s'agit pourtant d'une satire cristallisant leur dispute, commencée en 1889 par un portrait peu flatteur de la famille Schuffenecker réalisé par Gauguin. Celui-ci, qui a toujours refusé d'être strictement associé à un mouvement, est ici représenté comme un prophète du Symbolisme arrimé à son crucifix et enfermé dans une spiritualité torturée. Dans une lettre de 1897 à Daniel de Monfreid, Gauguin fustige ce « portrait absurde >> et son auteur: << Ce garçon me fatigue, m'horripile, quel idiot! et quelle prétention! Une croix, des flammes, v'lan! ça y est, le Symbolisme

Manuel Luque (1853-1924)
Coquelin Cadet
C1885
Gouache/Gouache
Ernest Coquelin (1848-1909), dit Coquelin Cadet, entre à la Comédie- Française en 1868 et en est sociétaire en 1879. Il s'illustre notamment dans les pièces de Molière en interprétant un grand nombre de rôles comiques du répertoire. Ce « portrait à charge »>, ou caricature, de Manuel Luque (1854-1924) le représente en clown empreint de bonhomie. De sa poche s'écoule une chaîne de saucisses, comme dans un tour de passe-passe, où se lit le mot « monologue». Luque rend ici hommage à la marque de fabrique de Coquelin, le genre du monologue comique: beaucoup d'auteurs lui écrivent des textes et lui-même en signe un certain nombre, sous le pseudonyme de Pirouette.

Edouard Vuillard (1868-1940)
L'acteur Coquelin Cadet / The Actor Coquelin Cadet
C1892
Encre/Ink
Collection privée, en dépôt au musée de Montmartre, Paris/Private collection